Vivre la vie d'un Senior

mardi 1 mars 2011

Amour et sexualité chez les Seniors


 L’histoire du couple humain en bref


Le couple et le mariage[1] tel que nous les connaissons aujourd'hui sont des institutions sociales plutôt récentes dans l'histoire de l'humanité. La polygamie était chose courante au temps des cavernes. La monogamie n'est devenue une valeur en soi que relativement très récemment dans nos pays occidentaux.

Tant que l'être humain était nomade, on vivait en tribu et on s'accouplait au détour d'un buisson, souvent au vu et au su de tous. Ce n'est qu'avec le développement de l'agriculture et de l'élevage que nous sommes devenus sédentaires, il y a environ 10 000 ans, et que le couple est devenu possible.

AVANT JÉSUS-CHRIST

D'après Michel Rouche, 2000 ans avant J.-C., on trouvait en Europe des familles matriarcales polyandriques (avec plusieurs maris) regroupant de 20 à 60 personnes. La femme, à la fois mère et prêtresse, possédait tous les pouvoirs et les exerçait de façon très dictatoriale. Ce qui provoqua une réaction des hommes en faveur du patriarcat autour de 1000 ans avant J.-C.

L'exigence de virginité est alors devenue une coutume et a assuré aux enfants l'accès à deux parents et non plus à un seul puisque la paternité était enfin reconnue. La Grèce antique a instauré le mariage comme un outil social légitimant les enfants et permettant l'héritage des biens et du statut social. Les Romains ont créé de nombreux rites, dont les fiançailles, l'anneau de mariage et la cérémonie du mariage avec le voile de la mariée. Les mariages étaient toutefois souvent arrangés.

LE CHRISTIANISME

En 392, le christianisme est devenu la religion d'État dans l'Empire romain. Saint Augustin a alors défini une conception du mariage qui influence encore aujourd'hui l'Église catholique. Le mariage est devenu un sacrement indissoluble : « Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas » (Saint Marc, 10, 1-12). Le concubinage a cependant persisté dans de nombreux milieux non catholiques.

Paradoxalement, le mariage chrétien est basé sur le consentement libre et mutuel des époux, et il permet l'émergence d'une famille nucléaire où la femme n'est plus considérée comme une servante ou une maîtresse, mais comme une compagne de vie. C'est vers l'an 1000 que la monogamie et la fidélité ont été fortement valorisées.

Le concile de Trente (1563), croyant impossible la maîtrise des sens de la femme, a accepté que la « réjouissance mutuelle » puisse cohabiter avec la procréation comme objectifs du mariage. La cérémonie religieuse du mariage devant un prêtre et des témoins est alors devenue obligatoire.

LES TEMPS MODERNES

Cette conception chrétienne du couple et du mariage basé sur le libre choix, la fidélité et le refus du divorce a provoqué de nombreuses critiques et réactions au siècle dit des Lumières (17e siècle), réactions qui allaient d'un extrême à l'autre : Voltaire proposait l'amour libre, Rousseau le couple fidèle par devoir.

La Révolution française de 1789 amorça la séparation de l'Église et de l'État (débat toujours d'actualité), créa le mariage civil et admit le divorce par consentement mutuel. Les abus furent tels que le Code civil français de 1816 supprima le droit au divorce et ne le rétablit qu'en 1984, exclusivement pour faute (adultère, sévices, etc.). La femme restait soumise à l'autorité du mari.

LE MARIAGE D'AMOUR

Ce n'est qu'à l'époque contemporaine, il y a moins de deux siècles, que le mariage d'amour a pris le dessus sur le mariage de raison. De plus, les révolutions sexuelles des années 1920 et des années 1960 ainsi que le féminisme ont valorisé les libertés individuelles et le désir de s'épanouir, ce qui a fortement ébranlé notre conception du couple et de la famille, et multiplié les formes de vie conjugale.

Malgré tout, le couple demeure le lieu privilégié du bonheur individuel.

COUPLES VIVANTS EN UNION LIBRE

§  Québec (34,6 %)
§  Suède (25,4 %)
§  Finlande (23,9 %)
§  Nouvelle-Zélande (23,7 %)
§  Danemark (22,2 %)
§  France (17,5 %)
§  Canada (13,4 %)
§  États-Unis (8,2 %)
RD

[1] Article d’Yvon Dallaire, psychologue (Journal de Québec, 4 juillet 2010).

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