Vivre la vie d'un Senior

dimanche 28 janvier 2018

Qu'est-ce que la dysfonction sexuelle ?


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Article de Julie Pelletier, Journal de Québec, 28 janvier 2018


En couple ou célibataire, les dysfonctions sexuelles sont des problématiques vécues par un grand nombre d’hommes et de femmes. Donc, quel que soit l’âge, il est primordial de ne pas en négliger l’importance et... d’en parler ! Voici quelques explications pour en comprendre davantage sur le sujet.

La réponse sexuelle consiste en un ensemble de réactions corporelles liées aux différentes phases par lesquelles passe le corps au cours d’une activité sexuelle (avec ou sans partenaire). Dans les années soixante, le gynécologue William Masters et la psychologue Virginia Johnson ont étudié en laboratoire des centaines d’individus en les soumettant à plusieurs tests. Selon leur conclusion, il existe, chez les deux sexes, quatre phases bien distinctes – encore ­utilisées en référence :

1• L’excitation. Cette phase peut à la fois provenir de l’excitation physique des caresses et des touchers ou de l’excitation provoquée par les fantasmes. Sous l’effet de cette excitation, le corps réagit. Chez la femme, le vagin se dilate, se lubrifie, les organes se gonflent de sang (seins, vulve, clitoris). Chez l’homme, les testicules remontent vers le haut, le pénis se gorge de sang et augmente de volume. Le désir monte !

2• Le plateau. Une étape qui consiste en la prolongation de l’excitation, puisque le corps tout entier passe en vitesse supérieure. Le rythme cardiaque s’accélère et les réactions corporelles sont telles qu’elles préparent le corps à l’orgasme. Toutefois, il est également possible que cette phase se poursuive plus longtemps, ne faisant pas basculer l’individu vers l’orgasme ou, au contraire, lui ­permettant d’en vivre plusieurs.

3• L’orgasme. Si tout se passe bien, que les caresses se poursuivent et sont adéquates, cette troisième phase déclenche le réflexe orgasmique. Rendu à ce niveau d’excitation, on parle de réflexe, car on considère qu’une perte de contrôle est nécessaire pour obtenir ces sensations. Et de façon physiologique, cette phase se définit par des contractions involontaires des muscles du plancher pelvien (organes génitaux et anus). L’éjaculation est manifeste, mais n’est pas toujours nécessaire chez l’homme pour qu’il ressente l’orgasme. Cette phase apporte des sensations différentes à chacun et peut ne pas se produire systématiquement.

4• La résolution. Cette quatrième et dernière phase correspond au moment où le corps et l’esprit effectuent un retour à la normale de façon progressive, la respiration décélère, la détumescence se fait. Chez l’homme, cette phase correspond également à la période réfractaire – période où l’homme, malgré son désir et son « bon vouloir », ne parvient pas à obtenir une nouvelle érection (ce temps varie selon l’âge et tend à se prolonger lorsque celui-ci avance en âge).

Il ne faut pas non plus oublier la période de ­désir, souvent passée sous silence. Elle arrive en tout premier lieu. Sans désir, les autres phases peuvent avoir lieu physiquement, mais la réponse tout entière pourra être perturbée.

Bref, ce qu’il est important de savoir, c’est que la réponse sexuelle varie d’une personne à l’autre, d’une période de la vie à une autre et en fonction de la connaissance de soi. Bien des éléments peuvent influencer cette réponse sexuelle, et même la compromettre !

Des difficultés peuvent survenir

Au cours d’une vie sexuelle, il est tout à fait naturel d’éprouver à l’occasion des troubles liés à une ou plusieurs phases de cette réponse. Un trouble consiste en une entrave vécue au cours d’une activité sexuelle et peut toucher l’une des différentes phases, voire plusieurs à la fois :

♦ Trouble du désir (hypo ou hyper actif, absence)
♦ Trouble de l’excitation sexuelle chez la femme : « Incapacité persistante ou répétée à atteindre, ou à maintenir jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel, une activité sexuelle adéquate (lubrification, intumescence). »
♦  Le trouble de l’érection chez l’homme : « Incapacité persistante ou répétée à atteindre, ou à maintenir jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel, une érection adéquate. » Source : www.psychomedia.qc.ca
♦ Trouble de l’orgasme
♦ Troubles douloureux

Plusieurs causes peuvent être envisagées lorsqu’il y a dysfonctionnement de la réponse sexuelle et assez souvent, on observe que l’origine du problème peut être multi-souches, donc provenir de différents éléments. Des causes physiques, psychologiques, relationnelles, génétiques ou autres occasionnent nécessairement des perturbations, affectant ainsi celui ou celle qui est aux prises avec le trouble, mais également la/le partenaire, le cas échéant.

RD

La parole est aux centenaires : un livre à lire absolument

Article de Marie-France Bornais, Journal de Québec, 28 janvier 2018

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Titre de l'ouvrage : « Vivre cent ans »
Auteure : Marie-Noëlle Blais, photographies de Justine Latour,
Éditions : Marchand de feuilles, 336 pages


La libraire et chroniqueuse Marie-Noëlle Blais et la photographe Justine Latour ont recueilli les propos et conseils de 12 centenaires québécois – dont Aldéric Parent, le grand-père du chanteur Kevin Parent – pour un ouvrage passionnant, drôle et inspirant, Vivre cent ans.

Douze personnes admirables, sympathiques et généreuses ont ouvert leur porte à Marie-Noëlle et Justine, acceptant de raconter leurs souvenirs et beaucoup d’anecdotes, livrant leurs secrets sur le bonheur, l’amour, l’activité physique, la vie.

Claire Sigouin, 102 ans, conduit sa Honda Civic et joue à la pétanque. Aldéric Parent chante dans sa maison gaspésienne et croit encore et toujours à la bonté des hommes. Gertrude Roy, née en 1917, rappelle qu’il faut bien se nourrir, surtout quand on est jeune.

Rencontres inspirantes

Marie-Noëlle Blais a trouvé l’expérience extrêmement enrichissante. « J’ai passé une année et demie incroyable, hyper galvanisante. Ces centenaires m’ont fait rajeunir – ils sont tellement inspirants ! Que de belles découvertes ! » partage-t-elle en entrevue.


« À chaque fois qu’on sortait de chez ces gens, on était toujours bouche bée parce que chacun avait sorti une phrase-choc, une maxime de vie. Ça me hantait pendant des jours... je repensais et je réfléchissais au sens de ces phrases et je me demandais comment ça pouvait éclairer nos jeunes vies, à nous. J’ai 36 ans et je me disais que j’avais de la chance de bénéficier de la sagesse de gens qui ont traversé un siècle. »

Rage de vivre

Elle a noté qu’aucun centenaire ne ruminait ou ne semblait aigri par le passage des années. « À 102 ans, ne pas ruminer alors que tu as perdu des enfants, tes frères, tes sœurs, c’est quelque chose... Ils ne ruminent pas les mauvais souvenirs et ne pensent pas aux moments tristes. »

Aldéric Parent lui a dit qu’il avait moins peur de la mort, maintenant que c’est imminent, que lorsqu’il était plus jeune. « Je trouve ça complètement fou... moi qui ai peur de mourir ! »

Ils ont tous une rage de vivre, continuent d’être actifs, se débrouillent pour la plupart dans leur cuisine. « Ce sont des vaillants ! Léo Asselin, le cuisinier de Saint-Tite, est tombé et s’est blessé à 99 ans. On aurait pu se dire qu’il allait arrêter... mais non : il s’est entêté pour faire de la rééducation et se remettre debout. Il tond sa pelouse, s’occupe de son jardin, fait son pain. Ces gens ont du panache. Ça donne l’impression qu’ils sont éternels... c’est vraiment bluffant. »

Ces belles personnes ont accueilli Marie-Noëlle et Justine. « Ils nous accueillaient dans leur vie, me livraient leurs souvenirs. Ils ouvraient leurs boîtes de photos. C’est là que tu vois qu’ils ont beaucoup de choses à dire et sont contents de les dire. Il faut juste tendre un peu l’oreille parce qu’ils sont tellement heureux de transmettre, de laisser quelque chose derrière eux. Ces gens nous donnent une autre image de la vieillesse. »

 Continuer pour transmettre

René Bureau, le paléontologue, est décédé en septembre dernier. « Je l’avais vu trois semaines avant son décès et c’était quasiment celui qui était le plus déterminé à continuer à vivre. Il me disait : “tant que je vais pouvoir transmettre, j’ai envie de continuer.” Il était animé d’une passion incroyable pour le savoir et pour l’enseignement. »

Marie-Noëlle est restée en contact avec Claire Sigouin, une femme forte, indépendante et coquette de Bois-des-Filion. « Sérieusement, c’est une femme que tu veux avoir dans ta vie : c’est mon amie Facebook, on se parle au téléphone depuis un an et demi. Elle est incroyable. Elle est comme sans âge ! Elle a 102 ans, mais elle a une dégaine d’adolescente. C’est une insoumise. »

Extrait

« On se demande comment elle fait, pour être si élégante et garder une forme de sexagénaire alors même qu’elle n’a aucune prescription pharmaceutique dans son dossier médical. Claire ouvre grand les yeux, amusée, comme une gamine qui se ferait surprendre la main dans la jarre à biscuits et qui est prête à défier les conséquences de toute l’insouciance du monde : “Tous les matins, après le petit-déjeuner, dans un petit verre, je prends juste une petite larme de brandy. Juste quelques gouttes. Je n’ai plus l’énergie d’une personne de 20 ans, alors je prends un peu de brandy, ça réchauffe l’estomac, ça aide à digérer, pis en même temps ça brûle les microbes”. » — Marie-Noëlle Blais, Vivre cent ans, Éditions Marchand de feuilles

RD

La médecine préventive : une révolution tranquille

Article de Jean-Pierre Després, Journal de Québec, 28 janvier 2018

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  Jean-Pierre Després est professeur au Département de kinésiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Il est également directeur de la recherche en cardiologie à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Depuis 2015, il est directeur de la science et de l’innovation à l’Alliance santé Québec.

 Dans les années 50, le tueur numéro un en Amérique du Nord était de loin les maladies cardiovasculaires.

Infarctus, accidents vasculaires cérébraux, morts subites... même le président américain Eisenhower, qui avait pourtant à l’époque accès aux meilleurs soins, avait été mis au repos forcé pendant des semaines lorsqu’il avait eu son premier infarctus durant une partie de golf. Peu de traitements étaient alors disponibles et on ne connaissait même pas les principales causes de ces maladies.

Un demi-siècle plus tard, la médecine cardiovasculaire a fait des progrès spectaculaires. Les chirurgiens cardiaques et les cardiologues sont capables, par différents traitements et procédures, de soulager les symptômes et de sauver des vies. On meurt donc de moins en moins prématurément des maladies cardiaques.

Le chirurgien cardiaque peut faire des pontages aorto-coronariens, remplacer des valves cardiaques malades et réparer des anomalies de structure.

Le cardiologue hémodynamicien peut, entre autres, déboucher des artères avec un petit guide qu’il passe dans une artère de l’avant-bras et poser des tuteurs pour rétablir rapidement la circulation cardiaque et ainsi littéralement sauver le muscle cardiaque de la mort cellulaire, ce qui était auparavant un grave problème.

 Recherche et prévention

De plus, la recherche a permis d’identifier des facteurs associés au développement de la maladie. Certains de ces facteurs ne sont pas modifiables (âge, sexe, hérédité), mais plusieurs d’entre eux le sont, comme le tabagisme, le cholestérol sanguin, l’hypertension et le diabète. Votre médecin de famille est bien entraîné pour mesurer et traiter le cholestérol, l’hypertension et le diabète. Cependant, il est plutôt démuni lorsque vient le temps de mesurer votre mode de vie, comme votre alimentation et votre niveau de sédentarité et d’activité physique.

C’est sur ce dernier point que des progrès spectaculaires ont été réalisés en cardiologie préventive. En effet, des travaux récents largement stimulés par une organisation de cardiologie américaine influente (l’American Heart Association) ont montré qu’afin de prédire la survenue d’accidents cardiovasculaires, notre mode de vie (incluant l’alimentation et l’activité physique) était aussi important que le cholestérol, l’hypertension et le diabète.

Bien qu’il s’agisse d’une véritable « révolution tranquille » en cardiologie, est-ce que la médecine s’est ajustée à cette science récente et mesure dorénavant la qualité de notre alimentation et notre niveau d’activité physique ? Malheureusement pas. Et ce n’est pas la faute des médecins. Même si plusieurs d’entre eux croient en l’importance du mode de vie sur la santé, ils ne sont pas formés ni outillés pour le faire.

Questionnaire

Pourtant, si les comportements sont des facteurs importants dans l’évaluation de votre santé cardiovasculaire, il faudrait bien les mesurer. Par exemple, avant de déterminer si vous faites de l’hypertension, on doit évidemment mesurer votre tension artérielle. Comment savoir si vous devez améliorer votre alimentation si nous n’avons pas d’outils pour en mesurer, au départ, la qualité ? Il en est de même pour le niveau d’activité physique.

À l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, nos travaux de recherche ont permis de tester la valeur ajoutée de la mesure de la qualité nutritionnelle par un questionnaire court et simple. De la même manière, nous mesurons le niveau d’activité physique avec un court questionnaire développé par nos collègues anglais de l’Université de Cambridge.

Si ces deux outils étaient implantés en médecine familiale, ceux-ci nous permettraient de cibler deux éléments clés de notre mode vie qui ont un impact profond sur notre santé cardiovasculaire. La médecine cardiovasculaire préventive est prête : est-ce que notre « système de santé », actuellement plus curatif que préventif, l’est ?

RD

mercredi 17 janvier 2018

À quel âge est-on vieux ?

Article de Catherine Dubé, L'Actualité, 15 septembre 2017

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La Société japonaise de gériatrie propose que les Japonais soient considérés comme des « personnes âgées » à 75 ans, et non plus à 65, comme c’est le cas actuellement.

Ce seuil, « terriblement dépassé », selon la Société, ne colle plus à la réalité, puisque les gens vivent en bonne santé beaucoup plus longtemps qu’avant. Cela changerait la perception à l’égard des personnes de 65 à 74 ans qui souhaitent encore travailler. Nombre d’entreprises encouragent en effet leurs employés à prendre leur retraite à 65 ou même à 60 ans.

La Société de gériatrie ne prône cependant pas une modification de l’âge minimum pour accéder aux rentes du régime public de retraite. L’État a déjà résolu de faire progressivement passer ce seuil de 60 à 65 ans d’ici 2025, afin de contrer les effets du vieillissement de la population sur les finances publiques du pays.


UN COMMENTAIRE À RETENIR SUR LE SUJET :
Gaston Bourdages
10 octobre 2017, 5 h 12 min

Bonjour et merci à vous de poser cette question que je trouve pertinente. Qu’est-ce que vieillir ? Je ne vieillis pas….je prends de l’âge et j’en suis profondément heureux. Que de mercis j’ai alors à y adresser ! Je ferme les yeux et je regarde tout autour. Je « vois » la vie et ses si nombreux univers. Comme ? Celui de l’amour, de la santé, de la liberté, de la beauté toute simple. Je contemple, lorsque je prends temps pour ce faire, la vie, petit et grand « V », la dignité humaine, l’incroyable quête des Hommes. Et si c’était « ça » prendre de l’âge ?
Sans prétention,


Gaston Bourdages, Auteur – Conférencier.
RD

 

Prendre soin de nos aînés et les sortir de leur solitude

Article de Mathieu Bock-Côté, Journal de Québec, 16 janvier 2018


Titre de l'article : « L'enfer sur terre »Résultats de recherche d'images pour « vieux et solitaire »


L’actualité consacre sa une à une question essentielle : celle de ces aînés qui vieillissent isolés et meurent abandonnés.

De leur vivant, personne ne les visitait. À leur mort, personne ne demande pour eux une dernière prière. Ont-ils vécu sans amis, sans complices ? Sur le fond des choses, leur existence ne voulait manifestement plus rien dire pour personne.

Aînés

Ils étaient condamnés à l’enfer sur terre.

On peut bien se demander ce qui s’est passé. Ou encore, réclamer un programme gouvernemental de plus pour lutter contre la solitude chez les vieilles personnes.

C’est notre réflexe étatiste : on voudrait toujours que l’État soit capable de retisser le lien social lorsqu’il se déchire. À chaque problème, le gouvernement devrait trouver une solution. Peut-être est-ce nécessaire.

Mais ce n’est pas si simple. Cette solitude est d’abord le symptôme d’un éclatement de la famille dont les liens intimes ne semblent pas survivre à la brutalité de l’individualisme. Les structures communautaires élémentaires sont effondrées.

Notre société aime se faire croire qu’elle ne laisse personne de côté. C’est une illusion. Le décès du père Emmett Johns avant-hier nous l’a rappelé.

Nos rues sont remplies de malheureux qui errent dans un grand vide existentiel. Rien ne les raccroche à la société. Ils campent dans ses marges. Je ne poétise pas leur existence. Je n’en fais pas des héros.
La misère n’est pas belle.

Faillite

Cela ne nous dispense pas de leur tendre la main et d’en faire un peu plus pour eux.
Retour aux aînés. On aura beau pleurer sur la place publique, ils ne vont pas sortir demain de leur solitude ni de leur misère affective.

Mais le sort cruel qui leur est réservé est un terrible révélateur d’un manque d’humanité.
Comme si sur le plan des valeurs fondamentales, nous avions fait faillite.

Et ce n’est pas demain la veille que nous nous redresserons.

RD