Vivre la vie d'un Senior

vendredi 31 août 2018

La sexualité chez les aînés : une chose normale et naturelle.

Article de Chloé Marriault, La Presse, 18 août 2018

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Leur corps change avec l'âge. Certains ont eu le même conjoint pendant des décennies, d'autres ont passé des années sans relation sexuelle. Les aînés ont parfois du mal à aborder la sexualité avec leur nouveau partenaire. D'autant plus qu'elle reste un sujet tabou, même dans le corps médical.

« Après plusieurs années, c'est délicat, c'est très sensible de recommencer à vivre quelque chose de si intime », confie Béa*, 60 ans. En couple pendant 25 ans, elle s'est séparée de son conjoint il y a 9 ans.

Durant ces années, elle n'a pas eu de relation sérieuse, seulement quelques aventures. Avec Ed*, 70 ans, elle confie cependant vivre une sexualité très épanouie. « Je me sens mieux dans mon corps aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Je vis la même sexualité que celle que j'avais à 30 ou 40 ans. Je ne pensais pas revivre ça aussi intensément. » Pour elle, cette facilité vient aussi du fait qu'avec l'âge, « on sait ce que l'on veut et ce qu'on ne veut pas », et qu'on ne « craint pas de dire ce que l'on ressent ».

Avec son conjoint, elle note que la communication est prioritaire.

Si la sexualité, dans ces nouvelles relations, peut être vécue comme un renouveau, elle est parfois plus complexe. Isabelle Wallach, anthropologue et professeure au département de sexologie de l'Université du Québec à Montréal, a récemment mené une étude auprès de 25 Québécoises âgées de 65 ans et plus. Elle s'est aperçue que les femmes avaient quelquefois honte de leur corps et que cela pouvait représenter un frein pour s'engager dans une nouvelle relation.

« Il y a l'enjeu de la minceur, les signes physiques du vieillissement... Cela peut créer une réelle anxiété. Certaines vont la dépasser en trouvant des solutions comme éclairer à la bougie, se mettre sous les draps, avoir un peignoir à proximité. D'autres vont jusqu'à renoncer à la sexualité à cause de leur corps. » 

- Isabelle Wallach, anthropologue et sexologue au département de sexologie de l'UQAM

« Les hommes ont des craintes à propos de leur puissance, redoutent de décevoir une femme pouvant avoir eu d'autres expériences sexuelles gratifiantes, ont des craintes concernant leur aspect physique qui reflète leur âge », ajoute Matey Mandza, docteur et chercheur en gérontologie et vice-président de l'Association québécoise de gérontologie. Les hommes font souvent état de difficultés érectiles ; les femmes, de sécheresse vaginale.

Alors, la sexualité évolue. « La performance et la satisfaction sexuelle demeurent importantes, mais elles s'accompagnent avec le temps d'une plus grande dose de tendresse. La sexualité est encore très importante, stimulante et essentielle », confie Ed.

Une sexualité plus à risque

La sexologue Isabelle Wallach regrette que, dans l'imaginaire collectif, la sexualité soit associée à la jeunesse et qu'on imagine les personnes âgées asexuées. « On a souvent une idée un peu romantique de la sexualité chez les aînés, avec un engagement, alors qu'il y a des unions ouvertes, des personnes qui ont de multiples partenaires, des hommes qui ont des relations sexuelles tarifées... Et finalement, on retrouve la même diversité que dans l'ensemble de la société », souligne-t-elle.

La sexualité des aînés est peu abordée par le personnel médical et ils ne font pas l'objet de sensibilisation sur les maladies sexuellement transmissibles. Résultat : « Les personnes âgées ne se considèrent pas comme à risque et beaucoup n'utilisent pas de condoms, observe Isabelle Wallach. Pourquoi ? Les hommes peuvent avoir des difficultés à en mettre un en cas de difficultés érectiles. Et on associe le préservatif avec la prévention de la grossesse. » Pour elle, il faut faire de la prévention dans les lieux où se trouvent les personnes âgées et mettre des condoms à leur disposition.

La situation en CHSLD

Aujourd'hui, dans les institutions comme les CHSLD, les allées et venues régulières du personnel soignant et les chambres partagées limitent les possibilités d'intimité des personnes âgées.

« Quel que soit leur état de santé, les aînés institutionnalisés peuvent avoir envie et être capables de conserver une activité sexuelle. Le personnel doit se montrer compréhensif et tolérant et proscrire toute attitude négative telle que la répression, la culpabilisation, la moralisation ou la dérision. »

- Matey Mandza, gérontologue

Pour Matey Mandza, cela passe par une formation adéquate. Il estime que « les soignants devraient apprendre à respecter l'intimité des résidants, par exemple, en frappant avant d'entrer dans une chambre ».

« Même la masturbation peut devenir difficile. Les professionnels ont une vision erronée et âgiste de la sexualité », regrette Isabelle Wallach. Elle remarque que, depuis quelques années cependant, il y a un réel intérêt pour le sujet de la part du personnel médical et que les choses commencent à évoluer.

Le centre d'hébergement Paul-Émile-Léger, à Montréal, a d'ailleurs mis en place en 2004 une « chambre d'intimité », qui permet à ses résidants de s'isoler.

* Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés.

RD

mercredi 29 août 2018

Fini les angoisses ! Apprendre à les maîtriser.

Article de Linda Priestley, Bel Âge, Août 2918


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Ça nous arrive à tous d’imaginer que le ciel va nous tomber sur la tête. Certains événements de la vie, comme un pépin de santé, un changement brusque dans notre routine ou tout autre ennui, peuvent nous fragiliser et nous entraîner dans une spirale d’angoisse. En tête de palmarès des éléments susceptibles de nous affoler se retrouvent la mort, l’Alzheimer et les chutes, rapporte Sébastien Grenier, psychologue et directeur du Laboratoire d'étude sur l'anxiété et la dépression gériatrique (LEADER): «Ils constituent les trois principaux sujets d’inquiétude chez les personnes âgées de 65 ans et plus.» S’il est normal de se faire du mauvais sang à l’occasion, et ce peu importe son âge, c’est plus dérangeant quand on s’imagine le pire en permanence. Est-il possible d’apprendre à vivre l’esprit en paix?

Alerte!

Bien entendu, nul n’est à l’abri de craintes après une expérience désagréable, comme une vilaine chute. Mais comment savoir si cela dépasse les bornes? Prenons l’exemple de Marie-France, la cinquantaine vive. Même si l’idée d’une promenade hivernale sur la chaussée glissante lui inspire un léger inconfort, elle enfile ses chaussures à crampons et s’aventure à l’extérieur. «Bien sûr que je songe au fait que je pourrais me faire mal, ça m’est déjà arrivé d’ailleurs il y a quelques années. Mais je n’arrêterai pas pour autant de vaquer à mes occupations quotidiennes, comme aller à l’épicerie ou simplement me dégourdir les jambes.» 

Aux yeux de sa sœur Monique, qui soufflera sous peu ses 68 bougies, les sorties sont par contre toujours une entreprise périlleuse. Convaincue qu’elle chutera et devra ensuite rester alitée jusqu’à l’été, elle préfère tout compte fait s’abstenir de mettre le nez dehors. «Je n’y peux rien, je m’imagine toujours en train de marcher d’un pas tellement hésitant que j’en perds tous mes moyens et que je tombe.» 

Pourquoi la même situation provoque-t-elle une réaction aussi différente chez les deux sœurs? Cela repose en fait sur nos nerfs, selon Sébastien Grenier: «Devant un élément stresseur, positif ou négatif, notre système d’urgence, le système nerveux sympathique, réagit de façon à nous rendre capable de gérer la situation.» C’est le cas de Marie-France, qui, en état d’alerte orange, demeure prudente, sans néanmoins en faire tout un plat. Chez Monique, toutefois, l’état d’alerte vire constamment au rouge: rien n’arrive à endormir ses craintes ou à stopper le feu roulant de ses pensées fatalistes. Elle souffre d’anxiété chronique, un trouble défini par le DSM selon des critères précis et qui affecterait environ 7 % des personnes âgées de 65 ans et plus selon une enquête menée il y a quelques années. «Chez ces dernières, le même système est activé sans qu’il y ait présence de danger réel ou de raison concrète, ajoute le psychologue. Un rien risque alors de devenir anxiogène.»

Des impacts physiques

L’anxiété affecte en plus la santé mentale et physique. «Le stress occasionné par celle-ci risque de provoquer en nous une multitude de symptômes, tels des tremblements, palpitations, étourdissements, augmentation du rythme cardiaque ou problèmes de sommeil», poursuit Sébastien Grenier. On tombe alors dans un cercle vicieux, puisque ces malaises font grimper notre niveau d’anxiété. «Quand ça se met à "spinner" dans ma tête, mon cœur bat la chamade et je ressens des picotements dans les doigts, confie Monique. Je me dis alors: "Ça y est, la crise cardiaque me guette!"»

L’anxiété est doublement redoutable, car elle peut aggraver certaines maladies déjà existantes, dont le diabète, l’arthrite ou les troubles respiratoires et cardiaques. Sans compter qu’elle joue parfois des tours à notre mémoire et constitue un facteur de risque pour des troubles cognitifs, notamment l’Alzheimer. «Les pertes de mémoire liées au vieillissement sont tout à fait normales, observe Sébastien Grenier. Perdre ses clés, par exemple, ne devrait pas nous déranger outre mesure. La présence de stress, d’anxiété et de dépression peut toutefois amplifier les oublis.» Nos rapports aux autres s’en trouvent également affectés, puisqu’on tend à se couper du monde extérieur quand l’angoisse jette une ombre sur notre vie: «Une personne anxieuse fera tout pour éviter une situation qu’elle juge stressante.»

Choisir sa solution

Comment s’y prendre quand on veut se défaire de nos démons intérieurs? On peut expliquer notre situation à notre médecin, qui nous prescrira alors peut-être un calmant ou un antidépresseur afin de réduire notre niveau de stress. Une autre option serait de se tourner vers la psychothérapie. Le laboratoire d’étude que dirige Sébastien Grenier sert justement à démontrer l’efficacité de celle-ci: «Par exemple, dans le cas d’une personne ayant une peur excessive de tomber sans qu’une condition physique justifie cette crainte, on adopte une approche thérapeutique basée sur la gestion de ses émotions et l’entraînement en gymnase dans le but d’améliorer son équilibre et sa force musculaire.» 

Par ailleurs, entamer une thérapie cognitivo-comportementale permettrait d’apprendre ce qu’est l’anxiété, son fonctionnement, ses conséquences ainsi que différentes stratégies visant à une meilleure gestion de nos émotions, «comme la respiration par le ventre, le yoga et des techniques de détente, telle la relaxation progressive de Jacobson, qui consiste à contracter puis décontracter des muscles précis du corps.» On apprend aussi à déterminer si notre pensée initiale par rapport à une situation donnée est bien fondée, et à remplacer nos pensées anxieuses par des pensées aidantes. «Ce qui ne veut pas dire non plus de voir la vie en rose, nuance le psychologue. On encourage la pensée réaliste: par exemple, au lieu de se dire qu’on va tomber en sortant, on se promet plutôt de faire attention, d’utiliser notre canne au besoin ou de mettre des crampons s'il y a de la glace.» 

Comment soutenir un anxieux?

On demeure attentif à tout changement de comportement.

Chez certains, l’anxiété s’accentue au fil des années. Il n’y a pas d’âge! «Une personne aînée anxieuse l’aura probablement été toute sa vie, observe Sébastien Grenier. Quand une personne semble devenir nerveuse et stressée du jour au lendemain, on se dit souvent que cela doit être lié au vieillissement. Or, ce n’est pas forcément le cas.» Un parent enjoué rendu brusquement amorphe ou irritable doit poser question: certaines personnes âgées ont tendance à somatiser l’anxiété. «Elles ne diront pas qu’elle sont anxieuses, ça ne fait pas partie de leur vocabulaire, et on ne parlait pas de cette condition avant. Elles évoqueront plutôt des maux de tête ou de ventre.» 

On rassure et on dédramatise,

même si ce n’est pas facile de convaincre un parent ou un ami pour qui le moindre souci prend des proportions énormes! «Quand ça dérape chez Monique, c’est comme tenter d’arrêter un train qui roule à pleine vapeur», raconte Marie-France. Encourager la personne à voir les choses autrement ou lui présenter une solution concrète s’avère parfois d’un grand secours. À un parent âgé convaincu que sa chambre en résidence prendra en feu pendant la nuit, on peut suggérer, par exemple, de vérifier les détecteurs de fumée avant l’heure du coucher, ou d'en parler avec les responsables de l’établissement pour trouver une solution qui l’aidera à dormir l’esprit tranquille.

On s’interroge sur son vécu.

Un traumatisme, comme un déménagement, une maladie ou le deuil d’un être cher, peut avoir été l’élément déclencheur. On prête alors une oreille attentive à la personne, tout en l’encourageant à rechercher un soutien extérieur si le problème persiste.

On incite à consulter sans bousculer.

Plusieurs demeurent sceptiques quant aux bienfaits de la psychothérapie. «Celle-ci est pourtant de courte durée: 10 à 12 rencontres suffisent à changer une vie», avance Sébastien Grenier. Les thérapies de groupe aussi sont bénéfiques. «Les gens se rencontrent, se font des amis, ce qui aide à briser l’isolement.»

On se montre prévoyant.

Si jamais le comportement d’une personne anxieuse devient dérangeant, voire dangereux (en cas d’oublis, comme celui d’éteindre le four), on contacte son médecin ou le CLSC pour obtenir de l’aide et des informations. «Comme certains symptômes d’un trouble anxieux (perte de concentration, fatigue, irritabilité, inquiétude excessive) s’apparentent à ceux découlant d’un malaise physique, mieux vaut faire évaluer la personne par un spécialiste, conseille le psychologue. Un neuropsychologue sera en mesure de déterminer s’il ne s’agirait pas d’une maladie neurodégénérative ou cognitive.»

Les bonnes ressources

• Laboratoire d'étude sur l'anxiété et la dépression gériatrique (LEADER) Pour obtenir de l’information, entre autres sur les études menées par le Laboratoire auxquelles il est possible de participer: (514) 340-3540, poste 4788 ou à laboleader.ca.
• Centre AvantÂge de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) On y tient des conférences, formations et ateliers sur la santé et le vieillissement. À surveiller puisque certains ateliers proposent d’apprendre à gérer le stress: (514) 340-2800, poste 3139 ou à iugm.qc.ca/avantage
• Phobies-zéro Infos, ressources et ligne d’écoute: 1 866 922-0002 ou à phobies-zero.qc.ca.
• Revivre Infos, ressources et ligne d’écoute: 1 866 738-4873 ou à revivre.org. 
• On peut aussi s’informer auprès de son CLSC pour trouver un atelier de gestion de l’anxiété ou un groupe de soutien dans sa région. 

RD

Intervenir dans les conflits de nos enfants adultes?

Article de Jacqueline Simoneau, Bel Âge, août 2018


Freres-Soeurs-dispute


Lorsque survient un conflit entre vos enfants adultes ou avec leur tendre moitié, vous avez tendance à intervenir? Ce n'est pas vraiment une bonne idée! Voici pourquoi.

Quand Andréanne et Frédéric se trouvent dans la même pièce, l’atmosphère se charge d’électricité. Les détails les plus anodins deviennent pour le frère et la soeur prétextes à des disputes interminables, parfois même explosives. «Depuis un conflit mettant en scène l’éducation de leurs enfants respectifs, ils n’arrivent pas à faire la paix, raconte Micheline, la mère des protagonistes. Aucun ne veut admettre ses torts ni faire de compromis.» Julien et Isabelle, eux, sont en couple. Mais depuis quelques mois, leur relation bat de l’aile. Les altercations se produisent de plus en plus souvent. Même que certains jours, les répliques sont particulièrement cinglantes, au grand dam des parents de Julien qui aiment bien leur fils, mais aussi Isabelle. De telles scènes vous sont familières?

Lorsque les disputes impliquent nos enfants, cela nous touche profondément. Normal. Aucun parent ne veut que ses chéris vivent des difficultés ou des conflits, même si cela fait partie de la vie. Mais à moins que la situation ne dégénère en violence, mieux vaut ne pas s’immiscer dans leur vie privée, ni tenter de trouver un coupable. La seule chose que l’on réussirait à déclencher, c’est une escalade des tensions.

 «S’il y a une chose qu’il faut éviter dans la vie, c’est bien d’être pris dans un triangle, soutient la psychologue Brigitte Hénault. Par conséquent, si on n’est pas directement impliqué dans le conflit, on ne doit pas intervenir. Cela ne nous appartient pas. Les enfants doivent donc résoudre leurs conflits eux-mêmes.»

Mais rien ne nous empêche d’être à l’écoute et d’offrir notre soutien à celui qui le demande. «On l’écoute, bien sûr, mais sans porter de jugement sur l’un ou l’autre des individus impliqués, recommande Brigitte Hénault. On évite aussi de lui dire ce qu’il doit faire ou ne pas faire. D’autant plus que si nos suggestions ne fonctionnent pas, cela risque de se retourner contre nous. En revanche, on peut lui proposer des pistes de réflexion, comme “As-tu essayé telle chose?” ou “As-tu pensé à lui dire telle chose?”. Cela va l’outiller pour entreprendre sa réflexion.»

La psychologue Josée Jacques abonde dans le même sens. «C’est aux protagonistes de trouver une façon de résoudre leur différend, assure-t-elle. Les parents ne doivent surtout pas tenter de régler les problèmes à la place de leurs enfants. C’est comme s’ils leur disaient qu’ils ne sont pas capables de faire les choses sans eux. Donc, on ne va pas au-devant de leurs souhaits. On attend qu’ils nous demandent conseil pour intervenir. Certains le feront, d’autres pas. Il faut accepter qu’il en soit ainsi. S’ils le font, on peut cependant leur faire part – en utilisant le “je” – de ce que l’on vit et ressent de les voir en conflit, mais sans culpabiliser ni s’étendre longuement sur le sujet.»

Là où ça se gâte souvent, c’est lorsqu’un enfant se confie avec l’espoir que les parents prennent position dans le conflit... en sa faveur, évidemment. «On risque alors de nourrir la rivalité et d’envenimer la situation en créant un autre conflit, explique Brigitte Hénault. Puis on se trouve carrément piégé. On prend pour lequel? Automatiquement, on vient de se mettre une des personnes à dos. Comme parent, on doit être suffisamment solide pour refuser de prendre parti, même s’il s’agit d’un conflit entre son enfant et sa conjointe et que, tout naturellement, on penche pour son rejeton. En refusant d’afficher une position, on lance le message qu’on a confiance en eux et qu’on les sait capables de régler cette querelle entre eux. Une fois adultes, les enfants doivent assumer leurs choix, leurs batailles et leurs décisions.»

Cela dit, certains parents préfèrent fermer les yeux sur les conflits de leurs enfants en faisant comme s’ils n’existaient pas. Ils refusent même d’en entendre parler. «L’évitement n’est pas une bonne idée, assure Josée Jacques. Même à l’âge adulte, l’enfant qui réclame une écoute de ses parents dans une période conflictuelle de sa vie ressentirait alors un sentiment de rejet ou d’abandon de la part de personnes qui sont significatives pour lui. Il vivrait donc un double problème.» Bref, l’évitement n’est jamais approprié. Même si on ne fait qu’écouter et reconnaître que notre enfant vit actuellement des moments difficiles, cela lui sera bénéfique. Et ainsi, on maintient le lien. C’est ce qui compte.

RD

mercredi 15 août 2018

De plus en plus d'aînés endettés et au bord de la faillite

Article de Emmanuelle Gril, Journal de Québec, 11 août 2018

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Depuis quelques années, l’endettement des personnes âgées a explosé. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à faire faillite.

Sont-elles davantage à risque que les autres segments de la population ?

Les aînés sont aux prises avec un niveau d’endettement grandissant. Et les statistiques sont claires : en 2005, 8 % des dossiers de faillite et de proposition de consommateur concernaient les personnes de 65 ans et plus. En 2015, le taux avait grimpé à 10 % et même à 12 % en 2017, selon le Bureau du surintendant des faillites.

« Ce groupe représente aujourd’hui celui qui a le plus augmenté pour les faillites et les propositions de consommateurs, soit une personne sur huit », remarque Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin et Associés.

Lourdes dettes de cartes de crédit

Concrètement, quels sont les montants en jeu ? On évalue que les aînés qui font faillite ou une proposition de consommateur ont accumulé en moyenne 22 000 $ en dettes non garanties (cartes et marges de crédit, prêts personnels, etc.), incluant 13 000 $ de cartes de crédit, soit 60 % de la totalité du montant. Or, dans les autres catégories d’âge, les dettes de cartes de crédit ne représentent que 41 % (ces chiffres et les suivants proviennent des compilations effectuées par Jean Fortin et associés, sur un échantillon de 10 000 dossiers).

Pierre Fortin explique cette différence par le fait qu’il s’agit de l’outil de crédit le plus facilement accessible pour les aînés. « C’est dangereux, car c’est aussi celui qui est le plus coûteux en intérêts, en moyenne 20 % », déplore-t-il.

Les personnes à la retraite ont en effet plus de difficulté à obtenir un prêt personnel ou une marge de crédit par exemple, parce que leurs revenus – les rentes – sont faibles et fixes, en plus d’être insaisissables. Ils ne constituent donc pas une garantie intéressante pour les créanciers qui sont moins enclins à leur prêter.

De faibles revenus

Seulement 16 % des personnes retraitées touchent un salaire d’appoint en plus de leurs prestations des régimes de rentes gouvernementaux. Résultat, le revenu net médian de ce segment de la population est de 19 000 $, un montant bien souvent insuffisant pour assurer un niveau de vie convenable.

Par conséquent, le crédit à la consommation est largement utilisé pour combler le manque à gagner. Il représente plus de 115 % du revenu disponible des aînés ayant fait faillite ou ayant déposé une proposition de consommateur, comparativement à environ 38 % dans la population en général.

Une question de fierté

Même s’ils éprouvent des difficultés financières, les aînés répugnent à en parler à leur entourage. « Ils ont honte et cachent même leurs problèmes à leurs enfants. D’ailleurs, certains préfèrent ne pas faire faillite pour une question de fierté personnelle et optent plutôt pour la proposition de consommateur », explique Pierre Fortin.

Il précise qu’il a déjà vu des personnes de 80 ans choisir cette solution, alors qu’il va leur falloir cinq ans pour en venir à bout. Un fardeau bien plus lourd que la faillite, car cette dernière aurait pu être bien plus avantageuse pour eux...

Conseils

  • La génération des baby-boomers est la première qui a eu accès au crédit facile. Une fois à la retraite, elle doit vivre avec les conséquences de cet endettement. Soyez conscient de cette réalité et modérez vos achats de biens de consommation, tout particulièrement à l’approche de la retraite.
  • La marge de crédit hypothécaire est un outil très en vogue qui permet d’utiliser sa résidence comme une véritable carte de guichet. Voyages, véhicule motorisé, rénovations... on peut tout financer ! Le problème est qu’une fois parvenu à la retraite, on n’a pas fini de payer l’hypothèque, ce qui constituera une importante source d’endettement à cette période de la vie où les revenus diminuent.
RD

Le cauchemar de divorcer après 50 ans

Article de Stéphane Desjardins, Journal de Québec, 15 août 2018


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Divorcer à 50 ans ou plus, c’est une véritable catastrophe financière.

« Pour le meilleur ou pour le pire », ça ne tient plus : 67 % des couples mariés depuis 1990 auront divorcé en 2030, selon l’Institut de la statistique du Québec. Pire : il y a désormais plus de divorcés (17,5 %) que de veufs chez les plus de 50 ans.

Presque une personne divorcée sur deux voit sa situation financière empirer, et une sur trois s’endette davantage ou doit vendre des actifs pour passer au travers.

Divorcer à l’amiable coûte environ 2000 $. Mais la facture moyenne d’un divorce au Québec grimpe à près de 14 000 $ s’il y a chicane chez les futurs divorcés. La facture d’un procès de trois jours ? Facilement 20 000 $. Un avocat coûte environ 150 $ l’heure. Ajoutez des dizaines de milliers de dollars pour les frais d’huissier et d’experts. Un divorce gruge le patrimoine ou, pire, crée des dettes.

Mais les véritables coûts surviennent après le divorce.

Rebondir

Beaucoup de nouveaux divorcés perdent presque tous leurs amis. Or, se reconstituer un réseau social coûte cher en vêtements, sorties et... psychologue.

De plus, nombre de divorcés, surtout des femmes, doivent revenir sur le marché du travail après de longues années d’absence. Diplômes et expériences passées ne sont pas reconnus. Les employeurs préfèrent souvent les plus jeunes, considérés plus agressifs et moins dispendieux. Nombre d’ex-divorcés doivent retourner aux études et, surtout, accepter un revenu moindre. Ça tombe mal, car vivre seul coûte 30 % à 50 % plus cher qu’en couple... alors qu’on vient justement de perdre au moins la moitié de son patrimoine.

Parfois, c’est dramatique. Par exemple, monsieur a 200 000 $ de REER, divorce et doit verser 100 000 $ à son ex-épouse, même si le REER a fondu de 60 000 $ en six mois à cause d’une crise financière. Des couples revendent leur maison à perte, parce qu’ils avaient lourdement investi dans des rénovations. D’autres s’accrochent au gouffre financier de la maison familiale pour loger leurs enfants Tanguy...

Outre vos dettes de divorce, vous aurez dix ou vingt ans pour ramasser deux fois plus d’argent que planifié. Adieu les voyages de rêve. Bonjour le serrage de ceinture maxi.

CONSEILS
  • Consultez un psychologue : le rallumage de flamme ou, au mieux, la coexistence pacifique font financièrement moins mal que le divorce.
  • Le divorce est inévitable ? Faites rapidement le bilan de vos dettes et avoirs et vendez immédiatement vos fonds communs et actions pour cristalliser leur valeur.
  • Évitez la chicane à tout prix. Piler temporairement sur son orgueil, c’est payant.
  • Négociez pour éviter les gains de capitaux imposables : je te donne la maison, tu gardes les fonds de retraite...
  • Déménagez dans un plus petit logement pour maximiser l’épargne-retraite.
  • Reportez votre date de retraite.
  • Enfants et petits-enfants devront accepter votre baisse subite de générosité.
  • Décompressez avec un psy, pas votre avocat (différence de taux horaire).
  • Consultez rapidement votre conseiller financier ou un fiscaliste pour connaître l’étendue des dommages fiscaux et financiers. Et vous fixer un plan pour rebondir.
RD

samedi 4 août 2018

Statistiques 2018 sur les résidences pour personnes âgées – Rapport SCHL

Article de SCHL, 31 juillet 2018

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La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), l’organisme national responsable de l’habitation au Canada depuis près de 70 ans, a récemment publié les résultats de son enquête dans son Rapport 2018 sur les résidences pour personnes âgées. Le Rapport propose une analyse du marché des résidences pour personnes âgées du Québec. Les résidences privées ainsi que les résidences sans but lucratif sont incluses dans l’enquête.

Quelques constats émergent de l’enquête de la SCHL, notamment que le taux d’inoccupation des places standards se chiffrait à 6,9 % en février de cette année comparativement à 6,2 % à la même période l’an dernier, et que le loyer moyen des places standards est de 1 729 $ par mois.

L’expression « places standards » fait référence aux « places occupées par des résidents qui reçoivent moins d’une heure et demie de soins par jour ou qui n’ont pas à payer de frais supplémentaires pour recevoir des soins assidus 1».

De plus, pour les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Montréal, de Québec et de Sherbrooke, l’âge moyen des résidents, tout type de logement confondu, est de 84 ans.

Région métropolitaine de recensement de Montréal

Pour ce qui est de la RMR de Montréal, qui compte 55 305 résidents, les statistiques révèlent que le taux d’inoccupation, peu importe le type de logement, a légèrement augmenté. En effet, le taux d’inoccupation des places standards se situe à 6,5 % en comparaison à 5,9 % pour l’année 2017.

De plus, les chambres individuelles ainsi que les appartements de 2 pièces et plus représentent la plus faible proportion de logements vacants.

Le loyer moyen des places standards en résidence privée pour personnes âgées à Montréal se situe à 1 803 $ par mois.

En banlieue nord, du côté des résidences pour personnes âgées de Laval et de la Rive-Nord, le loyer mensuel moyen des places standards, qui est de 1 767 $, s’avère le plus faible.

Il est aussi possible de constater que le nombre d’aînés vivant seuls a augmenté cette année. En effet, on comptait 40 185 personnes pour 2017 par rapport à 41 216 pour 2018. On observe également que 5783 aînés vivaient en couple en 2017 comparativement à 6 989 aînés en 2018, et ce, tout type de logement confondu.

Région métropolitaine de recensement de Québec

La RMR de Québec compte 14 967 résidents et le taux d’inoccupation des résidences pour personnes âgées de Québec a augmenté de 2,6 %, passant de 5 % à 7,6 %.

Le loyer mensuel moyen des places standards se situe autour de 1 769 $ et son coût maximal a été atteint dans le secteur de Sainte-Foy–Sillery (2 115 $).

Les chiffres démontrent que 11 822 aînés vivaient seuls l’an passé et que 12 270 aînés vivent seuls cette année. En comparaison à l’année passée (1 404), quelque 1 348 aînés vivent en couple, peu importe le type de logement.

Région métropolitaine de recensement de Sherbrooke

La RMR de Sherbrooke recense 4 534 résidents. Le taux d’inoccupation des résidences pour personnes âgées de Sherbrooke a connu une hausse. Effectivement, il est passé de 10,2 % en 2017 à 10,9 % en 2018. Par exemple, le taux d’inoccupation des chambres individuelles à Sherbrooke a fait face à une hausse majeure, passant de 6,5 % à 10,8 %.

Pour ce qui est du loyer mensuel moyen des places standards, il se situe autour de 1 614 $. Dans la ville de Sherbrooke, son coût maximal est de 1 584 $.

En comparaison à l’année passée (3 666), quelque 3 807 aînés vivent seuls en 2018. L’année passée (372), 363 aînés vivaient en couple, tout type de logement confondu.

Région métropolitaine de recensement de Trois-Rivières

En Mauricie, la RMR de Trois-Rivières dénombre 4 356 résidents. Le taux d’inoccupation des résidences pour personnes âgées de Trois-Rivières est passé de 10,5 % en 2017 à 9,7 % en 2018.
Dans cette région métropolitaine, le loyer moyen des places standards se situe à 1 706 $ par mois. Le loyer mensuel moyen des places standards le moins élevé, qui est de 1 426 $, se trouve dans le secteur de Trois-Rivières-Ouest.

Le nombre d’aînés vivant seuls a légèrement augmenté. En effet, 3 507 personnes vivaient seules en 2017, tandis qu’on en compte 3 560 en 2018. Le nombre de personnes âgées en couple s’est vu diminué, on comptait 508 personnes en 2017 contre 398 pour cette année.

Région métropolitaine de recensement de Gatineau

Du côté de l’Outaouais, dans la RMR de Gatineau, le nombre total de résidents a augmenté cette année. En 2017, il a été possible de recenser 3 375 résidents et en 2018, on en compte 3 537.
Quant au taux d’inoccupation des résidences pour personnes âgées de Gatineau, il est de 5,4 % pour 2018 en comparaison à 8,1 % pour 2017.

Le rapport nous révèle aussi que 2653 personnes âgées vivaient seules en 2017 dans la RMR de Gatineau et que cette année, 2792 personnes vivent cette réalité. D’autres sont en couple, soit 361 personnes en 2017. Ce nombre est passé à 372 en 2018.

1.Société canadienne d’hypothèques et de logement, Rapport sur les résidences pour personnes âgées, 2018, p. 2.

RD

vendredi 3 août 2018

La doyenne de l'humanité meurt à 117 ans

Journal de Québec, 28 juillet 2018

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La Japonaise Nabi Tajima, qui était vraisemblablement la doyenne de l'humanité, est décédée samedi à 117 ans, a annoncé ce dimanche un responsable local japonais.

Nabi Tajima, née le 4 août 1900, est morte vers 20h00 (11h00 GMT) sur son île natale de Kikai dans la région de Kagoshima, a précisé Susumu Yoshiyuki, un responsable du département de la Santé. Devenue la doyenne des Japonais en septembre 2015, elle était probablement aussi la doyenne de l'humanité depuis le décès en septembre 2017 à 117 ans de la Jamaïcaine Violet Brown, selon les médias japonais.

Doyenne "présumée" seulement

Mais le Guinness des records, qui menait l'enquête depuis le décès de Mme Brown, n'avait pas encore reconnu officiellement à Mme Tajima le titre de doyenne. L'organisation a en revanche annoncé le 10 avril que le doyen de l'humanité était le Japonais Masazo Nonaka. "Mme Tajima vivait dans une maison de retraite. Elle s'était affaiblie en janvier et avait été hospitalisée", a précisé à l'AFP M. Yoshiyuki. "Elle y est décédée (samedi) du fait de son grand âge."

Le Japon, connu pour la longue espérance de vie de ses habitants, peut se prévaloir d'avoir été le pays de plusieurs doyens, dont Jiroemon Kimura, mort en juin 2013 à 116 ans, et Sakari Momoi, qui s'est éteint en juillet 2015 à 112 ans. Il y avait environ 68.000 centenaires répertoriés au Japon l'an dernier, selon les statistiques officielles. Le record de longévité pouvant être prouvé officiellement, tous sexes confondus, est toujours détenu par la Française Jeanne Calment, décédée en 1997 à 122 ans et 164 jours, selon le Guinness.

RD