Vivre la vie d'un Senior

samedi 28 novembre 2015

Se relever d'un traumatisme


Se relever d'un traumatisme

« RÉAPPRENDRE À VIVRE ET À FAIRE CONFIANCE »

RETROUVER LE GOÛT DE VIVRE APRÈS UN TRAUMATISME, C'EST POSSIBLE. BIEN SÛR. VOUS N'OUBLIEREZ JAMAIS CET ÉVÉNEMENT PÉNIBLE, MAIS IL FINIRA PAR PRENDRE MOINS DE PLACE.

Auteure : Pascale Brillon, Ph.D.

Les éditions Québec-livres

Pour obtenir le livre : http://www.archambault.ca/pascale-brillon-se-relever-dun-traumatisme-JLI5068804-fr-pr

Résumé

On mène une petite vie tranquille. On se sent en maîtrise, en sécurité. Puis le traumatisme arrive, et c'est le choc. Notre confiance en la vie et en la nature humaine est anéantie. Notre conception du monde s'effondre. C'est la confusion, le chaos. On a peur de tout. On est tout le temps en état d'alerte. On a des flash-back de l'événement. On vit des symptômes incapacitants, douloureux, souffrants... des symptômes post-traumatiques.

Survivre à un traumatisme est une entreprise douloureuse. Notre corps réagit, notre âme se révolte. Comment comprendre ce qui nous arrive? Pourquoi développons-nous de tels symptômes? Comment expliquer les comportements que nous avons manifestés lors de l'événement? Pourquoi les autres réagissent-ils ainsi envers nous? Comment apprivoiser certaines situations qui nous font peur? Que faire pour recommencer à vivre sereinement?

Cet ouvrage a été écrit par une spécialiste en traitement post-traumatique. Il se veut un guide d'accompagnement pour tous ceux et toutes celles qui ont subi un événement traumatisant. Il vous permettra de mieux comprendre ce qui vous arrive et vous guidera dans votre récupération. Vous y trouverez des outils qui vous aideront à refaire confiance à la vie et aux autres. Car la vie peut être si belle...

Dre Pascale Brillon est psychologue clinicienne spécialisée en stress et en deuil post-traumatiques. Elle pratique au Centre de médecine intégrée et à la Clinique des troubles anxieux de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal au Québec. Elle a publié deux autres livres aux Éditions Québec-Livres (« Comment aider les victimes souffrant de stress post-traumatique » et « Quand la mort est traumatique ») et elle donne des formations dans toute la francophonie.

RD

mardi 18 août 2015

Protégez-vous du temps très chaud


 Protégez-vous du temps très chaud


 RECOMMENDATIONS DE SANTÉ CANADA

Les épisodes de chaleur extrême peuvent avoir des conséquences sur la santé. C'est pourquoi il est nécessaire de prendre certaines précautions lorsqu'il fait très chaud. Voici les recommandations de Santé Canada.

Connaissez vos risques

Une température élevée peut être dangereuse, surtout si vous souffrez:
  • de difficultés respiratoires;
  • de problèmes cardiaques;
  • de l'hypertension;
  • de problèmes rénaux;
  • d'une maladie mentale, comme la dépression ou la démence;
  • de la maladie de Parkinson;
  • ou si vous prenez des médicaments pour n'importe laquelle de ces affections.
Si vous prenez des médicaments ou si vous avez un problème de santé, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien si cette situation vous rend plus vulnérable à la chaleur et suivez ses recommandations.

Les maladies liées à la chaleur

Les maladies liées à la chaleur englobent:
  • le coup de chaleur, l'épuisement dû à la chaleur
  • l'évanouissement provoqué par la chaleur
  • l'oedème de chaleur (enflure des mains, des pieds et des chevilles)
  • les boutons de chaleur et les crampes de chaleur (crampes musculaires).
Les maladies liées à la chaleur peuvent vous incommoder rapidement et elles sont principalement causées par une surexposition à la chaleur ou par un effort excessif par temps chaud.

Préparez-vous à la chaleur

Soyez régulièrement à l'écoute des prévisions météorologiques et des alertes locales afin de savoir quand prendre des précautions supplémentaires.

Prévoyez des visites régulières par des membres de la famille, des voisins ou des amis pendant les journées très chaudes au cas où vous auriez besoin d'aide. Les visiteurs peuvent aider à déceler les signes d'une maladie liée à la chaleur qui pourraient passer inaperçus au téléphone.

Si vous avez un climatiseur, assurez-vous qu'il fonctionne correctement avant le début de la saison de chaleur. Sinon, trouvez un endroit climatisé où vous pourrez vous rafraîchir pendant quelques heures les jours de grandes chaleurs. Cela vous aidera à mieux composer avec la chaleur.

Portez une attention particulière à vos réactions et à celles des personnes qui vous entourent
Surveillez les symptômes des maladies liées à la chaleur, notamment:
  • des étourdissements ou un évanouissement;
  • des nausées ou des vomissements;
  • des maux de tête;
  • une respiration ou un battement cardiaque rapide;
  • une soif extrême (bouche sèche ou salive collante);
  • une miction moins fréquente avec une urine de couleur jaune foncé inhabituelle.
Si vous éprouvez n'importe lequel de ces symptômes par temps chaud, rendez-vous sans tarder dans un endroit frais et buvez des liquides, de l'eau de préférence.

Le coup de chaleur est une urgence médicale! Composez le 911 ou votre numéro d'urgence local immédiatement su vous prenez soin d'une personne, comme un voisin, dont la température corporelle est élevée et qui est inconsciente ou confuse ou qui ne transpire plus.

En attendant de l'aide - rafraîchissez la personne sans tarder en:
  • la déplaçant vers un endroit frais, si vous le pouvez;
  • appliquant de l'eau froide sur des régions importantes de la peau ou des vêtements;
  • l'éventant autant que possible.

En cas de chaleur extrême

Hydratez-vous

  • Buvez beaucoup de liquides frais, surtout de l'eau, avant d'avoir soif afin de diminuer votre risque de déshydratation. La soif n'est pas un bon indicateur de déshydratation.
  • Laissez un verre près de l'évier afin de vous faire penser à boire de l'eau.
  • Rendez l'eau plus attrayante en l'aromatisant à l'aide de jus de fruits naturels.
  • Consommez plus de fruits et de légumes, car ils ont une teneur élevée en eau.
  • Si vous mangez moins, vous devrez peut-être boire plus d'eau.

Restez à l'abri de la chaleur

  • Habillez-vous en fonction de la température
  • Portez des vêtements amples, de couleurs pâles, faits de tissus qui permettent la circulation de l'air.

Gardez votre demeure fraîche

  • Si vous avez un climatiseur doté d'un thermostat, réglez-le à la température la plus élevée à laquelle vous êtes à l'aise (quelque part entre 22 °C [72 °F] et 26 °C [79 °F]), ce qui aura pour effet de réduire votre facture d'électricité et de vous apporter le répit nécessaire. Si vous avez un climatiseur installé à une fenêtre, rafraîchissez une seule pièce où vous pourrez vous rendre pour vous évader de la chaleur.
  • Préparez des repas qui n'ont pas besoin d'être cuits au four.
  • Empêchez le soleil d'entrer en fermant les volets, les rideaux ou les stores le jour.
  • S'il n'y a pas de danger, ouvrez vos fenêtres la nuit afin de laisser l'air plus frais pénétrer dans votre foyer.

S'il fait extrêmement chaud dans votre demeure

  • Évadez-vous de la chaleur en passant quelques heures dans un endroit frais. Cela pourrait être un secteur à l'ombre des arbres, une piscine ou un endroit climatisé, comme un centre commercial, un magasin d'alimentation, un lieu de culte ou une bibliothèque publique.
  • Prenez des douches fraîches ou des bains frais jusqu'à ce que vous soyez rafraîchi. Prenez soin d'utiliser des surfaces antidérapantes dans la baignoire et dans la douche et d'essuyer l'humidité immédiatement afin d'éviter de glisser.
  • Utilisez un ventilateur pour vous aider à chasser la chaleur et faites circuler l'air dans votre direction.

À l'extérieur

Évitez de vous exposer à des températures chaudes lorsque vous êtes à l'extérieur

  • Ne laissez jamais des personnes ou des animaux de compagnie dont vous vous occupez dans un véhicule stationné ou à la lumière directe du soleil.
  • Lorsque la température de l'air extérieur atteint 23 °C (73 °F), la température à l'intérieur d'un véhicule peut être extrêmement dangereuse - plus de 50 °C (122 °F).

Réorganisez ou trouvez des solutions de rechange

  • Réorganisez ou planifiez vos activités à l'extérieur pendant les périodes les plus fraîches de la journée.
  • Avant de sortir, vérifiez la Cote air santé (CAS) dans votre secteur, si elle est disponible - la pollution atmosphérique a tendance à atteindre des niveaux plus élevés les jours de grandes chaleurs.
  • Si vous êtes dans une région où les maringouins sont actifs, protégez-vous à l'aide d'un chasse-moustiques et suivez les directives du fabricant.

Évitez de vous exposer au soleil

  • Faites-vous de l'ombre avec un chapeau à large bord qui permet la circulation de l'air ou avec un parasol.
  • Les zones à l'ombre des arbres peuvent être jusqu'à 5 °C (9 °F) plus fraîches que les zones voisines.
Employez un écran solaire avec un facteur de protection (FPS) d'au moins 15 et suivez les directives du fabricant. N'oubliez pas que l'écran solaire protégera contre les rayons ultraviolets (UV) du soleil, mais pas contre la chaleur.

Les écrans solaires et les chasse-moustiques peuvent être combinés en toute sécurité. Appliquez l'écran solaire en premier.

Source: Santé Canada

RD

mercredi 24 juin 2015

L'emprisonnement dans le conformisme et les rôles sociaux



La pression sociale exercée sur les personnes du troisième âge, en vue de les amener à se conformer à des modèles est forte et prend de multiples formes. 

D'ailleurs, pour pouvoir profiter de certains avantages sociaux, elles ne doivent pas s'écarter des normes édictées : l'incitation à la retraite, la participation à des programmes d'activités destinés aux personnes retraitées, la prise en charge par des professionnels de la santé, de la finance, etc.

Il faut une certaine indépendance pour ne pas se prendre dans cet engrenage, car le rebelle est souvent pointé du doigt ou exclus.

Il faut une certaine force aussi pour résister à la peur d'être considéré comme un original et pour se risquer parfos à agir différemment des autres de son âge.

Le conformisme est difficile à vaincre parce que la plupart des gens ne sont pas conscients de leur besoin de conformisme. Ils vivent dans l'illusion qu'ils suivent leur propres idées et penchants, que leurs opinions sont l'aboutissement de leur propre réflexion, que c'est une pure coïncidence si leurs idées sont partagées par la majorité, ce qui pourrait expliquer pourquoi tant de personnes portent un masque de conformité.

En fait, la plupart des masques adoptés par les personnes vieillissantes témoignent d'une forme d'impuissance, de recul, de limitation de soi. Ils banalisent les besoins, les intérêts et la contribution des retraités. Ils les amènent également à vivre les changements propres à cette période de la vie dans un anonymat qui les conduit à une perte progressive d'autonomie. En définitive, plus les retraités vieillissent, plus ils ont le sentiment d'être des « acteurs » en marge de la société. Voilà une forme de vieillissement à éviter.

IL FAUT DEMEURER  SOI-MÊME, TOUT AU LONG DE SA VIE ET GARDER LE PLUS D'AUTONOMIE POSSIBLE EN VIEILLISSANT.

Source : Brunelle Jean et Charlotte Plante, « Encore la vie devant soi », Éd. Novalis, 2001.

RD

Les préjugés sur l'âge




Le capital de vie hérité de nos gènes est à la base d'une vieillesse prolongée et heureuse, si on le préserve dès l'enfance et l'adolescence. En plus, des habitudes de vie saine à l'âge adulte, sans abus excessif et en se donnant des périodes de récupération raisonnables, nous permettent de vivre presqu'une vie entière sans problème de santé et ce, pour la plupart d'entre nous.


Si on considère la population dans son ensemble, les premiers signes de vieillissement apparaissent entre 28 et 36 ans et les fonctions biologiques décroissent en moyenne, de 3 à 6 % par décennie.

Cependant, si on va au-delà des données statistiques qui ne représentent que la moyenne des populations étudiées, on se rend compte qu'on ne vieillit pas tous au même rythme et que la différence est encore plus marquée dans la population vieillissante.

Des facteurs génétiques expliqueraient environ 30 % des écarts entre les individus. Le mode de vie entre également en ligne de compte.

Des études épidémiologiques ont montré que le processus de vieillissement peut ralentir si la personne adopte un mode de vie sain. Ainsi, une personne de 59 ans qui a un mode de vie sain se trouve au même point sur la courbe du vieillissement que la moyenne des gens de 47 ans qui ont un mode de vie laissant à désirer.

Par contre, une personne de 59 ans qui n'a pas un mode de vie sain se trouve au même point sur la courbe du vieillissement que la moyenne des gens de 71 ans.

La possibilité de ralentir le processus de vieillissement par un mode de vie sain ouvre de nombreuses perspectives, si on considère l'écart existant entre l'espérance de vie globale de la population et son espérance de vie en bonne santé. En moyenne, les hommes ont une espérance de vie globale de 77 ans, tandis que les femmes en ont une de 83 ans. Les données démographiques révèlent que, en moyenne, les homme et les femmes vivent en assez bonne santé jusqu'au début de la soixantaine.

Par contre, pendant les quinze à vingt dernières années de leur vie, ils sont sans cesse confrontés à des troubles de santé. Le fait de mener une vie saine dès avant la retraite et pendant les années suivantes devrait avoir pour effet d'allonger la durée de vie en bonne santé et d'empêcher l'entrée prématurée dans le quatrième âge.

Trop souvent, la personne ignore les connaissances actuelles qui pourraient l'aider à vivre heureuse jusqu'à un âge très avancé. Sa perception de son propre vieillissement reproduit les préjugés courants sur l'âge.

Source : Jean Brunelle et Charlotte Plante, « Encore la vie devant soi », Éd. Novalis, 2001. Canada

RD

jeudi 9 avril 2015

Jeralean Talley championne des supercentenaires


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Source : Le Figaro.fr avec AFP, 8 avril 2015


Une Américaine de 115 ans, Jeralean Talley, vient de prendre la tête du club fermé, mais qui devrait s'étendre, des "supercentenaires" âgés de 110 ans. Plus d'une cinquantaine, dûment répertoriés par des chercheurs américains, ont plus de 111 ans.

Après la mort lundi de sa compatriote Gertrude Weaver, qui aurait eu 117 ans le 4 juillet, la nouvelle doyenne de l'humanité recensée par l'organisation Gerontology Research Group (GRG), basée à Los Angeles, est une Afro-américaine née en Georgie, dans le sud-est, le 23 mai 1899 et vivant aujourd'hui à Inkster, près de Detroit, dans le Michigan, au nord-est. Elle fait partie du club encore plus restreint des trois personnes recensées par le GRG nées au XIXe siècle et toujours vivantes au XXIe, devant l'Américaine Susannah Mushatt Jones, également noire, née le 6 juillet 1899, et l'Italienne Emma Morano-Martinuzzi, née le 29 novembre 1899.

"Il y a toujours une petite chance que quelqu'un qui aurait 116 ans se manifeste, c'est peu vraisemblable mais possible", indique à Robert Young, l'un des chercheurs du groupe et également expert pour le livre Guinness des Records, pour lequel le GRG fait autorité. L'organisation qui s'appuie sur le travail de chercheurs, démographes, biologistes ou amateurs passionnés, a recensé pour le moment 52 personnes -50 femmes et deux hommes- qui ont passé le cap des 111 ans et peuvent le prouver avec des certificats de naissance et de mariage pour les changements de nom.

Ainsi la Péruvienne Filomena Taipe, dont les autorités du Pérou ont annoncé la mort lundi à l'âge de 117 ans, "n'avait pas de preuve d'origine de sa naissance", ajoute Robert Young. Selon le ministère péruvien du Développement, la vieille dame était née le 20 décembre 1897, date indiquée sur sa carte d'identité. "99% des cas revendiquant un âge de plus de 115 ans se révèlent faux", indique le chercheur qui estime à un millier le nombre potentiel des 110 ans et plus et à 300 ceux prouvés.

RD

70 ans et toujours actifs sexuellement

Article de Julie Pelletier, Journal de Québec, 5 avril 2015

An ancient art of Thai harem in medieval times of Siam


La sexualité des personnes aînées a longtemps été associée à des activités de tendresse et de sensualité, voire très peu active côté ébats érotiques. Considérant qu’il reste environ le tiers de sa vie à parcourir après la retraite, pourquoi imaginerait-on que la sexualité diminuerait en importance en vieillissant? Quels sont les freins à la sexualité lorsqu’on avance en âge? Peut-on vieillir et être en santé sexuellement? Repoussons l’âge limite et suivez-moi!

 Une réalité

Loin de relever de la science-fiction, les personnes âgées ont bel et bien une vie sexuelle! Pour près d’une sur trois d’entre elles, le sexe est présent au moins une fois par semaine. Même si la sexualité est largement associée à la jeunesse et à la reproduction, il est faux de croire que celle-ci cesse d’exister au moment de la retraite ou de la ménopause.

Certains couples iront même jusqu’à connaître des sommets de «bon sexe» une fois parvenu à un âge mûr: «Gérard et moi sommes rendus à plus de 70 ans et nous faisons encore l’amour une ou deux fois par semaine. C’est important pour nous deux. Quand Gérard travaillait 50 heures par semaine et que j’avais nos trois garçons à la maison, nous n’avions pas le temps de penser à nous pour satisfaire nos besoins intimes. On savait que notre amour était sincère et profond, mais la fatigue et le surmenage nous obligeaient à nous reposer plutôt qu’à s’activer sexuellement!

Mais laissez-moi vous dire que quand il a pris sa retraite, nos trois gars étaient partis de la maison, heureux en ménage, nous avions tout le temps à nous. Les premières soirées intimes étaient vraiment particulières parce qu’on faisait l’amour comme si le temps pressait et qu’il fallait s’endormir au plus vite pour se relever le lendemain. Je vous dirais que ç’a pris presque six mois avant qu’on prenne un autre rythme et qu’on fasse l’amour plus doucement et à des heures différentes de la journée. Gérard est du matin et moi de l’après-midi, donc on fait plaisir aux deux en le faisant des fois en se levant et d’autres fois avant une sieste l’après-midi!

C’est impressionnant la capacité que l’on s’est découverte à se faire plaisir sexuellement après toutes ces années passées ensemble! Sincèrement, c’est un plaisir qu’on s’offre et qu’on n’est pas près de laisser tomber! Même si Gérard devrait prendre du Viagra un jour!»

Les plus âgés bénéficient, en Occident, d’une retraite confortable, d’un pouvoir d’achat qui les fait devancer une bonne part de leurs cadets, en particulier en ce qui concerne les dépenses concernant les voyages, la culture, l’hygiène et les soins de beauté, et qui les met à égalité pour les dépenses d’habillement et d’alimentation. Au total, 52 % des achats de voitures neuves et 48 % des vols en première classe sont effectués par des plus de 55 ans (observatoire Caisse d’épargne, 2005).

En règle générale, le niveau de vie moyen des plus de 60 ans était, en France, en 2003, pratiquement identique ou supérieur à celui de la tranche d’âge 30-49 ans (sources INSEE). Source: FF3S (Fédération Française de sexologie et de santé sexuelle), Faire l’amour toujours, 2011.
 
Contourner les obstacles

Bien sûr, le corps change et les capacités physiques se modifient avec l’âge, mais heureusement il y a certains trucs pour contourner ces obstacles qui peuvent faire obstruction à la poursuite de l’épanouissement sexuel. Tout d’abord, il est important de demeurer actif. Toute personne vieillissante devrait s’assurer de bouger quotidiennement, dans la mesure de ses capacités. Comme une santé qui décline peut devenir un frein à la sexualité active, il importe donc d’en prendre bien soin. Des incontournables surviennent bien évidemment, mais la créativité doit venir à la rescousse pour déjouer ceux-ci. Henriette (82 ans) nous révèle ses trois trucs pour rester actifs sexuellement longtemps:
  • faire de l’exercice deux fois par semaine ou plus
  • se masturber deux fois par semaine ou plus
  • prendre le temps deux fois par semaine ou plus pour penser à son couple si on a la chance d’avoir un partenaire
Selon sa grande expérience, c’est le bonheur de vivre qui donne l’élan à la sexualité!

RD

dimanche 5 avril 2015

Que penser des amours et de la sexualité des seniors ?

SENIORACTU.COM

Amours et sexualité seniors

Le site Internet Elite Rencontre, spécialisé dans les rencontres en ligne a interrogé des célibataires seniors* afin d’en savoir un peu plus sur leur relation à l’amour mais également, sur leur vision de la sexualité. Car encore une fois, rappelons-le, l’amour n’a pas d’âge. 


Pendant longtemps les amours et surtout, la sexualité des seniors sont restés des sujets tabous. Des « choses » dont on ne parlait pas ! Avec le vieillissement de la génération du baby-boom, à l’origine de la révolution sexuelle des années 70, les mentalités ont bien évoluées. Désormais, ce sujet fait l’objet de nombreuses publications, d’études et de sondages.
 
Le dernier en date ? Celui du site de rencontre Elite Rencontre qui a interrogé près de 400 internautes célibataires et âgés de 60 ans et plus. Comme le souligne Salama Marie, la psychologue qui a travaillé sur cette étude : « longtemps, les sociétés occidentales ont associé la sexualité à la jeunesse et à la reproduction. Depuis quelques temps, nous assistons à un bouleversement de ces anciennes représentations. Ce changement s’explique notamment par le phénomène de libéralisation sexuelle que connaissent nos sociétés modernes et qui s’applique aussi à la vie sexuelle des seniors. Celle-ci a toujours existé, et est dorénavant moins tabou. C’est pourquoi ils n’hésitent plus à s’exprimer librement sur le sujet ».
 
Premier constat : les plus de 60 ans sont de grands romantiques ! En effet, près de sept célibataires sur dix pensent qu’un coup de foudre reste possible après 60 ans (encore une chance !) et une très large majorité (96%) affirme qu’elle souhaite retomber amoureuse (normal, ces seniors sont inscrits sur un site de rencontre).
 
Tomber amoureux, oui, mais mariage, non ! Les deux-tiers des sondés n’ont aucune envie de se (re)marier. Et ce taux augmente chez ceux qui l’ont déjà été : 87% n’envisagent pas du tout le mariage comme une option possible. Par ailleurs, à la question « après votre dernière séparation ou divorce, combien de temps vous a-t-il fallu pour vous sentir prêt(e) à faire de nouvelles rencontres ? », les seniors répondent majoritairement « plus d’un an » (56 %). A noter qu’un bon nombre (82%) affirme aussi ne plus croire à l’amour suite à leur dernière séparation.
 
« Qu’est-ce-qui est le plus difficile pour un célibataire après 60 ans ? » : 43% indiquent qu’il est difficile de rencontrer des célibataires de son âge. Un gros quart (27%) évoque le fait de ne pas se sentir en phase avec les autres personnes de leur âge. Malgré ces difficultés, les seniors trouvent certains aspects de la vie de célibataire intéressants, voire même excitants ! En effet, un petit tiers (30%) se disent plus confiants et plus sereins car ils savent mieux ce qu’ils veulent en ce qui concerne leurs futures relations. Un quart des sondés aiment l’idée de pouvoir rencontrer de nouvelles personnes. Enfin, 15%  ont envie de séduire et de pouvoir flirter à nouveau. Quand on vous dit qu’il n’y a pas d’âge pour aimer.
 
Sans trop de surprise, plus de la moitié (55%) des sondés estiment que la sexualité est primordiale dans une relation de couple. À la question « comment qualifieriez-vous la sexualité lorsque l’on avance en âge ? », 60% la décrivent comme « différente », notant que « l’âge a de bons comme de mauvais côtés ». Point positif, un tiers pensent que la sexualité est même « meilleure : plus les années passent, mieux c’est ».
 
Toujours selon cette enquête, les trois-quarts des seniors n’ont pas de règles sur la survenue de la première relation sexuelle avec leur nouveau partenaire : premier ou troisième rendez-vous, tout dépend de la personne avec qui ils sont. Toutefois, 18% attendent la troisième rencontre avant de se lancer dans une relation plus intime. Côté sextoys, plus du tiers (34%) se disent plutôt ouvert et prêt à essayer et 18% affirment même en utiliser régulièrement.  
 
En ce qui concerne les sites de rencontres en ligne, 62% estiment qu’il est plus difficile pour les seniors de trouver l’amour en ligne. Selon eux, pas simple de faire confiance à la personne avec qui ils échangent (60%) et de discuter avec une personne qu’ils n’ont jamais vue (24%). D’une manière générale, Internet reste cependant le meilleur moyen pour faire des rencontres pour les seniors (55%), suivi par les activités sportives ou autres loisirs (27%).
 
*Étude réalisée auprès de 390 célibataires membres du site Elite Rencontre âgés de 60 ans et plus.   
RD

Mieux manger pour mieux dormir

SENIORACTU.COM

« Nombre de personnes n’ont pas conscience des interactions entre le sommeil et l’alimentation » constate le Dr Joëlle Adrien. « Elles méconnaissent les règles de base, mésestiment le rôle et la nocivité des excitants et font nombre de confusions ». Ainsi, il est fréquent que l’on confonde le fait de s’endormir facilement et de bien dormir. Et, sous prétexte de manger léger, on mange souvent trop peu, au détriment de la qualité de sommeil. 

 Mieux manger pour mieux dormir

Bien se nourrir pour bien dormir

Les conclusions des études, toutes cohérentes, s’accordent pour pointer du doigt les mauvaises habitudes alimentaires. « Mieux vaut, si l’on veut bien dormir, éviter les excès et privilégier une alimentation équilibrée et bien diversifiée » conseille le Dr Adrien. « Mieux vaut également respecter les heures des repas et ne pas sauter son petit‐déjeuner ».
 
Au‐delà du respect des règles de nutrition, il est important de prêter attention à l’alimentation du soir. Le dîner revêt, quand on veut bien dormir, une importance toute particulière.

- Manger assez

« Le temps entre le dîner et le petit‐déjeuner du lendemain est long, même chez les petits dormeurs. C’est la plus longue période du nycthémère passée sans s’alimenter » note le Dr Adrien. Si le corps n’a pas ingéré un apport énergétique suffisant, le sommeil en souffre. Il se fragmente, et l’on se réveille. Il faut se nourrir suffisamment le soir pour « tenir » jusqu’au matin.
 
- Des dîners consistants, mais légers

« Pour autant, les repas riches, difficiles à digérer, ne doivent pas figurer au menu. Les viandes en sauces, qui ne passent pas facilement. Les repas riches ont un autre inconvénient : une étude a montré que les repas copieux et riches ne créent pas un climat propice à un bon sommeil en élevant la température au moment de l’endormissement, justement lorsque, physiologiquement, la température corporelle doit au contraire baisser. Le dîner doit donc être assez consistant pour permettre au corps de tenir toute la nuit et assez léger pour être digéré facilement. Un équilibre à trouver ! »
 
- Des glucides au dîner

« Les glucides (féculents) sont plus recommandés que les protéines, lesquelles augmentent la vigilance et donc rendent plus difficile l’endormissement. Un lien positif entre la consommation de sucres rapides (glucides à index glycémique élevé) et l’endormissement a également été montré chez l’adulte comme chez l’enfant »
 
- 2 à 3 heures avant le coucher

« L’heure à laquelle on consomme son repas a aussi son importance, ajoute le Dr Adrien. Un repas riche en glucides est plus bénéfique 2 à 3 heures avant le coucher ».
 
- Créer un rituel

« Un peu de sucre rapide, une banane ou un verre de lait qui contiennent du tryptophane, ou une tisane peuvent être pris juste avant l’endormissement, non seulement pour leur action sur le sommeil mais aussi pour instaurer un rituel qui facilitera le sommeil, recommande le Dr Adrien »
 
- Expérimenter la prise d’aliments bons pour le sommeil, ayant fait l’objet d’études scientifiques, tels que le jus de griottes de Montmorency, qui contient de la mélatonine et qui améliore le sommeil si on le consomme au long cours.

Pourquoi ne pas opter pour une tisane, petit rituel bienfaisant ?

Les tisanes ont deux atouts, selon le Dr Joëlle Adrien. D’abord parce que certaines plantes ont un effet bénéfique sur le sommeil. Mais aussi parce que la dimension rituelle que peut prendre la tisane du soir favorise les conditions d'un bon sommeil : le soir, on prépare sa tisane, on clôt le chapitre de sa journée, on se met tranquillement dans un état propice au sommeil.
 
Certaines plantes sont calmantes, comme le tilleul ou la camomille, qui diminuent l’éveil et l’anxiété et favorisent ainsi l’endormissement. D’autres ont plus directement un effet facilitateur de sommeil, comme la passiflore et le houblon. Parfois, elles combinent les deux actions, comme la valériane. Cette plante a fait l’objet d’un grand nombre d’études contrôlées qui démontrent son effet sur l’anxiété, sans que ce soit net sur le sommeil.
 
« Dès lors que l’on prend des plantes dont l’action a été confirmée dans des essais contrôlés, l’effet rituel d’une tisane est toujours bénéfique », conclut le Dr Joëlle Adrien.

Recommandations pratiques pour optimiser la vigilance pendant la journée

- Eviter les repas copieux

- Fractionner les prises alimentaires

Faire de petits repas composés de d’aliments riches en protéines (viande, poisson, jambon, oeuf, fromage blanc), d’un peu de glucides à index glycémique faible (fruits, pâtes, semoule, pain complet ou aux céréales) et de légumes verts.

- Eviter de consommer des sucres rapides, glucides à index glycémique élevé de type soda, sucreries, glaces, confiture, miel, baguette, en particulier de manière isolée.

- Rester correctement hydraté(e) tout au long de la journée

La couleur des urines est un bon indicateur de l’état d’hydratation. Des urines claires correspondent à un bon état d’hydratation ; des urines foncées et concentrées indiquent une déshydratation.
 
Attention aux excitants

Il reste à bannir les excitants, en particulier la caféine, en sachant qu’il existe des effets cumulatifs et que les abus se paieront en termes de quantité durée et de qualité de sommeil. La caféine compte parmi les plus grands ennemis du sommeil et nul n’ignore son rôle sur la vigilance et son effet délétère sur le sommeil. En revanche, on connaît moins les sources de caféine, qui restent plus ou moins bien localisées.
 
Des sources de caféine plus ou moins bien repérées

Certaines sources sont parfaitement établies. Il y a bien sur de la caféine dans le café, nul ne le méconnaît, même si on ne sait pas toujours que le café robusta est 2 fois plus riche en caféine que le café arabica. La richesse du coca en caféine est, aussi bien, connue des consommateurs depuis qu’on vend des cocas sans caféine. A l’inverse, la teneur en caféine du thé est moins bien identifiée. Même chose pour le cacao. « La présence de caféine dans le chocolat, en particulier dans le chocolat noir, plus riche en cacao, est souvent ignorée » remarque encore le Dr Adrien.
 
Restent d’autres sources potentielles de caféine, plus ou moins reconnues : les boissons énergisantes. Quelle qu’en soit la source, l’effet de la caféine est très variable, certaines personnes y sont très sensibles, d’autres beaucoup moins.
 
Les effets mésestimés de la caféine

La méconnaissance prévaut bien davantage encore dès lors qu’il s’agit de l’impact réel de la caféine. On sous‐estime la durée de l’effet délétère du café, qui se montre bien plus durable qu’on ne le croit en général. « Il existe un effet cumulatif » souligne le Dr Adrien. La concentration maximale de la caféine dans l’organisme n’est atteinte que 30 minutes à une heure après son absorption et elle ne diminue pas à la vitesse de l’éclair ! La caféine a en effet une demi‐vie de près de 4 heures. Résultat : 4 ou 5 heures après avoir ingéré de la caféine, il en reste encore la moitié dans le sang et 8 ou 9 heures après, le quart de la quantité initialement ingérée.
 
On méconnaît également la nature des difficultés générées par la caféine. On se dit qu’un excès de caféine se soldera par un petit retard d’endormissement. À tort ! La caféine n'empêche pas seulement de s'endormir, elle nuit également à la qualité du sommeil. « La caféine fragmente le sommeil et induit des micro éveils » précise le Dr Adrien. Le sommeil est plus léger et moins riche en sommeil lent profond. En résultent un sommeil moins réparateur, des réveils nocturnes et des petits matins moins toniques… Et une envie de café pour se secouer ! Un vrai cercle vicieux. De ce fait, les abus sont non seulement préjudiciables au sommeil, mais aussi générateurs d’accoutumance et de dépendance.
 
Alcool : attention à l’effet retard

« L’alcool agit sur le sommeil en deux temps, avec des effets tour à tour facilitateurs et perturbateurs » explique le Dr Adrien. Dans un premier temps, l’alcool favorise, ou même provoque l’endormissement. Mais dans un second temps, 3 ou 4 heures après, l’alcool perturbe le sommeil, voire provoque une insomnie. La prise d’alcool le soir entraîne en effet une détérioration de la qualité du sommeil, avec un allègement et une fragmentation du sommeil, des réveils nocturnes et parfois des cauchemars en deuxième partie de nuit. « L’effet retard de l’alcool est souvent ignoré » souligne le Dr Adrien. De ce fait, le dormeur perturbé ne comprend pas et n’identifie pas la cause de ses troubles. Le sommeil est d’autant plus perturbé par la prise d’alcool le soir que celle‐ci majore les risques de ronflements et l’apnée du sommeil. 
 
RD

 

samedi 4 avril 2015

Vieillir et mourir dans l'indignité

Propos de Richard Martineau, Journal de Québec, 22 janvier 2015

UN TEXTE DÉRANGEANT DE RICHARD MARTINEAU 

 

C'est un fait divers tout simple : Aucune ramification géo-politique, aucune conséquence sur l'équilibre du monde, personne qui va marcher dans la rue en criant son nom. 

Juste une dame de 81 ans qui a décidé d'en finir en se jetant en bas du neuvième étage de la résidence pour personnes âgées où elle attendait la mort. Elle l'attendait, elle l'attendait, mais la maudite ne venait pas.

Alors, elle a décidé de prendre les choses en main et d'aller la rejoindre...

PAS LE TEMPS...

Chaque année, quelque 150 personnes âgées se donnent la mort au Québec, dans l'indifférence totale. 

Avant, on s'apercevait que quelque chose ne tournait pas rond en voyant les enveloppes s'accumuler dans leur boîte aux lettres.

Mais, bientôt, même le facteur ne passera plus pour leur dire bonjour. Un voisin va sentir une drôle d'odeur et ça se terminera comme ça.

On était chauve, on n'avait pas de dents, on chiait dans notre couche et nos parents prenaient soin de nous jour et nuit.

Ils sont chauves, ils n'ont pas de dents, ils chient dans leur couche et on les parque dans des maisons pour vieux, car on n'a pas le temps de s'en occuper.

Que voulez-vous , la vie va vite,  « si many Facebook friends, so little time... » Alors, ils passent leurs journées devant la télé à regarder de jeunes chanteurs qu'ils ne connaissent pas. Car les vieux chanteurs qu'ils connaissent ne passent plus à la télé.

On courtise les jeunes qui ne regardent pas la télé, mais on se fout des vieux qui ne font que ça.

Suis le seul à ne pas comprendre la stratégie.

« IL A MON MENTON »

Notre monde resssemble à la fable de Loth. Vous savez, la femme qui s'est transformée en statue de sel parce qu'elle a osé regarder derrière elle ? On ne regarde plus qu'en avant. La nouveauté, le progrès, la nouvelle affaire, le dernier gadget...

« T'as encore un iPhone 2 ? Qu'est-ce que tu fait avec ça, c'est une antiquité! »

Alors, imaginez une vieille ridée. Qu'est-ce qu'on peut bien faire avec une vieille ridée qui ressasse toujours les mêmes maudits souvenirs ?

Si, au moins, tu pouvais la vendre sur Kijiji, mais non, personne n'en veut.

Un bébé, tu peux le montrer à tout le monde, regardez  comme il est mignon, le menton de son père, les yeux de sa mère. Tu lui achètes un bonnet bleu chez Gap Kid, c'est craquant., les gens font guili-guili au-dessus de la poussette.

Mais, un vieux qui bave dans son fauteuil roulant ? Yark. T'as pas un grand succès au parc...

POUSSÉE DANS LE VIDE

Vieillir, c'est disparaître, s'effacer. Un jour, les femmes qui te lançaient de beaux sourires ne se retournent plus sur ton passage. Puis, les passants ne te remarquent plus. Enfin, même tes enfants n'ont plus de temps pour toi.

C'est comme si tu devenais transparent. Tu rappelles aux gens ce qu'ils vont devenir avec le temps et personne ne veut voir ça. Alors, leurs regards fuit.

Tu es comme mort. À la différence que tu respires encore. C'est un fait divers tout simple. L'histoire d'une vieille qui s'est jetée en bas du neuvième étage parce que tout dans notre société la poussait à le faire.

RD

L'amour n'a pas d'âge parce qu'il évolue avec le temps


amour sénior

Article de Yvon Dallaire, psychologue, Journal de Québec, 22 février 2015


L'amour n'a pas d'âge, mais évolue avec l'âge. Nous espérons tous que l'amour rimera avec toujours, surtout au début de la vie amoureuse. Le taux élevé de divorce nous met pourtant devant la dure réalité du couple : un creuset pour provoquer des crises et des conflits pour la plupart insolubles.

Il y a pourtant des couples qui durent, qui apprennent à surmonter les crises et à gérer les problèmes insolubles.

La psychologue finlandaise Kaarina Määttä a interrogé des centaines de couples et a découvert quatre bonnes raisons d'être en couple et sept tremplins des couples heureux à long terme.

QUATRE BONNES RAISONS 

  1. Une relation conjugale heureuse constitue une véritable assurance maladie. Les gens heureux en couple vivent aussi plus longtemps et sont moins stressés.
  2. Les parents heureux font des enfants heureux. Ces enfants se développent mieux, réussissent mieux à l'école et ont un sentiment de sécurité et de plus grande confiance.
  3. Une intimité heureuse facilite l'adaptation à une société de concurrence et de performance. Un couple heureux travaille mieux et réussit mieux que les autres.
  4. Les couples heureux à long terme évitent les affres du divorce. On ne meurt pas d'un divorce mais on en reste marqué pour la vie, même si c'est parfois la seule et unique solution.

LES SEPT TREMPLINS 

L'acceptation des différences et du changement. On voudrait bien que notre partenaire soit exactement comme on le voudrait, mais c'est une illusion. Pour vivre en couple, il faut beaucoup de flexibilité pour accepter des compromis et pour apprendre à négocier. S'affirmer et rester ouvert à l'autre.

Les plaisirs quotidiens. On ne peut éviter la routine, mais on peut inventer des routines agréables et en changer lorsqu'elles deviennent ennuyantes. Sans routine quotidienne, pas de fêtes qui nous sortent de la routine.

Les déclations d'amour et l'aptitude à rendre heureux. Les mots « Tu es merveilleux (se) », « Merci ! » ou « Je t'aime », dits avec admiration et gratitude, nous rendent et rendent l'autre joyeux et enthousiaste. Ce sont des paroles « Sésame, ouvre-toi ! ».

L'engagement conscient envers le partenaire. L'amour est une décision consciente basée sur la connaissance de l'autre. Les couples heureux nourrissent des projets à court, moyen et long terme. Ils ont des plaisirs quotidiens, mais ils se concentrent aussi sur un avenir commun.

L'estime de soi. Le meilleur chemin vers l'autre est celui qui commence vers soi. Il est plus facile d'accepter les faiblesses et les erreurs de son partenaire lorsque l'on se considère soi-même comme une personne erratique et perfectible. Cela renforce notre maîtrise de soi et de sa relation.

L'allégement des vicissitudes. Le couple n'est pas un long fleuve tranquille : il passe par des hauts et des bas. Les fardeaux conjugaux sont beaucoup plus faciles à supporter lorsqu'on les partage à deux. C'est pourquoi il faut parfois arrondir les angles et garder en tout temps un espoir d'une vie meilleure une fois que...

L'acceptation et le règlement des désaccords. Impossible de ne pas se disputer lorsque l'on vit à deux. Impossible d'être d'accord en tout temps et sur tout. Il faut apprendre et accepter que des conflits soient parfois (et même souvent) insolubles. Ce sera d'autant plus facile que les paroles aimantes et les moments de plaisir supplanteront les paroles désobligeantes et les moments difficiles. Les couples heureux ont appris à s'excuser mutuellement et à pardonner.

Oui, l'amour se fiche de l'âge et ne compte pas les rides lorsque tous ces ingrédients sont présents. De passion romantique à 20 ans, l'amour se tranforme en intimité, en attachement, en reconnaissance et en compagnonnage, au fur et à mesure qu'il transcende les difficultés de la vie à deux.

L'amour, c'est l'objectif du couple.

RD

Vieillir en douceur, tout un honneur

Article de Maxim Martin, Journal de Québec, 4 avril 2015



Pourtant,Victor Hugo a vécu très, très vieux, dans toute sa gloire !


Comment ça se fait qu'on délaisse nos aînés ? Quand est-ce que le placer est devenu la norme voire même un réflexe ? On entend souvent la phrase: «On a placé grand popa pour son bien», mais disons la vérité, c'est pour notre propre bien à nous.

Pendant des siècles et des siècles, les aînés étaient les piliers de la famille voire même de la société. On puisait dans leur sagesse, c'est eux qui gardaient l'histoire d'un peuple en vie. Ils nous inculquaient traditions et coutumes ainsi que les grandes égarements qui nous attendaient, basées sur les erreurs de leur propre vécu. Toujours avec raison? Bien sûr que non, mais au moins on avait une base.

Alors, quand est-ce que ça s'est perdu tout ça ?

CONFESSION

Alors quand est-ce qu'on a décidé qu'on avait plus besoin d'avoir accès à toute cette expérience de vie? À une certaine époque, quand une histoire commençait par la phrase classique: «Dans mon temps...», je suis convaincu qu'elle attirait l'attention de tous ceux qui étaient réunis autour du conteur... Aujourd'hui, on voit ça comme le radotage du p'tit vieux assis sur un banc de parc.

Quand même assez ironique puisque tôt ou tard, on finit tous par la prononcer, cette phrase-là!

 Je vais y aller avec une confession personnelle.

Quand je me retrouve entouré de vieilles personnes, ça me confronte à ma propre mortalité. Je vis dans un déni total et refuse presque de faire face à ce qui m'attend un jour.

J'essaye de chasser les images de mes capacités qui s'affaiblissent, de ma démarche qui ralentit. Je stress sur les maladies qui m'attendent, les mauvaises nouvelles que le médecin va m'annoncer, mais surtout, les activités de mon quotidien auxquelles je vais être obligé de renoncer, car je ne serais tout simplement plus capable de les faire.

Comme plusieurs, je suis un hypocrite!

Je suis carrément outré par les histoires d'abus sur les vieux, de négligence par rapport à leurs soins et, le plus triste de tout, l'abandon total des ces vétérans de la vie, qui ne deviennent qu'une simple présence sur un portrait de famille. Mais pendant que je me console à me dire que j'ai le cœur à la bonne place en soulevant tout ça... j'essaye de me souvenir c'est quand la dernière fois que j'ai appelé ma grand-mère pour prendre de ses nouvelles?

Où sont les mercis pour les poudings chômeur réconfortants, l'argent toujours glissé à l'intérieur d'une carte d'anniversaire et les cornets de crème glacée dont il ne fallait pas parler à maman et papa?

UNE RENCONTRE

Hier, en profitant de la belle journée, j'ai croisé un monsieur de 80 ans qui s'est mis à me parler et, je vous jure, j'ai rarement ri comme ça. Voici quelques-unes des perles qu'il m'a lancées :

« Y a quelqu'un qui a déjà dit que les vieux pensaient moins à la mort. Faut-tu être assez épais pour dire ça ! Voyons donc... quand t'as besoin d'aide pour prendre ton bain et que tu portes une couche... tu te doutes ben qu'il t'en reste plus pour longtemps. »

« Le cancer... Bonne chance, le grand ! Si tu peux trouver des organes qui ne sont pas déjà amochés, amuse-toi avec ce qu'il te reste. »

« Une chose qui est plate quand t'es vieux, c'est la lenteur. Tout le monde te dépasse, tout est plus rapide que toi. T'apprécies les journées venteuses juste pour avoir le plaisir de marcher plus vite »

Quelle rencontre formidable !

Je suis reparti en me disant que malgré les bobos et les douleurs, malgré la tristesse de voir tes capacités s'affaiblir, si tu es capable de garder ton sens de l'humour jusqu'à la fin de tes jours, c'est déjà ça de gagner. Du coup, j'ai déjà un peu moins peur de vieillir !

On est plein de contradiction, car on rechigne à l'idée d'être vieux un jour, mais lorsqu'on croise quelqu'un qui a 90 ans, on se souhaite tous de se rendre jusque-là.

RD

dimanche 29 mars 2015

Le dogmatisme religieux rend difficile le « vivre ensemble »

Article de Robert Joumard et de Mouloud Haddak, février 2015

« Il faut combattre le racisme, les inégalités sociales et le dogmatisme religieux »

Un boulanger d’origine tunisienne reçoit des menaces et la vitrine de son magasin est détruite ; un jeune d’allure maghrébine se fait insulter dans la rue ; une jeune beurette se fait traiter de pute. Bien que ce soit des agressions contre des personnes de culture arabo-musulmane, ce ne sont pas des agressions « islamophobes » car les agresseurs sont eux-mêmes de culture arabo-musulmane. Mais ces agresseurs n’admettent pas que des immigrés maghrébins ne respectent pas l’interdiction de vendre du jambon ou de l’alcool, ils veulent interdire à tout citoyen dont les grands parents ont émigré d’Algérie de manger pendant le ramadan et veulent imposer le code vestimentaire actuel d’une partie des musulmans pratiquants à toute fille de culture arabo-berbéro-musulmane, comme nous en avons été témoins.

En parallèle, ces pratiquants musulmans qui s’affichent sont victimes d’attitudes hostiles de la part d’une partie de la population et peuvent alors vivre dans la crainte. Ils se plaignent d’être constamment suspectés d’infractions, voire de terrorisme, d’être constamment sous le regard insistant et inquisiteur des passants, ce qui les amènent parfois à avoir les nerfs à fleur de peau. Mais plutôt que de réagir intelligemment en se comportant en citoyens républicains et laïques, et en démontrant l’inanité de ces accusations, ils donnent raison à leurs adversaires, ils renforcent les signes extérieurs de religiosité en portant la robe blanche et la barbe ou le voile noir, très présents dans les quartiers populaires, en demandant des lieux de prière sur leurs lieux de travail, en trouvant inadmissible d’être dirigés par une femme, etc.

Tous ces phénomènes qui exacerbent les différences et provoquent le rejet sont nouveaux car ils n’existaient pratiquement pas il y a vingt ans. Ces codes vestimentaires n’appartiennent en rien à la culture de leurs parents ou grands parents, mais ont été importés du Moyen Orient. Qui a poussé ces jeunes croyants à se vêtir ainsi ? Qui les pousse à l’intolérance vis-à-vis de leur propre groupe social ? Difficile à savoir, mais il est clair que certains font monter la pression pour que ces jeunes ne s’intègrent pas et s’isolent, en miroir de l’exacerbation des peurs par le Front national et de sa volonté d’opposer les Français « jambon-beurre » aux autres. Tout cela est évidemment favorisé par l’explosion du nombre de chômeurs, la disparition des services publics, les conflits au Moyen Orient et en Afrique. Mais ces facteurs bien réels de l’éclatement du vivre-ensemble n’effacent pas le rôle spécifique du dogmatisme religieux.

L’intolérance vis-à-vis des autres et la mise en avant de ce qui sépare sont des caractéristiques fréquentes de toutes les religions, qui peuvent aller jusqu’à la guerre. Qu’on se rappelle les milliers de protestants assassinés par des catholiques en France lors du massacre de la Saint-Barthélemy, les massacres de musulmans par les hindouistes ultra-nationalistes en Inde, les meurtres d’Arabes par des religieux juifs en Israël dont s’est vanté par exemple le chef du Foyer juif, un parti de la droite sioniste religieuse israélienne (« J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça »), plus récemment les massacres de Boko Haram au Nigéria. Sur un mode plus « doux », qu’on se rappelle le combat des fondamentalistes chrétiens aux États-Unis pour interdire aux femmes de disposer de leur corps, la Manif pour tous voulant interdire aux homosexuels de vivre comme tout le monde...

Face à eux, les progressistes ont de tout temps combattu l’obscurantisme, l’intolérance, le dogmatisme et le fanatisme religieux. Ce fut en France les luttes anticléricales qui ont permis la laïcité et la loi de séparation de l’Église et de l’État, la lutte des protestants pour simplement avoir le droit de l’être. C’est aujourd’hui la lutte des laïcs en Turquie, en Algérie ou en Israël pour exister face aux religieux, les luttes contre les hindouistes nationalistes qui cherchent à éradiquer ceux qui ne le sont pas, c’est le Palestinien Waleed al-Husseini emprisonné par l’Autorité palestinienne pour sa libre-pensée, ou le blogueur saoudien Raif Badawi, libre-penseur, condamné à mille coups de fouet et dix ans de prison.

L’actualité de cette lutte explique le soutien inconditionnel à Charlie Hebdo d’Özgür Mumcu, éditorialiste du grand quotidien turc Cümhüriyet et fils d’un très célèbre journaliste d’investigation qui trouva la mort dans un attentat en 1993 : « Nous ne pourrions imaginer une plus grande insulte faite à l’islam ainsi qu’à son Prophète. […] Désormais, tout le monde, et en particulier ceux qui placent l’islam au cœur de leur vie, doivent réfléchir sur les vrais auteurs de l’insulte à l’islam et à son Prophète en dépassant leur appris par cœur. » Mais face à lui, des journaux islamo-conservateurs tel Yeni Akit refusent de condamner les assassinats.


La religion peut être en effet un outil extraordinairement efficace d’asservissement des peuples, pour leur dénier le droit de choisir leur avenir. Ce n’est pas le seul outil d’asservissement, mais sa force particulière et spécifique provient du caractère surnaturel – révélé – de sa parole qui ne peut donc être discutée. Cet argument qui permet d’imposer aux autres sa loi, par la force si nécessaire, est un argument d’autant plus facile que les textes sacrés disent tout et son contraire : dans la Bible, il y a à la fois amour et violence, et dans le Coran on trouve des versets prônant la violence et d’autres la tolérance.  Il suffit de choisir ses citations. Cette vision dogmatique est celle des courants les plus obscurantistes, ceux qui ont le vent en poupe aujourd’hui, dans une bonne partie du monde, y compris aux États-Unis d’Amérique.

À l’inverse, de nombreux chrétiens et musulmans, entre autres croyants, ont justifié le rationalisme contre la tradition ou les vérités imposées. Ainsi Ibn Rochd (Averroès) prônait dès le 12esiècle la suprématie de la raison sur la foi, ce qui en fit un précurseur du rationalisme. Bien plus tard, le théologien protestant Alexandre Vinet (1797-1847) se montrait un ardent défenseur, non seulement du « droit d’adopter aucune religion » (en un temps où cela n’avait rien d’évident), mais du « droit de manifester son incrédulité » : les « voix ennemies » de la religion doivent pouvoir s’exprimer « aussi librement qu’elle car il n’y a pas de vraie foi sans conviction ni de conviction sans examen ». Pour lui, la recherche authentique de la vérité présuppose l’absence totale de contrainte. À la fin du 19e siècle, l’Égyptien Mohammed Abdou, à la suite d’autres penseurs cairotes un siècle plus tôt, affirmait que dans la question de la loi, quand la raison prime sur la tradition, il faut suivre la raison. Il y a quelques semaines, vingt trois intellectuels musulmans ont signé dans le New York Times un appel vibrant à une réforme de l’islam, pour que la démocratie vienne avant la religion comme principe organisateur de la société.

La religion musulmane, dominée actuellement par les courants les plus rétrogrades, n’a pas toujours été que cela. En Europe, nous devrions nous rappeler l’époque de l’Inquisition, où les principautés andalouses étaient à la pointe du progrès scientifique, culturel et artistique, alors que les évêques inquisiteurs et leurs homologues musulmans égyptiens ordonnaient de brûler sur la place publique les livres critiques vis-à-vis des dogmes religieux, comme ceux d’Ibn Rochd. Des poètes comme les Persans Abû Nuwâs ou Omar Khayyām ont chanté le vin, l’homosexualité… Des penseurs athées comme le Syrien Aboulala el-Maʿarri se sont exprimés sans crainte… Ibn Sīnā (Avicenne) est considéré depuis le 11e siècle comme le père de la médecine moderne dont le Canon de la médecine est resté un manuel de référence en Europe pendant des siècles…

En France, nous avons quelque peu oublié la religion opium du peuple de Kant, Herder, Feuerbach et Marx. Nous avons oublié notre héritage anticlérical des 18 et 19e siècles, la religion dominante ayant finalement accepté la liberté et ne dominant plus grand chose. Mais d’autres phénomènes religieux apparaissent, dont certains sont dangereux pour la liberté, l’égalité et la fraternité : nous sommes démunis pour en comprendre les ressorts au-delà de la crise sociale et encore plus démunis pour les combattre. Il est temps de revivifier le combat laïc et rationaliste.

Il est d’autant plus temps que nous sommes confrontés à plusieurs religions ou sectes face auxquelles les outils ou le cadre créé par la loi de 1905 ne sont plus tout à fait adaptés ou méritent une revalidation.

La question juive, malgré la sécularisation de la religion et les accords avec l’État français, continue à poser problème du fait de la confusion entre groupe religieux et groupe ethnique d’une part, et d’autre part de l’interférence d’un État étranger, Israël, dans l’organisation et la mobilisation des principales associations juives, dont le Crif est un bon exemple. Il est difficile de railler la religion juive ou de critiquer la politique de l’État d’Israël sans se faire taxer d’antisémite. La frilosité, voire la crispation, des différents gouvernements français est révélatrice du manque de clarté des pouvoirs en place sur cette question. Les citoyens ont le droit de critiquer la religion juive, de condamner la politique israélienne à l’égard du peuple palestinien, ils ont le droit de condamner la politique de soutien du gouvernement français à l’État annexionniste israélien.

En parallèle, la religion musulmane a été longtemps maintenue dans une sorte de non droit avec l’islam des caves, le refus des municipalités d’accorder des permis de construire des mosquées dignes de ce nom, l’absence ou l’insuffisance des carrés musulmans dans la plupart des cimetières en France, les difficultés à ouvrir des écoles musulmanes. Tout cela a contribué à maintenir cette religion dans un statut conflictuel.

Les musulmans intégristes auraient tort de se gêner d’exploiter ces brimades à leur profit. Ils tentent ainsi d’embrigader les laïques de culture arabo-musulmane dans une guerre de religion avec comme étendards des symboles qui ne font pas partie des cinq piliers de l’islam, mais qui sont tous issus d’une interprétation plutôt traditionnaliste et littérale des textes religieux : le port du voile islamique, voire du niqab, les menus hallal, les fêtes religieuses, etc. D’ailleurs, même les textes islamiques prévoient des dérogations quant à l’application des cinq piliers de l’islam. Par exemple, un musulman est dispensé de jeûner en cas de voyage ; les femmes ne sont pas autorisées à jeûner en période de règles ou de grossesse ; les enfants, les malades et les personnes âgées ne sont pas non plus autorisés à jeûner.

Ces crispations sont d’autant plus fortes que la classe politique française, dans son ensemble, est peu à l’aise à l’égard de cette religion.

La confusion entre Français musulmans et Français originaires du Maghreb, du Proche ou du Moyen Orient, voire même d’Afrique, est fréquente. En témoignent les différentes gaffes de l’ancien président de la République à propos des attentats commis par M. Merah à Toulouse et à Montauban, quand il qualifie par exemple l’une des victimes, soldat français d’origine maghrébine certes, mais catholique, de « Français d’apparence musulmane ».

La classe politique et les médias français ont une culture très superficielle à la fois des civilisations et cultures arabo-musulmanes et de la diversité des traditions qui en sont issues : il n’y a rien de comparable entre la tradition et la pratique religieuse musulmanes des Maghrébins et celles des Moyens Orientaux du Golfe… Ce qui explique le raidissement des milieux politiques et intellectuels à l’égard de cette religion et de ses expressions.

Ce raidissement est adroitement exploité par les mouvements d’extrême-droite français qui exploitent la peur et l’ignorance des Français quant à cette religion pour en faire un épouvantail contre l’immigration d’origine maghrébine ou africaine.

D’un côté, ce racisme et cette discrimination manifestes à l’égard de la population d’origine maghrébine ou africaine s’expriment maintenant via la religion : il y a trente ans, les immigrés du Maghreb étaient qualifiés de nord-africains ou de maghrébins ; aujourd’hui on les appelle musulmans et la lutte contre l’islamisme est devenue un prétexte.

De l’autre côté, sous la pression des mouvements dit de lutte contre cette « islamophobie », émerge un mouvement intellectuel français sympathisant de ces islamistes dits modérés qui prône une attitude plutôt conciliatrice à l’égard du voile islamique et d’autres manifestations de l’islamisme en France. Ce mouvement intellectuel joue le jeu de ces islamistes qui se disent modérés, éclairés ou démocrates, mais qui n’ont d’autre objectif que d’imposer de fait leur vision et leur conception rétrogrades de la place de l’islam en France et de conforter leur mainmise sur la « communauté musulmane ».

Le gouvernement français, par la voix de son premier ministre, vient, semble-t-il, de commencer à prendre conscience de l’ampleur du fossé qui sépare les populations de France en parlant d’apartheid territorial, social et ethnique. Cependant, il ne suffit pas de reconnaitre cet apartheid de fait, encore faut-il se donner les moyens de le combattre ! Persister dans la politique d’austérité et de restrictions budgétaires relève de l’insouciance. Même les outils de politique publique dont s’était doté l’État pour lutter contre ces ghettos se sont étiolés comme la loi SRU ou la carte scolaire. Ces attentats et la prise de conscience à laquelle ils ont conduit devraient déboucher sur un vrai programme de lutte, réaliste, échelonné dans le temps et évalué périodiquement.

La République ne peut plus faire l’économie d’un vrai débat national sur la laïcité car les conditions ayant présidé à la loi de 1905 ne sont plus tout à fait les mêmes, comme on l’a vu plus haut. Le dogmatisme religieux communautarise le débat politique et sape le vivre-ensemble. On ne peut lutter contre toute manifestation raciste ou xénophobe à l’égard de tel ou tel groupe ethnique sans combattre aussi le dogmatisme religieux et sans se priver du droit légitime de critiquer toute religion, toute idée, tout dogme, quels qu’ils soient, quitte à « heurter, choquer ou inquiéter une fraction quelconque de la population », selon le droit reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme .

Le combat pour l’émancipation est un combat contre les inégalités sociales, contre le dogmatisme, contre ceux qui veulent imposer par la force leurs conceptions, qu’ils se prétendent inspirés par un dieu ou par un homme.

Source de l'info : Le blog de Robert Joumard


RD

La démence : l’OMS se mobilise


Démence sénile
 
Le 16 et 17 mars 2015, L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a organisé la première conférence ministérielle sur l’action mondiale contre la démence. Réunissant de nombreux pays, l’OMS a reçu le soutien de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du ministère de la Santé du Royaume-Uni.

L’État des lieux

La démence touche plus de 47 millions de personnes dans le monde et avec le vieillissement des populations, ce chiffre devrait tripler dés 2050. Longtemps considérée comme une maladie taboue, la démence est aujourd’hui devenue un véritable problème de santé publique. En 2012, l’organisation Mondiale de la Santé avait déjà publié un rapport « La démence: une priorité de santé publique », visant à sensibiliser les acteurs politiques.

L’Organisation Mondiale de la Santé a donc appelé, à travers cette première conférence, les pays à mettre en place des fonds de recherche destinés à accélérer les dispositifs de soins et de soutien.

Qu’est-ce que la démence ?

Elle n’est pas une maladie en soi mais elle qualifie un large panel de symptômes. Souvent appelée « sénilité » on l’associe facilement au vieillissement, or la démence n’est pas une conséquence  normale de la vieillesse. Même si les personnes âgées sont les plus touchées, Il existe plusieurs types de maladies liées à la démence. Les principales sont :
On parle de démence lorsqu’au moins deux des fonctions mentales suivantes sont touchées :
  • La mémoire,
  • Le langage,
  • Raisonnement,

Un enjeu mondial

La population mondiale va vivre de plus en plus vieille, c’est pourquoi tous les pays sont concernés et doivent s’impliquer dés maintenant dans la recherche.

« Il faut investir davantage dans la recherche pour mettre au point un traitement, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et le soutien apporté aux familles et aux personnes qui leur prodiguent des soins. » déclare le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS.

Le Royaume-Uni et l’Irlande du nord

Lors de la conférence, le Royaume-Uni et l’Irlande du nord ont décidé d’allouer plus de 100 millions de dollars à la recherche. Une initiative qui devrait faire des émules et inciter les autres pays à investir dans les fonds de recherche.

L’encadrement des malades et des familles

Aujourd’hui, les professionnels souhaitent non seulement faire avancer la recherche sur la maladie mais également apporter un réel soutien aux patients et aux familles. C’est pourquoi il a été décidé la mise en place d’un observatoire mondial de la démence afin de suivre les actions économiques et politiques des différents pays.

La France est aussi concernée

La France fait partie des pays investis dans la lutte contre les maladies dégénératives et notamment la démence. En effet, on estime qu’actuellement plus de 850 000 personnes de plus de 65 ans sont atteintes de démence en France (rapport OPEPS), avec quasiment trois fois plus de femmes que d’hommes chez ces patients, les plus de 90 ans représentant 230 000 cas.

À noter : 19 pays ont d’ores et déjà mis en place des actions de lutte contre la démence :
  • Australie,
  • Belgique,
  • Costa Rica,
  • Cuba,
  • Danemark,
  • États-Unis d’Amérique,
  • Finlande,
  • France,
  • Irlande,
  • Israël,
  • Italie,
  • Japon,
  • Luxembourg,
  • Mexique,
  • Norvège,
  • Pays-Bas,
  • République de Corée,
  • Royaume-Uni de Grande-Bretagne,
  • L’Irlande du Nord.
Source de l'info : http://enjeux-senior.org/author/seniorvie/

RD

jeudi 26 mars 2015

Testez votre audition avant de consulter un audioprothésiste


 ENTENDEZ-VOUS BIEN ? ? ?



Vous avez l'impression que votre audition n'est plus aussi bonne qu'avant, mais vous hésitez à consulter un spécialiste ? Voici quelques points qui ne trompent habituellement jamais. N'hésitez pas à répondre à ces questions avec l'aide d'un proche qui pourra apporter quelques remarques sur votre capacité auditive.

  • Lorsque vous regardez la télévision avec d'autres personnes, augmentez-vous régulièrement le volume?
  • Faites-vous souvent répéter les gens qui s'adressent à vous ?
  • Avez-vous de la difficulté à comprendre quand vous ne voyez pas le visage de la personne qui parle ?
  • Avez-vous l'impression que les gens marmonnent ou ne parlent pas clairement ?
  • Avez-vous souvent du mal à tenir une conversation s'il y a du bruit autour de vous ou quand d'autres personnes parlent en même temps ?
  • Vos proches vous ont-ils déjà demandé si vous avez un problème auditif ?
  • Trouvez-vous que les gens parlent trop vite ?
  • Évitez-vous  de participer à des événements parce que vous n'entendez pas ce qui est dit quand il y a trop de bruit ?
  • Avez-vous de la difficulté à entendre couler l'eau du robinet ou du bain quand vous êtes dans une autre pièce ?
  • Lors de conversations en voiture, au restaurant ou dans tout autre endroit bruyant, avez-vous de la difficulté à saisir exactement ce qui est dit ?
  • Vous sentez-vous fatigué quand vous devez parler ou écouter durant une longue période ?
  • Lors de rassemblements, cherchez-vous à vous asseoir près de personnes qui perlent pour pouvoir saisir leur propos ?
  • Trouvez-vous souvent qu'il est difficile de savoir d'où viennent les sons ?

Si vous répondez affirmativement à quelques-unes de ces questions, téléphonez dès maintenant pour prendre rendez-vous avec votre médecin qui vous donnera une ordonnance pour avoir accès à un audioprothésiste.

Ce dernier est en mesure d'établir un diagnostic précis et de vous conseiller au mieux sur les solutions qui s'offrent à vous pour améliorer votre qualité de vie, en tenant compte de vos besoins, de notre niveau de perte auditive, de vos goûts et de votre budget. En effet, les technologies évoluent sans cesse dans le domaine des prothèses auditives et les résultats obtenus sont de plus en plus performants.

Tout d'abord, la technologie numérique s'applique à tous les modèles de prothèses auditives, s'adaptant automatiquement aux environnements changeants, modifiant le volume, réduisant les bruits de fond dérangeants ou en utilisant un système sophistiqué qui permet à l'utilisateur de se concentrer sur les paroles de la personne qui se trouve devant lui. Plusiers modèles sont même compatibles avec les téléphones conventionnels, permettant une adaptation confortable et en douceur.

La technologie Bluetooth « mains libres » a également transformé le domaine des prothèses auditives. L'appareil  peut maintenant capter les signaux de votre téléviseur, de votre chaîne audio ou de votre téléphone et les retransmettre directement dans vos oreilles. Finies les interférences entre le téléphone mobile et la prothèse !

RD

Six conseils pour aider les personnes âgées à mieux dormir

Article Le Soleil, 22 mars 2015



Si vous ne dormez plus comme un bébé, vous n'êtes pas le seul. Avec l'âge, le cerveau se modifie, et ces changements nuisent à la qualité du sommeil. De nombreux changements sont tout à fait normaux, mais les scientifiques pensent que si les personnes âgées dormaient mieux, certaines fonctions cérébrales pourraient s'améliorer, comme la concentration et la mémoire.

« Le sommeil change avec l'âge », explique la Dre Julie Carrier, scientifique au Centre d'études avancées en médecine du sommeil de Montréal. De nombreuses personnes âgées se couchent plus tôt et ont un réveil matinal plus précoce, font plus de siestes et dorment moins la nuit. Elles ont aussi un sommeil plus léger et plus fragmenté par des éveils.

« On a tous vu un bébé dormir comme un ange alors que la maison est pleine d'invités à l'occasion d'une réception de Noël, ajoute-telle. Mais à partir de 50 ans, ce n'est tout simplement plus possible de dormir aussi bien et aussi profondément qu'un bébé. »

Pendant notre sommeil, le cerveau en profite pour recharger ses batteries. Mais petit à petit, le cerveau perd de cette capacité, ce qui affecte négativement notre habileté à apprendre et à se souvenir. 

La Dre Carrier et ses collègues cherchent des moyens de stimuler le cerveau pour redonner aux personnes âgées la qualité de sommeil qu'elles ont perdue. « Certaines personnes pensent qu'on cherche à trouver la fontaine de jouvence », s'amuse-t-elle. Il faut dire que sa recherche en est encore à ses débuts. D'ici à ce qu'elle obtienne des résultats, si vous en avez assez de compter des moutons, essayez ces six trucs pour mieux dormir :

1. Réduisez votre consommation de tabac, de café et d'alcool.

2. Soyez actif et mangez bien, mais ne mangez pas trop et ne faites pas trop d'exercice trop près de l'heure du coucher.

3. Créez un environnement optimal pour dormir, notamment une chambre calme et sombre et une température ambiante confortable.

4. Allez au lit à la même heure tous les soirs.

5. Diminuez autant que possible les expériences stressantes à l'heure du coucher.

6. Ne paniquez pas. Les modifications du sommeil liées à l'âge sont normales. Cependant, si vous ne dormez pas bien, discutez-en avec votre médecin. Il se peut que votre insomnie soit liée à des problèmes médicaux.

Le Centre d'études avancées en médecine du sommeil est situé dans les locaux de l'Université de Montréal. On y compte plusieurs laboratoires où les chercheurs disposent d'une technologie de pointe pour étudier les divers aspects du sommeil, notamment la façon dont les douleurs chroniques nuisent au sommeil, les causes du somnambulisme, les changements de structure du sommeil après un traumatisme crânien et la sensibilité du cerveau à la lumière.

Les travaux de recherche de la Dre Carrier sont financés en partie par les Instituts de recherche en santé du Canada. Pour obtenir les derniers résultats de ses travaux, rendez-vous à www.ceams-carsm.ca.

RD

dimanche 15 mars 2015

Un barbier du Québec tout à fait spécial

Article de Mylène Moisan, Le Soleil, 13 mars 2015

Le barbier Jean-Guy O'Malley, qui fêtera son 80e anniversaire le 5 avril, prendra sa retraite le 15 juin après 64 ans de métier.


 Photo Le Soleil, Yan Doublet
  
Le barbier Jean-Guy O'Malley, qui fêtera son 80e... (PHOTO LE SOLEIL, YAN DOUBLET)

(Québec) Jean-Guy O'Malley avait quatre ans quand sa mère est morte, elle avait 35 ans. «On était huit enfants, on a tous été placés.» Jean-Guy s'est retrouvé dans un orphelinat chez les religieuses, puis dans «une maison de psychiatres».Il est un orphelin de Duplessis.

 Dans ces temps-là qui ne sont pas si lointains, les communautés touchaient une «prime double» quand elles plaçaient un enfant en institution. «J'ai été enfermé de 4 ans à 15 ans.» Quand il est sorti, il ne savait ni lire ni écrire, il s'est ramassé à Québec, a croisé un bon Samaritain qui lui a enseigné les rudiments de la vie en société, quelques règles de grammaire et de calcul.

Ce n'était pas n'importe quel quidam, c'était le maire de Sainte-Foy en personne, qui avait instauré des «cours pour les illettrés». Noël Carter a aussi donné le feu vert à Place Laurier. Il a coupé le ruban en 1961.

À 15 ans, Jean-Guy a été embauché par un cultivateur. «Je travaillais aux champs pour cinquante cennes par jour, sept jours par semaine, du petit jour jusqu'au soir. Si je manquais un matin, c'était vingt-cinq cennes en moins.» Il était une bête de somme.

 Puis, il a eu une idée. «C'est arrivé comme ça, en plein après-midi, je me suis dit que je pourrais devenir barbier. Je suis retourné voir les soeurs de l'orphelinat, je leur ai demandé de me le montrer, une des soeurs est descendue avec un clipper... J'ai fait les cheveux des gars pendant six mois, les filles pendant un autre six mois.» Il apprendra beaucoup plus tard que son père était barbier.

 À 17 ans, il s'est dit qu'il voulait en faire son métier. Il s'est présenté, sans s'annoncer, à l'Institut Saint-Jean-Bosco, qui accueillait les garçons dont personne ne voulait. Il se rappelle l'escalier, le bureau vitré, le frère Maurice qui était dans le bureau.

- Qu'est-ce que tu veux?
- De l'ouvrage.
- Qu'est-ce que tu sais faire?
- Les cheveux.

Jean-Guy a été embauché, 20 $ par semaine, logé, nourri, «mais pas juste pour faire les cheveux. Je faisais le service des frères aux tables, je faisais le ménage de la chapelle, c'était grand comme une église...»

On parle beaucoup de la DPJ, mais on oublie l'époque de ces refuges où échouaient des dizaines d'enfants. En 1951, il y avait presque 400 garçons à Saint-Jean-Bosco, de ceux-là 250 orphelins, 26 enfants abandonnés par leurs parents adoptifs, 17 par leurs parents biologiques, 19 illégitimes.

Jean-Guy était ambitieux, il voulait travailler dans un vrai salon. Il n'avait pas sa neuvième année, il fallait avoir sa neuvième année pour devenir un vrai coiffeur. C'est là que Noël Carter est revenu dans l'histoire, il a demandé à Gabriel Gosselin, le «président de la coiffure du Québec», de faire une exception. Il a refusé.

 Jean-Guy a insisté, le patron des coiffeurs s'est ravisé. «Il m'a dit : "Je vais te donner l'adresse de l'école", c'était sur la rue Langelier. On était en février. Il m'a dit : "Tu vas y aller là, et on va te faire passer un test. Si tu as 65 %, tu es accepté." J'ai eu 85 %! J'avais le droit de pratiquer, mais pas dans la zone 1a-Québec. Pas au centre-ville.» À l'époque, n'était pas coiffeur qui voulait, où il voulait.

 Qu'à cela ne tienne, Jean-Guy s'est poussé au nord de la ville, il est allé «faire des cheveux» au village huron pendant quelques années, il a même habité «trois ou quatre ans» chez les parents de Max Gros-Louis. Il a rencontré sa femme à Loretteville, ils ont eu quatre enfants, ont été mariés pendant 42 ans.

Il a travaillé à Shannon, eu un salon à Neufchâtel. «Je l'ai vendu quand un de mes fils s'est noyé, il avait huit ans et neuf mois.»

En 1988, il s'est installé où il est encore aujourd'hui, à l'angle de l'avenue Chauveau et du boulevard de l'Ormière. Ça aurait l'air d'un bungalow comme les autres autour si ce n'était du poteau de barbier devant. Je devrais dire plutôt un bungalow comme l'autre, il en reste seulement deux à cette intersection, des complexes commerciaux ont remplacé les maisons des voisins.

Il y a un Petro-Canada en face, un gros Uniprix en biais.

C'est un des nombreux clients de Jean-Guy qui m'a écrit pour me parler de lui, pour me suggérer d'aller faire un tour. Je suis passée mardi, un client était sur son départ, Jean-Guy était sur sa chaise de barbier. On a jasé pendant une heure. Il m'a raconté comment il a retrouvé ses frères et soeurs, comment il a fait son chemin. Il m'a raconté un Québec que je n'ai pas connu.

 Un homme est entré. Un client fidèle depuis le temps où Jean-Guy travaillait à Shannon, le monsieur y habite encore, il a fait le voyage exprès. Les cheveux bien mis, je soupçonne qu'il avait plus besoin de jaser que de se faire coiffer. Je les ai laissés entre hommes.

Il y a un mois, un agent immobilier est passé. «Il m'a dit qu'il avait un acheteur. Ils vont faire des bureaux.» Jean-Guy fêtera ses 80 ans le 5 avril, fermera boutique le 15 juin après 64 ans de métier. Il travaillera jusqu'à la fin cinq jours semaine, du mardi au samedi. «Je n'ai jamais pris de vacances. La réussite, ce n'est pas pour les paresseux. C'est à mon tour, maintenant, de faire comme tout le monde et de profiter un peu de la vie.»

 Ainsi se tournera une page d'histoires. Le pluriel n'est pas anodin.

RD

P.S. Et il fait toujours les cheveux comme un PRO, avec une adresse rare... J'en sais quelque chose puisque je vais, moi aussi, perdre mon barbier préféré au printemps qui s'en vient.