Vivre la vie d'un Senior

lundi 12 février 2018

Faire le point : « Il n'y a pas de diète miracle »

Article de Jean-Pierre Després (chercheur, C.Q., P.HD., FAHA), Journal de Québec, 11 février 2018
 
Jean-Pierre Després est professeur au Département de kinésiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Il est également directeur de la recherche en cardiologie à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Depuis 2015, il est directeur de la science et de l’innovation à l’Alliance santé Québec.

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Boissons sucrées, système capitaliste, microbiote (bactéries intestinales), sommeil déficient, sédentarité, malbouffe : les explications pullulent pour expliquer l’épidémie mondiale d’obésité.

Beaucoup de prétendus experts proposent également des régimes où il faut presque entrer en religion et promettent une diète miracle. Quand on entend dire qu’on peut perdre 10 kg en deux semaines en se gavant de bacon, c’est vraiment n’importe quoi. En tant que scientifique qui étudie cette question et qui explore des solutions avec mes collègues de l’Université Laval depuis plus de 35 ans,

j’aimerais vous présenter quelques points d’information qui, je l’espère, vous seront utiles.

L’obésité à risque pour la santé : savoir de quoi on parle !

Même si j’ai étudié l’obésité toute ma vie, ce n’est pas l’obésité qui me préoccupe, mais plutôt votre santé. Si vous mangez bien, que vous bougez beaucoup et que votre médecin vous dit que vous êtes en parfaite santé, surtout maintenez vos bonnes habitudes. Ne laissez pas gonfler votre tour de taille, continuez à bouger et... acceptez-vous ! Les mannequins anorexiques ne sont surtout pas un modèle de santé féminine ! C’est l’obésité viscérale (trop de graisse interne dans le ventre, autour du cœur et au foie) qui est dangereuse pour la santé, de même que l’obésité massive.

Manger mieux peut être simple !


Tout le monde a son régime préféré : paléolithique, cétogénique, méditerranéen, asiatique, jeûne intermittent, etc. Gardez toutefois à l’esprit un principe simple : l’humain n’a pas évolué en ingérant des aliments très transformés par l’industrie, riches en sucre ajouté, en gras modifié, en farine raffinée et en sel. La qualité globale de notre alimentation s’est beaucoup détériorée avec près de la moitié de la population qui mange mal. Retournez à la base et mangez des légumes, des fruits, des légumineuses, des protéines végétales, des noix, des amandes, un peu de poisson gras, de la volaille et pas trop de viande rouge. Attention à la surconsommation de boissons sucrées ! On peut cependant se permettre de petites gâteries à l’occasion.

La sédentarité pointée du doigt

Notre dépense énergétique a beaucoup diminué au cours du siècle dernier. Une forte proportion d’entre nous est sédentaire. On est trop assis au travail et à la maison et on se déplace en voiture. Bref, plusieurs centaines de calories ne sont plus dépensées. Comment voulez-vous alors être en mesure de combattre les petits excès qui résultent d’une offre alimentaire démesurée et souvent de mauvaise qualité ?

Quelles actions prioriser ?

Que faut-il faire alors ? Bien sûr que le problème est complexe, mais ce n’est pas une excuse pour ne rien faire. Voici quelques actions simples à considérer :
  1. Nos enfants doivent bouger beaucoup à l’école. On doit bouger nous aussi et être des modèles pour nos enfants.
  2. La malbouffe ne doit plus faire partie de l’offre alimentaire dans les écoles et les édifices publics comme les arénas. Il y en a suffisamment ailleurs !
  3. Des cours de cuisine à l’école rendraient nos enfants moins dépendants de l’offre alimentaire de l’industrie. L’éducation alimentaire peut constituer une magnifique façon d’apprendre la chimie et la biologie humaine.
  4. La mobilité durable est un moyen de rendre la population plus active. Au Québec, on aime nos automobiles. Comme le souligne l’Organisation mondiale de la Santé, les villes vont jouer un rôle de plus en plus important dans la santé et le bien-être de leurs citoyens.
  5. Un milieu de travail qui favorise l’activité physique pratiquée à l’heure du midi ou à l’intérieur d’un horaire flexible associé à une offre alimentaire saine pourrait devenir un formidable véhicule de promotion de la santé.
Bref, au-delà des explications simplistes ou sensationnalistes sur « la » cause de l’épidémie d’obésité, retournons à la base. L’humain a été conçu pour bouger et il ne carbure pas bien à la malbouffe. On doit donc se donner les moyens comme société de se construire des environnements permettant de faire bouger notre population à tout âge et d’améliorer l’offre alimentaire en développant des alternatives saines et abordables. Y arriver implique un effort collectif. On a besoin de tout le monde.

RD

mercredi 7 février 2018

Une bonne santé mentale

Article de Françoise Genest, Magazine Bel Âge, 31 décembre 2013


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Qu’est-ce que la santé mentale? Une question d’équilibre? Mais où tracer la ligne? Et vous, êtes-vous en bonne santé mentale?

La maladie mentale est entourée de tellement de préjugés et de fausses conceptions, elle reste un tel mystère et suscite encore tant de craintes que la plupart d’entre nous sont incapables d’en parler clairement. Ainsi, saviez-vous que 20 % des Canadiens souffrent de problèmes de santé mentale? En général, on croit que la schizophrénie ou la psychose, avec leurs symptômes évidents, sont les principales maladies mentales. Faux! Il y a bel et bien un Canadien sur cinq qui souffre de maladie mentale, mais la plupart d’entre eux souffrent de troubles anxieux, de maniaco-dépression ou de dépression, dont les symptômes n’ont souvent rien de spectaculaire, mais dont les ravages sur la vie des victimes le sont souvent.

L’origine de la plupart des troubles de santé mentale? Le stress et l’isolement, deux réalités qui servent de toile de fond au quotidien de millions de gens. Bien sûr, tous les gens isolés ou stressés ne développent pas une maladie mentale; d’autres facteurs sont déterminants, mais la proportion est quand même impressionnante. Assez pour que les spécialistes considèrent le manque de communication et le stress comme des menaces à la santé mentale.

La santé, c’est l’équilibre

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose une très longue définition de la santé mentale, qui dit notamment que «posséder une bonne santé mentale, c’est parvenir à établir un équilibre entre tous les aspects de sa vie: psychique, psychologique, spirituelle et sociale». L’OMS dit aussi qu’une personne en bonne santé mentale est capable de s’adapter aux situations heureuses ou difficiles de sa vie, mais que la santé mentale peut également être influencée par l’environnement et les facteurs socio-économiques.

Cette définition ne fait pas une complète unanimité parmi les spécialistes qui y vont de plusieurs nuances ou réserves. Mais, à défaut d’une définition exacte, il semble y avoir consensus sur la frontière entre l’équilibre psychologique et la maladie mentale. Une frontière parfois bien mince…
Comment sait-on qu’une simple déprime, une peur, une petite manie, une répulsion, une timidité ou une réaction à un traumatisme, cesse d’être normale et devient un problème de santé mentale?
  • Lorsque cette peur, cette inquiétude, cette manie, cette réaction prend trop de place, toute la place, menace le bien-être, le quotidien, le plaisir de vivre, la qualité de vie, les relations avec les autres.
  •  Quand les pensées se font obsédantes.
  • Quand la peur vous paralyse, vous empêche de sortir, de vous épanouir, vous isole. 
  • Quand la déprime ne passe pas, s’intensifie, s’installe.
  • Quand la nervosité devient une angoisse permanente.
Si un domaine de votre vie (finances, travail, une relation) vous stresse à un point tel que cela vous empêche de profiter des autres domaines, vous avez sans doute besoin d’aide. Pas de panique, on peut s’en sortir. Troubles anxieux, dépression, maniaco-dépression sont maintenant traités avec succès dans la grande majorité des cas.

Prendre sa santé mentale en main

Savez-vous comment maintenir ou améliorer votre équilibre psychique? La réponse vous échappe? Rassurez-vous, 40% des Canadiens ne le savent pas non plus.

Vous serez sans doute surpris de constater à quel point les conseils de base que dispensent des organismes comme l’Association canadienne pour la santé mentale sont simples. Tellement que l’on se demande comment, à titre de société ou comme individu, nous avons pu nous perdre de vue à ce point et oublier, par exemple, que nous avons besoin les uns des autres!

Voici quelques-uns de ces conseils de santé mentale qui font l’unanimité et que pourtant nous négligeons trop souvent.
  • Acceptez les compliments, ne les rejetez pas du revers de la main. Nous avons tous besoin d’être appréciés et reconnus.
  • Réservez du temps plusieurs fois par semaine, et non pas seulement au moment des obligations ou des tâches à accomplir, pour être avec des gens que vous aimez, pour leur parler et les écouter.
  • Il y a des choses de vous que vous n’aimez pas? Faites aussi la liste de ce que vous aimez et sachez en tirer profit.
  • Stressé? Réévaluez vos priorités et vos exigences.
Vous aimerez aussi prendre en considération les dix stratégies suivantes :
 
 
La recette magique du bonheur n’existe pas, mais on peut augmenter sensiblement notre part de bonheur. 

1. Apprenez à dire merci

Prenez le temps de remercier et d’exprimer votre gratitude. Cliché, mais ça marche!

2. Soyez ouvert au changement

Acceptez de quitter vos «vieilles pantoufles» pour vous défaire de certaines attitudes négatives. Les gens heureux possèdent en effet l’aptitude de se remettre en question. Ils perçoivent les changements comme des occasions d’évoluer positivement.

3. Dédramatisez

Utilisez l’humour pour désamorcer les tensions et apprenez à rire de vos bévues et de vos travers. Maintenez à distance les événements que vous ne pouvez changer. Les ruminer ne fait que nourrir le découragement et miner le moral. Au lieu de chercher ce qui va mal, demandez-vous ce qui va bien. Et faites confiance à la vie.

4. Apprenez à pardonner

La rancune est un boulet qui empêche d’être heureux. Or, des recherches ont démontré que pardonner est un geste libérateur. Cela vous fera plus de bien que d’attendre inutilement que l’autre reconnaisse ses torts. Cela n’implique pas forcément de restaurer les liens avec lui ni de l’excuser, mais plutôt de faire la paix en vous. Demandez-vous: «Jusqu’à quel point cela me rend-il malheureux? Est-ce que j’ai envie que ça prenne autant de place dans ma vie?» Votre réponse sera déterminante. Du même coup, acceptez de vous pardonner vos propres erreurs du passé.

5. Souriez

Chaque fois que vous souriez ou riez, votre cerveau libère des hormones du bonheur, dont la sérotonine et la dopamine. Même un sourire forcé réussit à les activer. Alors, souriez souvent, seul ou avec d’autres, cela vous rendra heureux.

6. Soyez généreux

Faire du bien autour de soi, sans attendre de compensation, est gage de bonheur. Faites du bénévolat, aidez un ami en difficulté, visitez une personne malade, vous n’en serez que plus heureux.

7. Faites un bilan

Qu’est-ce qui me rend malheureux? Qu’est-ce que je n’ai pas réglé avec mon passé? Quels étaient mes rêves d’autrefois? Quels sont ceux que je n’ai pas poursuivis? Pour quelles raisons? Qu’est-ce qui est vital pour moi aujourd’hui? Qu’est-ce que j’aime et que je veux garder (travail, amitiés, amour, activités, etc.)? Un retour sur le passé permettra de mieux vous connaître, de définir les éléments essentiels à votre bonheur et de tirer les leçons qui s’imposent. Conseil: ne restez pas accroché aux événements malheureux du passé. Utilisez plutôt ce bilan pour vous en libérer.

8. Renforcez vos liens

Les gens heureux partagent une caractéristique commune: ils entretiennent des liens serrés avec leurs familles et leurs amis. Alors, gardez le contact.

9. Multipliez les plaisirs

Les gens heureux prennent le temps de vivre le moment présent et de s’offrir quotidiennement de petits plaisirs.

10. Cultivez l’optimisme

Chaque jour, vous avez le choix d’être joyeux ou d’être de mauvais poil, de regarder le beau côté ou de remarquer le plus laid, de jouir de la vie ou de vous en plaindre, de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Or, en remplaçant vos idées pessimistes par des pensées plus joyeuses et en privilégiant une attitude positive, vous accroîtrez radicalement votre niveau de bonheur.

Autre bonne raison: des études démontrent que les personnes optimistes sont en meilleure santé et vivent de 7 à 10 ans de plus que les gens pessimistes, qu’elles sont moins stressées et qu’elles affrontent mieux les difficultés. Donc, à défaut de pouvoir changer les événements, vous pouvez porter un nouveau regard sur eux de façon à tirer le meilleur de la situation, même dans les circonstances les plus éprouvantes.
 
Saviez-vous qu’en changeant de comportement, on peut augmenter son niveau de bonheur, et ce, quelles que soient les circonstances de notre vie, bonnes ou mauvaises? Explication.
 
Pour Amélie Poulain, le plaisir c’est de plonger la main dans un sac de grains. Et vous, quels petits plaisirs cultivez-vous?


RD