Vivre la vie d'un Senior

mardi 20 octobre 2020

Programmes et services pour les aînés - Édition 2020 (G. du Québec)


Programmes et services pour les aînés

Ce guide contient des renseignements sur les différents programmes et services gouvernementaux offerts aux aînés.  

Il vous est possible de télécharger le guide à cette adresse :

 Programmes et services pour les aînés, édition 2020 (PDF 1,23 Mo).

 Programmes et services pour les aînés-Édition 2020

 Cette page ci-dessous réfère aux principaux renseignements sur les différents programmes et services gouvernementaux offerts aux aînés (2020) :

Santé et services sociaux

Assurance médicaments – 65e anniversaire
Administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ)

Chaque personne établie au Québec de façon permanente doit être couverte en tout temps par un régime privé ou public d’assurance médicaments. À 65 ans, une personne est inscrite automatiquement au régime public d’assurance médicaments sans avoir à faire de démarches. Toutefois, si une personne est aussi admissible à un régime privé d’assurance médicaments, elle doit faire un choix.

Info-Santé 811

Info-Santé 811 est un service de consultation téléphonique gratuit et confidentiel. Ce service permet de joindre en tout temps un professionnel de la santé pour obtenir des conseils ou des renseignements sur un problème de santé jugé non urgent pour soi-même ou pour un proche.

Info-Social 811

Info-Social 811 est un service de consultation téléphonique gratuit et confidentiel. Ce service permet de consulter un professionnel en intervention psychosociale pour soi-même ou pour un proche.

Services de santé couverts à l’extérieur du Québec
Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ)

La Régie de l’assurance maladie du Québec rembourse certains services de santé reçus à l’extérieur du Québec.

Services optométriques
Programme administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ)

Les personnes de 65 ans ou plus peuvent bénéficier gratuitement de certains services optométriques tels qu’un examen de la vue.

Vaccination contre la grippe

Le Programme de vaccination contre la grippe offre gratuitement la vaccination aux personnes de 60 ans ou plus.

Aide à domicile

Aide domestique
Administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ)

Le Programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique permet aux personnes admissibles de bénéficier d’une réduction du tarif horaire demandé lorsqu’elles recourent à des services d’aide domestique (par exemple l’entretien ménager, la préparation des repas). Ces services doivent être fournis par une entreprise d’économie sociale reconnue par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Popote roulante
Service offert par le Regroupement des popotes roulantes

La Popote roulante est un service de livraison de repas chauds à domicile permettant à certaines personnes de demeurer chez elles et procurant à d’autres un répit. Le service s’adresse aux aînés, aux personnes en convalescence, aux personnes handicapées, aux femmes enceintes et aux proches aidants. Pour joindre la popote roulante la plus près de chez vous, adressez-vous au Regroupement des popotes roulantes.

Habitation

Allocation-logement
Administré par Revenu Québec

Le programme Allocation-logement offre une aide financière à des ménages à faible revenu qui consacrent une part trop importante de leur budget à leur logement. L’aide est calculée selon le nombre de personnes que compte le ménage, le type de ménage, le montant du loyer et le revenu annuel.

Être locataire – information pour les aînés
Information du Tribunal administratif du logement (auparavant nommé Régie du logement)

Dans certaines situations précises, une personne âgée peut mettre fin à son bail sans que son locateur puisse s’y opposer.

Plainte à la Commission des droits de la personne
Information de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

La Charte des droits et libertés de la personne interdit que l'on se base sur des caractéristiques d’une personne telles que son âge ou sa condition sociale pour la traiter différemment (par exemple lui refuser la location d'un logement). Si vous subissez une telle discrimination, vous pouvez porter plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Subvention pour aînés relative à une hausse de taxes municipales
Administré par Revenu Québec

Cette subvention est une aide financière accordée aux personnes de 65 ans ou plus dont la résidence a augmenté de valeur de manière importante.

Transport

Permis de conduire – état de santé
Administré par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)

Au Québec, tous les conducteurs doivent satisfaire à des exigences liées à l'état de santé et à la vision. Ils ont aussi l'obligation de signaler à la Société de l’assurance automobile du Québec tout changement pouvant nuire à leur capacité de conduire.

Services ambulanciers pour les 65 ans ou plus
Services offerts par le ministère de la Santé et des Services sociaux

La gratuité du transport ambulancier vers un centre hospitalier est accordée aux personnes de 65 ans ou plus qui présentent une condition médicale nécessitant un transport en ambulance.

Justice

Arrangements préalables : services funéraires et de sépulture
Information de l’Office de la protection du consommateur

Les contrats d’arrangements préalables de services funéraires et de sépulture permettent de prévoir l’organisation de ses funérailles et de choisir le lieu de sa sépulture. Rédigés par un titulaire de permis de directeur de funérailles, ces contrats simplifient les démarches des proches éprouvés par le deuil.

Droits d’accès des grands-parents à leurs petits-enfants  
Information d’Éducaloi

Lors d’un conflit ou d’une séparation, les parents ne peuvent, sans motif grave, faire obstacle aux relations personnelles des enfants avec leurs grands-parents. S'il est difficile ou impossible pour les grands-parents de voir leurs petits-enfants à cause du refus des parents, ils peuvent faire valoir leurs droits en s'adressant au tribunal.

Exploitation d’une personne âgée
Administré par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

L’exploitation des personnes âgées et des personnes handicapées est interdite par la Charte des droits et libertés de la personne. L’exploitation est le fait de profiter de l’état de vulnérabilité ou de dépendance d’une personne pour la priver de ses droits. Toute personne victime d’exploitation, de discrimination ou de harcèlement peut porter plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Maltraitance envers les aînés 

Les personnes aînées qui subissent de la maltraitance peuvent avoir recours à des ressources et à des services. De plus, toute personne aînée qui est victime de maltraitance ou toute personne qui est témoin d’une situation de maltraitance peut porter plainte de manière confidentielle.

Procuration
Information du ministère de la Justice du Québec

La procuration est un mandat par lequel une personne en désigne une autre pour accomplir des actes administratifs courants, notamment le paiement de factures, ou des actes plus importants tels que la signature d’un bail de logement ou la vente d’une maison. La personne qui donne cette procuration doit être apte à gérer elle-même ses biens.

Testament
Information du ministère de la Justice du Québec

Un testament est un document dans lequel une personne indique qui seront ses héritiers et comment seront distribués ses biens après sa mort. Elle peut également y nommer un liquidateur de succession ou un tuteur pour son enfant mineur, le cas échéant. La personne peut annuler son testament et le refaire autant de fois qu’elle le souhaite.

Crédits d'impôt et rentes

Aide en impôt – Programmes des bénévoles 
Service offert par Revenu Québec et par l’Agence du revenu du Canada

Le Service d'aide en impôt – Programme des bénévoles est une aide gratuite offerte aux personnes qui éprouvent des difficultés à remplir leurs déclarations de revenus. Le Service est destiné à ceux et celles qui ne peuvent pas remplir leurs déclarations de revenus et qui n’ont pas les moyens de recourir à un préparateur professionnel pour le faire. Pour bénéficier du service, il faut en faire la demande à Revenu Québec.

Crédit d’impôt pour activités des aînés
Administré par Revenu Québec

Ce crédit d’impôt remboursable peut être versé à un aîné pour ses frais d’inscription à une activité physique, artistique, culturelle ou récréative.

Crédit d’impôt pour frais engagés par un aîné pour maintenir son autonomie
Administré par Revenu Québec

Ce crédit d’impôt est remboursable. Il est versé aux personnes de 70 ans ou plus qui ont engagé des frais pour l’achat, la location ou l’installation de biens admissibles dans leur lieu principal de résidence. Il peut s’agir, par exemple, d’un dispositif de télésurveillance, d’une baignoire à porte ou d’un lit d’hôpital. Le crédit peut aussi être accordé à des aînés qui ont séjourné dans un lieu d’hébergement offrant des services de rééducation et de réadaptation à la suite d’une hospitalisation.

Crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés
Administré par Revenu Québec

Ce crédit d’impôt est destiné aux personnes de 70 ans ou plus. Il s’agit d’un crédit remboursable basé sur certaines dépenses payées pour obtenir des services de maintien à domicile. Il peut s’agir de services d’aide à la personne (soins infirmiers, soins d’hygiène, etc.) ou de services d’entretien à l’égard d’une habitation (entretien ménager, entretien mineur à l’extérieur, etc.).

Crédit d’impôt pour soutien aux aînés
Administré par Revenu Québec

Ce crédit d’impôt remboursable est versé automatiquement aux personnes admissibles de 70 ans ou plus qui ont fait leurs déclarations de revenus.

Pension d’un pays étranger
Information de Retraite Québec

Un travailleur qui cotise ou qui a cotisé au régime de retraite d’un pays qui a signé une entente de sécurité sociale avec le Québec peut recevoir une pension de ce pays. Le travailleur et son conjoint peuvent avoir droit à une rente de retraite ou d'invalidité, et leurs proches peuvent recevoir des prestations lors de leur décès.

Rente de retraite du Régime de rentes du Québec
Administré par Retraite Québec

À partir de 60 ans, une personne qui a suffisamment cotisé au Régime de rentes du Québec peut recevoir une rente de retraite, qu’elle ait cessé de travailler ou non. Le montant de la rente dépend de l’âge auquel la personne commence à recevoir sa rente de retraite, du nombre d’années durant lesquelles elle a cotisé au Régime et des revenus de travail sur lesquels elle a cotisé.

Il est à noter que des programmes et services du gouvernement du Canada, notamment le programme de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, concernent les aînés.

Programmes et services du gouvernement du Canada pour les aînés  

RD

mercredi 14 octobre 2020

Fondation Institut de gériatrie de Montréal : vieillir, c’est l’affaire de tous

 Article publié dans le Journal Le devoir, 2020

 

Plus fragiles, plus isolés et plus inquiets que jamais, les aînés sont les laissés-pour-compte de la philanthropie québécoise. Une situation qui est appelée à changer – et vite – dans le contexte de la crise actuelle.

Chaque année, les Québécois versent des millions de dollars à des organismes caritatifs pour soutenir des causes qui leur tiennent à cœur. Les grands oubliés, dans tout ça ? Les aînés. Jusqu’à ce que la pandémie les propulse à l’avant-scène de l’actualité.

« Les événements du printemps dernier ont mis en lumière plusieurs carences qui ont mené à une importante prise de conscience collective », commente Francine Senécal, directrice générale de la Fondation Institut de gériatrie de Montréal (FIGM). Elle déplore qu’une situation d’urgence ait été nécessaire pour attirer l’attention des médias et de la population : « Je crois que, inconsciemment, la population n’était pas prête à regarder la réalité du vieillissement en face. Pourtant, c’est un phénomène qui touche tout le monde, et le Québec en particulier, car notre population est l’une des plus âgées de la planète. Aujourd’hui, alors que les 65 ans et plus sont plus nombreux que les 14 ans et moins, nous franchissons un pic démographique significatif. »

Un centre de recherche de calibre international 

La fondation que dirige Francine Senécal a pour mission d’appuyer l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) en réalisant des projets novateurs et en assurant le maintien de la qualité des soins grâce à l’appui de généreux donateurs.

Peu connu du grand public, l’IUGM dispose pourtant du plus important centre de recherche s’intéressant au vieillissement de toute la francophonie. Son champ d’activités, qui inclut la formation d’étudiants en médecine de l’Université de Montréal, s’articule sur deux axes : les neurosciences du vieillissement – incluant les dimensions cognitives – et la promotion de la santé, des soins et des interventions.  

Véritable chef de file dans les pratiques cliniques et le développement des connaissances en gériatrie, l’IUGM est aussi un centre de soins spécialisés en santé et un milieu de vie pour les personnes âgées. « Avec 58 équipes de recherche, 14 chaires et quelque 400 chercheurs et étudiants, l’Institut réunit une masse critique d’expertise en un seul lieu. L’IUGM est un secret bien gardé, mais la pression démographique et l’omniprésence du vieillissement dans notre société changent la donne », ajoute Francine Senécal.


 Francine Sénécal, directrice générale de la FIGM

 Une mission : Investir dans le « mieux vieillir » 

La fondation, partenaire financière de l’IUGM, compte sur la générosité des particuliers et du milieu des affaires pour soutenir la mission de ce grand centre d’excellence. Elle a ainsi pu appuyer des projets de recherche visant à développer des modèles d’intelligence artificielle qui permettent d’améliorer le diagnostic et le pronostic de maladies neuro- dégénératives liées à l’âge, comme l’Alzheimer.

La FIGM soutient également des initiatives en qualité des soins, comme l’achat d’équipement de pointe et l’aménagement d’un nouvel espace sensoriel. « Ce lieu exceptionnel a été spécialement conçu pour offrir des stimuli visuels, auditifs et olfactifs aux aînés souffrant de problèmes cognitifs », explique Francine Senécal. Une innovation qui fait appel à la réalité virtuelle et à l’aromathérapie, et dont les effets profondément apaisants sont appréciés tant des résidents que de leurs familles et du personnel soignant de l’Institut.

En tout temps, la fondation multiplie les initiatives pour améliorer la qualité de vie et le quotidien des personnes âgées. Ainsi, une collecte d’urgence effectuée pendant la première vague de la pandémie a permis d’adoucir le confinement des résidents grâce à l’achat et à la distribution de tablettes, ainsi qu’à l’aménagement des balcons et des aires extérieures de l’Institut. Tout ça grâce à la générosité des donateurs québécois ! La fondation organise également une foule d’activités spéciales, des concerts et de la zoothérapie par exemple, lorsque les normes de distanciation le permettent.

Le bien-être des aînés, une priorité 

La fondation joue aussi le rôle de diffuseur de l’expertise de l’IUGM en faisant la promotion, auprès du grand public, de l’importance de la santé physique, psychologique et émotionnelle des aînés. Lancé en septembre dernier, le mouvement Solidaires des aînés incite la population à poser régulièrement des gestes concrets pour briser l’isolement des personnes âgées. C’est l’animatrice, peintre et chanteuse Shirley Théroux – Appelez-moi Shirley, pas grand-maman ! – qui est la porte-parole de cette initiative.

 

 La porte-parole, Shirley Théroux

 « Mon engagement premier avec la fondation est de parler aux Québécois et aux Québécoises de la solitude et de la vulnérabilité des aînés. Ce sont eux qui ont bâti notre société et c’est à nous, maintenant, de faire notre part pour leur venir en aide. En leur donnant un coup de fil, en discutant d’une émission de radio écoutée chacun de notre côté, en leur expliquant comment magasiner en ligne, en écrivant une lettre ou une carte postale – ça fait tellement plaisir, peu importe notre âge ! – ou en allant tout simplement faire les courses. J’ai récemment croisé à la pharmacie une jeune femme dans la vingtaine qui avait pris le temps d’accompagner sa grand-mère, en fauteuil roulant, pour l’aider à choisir une crème pour le visage. C’était touchant, et c’est exactement ça, notre campagne ! »

Le message est clair : le don de soi est tout aussi important que le don financier. 

« La campagne Solidaires des aînés souligne l’importance de la bienveillance, indique Francine Senécal. Un terme très important dans le contexte actuel, où nous sommes moins mobiles et où les visites aux aînés sont très limitées. Mais cela ne devrait pas nous empêcher d’être à l’écoute. Comme les personnes âgées n’expriment pas toujours leurs besoins et hésitent souvent à solliciter de l’aide, il faut aller au-devant d’elles. »


La clé : l’engagement intergénérationnel 

Comment inciter les jeunes, qui traversent aussi une période très difficile, à faire leur part pour améliorer le sort des aînés ? « Je dirais qu’il n’y a plus de murs entre les groupes d’âge en ce moment, répond Shirley Théroux. Avec ce que nous vivons, tout le monde est dans le même bateau. Il faut simplement trouver une façon d’expliquer aux plus jeunes générations que le vieillissement n’est pas une maladie, que c’est un phénomène inévitable et que bientôt, ce sera leur tour ! Je sens qu’il y a un éveil. Ils sont de plus en plus conscients, comme mon fils de 37 ans, du fait que les aînés ont besoin d’eux. »

La porte-parole invite les citoyens de tout âge à s’engager publiquement à poser des gestes concrets pour prendre soin des aînés. Comment ? En s’inscrivant tout simplement sur le site solidairesdesaines.com, et en partageant leur appui en cliquant sur les boutons menant à leurs réseaux sociaux. Une belle façon de passer le message et d’inciter la collectivité à en faire autant. Parce qu’il n’y a pas que les virus qui se propagent !

Pour adhérer au mouvement : solidairesdesaines.com

Pour en savoir plus sur la FIGM et pour faire un don : figm.ca

 N.B. Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir en collaboration avec l’annonceur. L’équipe éditoriale du Devoir n’a joué aucun rôle dans la production de ce contenu.

 RD

mardi 13 octobre 2020

Deuxième vague : prendre soin de soi et... des autres

Article de la DRE Christine Grou, (psychologue et présidente de l'Ordre des psychologues du Québec), Journal de Québec, 10 octobre 2020.

Présidente - Ordre des psychologues du Québec Ordre des Psychologues du  Québec

Les quelques moments de répit accordés cet été aux plus chanceux d’entre nous ont été beaucoup trop brefs entre les deux vagues de cette crise pandémique. Alors que des milliers de Québécois parvenaient enfin à sortir la tête de l’eau et reprenaient peu à peu leur souffle, cette deuxième vague est revenue frapper la province de plein fouet, ramenant avec elle de bien mauvais souvenirs. 

Plus fatigués

La deuxième vague ressemblera-t-elle à la première qui nous a tous pris par surprise au début de cette pandémie ? 

En mars dernier, il s’agissait d’un phénomène nouveau et inattendu. Il a fallu se serrer les coudes, se mobiliser, afficher sa solidarité, et quelques arcs-en-ciel ! 

Si notre stress était grand, notre réserve d’énergie l’était aussi tout au début de cette crise. 

Or, après plusieurs semaines de confinement, la fatigue s’accumulait et notre niveau d’énergie diminuait. 

Plusieurs recherches démontrent que ce premier épisode ne fut pas sans conséquence : anxiété, dépression, troubles du sommeil, épuisement, consommation plus grande d’alcool, augmentation des douleurs chroniques, etc. 

Le retour en force de cette pandémie survient alors que nos connaissances sur le virus sont plus grandes... mais notre fatigue de vigilance et de restrictions l’est également. 

Les défis et particularités de cette deuxième vague

En plus de cette fatigue, les effets collatéraux de cette pandémie ont été plus que nombreux : les deuils douloureux, les insécurités financières, les pertes d’emploi, la promiscuité ou l’isolement, sans compter le stress de la rentrée scolaire. Trop vite passée, la saison estivale ne nous a pas permis de recharger pleinement nos batteries après une période aussi éprouvante. 

Dans ce contexte, un « reconfinement », même partiel, nous rend forcément moins tolérants, plus irritables, et dans certains cas, agressifs. C’est une chose d’être critique à l’égard des politiciens ou des autorités médicales, mais sur les réseaux sociaux, nous assistons en ce moment à une avalanche de propos haineux, violents, qui démontrent un épuisement généralisé. Et si nous ne prêtons pas attention à cette détresse, ses conséquences risquent de s’aggraver davantage. 

S’occuper de soi... et des autres

Ces manifestations de colère et d’impatience doivent nous servir de rappel, et surtout d’invitation à prendre soin de soi. En prenant soin de vous-même, vous contribuerez non seulement à votre bien-être, vous serez aussi plus attentif et à l’écoute de l’autre. Il vous sera alors plus facile de prendre soin de vos proches, et plus particulièrement de ceux qui souffrent encore plus que vous en ces temps difficiles. 

Prendre soin de soi signifie notamment de rester actif physiquement et de bouger, surtout à l’extérieur, puis de se détendre, en s’éloignant des sources d’anxiété ou des scénarios catastrophes. Ce qui ne veut pas dire cesser de s’informer, mais de le faire avec modération. Il faut éviter de nourrir notre colère : à péter les plombs pour un rien ou à se battre contre tout le monde. La situation actuelle s’avère suffisamment pénible pour chacun. Alors, pourquoi s’accabler les uns les autres ? 

Il ne faut jamais perdre de vue les bienfaits de l’empathie : comprendre l’autre, c’est aussi comprendre qu’il ou elle ne réagira pas nécessairement de la même façon que nous devant un même événement, ou une même directive contraignante.  

Changer les choses

À défaut de pouvoir tout contrôler durant cette crise, il faut justement cerner clairement ce sur quoi nous avons du contrôle. 

Premièrement, il est possible d’avoir un certain contrôle sur soi et de prendre du recul, et souvent par des gestes simples : se retirer dans sa chambre, aller faire une marche, vivre dans le moment présent et éviter l’anticipation, prendre le temps de respirer, lire, dépenser de l’énergie, avoir une saine hygiène de vie, et surtout se détendre. 

Ensuite, on peut aussi avoir du contrôle sur nos actions et se demander, compte tenu du contexte, quels sont les gestes concrets que l’on peut poser pour favoriser notre bien-être, celui de notre entourage, et pour que cela se passe mieux. 

Tout cela ne fera pas disparaître la COVID-19, mais nous permettra de cicatriser, lentement mais sûrement, ces blessures ravivées par le souvenir du premier confinement. 

Nous avons tiré quelques leçons de cette expérience, qui fut longue et pénible pour plusieurs d’entre nous, mais il ne faut jamais perdre de vue que la suivante aura elle aussi une fin. Et elle sera moins douloureuse à traverser si chacun d’entre nous laisse place au courage et à la bonne humeur plutôt qu’à la mauvaise humeur. 

RD

lundi 5 octobre 2020

Que représente le réseau FADOQ pour les aînés ?

Article de l'agence GMI, 6 octobre 2020

 « Les membres du Réseau FADOQ se sentent délaissés »

  PressReader - Le Journal de Montreal: 2020-10-01 - Présent auprès des aînés  depuis un demi-siècle

 Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ ajoute ceci à ce dilemne : « Notre proposition aux plus jeunes générations : bâtissons ce projet de société ensemble. Vieillissons mieux ensemble. »

Les ainés membres du Réseau FADOQ conviennent que leurs soins à domicile ainsi que leurs suivis médicaux ont beaucoup souffert depuis le début de la pandémie de la COVID-19. 

Selon un sondage effectué auprès de 3004 membres du Réseau, 72 % des ainés disent avoir remarqué une réduction de leur offre de services. À ce constat inquiétant, s’ajoutent les 30 % de répondants souffrant de maladies chroniques comme l’asthme, le diabète ou une maladie cardiaque qui mentionnent l’annulation de leurs rendez-vous en raison de la crise sanitaire. 

«Le maintien du continuum des services et soins à domicile est essentiel pour les aînés, d'autant plus que 23 % des répondants ayant subi une réduction de leur offre de services estiment que leur état de santé s'est détérioré. Il faut que ces soins et services reprennent le plus vite possible», a indiqué la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

Représentant les intérêts des personnes de 50 ans et plus, le Réseau FADOQ, anciennement la Fédération de l’Âge d’Or du Québec, compte au-delà de 555 000 membres, ce qui en fait l’organisme du genre le plus important au Canada.

La principale orientation du Réseau FADOQ est de se consacrer à la défense des droits des aînés afin de de tout mettre en oeuvre pour protéger leurs intérêts. Pour l'organisme, il est temps de se rassembler et de valoriser l'apport des aînés, en plus d'améliorer leur qualité de vie actuelle et future. Ce virage est d'autant plus nécessaire, à l'heure actuelle, vu qu'ils sont les plus vulnérables face à la pandémie.

UNIR LES GÉNÉRATIONS

Le Réseau FADOQ se veut une réponse aux manifestations d'âgisme et d'infantilisation venant d'autres générations. Il témoigne aussi d'un élargissement récent du fossé intergénérationnel.

Un lien fort doit plutôt s'établir par des actions concertées sur des enjeux majeurs, estime la plus grande organisation d'aînés au pays. Cet organisme est d'ailleurs au coeur de multiples dossiers touchant les aînés :

  • Amélioration de la qualité de vie en CHSLD
  • Suspension des frais de cabarets dans les résidences
  • Protection des régimes de retraite
  • Santé et maltraitance
  • Résidences et logement
  • Promotion des bienfaitss du vieillissement actif 
  • Âgisme envers les travailleurs d'expérience
  • Revendication pour une politique nationale des proches aidants.

Après avoir implanté d'importants chantiers ayant fait progresser les droits des aînés, le Réseau FADOQ entend bien poursuive sa mission pour les générations de demain.

 RD

La nouvelle télé des aînés

 TOUT NOUVEAU - VOUS N'AVEZ QU'À VOUS INSCRIRE GRATUITEMENT

 Crea TV

Après avoir passé plus de 30 ans à interviewer les plus grandes vedettes d’ici et d’ailleurs, Sonia Benezra tend aujourd’hui le micro aux aînés québécois avec la nouvelle série web Benezra reçoit. « Ces gens ont des tas d’histoires fascinantes à raconter. Il faut simplement les écouter », affirme-t-elle. 

Des émissions pensées pour vous et avec vous !

La chaine CREA TV est une chaine de télévision diffusée en exclusivité dans une dizaine de résidences du Québec ainsi que gratuitement sur le site web macreatv.com. La programmation, entièrement originale et pensée pour les aînés, comprend plusieurs émissions divertissantes et informatives, animées entre autres par Emmanuel Auger, Maxime Charbonneau et l’unique Sonia Benezra. Le tout avec la précieuse collaboration de plusieurs ainés et artistes québécois.

 Inscrivez-vous gratuitement dès maintenant !

En tant qu’abonné, vous pourrez voir toutes les émissions. Vous aurez aussi la possibilité de participer aux concours et de vous inscrire pour être la prochaine vedette d’une de leurs émissions

Pour avoir accès à CREA TV, rendez-vous sur le site Internet suivant : 

https://macreatv.com/ 

RD

vendredi 2 octobre 2020

Vies précaires et solidarité durable avec les aînés

 Article de David Risse et Georges Leroux, La Presse.ca, 1er octobre 2020

(Respectivement chercheur associé au Réseau de recherche en santé des populations du Québec, et professeur émérite à l’Université du Québec à Montréal, ainsi que 10 autres signataires*)


 Aînés et société | Vies précaires et solidarité durable

 Les auteurs soulignent qu’avec la pandémie, « nous assistons à un rapprochement intergénérationnel inédit autour des réalités et des problématiques [des aînés] ».

Voici leur texte (intégral) :

Appelant une conversation intergénérationnelle nouvelle, fédérant plus de générations solidaires des aînés, 2020 nous fait changer. Nous assistons à un rapprochement intergénérationnel inédit autour de leurs réalités et leurs problématiques, à plus d’écoute active de leurs besoins particuliers, bien qu’on peine à réparer leur isolement social, leur éloignement familial (parfois conjugal) et leur souffrance psychologique lorsqu’ils se retrouvent isolés et seuls en situation de contamination.

Nous, signataires, voudrions que plus jamais personne ne meure seul et que, désormais, chacun puisse se souvenir de cette solidarité témoignée aux aînés, notamment.

En appelant à conjuguer souvenir et solidarité, à conjurer le sort, nous voulons témoigner de notre fierté envers les personnes aînées bâtisseuses de la société québécoise dont nous pouvons apprécier tous les avantages aujourd’hui. En signant et en partageant cette lettre, nous voulons leur dire toute notre reconnaissance pour leur contribution à la société, et les remercier pour leurs luttes et pour nos droits.

En cette période incertaine, inquiétante et difficile pour la connexion à soi et aux autres, nous voudrions partager notre réflexion sur le devoir de réparation envers les aînés et envers la planète. Cela puisque notre souci pour l’avenir des aînés et de l’humanité, du climat et des générations futures, nous porte à vouloir aussi conjuguer justice sociale et justice climatique.

La diminution de l’espace de proximité et d’interaction entre soi et les autres (proxémie) a poussé à penser à une pause de l’humain pour la planète (anthropause). La pandémie prenant des vies et en perturbant d’autres, demandons-nous si l’être humain n’est pas acculé à prendre une pause de lui-même pour sa survie (et non plus seulement pour protéger « sa » planète).

Devant les découragements et les décrochages citoyens face aux normes sanitaires et aux mesures planétaires de protection de ceux qui nous entourent, nous ne pouvons qu’en appeler à cette double réparation (de ce que nous avons fait aux aînés et à la planète). Nous invitons chacun à signer et à partager – sans modération – le Manifeste pour une solidarité durable, qui s’adresse à tous. Cela d’autant plus que nous vieillissons inégalement.

Tâcher de n’oublier personne

Nous gagnerions collectivement, en effet, à tâcher de mieux comprendre le vieillissement dans tous ses états, dans la diversité de ses situations et de ses parcours de vie. Vieillir en contexte de diversité, même dans une métropole telle que Montréal, s’avère toujours difficile pour une proportion significative de personnes aînées issues de communautés, quelles qu’elles soient.

Des femmes de la majorité sociale se retrouvent désormais touchées par des problématiques socioéconomiques qui fragilisaient surtout des femmes issues de communautés culturelles et sexuelles jusque-là. Elles sont aujourd’hui rendues vulnérables par un glissement de la pauvreté vers l’itinérance ; glissement accéléré par certains effets délétères de la pandémie de COVID-19. Moins enclins à demander de l’aide et à fréquenter les services, des hommes voient pour leur part leur isolement s’accroître, leur impuissance et leur souffrance augmenter.

Dans un pareil contexte, il urge de croiser les regards, d’échanger les bonnes pratiques entre professionnels de l’intervention et de la recherche, de mettre plus et autrement en commun les savoirs expérientiels et les connaissances théoriques. Cela afin d’aider à prendre des décisions et à faire des actions plus proches des besoins réels d’aînés rendus vulnérables par cette crise pandémique. Nos élus ont besoin de mieux connaître l’état de la situation actuelle : de la fragilisation sociale, psychologique et économique, vécue par de plus en plus de personnes aînées, dont les personnes issues de « groupes prioritaires ». Mais que pouvons-nous demander aux institutions publiques et au gouvernement afin de mieux protéger et enfin assurer l’autonomie des aînés, sans les réinfantiliser ?

Aider équitablement et durablement

Il appert que la veille et l’expertise communautaires québécoises contribuent grandement à nous sentir aujourd’hui hautement concernés par les aînés. Rappelons que les dernières campagnes canadienne et québécoise en santé mentale réhabilitent le contact humain et confirment que nous n’aurions peut-être jamais autant ressenti le manque de lien social. Les personnes atteintes de troubles cognitifs légers et de troubles de l’anxiété gériatrique liés à pandémie sont plus sujettes à subir ce manque de façon draconienne.

Parmi les personnes les plus touchées, on sait les personnes aînées, pour des raisons de vieillissement cognitif accéléré par l’anxiété et par le stress généré en contexte pandémique. Cela dit, les personnes aînées vivant avec une problématique de santé mentale (et parfois de dépendance) font pour l’instant peu l’objet de priorisation stratégique. Malgré des besoins particuliers augmentés par cette crise, chez les aînés issus de communautés culturelles et de peuples autochtones, les proches aidants n’ont pas davantage recours aux ressources existantes, qui ne sont pas adaptées pour autant. Loin du rapport au vieillissement « autonome » ou « réussi », on y perd pied.

Par contre, on sait que les aînés pour lesquels le rapport de proximité familiale est plus important se retrouvent d’autant plus touchés et vulnérabilisés par la pandémie. Outre l’inaccoutumance à la marginalisation et à l’isolement forcés, on observe déjà les effets délétères d’injonctions sanitaires renforçant la distanciation physique souhaitée (décrochage et désengagement citoyens, consommation ordinaire et idéation suicidaire augmentées chez les aînés, anxiété gériatrique aggravée et veille communautaire fragilisée, dans nombre de milieux montréalais). Face à ces vulnérabilités accrues, notre solidarité active et durable est d’autant plus essentielle et vitale.

* Cosignataires : Michel Tremblay, dramaturge et romancier ; Louise DesChâtelets, comédienne et chroniqueuse ; Léonie Couture, directrice, La Rue des Femmes ; Carole Poirier, députée d’Hochelaga-Maisonneuve (2008-2018) ; Lawrence Olivier, professeur, UQAM ; Frantz Voltaire, président, Semaine d’actions contre le racisme ; Jean Carette, professeur retraité, UQAM ; André Ledoux, président du C. A., Observatoire Vieillissement et Société ; Patrick Verret, auteur et conférencier ; Harold LeBel, porte-parole du Parti québécois en matière d’aînés ; Lorraine Pintal, directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde

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 RD