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samedi 21 novembre 2020

COVID-19: les premiers vaccins arriveront en janvier au Canada

Article de l'Agence QMI, 18 novembre 2929

 La création d'un vaccin contre la COVID-19 au Canada | Parlons sciences

Quelque six millions de doses de vaccins contre la COVID-19 arriveront au Canada d'ici mars et les premières seront disponibles dès janvier, a laissé entendre la ministre de la Santé de l'Ontario mercredi.

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Interrogée lors de la période de questions à Queen's Park, Christine Elliott a révélé que quatre millions de doses du vaccin développé par Pfizer et deux millions de doses du vaccin développé par Moderna seront acheminées au pays entre janvier et mars.

«Nous anticipons de recevoir 1,6 million de doses de Pfizer et 800 000 de Moderna», a précisé la ministre de la Santé ontarienne.

Son homologue au fédéral, Patty Hajdu, a refusé de confirmer ces chiffres en évitant les questions des journalistes.

«C'est très excitant que le Canada soit bien positionné auprès de ces deux entreprises pour recevoir des millions de doses de vaccins», s'est contentée de répondre la ministre fédérale de la Santé, avant d'évoquer les prochaines étapes à franchir, comme l'homologation des vaccins par Santé Canada.

Mardi, un porte-parole du ministère de la Santé de l'Alberta avait indiqué au «Toronto Star» que les vaccins seraient distribués au prorata de la population dans chaque province, sans égard du nombre d'employées qu'elles comptent dans leur réseau de la santé ou de la gravité de la pandémie sur leur territoire respectif.

Si cette affirmation s'avère véridique, le Québec recevrait donc moins de 400 000 doses du vaccin de Pfizer et moins de 200 000 doses de celui de Moderna entre janvier et mars.

Là encore, la ministre Hajdu a esquivé la question en se contentant d'affirmer que des négociations sont toujours en cours entre Ottawa et les provinces à ce sujet.

«Comme vous le savez, nous avons des accords pour la distribution d'équipements de protection personnelle et de tests rapides, et nous continuerons à utiliser la même approche pour les vaccins», a-t-elle affirmé.

L'annonce de la découverte de vaccins qui seraient efficaces jusqu'à 95 % pour celui de Pfizer et 94,5 % pour celui de Moderna a ravivé l'espoir d'un éventuel retour à la normale, au cours des deux derniers jours.

Rappelons que le Canada a réservé 76 millions de doses du vaccin de Pfizer, qui nécessite deux doses pour être efficace, en plus de 56 millions de doses du vaccin de Moderna. Le Canada est le pays qui a réservé le plus grand nombre de doses de différents vaccins dans le monde.

COVAX: l’union fait la force

COVAX (Covid-19 Vaccines Global Access Facility) est une initiative lancée en juin par trois partenaires : l’OMS, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et Gavi L’Alliance du Vaccin. Elle regroupe fabricants et nations – le Canada en fait partie – qui ont accepté d’unir leurs efforts pour ensuite donner un accès équitable au futur vaccin. L’objectif est de donc de «développer 2 milliards de doses d’ici la fin de 2021, ce qui devrait être suffisant pour protéger les personnes vulnérables et le personnel de la santé». La Chine a rejoint le 9 octobre l’alliance COVAX. À noter que les États-Unis ne font pas partie de ce regroupement.

Jusqu’à présent, 156 nations, qui représentent près de deux tiers de la population mondiale, se sont engagées dans COVAX, selon un communiqué récent diffusé par l’OMS.

  SOYONS PRÊT POUR LA VACCINATION ET VIGILANT FACE AU COVID-19

RD

vendredi 20 novembre 2020

 Article de charentelibre.fr avec AFP, publié le 19 novembre 2020

11 vaccins en phase 3 dans le monde: le point complet (Infographie) 

 Face au Covid-19, 48 candidats-vaccins sont actuellement en essais cliniques sur l’homme. Mais seuls onze sont entrés dans la phase 3, la dernière avant l’homologation des autorités, selon l’Organisation mondiale de la santé. Le point sur ces candidats, susceptibles d’arriver sur le marché les premiers.

 "L’ARN messager", à la pointe

Ce sont à l’heure actuelle les vaccins potentiels qui semblent les plus avancés, utilisant une technologie ultra-innovante. Elle consiste à injecter dans nos cellules des brins d’instructions génétiques appelées ARN messager, pour leur faire fabriquer des protéines ou "antigènes" spécifiques du coronavirus. Ces protéines vont être livrées au système immunitaire, qui va alors produire des anticorps.

Pfizer: le géant américain et son partenaire allemand BioNTech s’apprêtent à demander à l’Agence américaine du médicament une autorisation d’utilisation d’urgence, pour un vaccin qui pourrait être disponible avant la fin de l’année. Les sociétés ont présenté il y a quelques jours des résultats intermédiaires de la phase 3 montrant une efficacité à plus de 95% chez les participants, avant d’annoncer, ce mercredi, des résultats complets présentant une efficacité de 95%.

 Moderna: la société de biotechnologie américaine a annoncé lundi que son vaccin était efficace à 94,5%, elle compte en fabriquer 20 millions de doses d’ici à la fin de l’année.

La technologie du virus inactivé, bien connue

Plusieurs vaccins misent sur cette technologie: les agents infectieux du SARS-CoV-2 sont traités chimiquement ou par la chaleur pour perdre leur nocivité, tout en gardant leur capacité de provoquer une réponse immunitaire. C’est la forme la plus traditionnelle de vaccination.

Sinovac: la biotech chinoise a lancé un essai de phase 3 pour le "CoronaVac" sur des milliers de volontaires, notamment au Brésil. – Sinopharm, autre laboratoire chinois, a de son côté lancé deux projets de vaccins avec des instituts de recherche chinois. La Chine prévoit d’être en capacité d’ici à la fin de l’année de produire 610 millions de doses par an de plusieurs vaccins contre le Covid-19, et a déjà donné le feu vert à une utilisation d’urgence de certains d’entre eux.

• La société indienne Bharat biotech a pour sa part lancé en novembre le recrutement de près de 26.000 personnes pour son "COVAXIN" développé avec le soutien du gouvernement indien, et mise sur un vaccin disponible au premier semestre 2021. 

Des vaccins à vecteurs viraux

Les vaccins à "vecteur viral" utilisent comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter une partie du virus responsable du Covid-19. Le virus modifié pénètre dans les cellules des personnes vaccinées, qui fabriquent alors une protéine typique du Sars-Cov-2, éduquant leur système immunitaire à le reconnaître.

AstraZeneca, groupe anglo-suédois, et l’université d’Oxford: leur vaccin utilise comme vecteur viral un adénovirus. Les résultats de l’essai sont attendus pour cette année. – Johnson & Johnson: l’américain a lancé deux essais cliniques de son candidat composé d’un adénovirus modifié, l’un mono-dose, l’autre sur deux doses. A travers le monde, 90.000 participants vont y prendre part au total. Résultats attendus au premier trimestre 2021.

CanSino Biological: la société chinoise a développé "Ad5-nCoV", conjointement avec l’armée, un vaccin à base d’adénovirus. Les essais de phase 3 sont lancés au Mexique, en Russie et au Pakistan.

Spoutnik V: développé par le Centre de recherches en épidémiologie Gamaleïa, avec le ministère russe de la Défense, il repose sur l’utilisation de deux vecteurs viraux, deux adénovirus. Les Russes ont annoncé il y a quelques jours une efficacité à 92%. Toutefois, l’institut Gamaleïa est accusé de rompre avec les protocoles habituels pour accélérer le processus scientifique. Plusieurs hauts responsables russes ont annoncé avoir déjà été vaccinés au Spoutnik V.

Un vaccin à protéine recombinante

• Novavax: la biotech américaine développe un vaccin dit "sous-unitaire" recombinant. Le coronavirus possède à sa surface des pointes (des protéines virales) pour entrer en contact avec les cellules à infecter. Ces protéines peuvent être reproduites et présentées ensuite au système immunitaire pour le faire réagir. Novavax a lancé en septembre son essai de phase 3 au Royaume-Uni, et doit démarrer fin novembre un essai aux Etats-Unis. Des données préliminaires sont attendues au premier trimestre 2021.

Course au vaccin contre le Covid: celui de Sanofi sera prêt en juin 2021 et pourra être conservé au frigo

Le vaccin développé par l’Américain Pfizer et l’Allemand BioNTech, qui fait la course en tête, nécessite, lui, d’être conservé à –70 °C. Celui de Sanofi n’aura pas besoin d’être conservé au congélateur.

Le vaccin que développe Sanofi contre le Covid-19 pour une diffusion en juin 2021 n’aura pas besoin d’être conservé au congélateur, a indiqué dimanche le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, sur CNews.

Contrairement au vaccin développé par l’Américain Pfizer et l’Allemand BioNTech, qui fait la course en tête mais nécessite des températures très basses (-70°C) pour être conservé, "notre vaccin sera comme le vaccin grippe, vous pouvez le mettre dans votre réfrigérateur", a souligné Olivier Bogillot.

Résultats de phase 3 publiés en mai 2021

"On n’aura pas cet écueil-là, ça va être un avantage pour certains pays". Le vaccin pourrait être distribué "dès le mois de juin 2021", a indiqué Olivier Bogillot, en donnant des précisions sur le calendrier.

Les résultats des essais de phase 2 "sur plusieurs centaines de malades" devraient être rendus publics début décembre et ils ne sont pas "négatifs" pour le moment, a-t-il précisé. Si ces résultats s’avèrent positifs, Sanofi va lancer les essais de phase 3 "sur plusieurs dizaines de milliers de patients" et prendre le "risque" de "lancer simultanément la production".

RD

 

Coronavirus : ce qu’il faut savoir sur les 11 vaccins en phase 3

Article de Coline Daclin, AFP, 18 novembre 2020

 Un prototype de vaccin contre la Covid-19 (illustration)

 La course au vaccin se poursuit. Dans les starting-blocks, 48 candidats actuellement en essais cliniques sur l'homme. Pour le moment, seuls 11 d'entre eux sont entrés dans la phase 3 de test, la dernière, qui consiste en un test sur des centaines, voire des milliers de personnes. 

Ces derniers jours, deux se sont démarqués : le vaccin Pfizer, produit par la firme américaine et son partenaire allemand BioNTech, et le vaccin Moderna, aussi américain. Tous deux ont annoncé des premiers résultats prometteurs de leurs essais en phase 3 : le premier revendique une efficacité à "plus de 90%" et le second à 94,5%.

Ces deux formules de vaccins utilisent une technologie particulière : celle de l'ARN messager. Le principe : injecter dans nos cellules des brins d'instructions génétiques appelées "ARN messager", pour leur faire fabriquer des protéines ou "antigènes" spécifiques du coronavirus. Ces protéines sont ensuite livrées au système immunitaire, qui doit produire des anticorps

Trois vaccins "à virus inactivé"

Une autre technologie, mieux connue, est utilisée pour d'autres vaccins : celle du virus inactivé. Les chercheurs traitent le virus chimiquement ou par la chaleur pour lui faire perdre sa nocivité, avant de l'injecter. L'idée, c'est que le virus soit trop faible pour provoquer la maladie, mais qu'il soit toujours capable de provoquer une réponse immunitaire. Le vaccin "CoronaVac", de l'entreprise chinoise Sinovac, deux autres de la société Sinopharm ainsi que le vaccin indien "COVAXIN", par Bharat, utilisent ce type de formule. 

La Chine prévoit ainsi d'être en capacité d'ici à la fin de l'année de produire 610 millions de doses de plusieurs vaccins contre la Covid-19 par an, et a déjà donné le feu vert à une utilisation d'urgence de certains d'entre eux. Quant à l'Inde, elle espère que son vaccin sera disponible au premier semestre 2021.

Transformer ou reproduire des parties du virus

Le vaccin russe Spoutnik V a aussi beaucoup fait parler de lui, notamment lorsque la Russie a annoncé qu'il serait efficace à 92%. Comme le vaccin anglo-suédois de la firme AstraZeneca et de l'université d'Oxford, le "Ad5-nCoV" chinois et les deux formules mises au point par l'américain Johnson & Johnson, il s'agit d'un vaccin "à vecteur viral". En pratique, ces vaccins utilisent un autre virus, moins virulent, et le transforment pour y ajouter une partie du virus responsable de la Covid-19. L'objectif est ainsi d'éduquer le système immunitaire des personnes vaccinées à reconnaître le coronavirus, pour mieux le combattre. 

Enfin, une autre formule de vaccin existe est est utilisée par l'entreprise américaine Novavax. Le virus de la Covid-19 dispose de pointes sur sa surface, qui sont des protéines virales. Les chercheurs les ont reproduites, et les injectent ensuite au patient pour faire réagir son système immunitaire. Cette technique porte le nom de "protéine recombinante". L'essai de phase 3 a déjà été lancé au Royaume-Uni et doit démarrer fin novembre un essai aux États-Unis. Des données préliminaires sur son efficacité sont attendues au premier trimestre 2021. 

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 RD

Une arme de plus dans notre guerre au coronavirus

 Article de Richard Béliveau, docteur en biochimie, Journal de Montréal, 17 novembre 2020

CORRECTION-FRANCE-HEALTH-VIRUS-MODERNA-VACCINE

Une arme de plus dans notre guerre au coronavirus | JDQ

De très bonnes nouvelles ! Après Pfizer, c’est donc au tour de Moderna d’annoncer que son vaccin contre la COVID-19 démontre une grande efficacité (94 %, ce qui est remarquable), sans effets secondaires majeurs.

Puisque la stratégie de vaccination utilisée par ces deux compagnies est similaire (utilisation d’un ARN codant pour une protéine du virus), ces résultats confirment donc que cette nouvelle plateforme biochimique de développement de vaccin fonctionne très bien et permet de générer une excellente réponse immunitaire.

Cette nouvelle approche révolutionnaire est plus rapide, moins coûteuse et plus polyvalente que les approches conventionnelles.

Les résultats de Moderna vont même un peu plus loin que ceux de Pfizer en montrant que le vaccin permet non seulement de prévenir l’apparition de symptômes de COVID-19 (le principal critère d’évaluation clinique mesuré dans l’étude), mais semble aussi empêcher le développement des formes sévères de la maladie : alors que 11 personnes ont souffert de complications de COVID-19 dans le groupe placebo, aucun cas n’a été observé dans le groupe vacciné.

Excellente nouvelle

De plus, le vaccin semble fonctionner chez l’ensemble des sous-populations étudiées, incluant les personnes âgées, les minorités ethniques et les personnes présentant des comorbidités (diabète, maladie cardiovasculaire) qui les rendent à haut risque de développer des formes graves de COVID-19. C’est une excellente nouvelle !

Il faut aussi mentionner que la protéine du virus neutralisée par les vaccins de Moderna et de Pfizer est aussi ciblée par au moins trois autres vaccins qui sont présentement en essais cliniques finaux de phase 3.

Les résultats spectaculaires obtenus par Moderna et Pfizer indiquent que le coronavirus est très vulnérable à une réponse immunitaire dirigée contre cette protéine, et on peut donc anticiper que ces vaccins à l’étude devraient eux aussi permettre de prévenir la COVID-19.

Exploit de recherche

Une panoplie de nouvelles armes seront alors à notre disposition dans la guerre déclarée­­­ des scientifiques du monde entier à cet ennemi mortel.

Après des mois de morosité mondiale, l’annonce coup sur coup de deux vaccins très performants contre la COVID-19 (et potentiellement de trois autres dans un avenir rapproché) donne enfin l’espoir de pouvoir mettre un terme à cette pandémie au cours des prochains mois.

Un exploit de recherche réalisé dans un temps record, qui reflète la puissance de la science moderne à résoudre des problèmes auparavant insolubles pour l’humanité.

RD

La planète se prépare à la vaccination de masse

Article de Ivan COURONNE, Sophie LAUBIE et les bureaux de l’AFP dans le monde
Agence France-Presse, 18 novembre 2020

 

L’annonce lundi par la société de biotechnologie américaine Moderna d’un vaccin efficace à 94,5 %, après celle la semaine dernière par les laboratoires américain Pfizer et allemand BioNTech d’une efficacité de 90 %, a suscité une nouvelle vague d’optimisme dans le monde. 

De l’Europe aux États-Unis, les pays se préparent à des campagnes de vaccination après l’espoir suscité par l’annonce d’un nouveau vaccin efficace à près de 95 % contre la COVID-19, mais les restrictions ne faiblissent pas face à une pandémie galopante, à l’image de l’Autriche qui a commencé mardi à se reconfiner. 

Aux États-Unis, de New York à Seattle, États et métropoles ont réintroduit des restrictions ces derniers jours pour tenter d’enrayer l’embrasement de l’épidémie. Le nombre de cas recensés dans le pays, le plus endeuillé au monde, dépasse désormais les 11 millions, avec plus de 247 000 morts depuis le début de la pandémie.

Le président désigné Joe Biden a estimé que si Donald Trump — qui ne reconnaît toujours pas avoir perdu l’élection présidentielle — refuse avec son gouvernement de se coordonner avec l’équipe démocrate, « il se peut que davantage de personnes meurent » de la COVID-19, citant notamment l’urgence de préparer la distribution des vaccins dès qu’ils seront disponibles.

Aux États-Unis, les deux vaccins pourraient être autorisés par l’Agence américaine des médicaments (FDA) dans la première quinzaine de décembre, a dit lundi Moncef Slaoui, responsable scientifique de l’opération Warp Speed, montée par Donald Trump pour vacciner la population américaine.

Cela permettrait de vacciner 20 millions d’Américains, en priorité sans doute les plus âgés et à risque, dès la seconde quinzaine de décembre, selon lui, puis 25 millions de personnes par mois à partir de janvier. 

« Retard » en Europe 

Le patron de Moderna, le Français Stéphane Bancel, a indiqué à l’AFP que « déjà plusieurs millions de doses » de vaccins destinés aux Américains avaient été fabriquées aux États-Unis.

De son côté, Albert Bourla, le directeur général de Pfizer a confirmé mardi qu’une demande d’autorisation de commercialisation de son vaccin serait déposée très prochainement aux États-Unis. « Nous sommes très proches d’un dépôt de demande d’autorisation en urgence », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par le site Statnews. Il n’a pas confirmé ni infirmé que cela interviendrait cette semaine mais auparavant il avait dit que la demande serait sans doute faite la troisième semaine de novembre.

Pour l’Europe, en revanche, des « discussions avancées » ont été annoncées avec la Commission européenne le 24 août pour l’achat de 80 millions de doses, mais aucun engagement ferme n’a été signé depuis. Il a prévenu les Européens que ce « retard » risquait de ralentir les livraisons, d’autres pays étant prioritaires, car ils ont signé depuis des mois.  

« Dans les blocs de départ »

En France, les « efforts collectifs commencent à porter leurs fruits » et « l’épidémie ralentit », a déclaré le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, même si la barre des deux millions de cas confirmés a été dépassée mardi.

Le gouvernement « se met dans les blocs de départ pour être prêt à distribuer un vaccin contre la COVID-19 » dès janvier s’il est validé, a assuré mardi son porte-parole Gabriel Attal.

Dans le pays, 437 nouveaux cas ont été enregistrés mardi, pour un bilan total d’au moins 46 273 morts depuis le début de l’épidémie.

En Belgique, le gouvernement a annoncé son intention de traiter au moins 70 % de la population du pays avec les futurs vaccins et de garantir leur gratuité « pour chaque citoyen ».

En attendant, les mesures de restriction se poursuivent en Europe, où plus de 15 millions de cas ont été officiellement recensés, même si la propagation de la pandémie semble marquer le pas dans la plupart des pays.

L’Autriche a débuté mardi un second confinement, avec fermeture des écoles et des magasins non essentiels et appel à rester chez soi jusqu’au 6 décembre, deux semaines après la mise en place d’un confinement partiel qui n’a pas permis de juguler l’épidémie.

Le nombre de cas a bondi en Autriche, avoisinant les 10 000 infections quotidiennes la semaine dernière pour un pays de 8,9 millions d’habitants.

Mardi, si les rues commerçantes étaient délaissées autour de la magistrale cathédrale Saint-Étienne, beaucoup s’aventuraient cependant dehors par un temps clément d’automne.  

« Nous sommes plus détendus cette fois », témoigne pour l’AFP Monika Vass, tout en sirotant un café à emporter dans le centre de Vienne.

Record de décès en Russie

En Allemagne, où une forte hausse des infections a été observée depuis plusieurs semaines, la chancelière Angela Merkel a appelé les Allemands à réduire les contacts au strict minimum.  

En Italie, où plus de 500 morts quotidiens de la COVID-19 sont enregistrés, les autorités sanitaires ont indiqué mardi avoir inspecté plus de 230 maisons de retraite et maisons médicalisées, et en avoir identifié 37 en infraction. Un bond des contagions a été observé depuis début novembre dans ce type d’établissements.  

La Russie a, elle, enregistré mardi un nouveau record de décès quotidiens avec 442 morts, l’épidémie s’aggravant en régions où les exemples d’hôpitaux débordés ou de morgues pleines se multiplient.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé les pays du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à s’unir pour produire des vaccins russes en masse, sans détailler les conditions commerciales d’une telle proposition.

À côté des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, la Russie revendique une efficacité de 92 % pour son vaccin Spoutnik V, actuellement en phase 3 d’essais cliniques.  

La pandémie a fait au moins 1 328 048 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi mardi par l’AFP. 

RD

 

lundi 16 novembre 2020

LE CANADA A DÉJÀ SÉCURISÉ DES MILLIONS DE DOSES DU VACCIN DE MODERNA

 Article de Joël-Denis Bellavance, La Presse, 16 novembre 2020

(Ottawa) Alors que la société Moderna annonce avoir mis au point un vaccin efficace contre la COVID-19, les Forces armées canadiennes confirment qu’elles seront mises à contribution pour assurer la distribution des millions de doses que devrait obtenir le Canada durant le premier trimestre de 2021.

Le vaccin produit par Moderna, qui est efficace à 94,5 %, est le deuxième à susciter de vifs espoirs aux quatre coins de la planète en une semaine. Lundi dernier, les compagnies Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) ont dévoilé des données préliminaires sur leur vaccin contre la COVID-19 qui démontraient une efficacité de 90 %.

Dans les deux cas, le gouvernement Trudeau a déjà conclu une entente lui permettant d’obtenir des millions de doses pour vacciner l’ensemble de la population canadienne.

Le Canada a signé une entente avec Moderna lui permettant d’obtenir 20 millions de doses du vaccin, baptisé ARNm-1273, avec des options d’achat de 36 millions de doses supplémentaires, a-t-on confirmé à La Presse lundi.

Et le gouvernement Trudeau a également conclu une entente lui garantissant l’équivalent de 76 millions de doses du vaccin développé par Pfizer et BioNTech. Cela permettrait d’offrir un vaccin à l’ensemble de la population canadienne dans les mois qui suivront son approbation.

Rappelons que ce vaccin nécessite deux doses, lesquelles doivent être administrées à trois semaines d’intervalle, et que le Canada compte environ 38 millions d’habitants.

Au cours des derniers mois, le gouvernement Trudeau a mis le pied sur l’accélérateur afin de conclure des ententes avec plusieurs sociétés pharmaceutiques engagées dans une course contre la montre pour développer un vaccin. Le but était d’éviter de « mettre tous nos œufs dans le même panier », a-t-on fait valoir.

Résultat : le Canada a sécurisé avec ces compagnies l’équivalent de 414 millions de doses de ces vaccins en développement.

« La stratégie d’approvisionnement du Canada est claire : sur les conseils des experts en épidémiologie et en santé publique, nous avons investi dans le portfolio de vaccins COVID-19 le plus diversifié au monde », a indiqué la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, dans un courriel à La Presse.

« Dans l’intérêt de la santé et du bien-être des Canadiens, nous ne pouvons pas nous permettre de miser sur un seul vaccin. C’est pourquoi nous avons obtenu l’accès à sept vaccins candidats de premier plan et avons rejoint COVAX. Nous n’avons pas mis tous nos œufs dans le même panier », a-t-elle ajouté.

« L’approche responsable du Canada nous a mis en position de force, avec les premières livraisons devant arriver au cours du premier trimestre de 2021, sous réserve de l’autorisation de Santé Canada. En bref, quand un vaccin sera prêt, le Canada sera prêt. »

Témoignant par visioconférence devant le comité de la défense de la Chambre des communes, lundi, le major-général Trevor Cadieu, qui est directeur de l’état-major, Interarmées stratégiques, a indiqué que les Forces armées canadiennes sont à mettre un point un plan national de distribution du vaccin qui sera choisi par le gouvernement pour immuniser la population canadienne.

Ce plan est élaboré de concert avec l’Agence de la santé publique du Canada. « Nous travaillons avec optimisme et enthousiasme dans le cadre du groupe de travail sur la distribution du vaccin COVID-19. Plus précisément, les Forces armées canadiennes aident à élaborer un plan de soutien logistique pour le déploiement du vaccin », a déclaré le major général Trevor Cadieu.

« Nous aidons à établir un centre opérationnel national qui supervisera la distribution du vaccin », a-t-il déclaré. « Ce sera le centre de commandement et de contrôle qui coordonnera la distribution d’un vaccin COVID-19 à travers le pays », a-t-il précisé.

La distribution du vaccin produit par Pfizer et BioNtech pourrait être un défi important. Il doit être conservé à une température de -75 degrés. Pour sa part, le vaccin de Moderna doit être entreposé dans des installations aux températures de réfrigération standard de 2 à 8 degrés Celsius pendant 30 jours. Il pourrait donc être distribué en utilisant des infrastructures de distribution et de stockage de vaccins largement disponibles.

En fin de journée, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, qui fait partie du comité ministériel de la COVID-19, a indiqué que la distribution du vaccin sera un défi important.

« Avoir accès à un vaccin est évidemment quelque chose de formidable. Mais le transporter, le stocker, l’administrer est essentiel. C’est pourquoi nous allons utiliser toutes les ressources que les Canadiens peuvent rassembler pour le faire », a-t-il dit.

RD


Le vaccin de Moderna contre la COVID-19 efficace à 94,5%

Article AFP, Journal de Montréal, 16 novembre 2020

 Vaccin de Moderna | Le Canada a déjà réservé au moins 20 millions de doses

 WASHINGTON | La perspective des premières vaccinations contre la COVID-19 d’ici la fin de l’année se concrétise: après Pfizer/BioNTech la semaine dernière, la société de biotechnologie américaine Moderna a annoncé lundi que son vaccin était efficace à 94,5%. Elle compte en fabriquer 20 millions de doses d’ici fin décembre. 

• À lire aussi: Tous les développements de la pandémie de COVID-19

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Cela signifie que le risque de tomber malade de la COVID-19 a été réduit de 94,5% entre le groupe placebo et le groupe vacciné du grand essai clinique en cours sur 30 000 personnes aux États-Unis, selon une analyse préliminaire des tout premiers cas: en l’occurrence, 90 participants du groupe placebo ont attrapé la COVID-19, contre 5 dans le groupe vacciné.  

On ignore encore la durée de la protection conférée par le vaccin, ce que seul le temps révélera.

Mais si ce niveau d’efficacité était le même dans la population générale, ce serait l’un des vaccins les plus efficaces qui existent, comparable à celui contre la rougeole, efficace à 97% en deux doses, et bien meilleur que celui contre la grippe (19 à 60%), selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains.

Le vaccin de Pfizer aurait une efficacité de 90%, et le vaccin russe Spoutnik V de 92%, selon des premiers résultats communiqués la semaine dernière.

«C’est un moment charnière dans le développement de notre candidat-vaccin contre la COVID-19», s’est réjoui le patron de Moderna, Stéphane Bancel. «Cette analyse intérimaire positive issue de notre essai de phase 3 nous donne les premières indications cliniques que notre vaccin peut prévenir la maladie de la COVID-19, y compris la forme grave.»

Aucun malade grave de la COVID-19 n’a été enregistré parmi les personnes ayant reçu le vaccin de Moderna, contre 11 dans le groupe placebo.

LE CANADA A DÉJÀ SÉCURISÉ DES MILLIONS DE DOSES DE CE VACCIN (Voir l'article suivant)

RD 

vendredi 13 novembre 2020

Pfizer et BioNTech annoncent un vaccin contre la COVID-19 efficace à plus de 90 %

 Article de RADIO-CANADA, 9 novembre 2020

Une seringue est trempée dans une petite bouteille identifiant un vaccin contre la COVID-19, devant un logo de Pfizer.

Un vaccin développé par Pfizer et BioNTech est « efficace » à plus de 90 % pour prévenir les infections à la COVID-19, selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d'homologation, ont conjointement annoncé lundi ces sociétés.

La protection des patients a été obtenue 7 jours après la deuxième des deux doses et 28 jours après la première, selon les résultats préliminaires.

Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre la COVID-19, a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué.

« Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin COVID-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir la COVID-19. »

Albert Bourla, PDG de Pfizer

Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech sont les premiers à présenter des résultats positifs pour un essai clinique à grande échelle d'un vaccin contre le nouveau coronavirus.

Les deux entreprises ont déclaré qu'elles n'avaient jusqu'à présent constaté aucun problème sérieux de sécurité pour le vaccin candidat et qu'elles comptaient demander aux États-Unis une autorisation d'utilisation d'urgence dans le courant du mois.

L'annonce marque une avancée majeure dans la lutte contre la pandémie, qui a tué plus d'un million de personnes à travers le monde.

Électrisés par cette annonce d'un vaccin efficace, les marchés boursiers nord-américains ont ouvert en forte hausse, faisant notamment bondir les titres des secteurs qui ont le plus souffert de l'épidémie, avant de se calmer en fin de journée.

Le Dow Jones a grimpé de 5,63 % à un nouveau record, puis a clôturé en hausse de 2,95 %. À Toronto, l'indice composite S&P/TSX a terminé la journée en hausse de 1,18 %.

L'action des laboratoires Pfizer s'est appréciée de plus de 7 %.

Un grand jour pour l'humanité

Si le vaccin de Pfizer et BioNTech devait être autorisé par les autorités réglementaires, le nombre de doses serait limité dans un premier temps, même si les deux firmes ont commencé à fabriquer le vaccin avant de connaître son efficacité.

Sur la base de projections, les entreprises ont déclaré qu'elles prévoyaient fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021.

De nombreuses questions subsistent également, notamment sur la durée de protection offerte par le vaccin.

Toutefois, cette annonce laisse espérer que d'autres vaccins en cours de développement contre la COVID-19 pourront s'avérer également efficaces.

« Aujourd'hui est un grand jour pour la science et l'humanité. Nous franchissons cette étape cruciale de notre programme de développement de vaccins à un moment où le monde en a le plus besoin, avec des taux d'infection qui battent des records, des hôpitaux qui approchent de la surcapacité et des économies qui peinent à rouvrir. »

Albert Bourla, PDG de Pfizer

Pfizer prévoit demander aux États-Unis une autorisation d'utilisation d'urgence du vaccin pour les personnes âgées de 16 à 85 ans. Pour ce faire, le groupe devra avoir recueilli les données sur la sécurité portant sur deux mois et environ la moitié des 44 000 participants à l'étude.

Le groupe et son partenaire BioNTech ont un contrat de 1,95 milliard de dollars avec le gouvernement américain pour la livraison de 100 millions de doses de vaccins à partir de cette année.

Trump se réjouit, Biden lance une mise en garde

La Bourse est en forte hausse, un vaccin arrive bientôt. Efficacité de 90 %. Quelle excellente nouvelle!, a commenté le président américain Donald Trump sur Twitter.

Le président désigné Joe Biden s'est aussi réjoui de la nouvelle, en félicitant les scientifiques derrière ce développement, mais a tout de même prévenu que les États-Unis sont à des mois de la fin de la bataille contre la COVID-19.

Si le vaccin était approuvé fin novembre, comme le prévoient des dirigeants de l'industrie, certaines personnes pourraient être vaccinées d'ici la fin de l'année, admet-il dans un communiqué.

Mais il faudra des mois avant une vaccination à grande échelle dans le pays, rappelle-t-il.

D'ici là, le port du masque et d'autres mesures sanitaires doivent être privilégiés pour prévenir plus de morts, indique encore M. Biden, en rappelant que plus de 1000 Américains meurent de la COVID-19 chaque jour et que cela pourrait empirer.

Pfizer a aussi conclu des accords d'approvisionnement avec l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Japon.

20 millions de doses du vaccin réservées par Ottawa

À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a jugé la nouvelle très encourageante. Il a rappelé en conférence de presse que son gouvernement s'attend à ce que des vaccins soient prêts au début de l'année prochaine.

D'ici là, il est très très important que nous redoublions d'efforts [pour] nous assurer de contrôler la propagation de la COVID-19 au cours des prochains mois, afin que nous puissions agir rapidement pour protéger tous les Canadiens quand le vaccin arrivera, a-t-il déclaré.

« Pour être très clair : si vous contractez la COVID au cours des prochains jours ou des prochaines semaines, le vaccin ne va pas vous aider [...]. Nous voyons la lumière au bout du tunnel [...], mais nous devons faire notre part. Nous devons rester forts et nous accrocher quelques mois de plus, peut-être plus. »

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Pfizer s'est déjà engagée à fournir un minimum de 20 millions de doses de son vaccin candidat au Canada, ce qui permettrait, une fois le vaccin homologué par Santé Canada, d'immuniser 10 millions de personnes.

Ottawa indiquait encore à la fin du mois d'octobre que des négociations visant à en obtenir des doses supplémentaires étaient en cours. Évidemment, si ça fonctionne, on va en acheter encore plus, a assuré M. Trudeau.

Le premier ministre a rappelé que des populations prioritaires recevraient le vaccin en premier, en attendant que d'autres doses soient reçues.

Il s'agit, selon des directives annoncées la semaine dernière par l'Agence de la santé publique du Canada, des personnes risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir, des personnes susceptibles de leur transmettre la maladie et de travailleurs qui contribuent au maintien de services essentiels à la société.

« On a sécurisé plusieurs millions d’exemplaires de ce vaccin et on s’attend à ce que ça arrive normalement dans les trois premiers mois de 2021. Évidemment, on va commencer avec des populations prioritaires pour les vaccinations, mais on devrait en avoir de plus en plus au fil des mois, y compris avec d’autres potentiels candidats vaccins. »

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

M. Trudeau a par ailleurs souligné que le vaccin de Pfizer et BioNTech doit initialement être conservé à -75 °C, de sorte que sa distribution, s'il est approuvé, va amener quelques complexités logistiques à résoudre.

Nous sommes en train de travailler avec les provinces pour assurer qu’on a la capacité de distribuer ce vaccin à des cibles prioritaires, a-t-il ajouté.

Le premier ministre a aussi rappelé que son gouvernement a réservé des dizaines de millions de doses d'autres vaccins candidats, afin d'avoir plusieurs options à sa disposition.

Des résultats prometteurs

C'est encourageant, a commenté la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste et infectiologue au CHUM, dans une entrevue accordée à Radio-Canada

Une efficacité à  90 % c'est très très bon. C'est ce qu’on recherche dans un vaccin, ajoute-t-elle, en rappelant que le vaccin contre la rougeole, par exemple, est efficace à environ 95 %.

« C’est très très bon, parce qu’on avait peur de devoir se contenter d’un vaccin [...] efficace à 50 %. Ça aurait été quand même correct, mais ça aurait pris beaucoup plus de temps à endiguer l’épidémie. »

Dre Cécile Tremblay, microbiologiste et infectiologue au CHUM

La Dre Tremblay et plusieurs autres scientifiques soulignent toutefois que ces résultats demeurent préliminaires, qu'ils ont été publiés par les compagnies qui développent le vaccin, et qu'ils doivent encore être évalués par des autorités réglementaires, dont Santé Canada.

Ils attendent aussi encore leurs données de sécurité, qui doivent arriver dans deux semaines parce qu’il fallait attendre deux mois après la fin de la deuxième dose du dernier patient, ajoute-t-elle.

La Dre Tremblay rappelle en outre que les essais cliniques d'autres vaccins candidats se poursuivent en parallèle, ce qui permet d'espérer d'autres développements prometteurs.

« La planète va avoir besoin de tous ces vaccins. Ce n’est pas nécessaire que tous aient le même vaccin de la même compagnie. L’important, c’est que chaque compagnie, chaque type de vaccin qui est évalué, arrive avec des résultats d’efficacité et de sécurité surtout. »

Dre Cécile Tremblay, microbiologiste et infectiologue au CHUM

La prudence est de mise

Malgré le fait qu'on ait tous envie que ce vaccin-là soit bon et qu'on soit sortis d'affaire, il faut se garder une petite gêne et il faut s'assurer de regarder les données comme il faut, de bien les comprendre, qu'elles soient bien étudiées, a pour sa part commenté la Dre Caroline Quach-Thanh, pédiatre et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine.

En effet, les données dévoilées par Pfizer lundi, même si elles proviennent du stade 3 de l'étude clinique de son vaccin, ne sont que préliminaires et certaines zones d'ombre persistent.

J'aimerais voir des données qui montrent que le 90 % est vraiment réel, a aussi dit Pierre Talbot, un spécialiste des coronavirus à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). Ce n'est pas fini, mais c'est plus près de la fin que du début , a-t-il ajouté

N.B. (Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et La Presse canadienne)
 
RD

 

mardi 3 novembre 2020

Mandat de protection: comment s'y prendre?

 Article de Didier Bert, magazine Bel Âge, novembre 2020

Mandat de protection: comment s'y prendre?

En cas d’inaptitude, un mandat de protection s’avère très utile. Mais comment et quand s’y prendre? 

Selon le Curateur public, l’organisme provincial chargé de veiller à la protection des personnes inaptes, neuf personnes sur dix au Québec souhaiteraient qu’un proche décide à leur place en cas d’inaptitude. Pourtant, 61 % des Québécois n’ont pas encore rédigé le mandat de protection avec lequel ils pourraient désigner un mandataire. Or, faute de ce document, rien ne garantit que la responsabilité revienne à la personne de leur choix, parent ou ami. Cette réalité n’étonne pas la notaire Nancy Émond. «Les gens préfèrent ne pas penser qu’un jour ils pourraient devenir inaptes.»

 La désignation du mandataire

Comment fonctionne un mandat de protection? En premier lieu, le mandant désigne un mandataire, qui sera chargé, le moment venu, de veiller sur son bien-être, ainsi que de l’administration de ses biens. Ce dernier rôle pourrait être confié à un deuxième mandataire, si tel est le souhait du mandant. Tout dépend de la situation personnelle et financière de celui-ci ainsi que de la dynamique familiale. «C’est une question de confiance et de capacité, précise Francis Hemmings, avocat spécialisé en droit des successions. Un mandataire peut avoir une relation étroite avec le mandant, et sera capable de s’occuper de lui, alors qu’un autre serait plus habilité à administrer les biens.» Le mandataire doit être majeur et apte, en plus de jouir de l’entière confiance du mandant. Ce dernier peut aussi nommer un mandataire substitut, pour le cas où le mandataire désigné ne serait plus en mesure de jouer son rôle. 

La rédaction du mandat

Il y a deux façons de le faire. Tout d’abord le mandat sous seing privé, qu’on rédige seul, en ayant recours ou non à un avocat. Il doit être signé devant deux témoins, qui ne sont ni le mandataire ni toute personne qui recevra la reddition de comptes de ce dernier (voir plus loin à quoi sert celle-ci). Seconde option, le mandat notarié, qui est, comme son nom le dit, préparé avec l’aide d’un notaire. Dans tous les cas, l’avocat, s’il y en a un, ou le notaire dresse un portrait de la situation personnelle, familiale et financière du mandant afin de comprendre la dynamique familiale et d’être en mesure de conseiller son client au mieux. Le professionnel inscrit ensuite le document au Registre des dispositions testamentaires et des mandats du Québec.

 Son contenu

Le contenu d’un mandat de protection varie en fonction des volontés du mandant. Celui-ci a le choix de faire un mandat général, où il indique ses directives de façon globale pour tout ce qui touche à sa personne et à son bien-être, ou un mandat détaillé, où il précise davantage ses consignes. Les deux peuvent également mentionner les volontés de fin de vie, mais celles-ci n’ont pas priorité si le mandant a également communiqué les soins qu’il accepte ou non de recevoir à l’aide d’un formulaire de Directives médicales anticipées (DMA) ou par un acte notarié.

Les pouvoirs du mandataire

Le champ de manœuvre de la personne chargée de l’administration des biens se limite à la gestion des affaires courantes. Le mandant peut toutefois lui confier des pouvoirs de pleine administration qui lui donnent droit, par exemple, de vendre son immeuble et de faire fructifier ses avoirs. L’autorisation d’un tribunal n’est pas nécessaire dans ce cas. Le mandant peut aussi exiger que ses mandataires rendent des comptes à d’autres membres de la famille ou à des proches. «Cette reddition de comptes permet de s’assurer que tout le monde sera impliqué, et l’administrateur sera plus honnête s’il doit justifier ses activités de gestion chaque année», souligne Francis Hemmings.

Le moment idéal

Les experts s’entendent pour dire qu’il vaut mieux ne pas retarder la rédaction d’un mandat de protection. L’inaptitude peut en effet survenir à n’importe quel âge. Un bon moment est lors de l’achat d’une résidence ou à l’arrivée d’un enfant, poursuit Me Hemmings, deux occasions où, souvent, les gens songent à rédiger leur testament. Les deux documents n’ont pas la même fonction et peuvent être faits simultanément. Ce qui compte, c’est que le mandat de protection soit établi dès que les médecins décèlent une baisse des capacités cognitives. C’est la dernière chance pour le mandant d’effectuer un choix quant à la façon dont on prendra soin de lui plus tard. Dans un tel cas, le notaire ou les témoins doivent s’assurer qu’il est apte au moment de signer le document.

Quand l’inaptitude survient

Un dossier d’homologation est alors déposé en Cour supérieure, où le juge constate l’inaptitude sur la base d’éléments médicaux et psychosociaux. Le tribunal respecte généralement les volontés prescrites dans le mandat de protection, à moins d’avoir de sérieuses raisons de douter de la capacité du mandant au moment de la rédaction du document.

S’il n’y a pas de mandat de protection

Malgré ces enjeux de taille, bien des gens hésitent à rédiger un mandat de protection. «Quand je l’évoque, des clients me répondent qu’ils vont faire ça à un moment donné, confirme Nancy Émond. Ce à quoi je réponds qu’à un moment donné, il sera trop tard.» Par contre, une fois le mandat établi, c’est affaire réglée. D’autant plus qu’un tel document peut éviter des complications par la suite. «Par exemple, certains croient à tort qu’étant mariés ou conjoints de fait depuis des années, advenant quelque chose, l’autre aura automatiquement tous les droits pour administrer leurs biens et gérer leurs soins médicaux. Or, la loi n’est pas faite ainsi.» Le Code civil prévoit en effet que le conjoint ou la personne la plus proche peut s’occuper des décisions urgentes pour les soins médicaux, mais rien de plus. En l’absence d’un mandat de protection, «l’époux n’aura pas plus de pouvoir qu’un voisin».

Par ailleurs, sans mandat de protection, la famille doit se réunir en assemblée. Au moins cinq membres de la famille ou des proches doivent être présents. L’assemblée désigne alors un curateur et un substitut, ainsi que les membres d’un conseil de tutelle, qui doit être composé d’au moins trois personnes. «Il n’est pas toujours facile d’aller chercher cinq personnes», alerte Me Émond. Sans compter que le choix du curateur et du substitut par l’assemblée n’aurait pas forcément reçu l’approbation de la personne inapte. De plus, le curateur doit transmettre un rapport annuel au conseil de tutelle et au Curateur public, ainsi que demander l’accord d’un tribunal pour certaines décisions. C’est aussi ce dernier qui valide l’attribution des rôles de mandataires. Or, sa décision ne concorde pas nécessairement avec ce que la personne inapte aurait voulu, ajoute Francis Hemmings. 

Des tensions peuvent aussi surgir au sein de l’entourage une fois l’inaptitude de la personne déclarée. L’argent, rappelle Me Hemmings, est souvent au cœur des conflits, qui peuvent survenir «même dans les meilleures familles». D’où l’importance d’y songer sérieusement, conclut Me Émond, qui ajoute qu’on gagne à «choisir la ou les personnes qui marcheront dans nos souliers».

La procuration n’est pas un mandat de protection

Il est important de ne pas les confondre. La procuration vise à aider la personne encore capable de faire preuve de discernement et de comprendre ce que lui dit son entourage, explique Me  Francis Hemmings. Elle ne vise pas à protéger la personne elle-même, ce qui est davantage la fonction du mandat de protection. La procuration cesse d’avoir effet le jour où la personne devient inapte, précise l’avocat. Sans répondre aux mêmes besoins, ces deux documents sont néanmoins complémentaires et peuvent être rédigés simultanément.

RD