Vivre la vie d'un Senior

lundi 25 décembre 2017

Les aînés à l’honneur au traditionnel dîner de Noël des Petits Frères de Laval

Reportage de Radio-Canada, 24 décembre 2017




Les Petits Frères de Laval tiennent leur traditionnel dîner de Noël auquel plusieurs dizaines d'aînés participent pour briser leur isolement durant le temps des Fêtes.
À Montréal comme dans le reste de la province, des bénévoles ont rendu visite à des centaines de personnes âgées en résidence, dans un CHSLD ou à l'hôpital. Ils leur ont offert des fleurs, des cadeaux et ils ont également partagé avec eux.

Le Centre Sheraton de la métropole a ouvert ses portes aux Petits Frères ainsi qu'à la ministre responsable des Aînés, Francine Charbonneau, et la marraine de l'organisme, la comédienne Béatrice Picard, notamment.

Briser l'isolement

Le Québec est l’endroit où l’on vieillit le plus rapidement dans le monde. La province compte plus de 640 000 personnes âgées de 75 ans ou plus et beaucoup d'entre elles sont seules. Un aîné sur cinq n'a aucun proche.

On estime que 30 % des aînés risquent de souffrir d’isolement, un chiffre qui grimpe à 50 % après 80 ans. Une situation qui peut avoir des répercussions néfastes sur leur santé physique et mentale.
« C’est comme un fléau, la solitude, on ne peut pas avoir de pilule pour ça », explique Francine Charbonneau, ministre responsable des Aînés
Au Québec, près de 2000 bénévoles sont jumelés avec quelque 1400 aînés.

Les Petis Frères s’engagent auprès des aînés pour le reste de leur vie, mais recruter les bénévoles n’est pas toujours facile. Il faut plus de bénévoles outillés pour répondre à la demande.
« Ce n’est pas juste accompagner une grand-maman charmante. Ça peut être quelqu’un qui a des pertes cognitives », selon Monique Lemieux, bénévole.
On estime que dans les 12 prochaines années, les personnes de plus de 65 ans formeront le cœur de la population. La solitude des aînés est une réalité grandissante.

Messe de Noël devant le métro Place d'Armes

Près de 80 personnes se sont par ailleurs rassemblées devant le métro Place d'Armes, à Montréal, pour une messe de Noël.

Des bénévoles de l'organisme Notre-Dame-de-la-Rue ont aussi distribué des repas et des bas de Noël aux itinérants. L'abbé Claude Paradis, qui célébrait l'office, souhaite sensibiliser la population à la réalité des familles qui vivent dans la pauvreté.

RD

vendredi 22 décembre 2017

La solitude chez les aînés

Article de Fatima Houda-Pepin, Journal de Québec, 22 décembre 2017

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Chaque fois que j’ai visité une résidence pour aînés autonomes, un centre d’hébergement pour personnes en perte d’autonomie ou des personnes âgées qui comptent sur l’aide à domicile pour vieillir chez elles, le même constat s’est imposé : la solitude.

Le Noël de nos aînés

La solitude, je la percevais dans un regard qui fuyait en murmurant « SVP, restez encore un peu », dans une main qui tremblait en tenant la mienne sans vouloir la lâcher, dans la tristesse d’un visage qui peinait à esquisser un sourire.

En visitant des centres d’hébergement dédiés aux soins de longue durée pour y servir des repas, lors des célébrations de Noël, je me suis toujours attardée aux personnes seules, le temps d’une courte conversation. Il suffisait parfois d’une simple caresse pour que les larmes se mettent à couler silencieusement.

Ce que je trouvais réconfortant, par contre, c’est quand des membres de la famille venaient passer un moment avec leurs parents malades et les entourer de leur affection. Des fois, les trois générations étaient réunies. C’était beau à voir.

Hommage aux proches aidants

J’y ai rencontré aussi du personnel soignant et des bénévoles d’un dévouement exemplaire. Et que dire de tous ces proches aidants qui consacrent temps et énergie jusqu’à l’épuisement pour prendre soin de parents ou d’amis malades ? La très grande majorité d’entre eux sont des femmes.

Par leur présence, leur réconfort et par les services qu’elles prodiguent, elles contribuent immensément au mieux-être de nos aînés. Elles font plus, elles brisent le spectre de la solitude qui les isole socialement et psychologiquement. Elles méritent toute notre reconnaissance.

Quoi de mieux pour atténuer le fardeau de la solitude en cette période des fêtes, où plusieurs sont laissés pour compte, que les paroles de cette magnifique chanson de Barbara :

Je l’ai trouvée devant ma porte
Un soir, que je rentrais chez moi,
Partout elle me fait escorte
Elle est revenue, la voilà,
La renifleuse des amours mortes
Elle m’a suivie pas à pas,
La garce que le diable l’emporte
Elle est revenue elle est là.

Avec sa gueule de carême,
Avec ses larges yeux cernés,
Elle nous fait le cœur à la traîne
Elle nous fait le cœur à pleurer,
Elle nous fait les matins blêmes
Et de longues nuits désolées,
La garce elle nous ferait même
L’hiver au plein cœur de l’été.

Dans ta triste robe de moire,
Avec tes cheveux mal peignés
T’as la mine du désespoir,
Tu n’es pas belle à regarder,
Allez va-t’en porter ailleurs
Ta triste gueule de l’ennui,
Je n’ai pas le goût du malheur
Va-t’en voir ailleurs si j’y suis.

Je veux encore rouler des hanches
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m’en payer des nuits blanches
À cœur qui bat à cœur battant
Avant que sonne l’heure blême
Et jusqu’à mon souffle dernier,
Je veux encore dire je t’aime
Et vouloir mourir d’aimer.

Elle a dit : ouvre-moi ta porte
Je t’avais suivie pas à pas,
Je sais que tes amours sont mortes
Je suis revenue me voilà.
Ils t’ont récité leurs poèmes
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine
Eh bien c’est fini maintenant.

Depuis elle me fait des nuits blanches
Elle s’est pendue à mon cou,
Elle s’est enroulée à mes hanches,
Elle se couche à mes genoux.
Partout elle me fait escorte,
Et elle me suit pas à pas,
Elle m’attend devant ma porte,
Elle est revenue, elle est là.
La Solitude, la solitude...


Joyeux Noël et Bonne et heureuse Année 2018 !

 RD

6 façons d’être bien pendant les Fêtes

Résultats de recherche d'images pour « bien vivre les fêtes »Article de Danielle Choquette, Journal de Québec 18 décembre 2017


On ne peut se le cacher, qu’on soit heureux ou non pendant la période des Fêtes, il y a toujours quelques facteurs de stress qui pointent le bout du nez : pour certains, c’est une simple fatigue de fin d’année, mais pour d’autres une tension qui dure deux semaines. 



Comment être bien, cool et zen à Noël ?






 1. Réfléchir à la question. Plutôt que de vivre un vague sentiment d’énervement ou d’agitation, mieux vaut s’arrêter quelques minutes et réfléchir à ce qu’on éprouve. Dans un moment où vous pouvez être seul, installez-vous à votre aise, fermez les yeux et visualisez les semaines qui viennent. Il s’agit de ressentir dans votre corps et dans votre cœur l’effet de cette anticipation. Passez en revue le magasinage, la cuisine, la fête de bureau, les rencontres familiales, les horaires à organiser, la solitude anticipée, les gens à visiter... Bref, faites un tour d’horizon de toute la période pour repérer les sentiments et les sensations physiques que les événements à venir suscitent en vous.

2. Ensuite, s’y attarder. Qu’est-ce que ça donne ? Pour certaines personnes, les achats de cadeaux sont un casse-tête, alors que pour d’autres ce sera plutôt la crainte de la solitude ou de l’ambiance difficile en compagnie de certains. Côté plaisirs, chacun a les siens. On s’y attarde aussi. Porter notre attention à la fois sur les sources de tension et les plaisirs prévus sera déjà libérateur. Mais ce n’est pas tout.

3. Une liste. Après avoir réfléchi et précisé ce qu’on ressent, on écrit sur une feuille ce qu’on perçoit comme trois « stresseurs » et trois plaisirs. Bien sûr, vous pouvez les mémoriser et retenir seulement un « stresseur » et un plaisir.

4. Des solutions au stress. Ensuite, on trouve des solutions à nos tensions. Exemple : j’ai à peine commencé à acheter les cadeaux et mon stress monte en flèche depuis quelques jours. Plutôt que de m’énerver, une collègue m’a suggéré de me rendre là où les boutiques abondent et de ne pas lâcher avant d’avoir tout trouvé. « En une journée, dit-elle, tu seras libérée. » Si c’est faire la cuisine qui stresse, on peut acheter des plats tout faits. Si on se sent submergé par les attentes des parents, des beaux-parents, des enfants, des sœurs ou des frères, il s’agit de garder son calme et d’en parler... délicatement. Si l’argent est plus rare qu’on le voudrait, la seule issue est d’avoir beaucoup d’imagination.

5. Place aux plaisirs. Ce n’est pas tout d’apaiser les tensions, il importe de faire une place de choix au plaisir. Si le cinéma vous manque, si un roman – qui vous attend depuis des mois sur la table de chevet – vous supplie de le lire, si l’appel du nord, du ski ou du patin se fait criant, répondez présent. Si ne rien faire vous appelle, répondez aussi à ce désir. Vous avez droit à tous les plaisirs, c’est Noël !

6. Laisser entrer la lumière. Évidemment, certains événements peuvent venir assombrir cette période. On pense à un premier Noël sans un proche, à des gens qui perdent leur emploi, à ceux qui se trouvent loin des gens qu’ils aiment, etc. Ce n’est pas facile tous les jours. On ressent d’autant plus vivement la douleur qu’on est censé être heureux, content, satisfait pendant le temps des Fêtes. Les lumières sont partout, colorées, belles : laissons-les entrer dans notre cœur.


RD

9 choses à savoir sur l’anxiété normale

Article de Danielle Choquette, Journal de Québec, 20 novembre 2017

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 «To be or not to be, that is the question! »



L’anxiété est une émotion désagréable qui s’exprime à la fois physiquement et mentalement. On a le souffle court, le cœur qui bat vite, on a des sueurs, on s’inquiète, on rumine... De nos jours, elle est perçue comme nocive, et elle l’est en effet quand c’est trop. Par contre, nous rappelle le philosophe Alain de Botton, c’est un sentiment auquel aucun d’entre nous n’échappe. Alors, autant l’apprivoiser.

1. Notre état fondamental. Pour plusieurs raisons, il est naturel qu’on soit anxieux. On vit dans un monde où tout va très vite, on n’est jamais vraiment en contrôle des situations (même si on cherche à se persuader qu’on l’est), on est vulnérable tant physiquement qu’émotionnellement. En plus, nos choix sont faits au hasard, car on n’a jamais toutes les informations sur l’avenir. Bref, il est juste normal que cet état fasse partie de notre vie.

2. Un état d’esprit à comprendre. Parfois, au lieu de nous fâcher contre nos inquiétudes en nous disant : « ce n’est pas normal que je m’énerve de même, je dois être profondément malade », on pourrait avoir de la douceur et de la bienveillance envers soi-même. Comme le dit si bien Alain de Botton : « Cet état d’esprit n’est pas le signe que notre vie va mal, mais tout simplement que nous sommes vivants. »

3. Vers le calme. On se fixe des buts en croyant qu’ils vont mener à la paix intérieure et à la sérénité. Mais attention, il est certain qu’une fois ces buts atteints, on sera quelque peu déçu. Vous allez dans le sud et vous pensez : « Quelle paix magnifique j’y trouverai... le sable chaud, la mer à perte de vue, un daiquiri ou une margarita à la main ! » Vous aurez peut-être beaucoup de plaisir, mais pour ce qui est de la paix intérieure permanente, ce n’est pas sûr.

4. Les fantasmes de la sérénité. Il existerait, toujours selon Alain de Botton, quatre types de fantasmes de sérénité : le voyage, la beauté, le statut, l’amour. Le voyage, on l’a vu au numéro 3. La beauté, c’est soi-même ou sa maison parfaite, le statut, c’est l’emploi idéal, l’argent et la reconnaissance de la part des autres, l’amour, c’est trouver enfin celle ou celui qui comble tous les vides intérieurs. Ce sont des buts qui, une fois atteints, nous apprennent que la réalité doit toujours laisser une place à l’imperfection.

5. S’aimer au lieu de s’isoler. Une solution pour apaiser nos anxiétés consiste à être ouvert avec nos proches, à partager nos sentiments troubles avec eux, sans pour autant les submerger de nos angoisses. Autre versant de cette solution : être à l’écoute des proches et des collègues pour mieux percevoir que plusieurs comportements et paroles naissent de l’anxiété. Il s’agit en somme de partager ce qu’on vit.

6. En rire. Un bon moyen de désamorcer nos inquiétudes est de rire. En choisissant l’autodérision et les blagues, on a de meilleures journées, plus détendues en tout cas.

7. D’autres solutions. Évidemment, en période anxiogène, rappelle l’Association des médecins psychiatres du Québec, il vaut mieux adopter quelques bonnes habitudes : on pense à diminuer le café, le thé, l’alcool. On fait du sport, on dort bien, on mange bien. On respire lentement et en profondeur. En somme, on prend soin de soi.

8. Éviter d’éviter. Autre suggestion de l’Association : ne pas se laisser happer par son propre jeu. Si je décide de rester à la maison parce que j’éprouve des inquiétudes à l’idée de sortir, j’entre dans un engrenage dont il pourrait être difficile de me libérer. Évidemment, ce n’est pas toujours contrôlable, mais tant qu’on en a le courage, il vaut mieux bouger. Combien de fois vous êtes-vous dit après avoir hésité à sortir : « Eh, finalement, cette soirée était très agréable ! »

9. Les enfants et les adolescents. On parle beaucoup de souffrance chez les enfants et les adolescents. De 6 à 13 % d’entre eux souffriraient d’une forme d’anxiété. Il est vrai qu’il faut être attentif aux jeunes, être à leurs côtés. Les psychologues proposent que l’on « valide » leurs émotions, qu’on les entende, qu’on les comprenne, qu’on leur fasse part de ce qu’on a soi-même vécu quand on était jeune. Bien sûr, il importe aussi de ne pas être trop anxieux, car c’est un peu contagieux.
Il faudrait atteindre un équilibre : oui, on peut trouver de l’aide quand c’est douloureux et que cela nous emprisonne ; mais oui aussi, il est normal que nous ayons des sentiments anxieux, c’est dans notre ADN, dans le fait même d’être en vie. Le reconnaître pourrait être apaisant.

RD

mardi 5 décembre 2017

Faites une bonne provision de sommeil pour le temps des Fêtes

Article de RELAXNEWS, Journal de Québec, 5 décembre 2017

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Parmi les ombres au tableau de Noël et du Nouvel An, le stress, les virus et le manque de sommeil peuvent venir entacher la magie des fêtes de fin de l'année. Pour traverser les turbulences liées aux changements de rythme divers, voici quelques conseils pour bien dormir.

SE COUCHER PLUS TÔT

Étant donné que vous allez chambouler inévitablement votre horloge biologique en vous couchant et vous levant plus tard pendant les fêtes, autant arriver au coeur de la fête le plus en forme possible.

L'idéal est de respecter au moins 7 heures de sommeil par nuit le mois qui précède Noël pour éviter de grosses dettes de sommeil. En fonction de l'heure de réveil, on calcule l'heure d'endormissement à privilégier.

Bonus : une heure avant le coucher, on veille à stopper toutes les activités stimulantes (télévision, téléphone intelligent, ordinateur, sport, etc.). Pensez à la fleur d'oranger, star des saveurs douces de Noêl, propice au sommeil à vaporiser dans votre chambre.

FAVORISER LES SIESTES

Les siestes de l'après-midi avant 15 heures sont parfaites pour vous reposer et repartir de bon pied pour les festivités. Si vous êtes vraiment en manque de sommeil, vous pouvez dormir jusqu'à 90 minutes qui correspondent à un cycle entier de sommeil. Autrement, 20 minutes tous les jours peuvent suffire pour recharger les batteries. En réduisant ainsi le stress et la fatigue, vous vous jetterez moins vite sur la nourriture.

ATTENTION À L'ALCOOL

Alcool et sommeil font mauvais ménage. Si l'on veut être en forme pendant le marathon des repas de fête, il faut donc éviter de trop lever le coude. Si quelques verres donnent l'illusiion de plonger dans le sommeil, le passage dans la phase profonde est quant à lui freiné... sans compter la gueule de bois du lendemain.

Pour Limiter sa ocnsommation d'alcool et ses effets, l'asture qui fonctionne bien consiste à alterner un verre d'eau avec un verrre d'alcool, tout en se fixant un maximum de 3 à 4 verres pour les réveillons dont 1 à 2 coupes de champagne. À table, on choisira de déguster du vin blanc ou du vin rouge, mais pas les deux.

FAIRE UN PEU D'EXERCICE


Rythme des réceptions entre amis ou en famille oblige, difficile de tenir ses rendez-vous sportifs habituels. En revanche, si vous êtes en vacances en famille dans un coin de nature ou à la campagne, n'hésitez pas à aller faire des balades au grand air, notamment après chaque repas pour activer la digestion et améliorer le sommeil. Faire un peu de vélo tous les jours vous aidera aussi à garder une activité cardio.

S'ÉTIRER

S'étirer en profondeur amène une grande détente corporelle grâce à la libération des tensions physiques et psychiques. Le matin et le soir, s'octroyer quelques poses de yoga ou des exsercices de stretching au milieu de la frénésie des fêtes, favorisera votre bien-être et votre sommeil.

RD

dimanche 29 octobre 2017

10 choses à savoir sur l’empathie

Article de Danielle Choquette, journal de Montréal, 23 octobre 2017


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L’empathie est essentielle pour la qualité de nos relations : si on ne peut pas ressentir ce que l’autre vit, la vraie communication est coupée. Mais elle n’a pas que de bons côtés. Elle devient dommageable quand on en fait une mode ou quand on s’oblige à trop.

1. Cœur et tête. Il existe deux formes d’empathie. On parle d’empathie émotionnelle quand on ressent les émotions de l’autre. On parle d’empathie cognitive, quand on comprend les pensées et les aspirations de l’autre, quand ça passe par la tête.
2. L’empathie mature. Si on fait le pont entre ces deux formes d’empathie, le tout se transforme en « empathie mature » : on comprend avec sa tête et on ressent avec son cœur. Cet amalgame permettrait un certain recul grâce à son aspect rationnel. On est empathique, sans pour autant risquer de se perdre dans le malheur de l’autre.
3. Avoir de l’empathie est une bonne chose, mais... Une personne incapable d’empathie a probablement un trouble assez grave. Quand on ne peut se mettre en imagination dans « les souliers de l’autre », le contact est difficile à créer. La confiance entre deux personnes naît de l’ouverture et de la capacité de ressentir ce qui est vécu. Le hic est que l’empathie peut en arriver à prendre trop de place dans notre quotidien. Quand elle devient une mode, une posture de vie, une obligation morale, on risque de tomber dans certains pièges.
4. Le problème avec l’empathie. Adam Waitz, professeur américain de management, fait partie des gens qui nous mettent en garde contre un excès de ce sentiment. Un des problèmes est la fatigue accumulée. Vous n’avez qu’à repenser à une période de votre vie où plusieurs personnes avaient besoin de vous, de votre compréhension, écoute, attention, pour vous souvenir dans quel état vous étiez. Être empathique est un peu comme devoir se concentrer sur un travail dans un lieu bruyant et où vous êtes sans cesse dérangé : c’est stressant et drainant.
5. Une ressource limitée. Il faudrait voir notre capacité d’empathie comme une ressource limitée. D’ailleurs, les recherches démontrent que les gens qui, dans le cadre de leur emploi, doivent donner beaucoup de soins et être empathiques le sont moins à la maison.
6. La fatigue compassionnelle. Il est bien documenté que les médecins, infirmières, préposés, travailleurs sociaux, etc. sont particulièrement susceptibles de souffrir de « fatigue compassionnelle ». On oublie tout de même que, pour la plupart d’entre nous, certaines relations nécessitent de l’aide, des soins à l’autre. On oublie que plusieurs emplois requièrent une attention vive au vécu du client. La fatigue compassionnelle touche davantage de gens qu’on pense.
7. Trop loyal. Autre problème avec l’excès d’empathie : elle peut rendre trop loyal, nous dit encore Adam Waitz. Vous êtes mon ami, vous faites quelque chose d’illégal et de bête ou de méchant, qui fait souffrir une troisième personne, seulement voilà, comme je sais que vous souffrez ces temps-ci, j’ai de l’empathie pour vous, je laisse passer.
8. La manipulation. Le psychologue Serge Tisseron, dans Empathie et manipulations, nous rappelle que l’empathie sert très bien les manipulateurs. Il est facile d’utiliser les sentiments des autres. Trump, écrit-il, a utilisé l’empathie envers les travailleurs pour se faire élire. En plus, le fait que l’empathie est à la mode nous incline à croire qu’on devrait sans cesse la pratiquer.
9. Des solutions. Il existe des comportements qui assurent une empathie équilibrée. On peut garder en tête le concept d’« empathie mature ». On peut se souvenir que notre empathie est une ressource limitée. Si un emploi exige toute notre écoute et beaucoup de cœur, on pense à prendre des pauses. Si notre vie familiale est exigeante, on garde des moments pour soi, pour son plaisir.
10. La compassion. Autre solution : la compassion. La compassion monte, car elle nous ouvrirait à un amour plus large pour l’humanité. En aimant les gens en général, on serait moins drainé par une attention à des individus, ce qui serait moins éprouvant. On peut, bien sûr, penser à s’inclure dans cet amour large et attentif pour l’humanité entière. La compassion a plus de recul que l’empathie : on peut donc continuer à aimer sans pour autant se fatiguer. C’est une question de mots, bien sûr, pensons simplement à garder la mesure en toute chose et on ne se perdra pas.

RD

samedi 23 septembre 2017

Comment les aînés doivent-ils se protéger contre la fraude ?

Chronique de ÉDUCALOI, Journal de Québec, 22 septembre 2017

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Courrier, courriels, téléphone, porte-à-porte ou infiltration dans le cercle social : quelle que soit la méthode, les fraudeurs savent choisir leurs victimes, quitte à profiter de la vulnérabilité des aînés. Comment les éviter ?

Des méthodes variées

Les fraudeurs ne manquent pas d’imagination. C’est pourquoi la fraude financière peut prendre des formes bien différentes. Par exemple :
  • le vol d’identité : voler des informations personnelles (numéro d’assurance maladie, numéro de compte bancaire, etc.) et les utiliser pour dépenser l’argent de la victime ;
  • la fraude par carte de crédit ;
  • la fausse loterie : faire croire à une personne qu’elle a gagné quelque chose pour lui soutirer des informations personnelles ;
  • l’investissement trompeur : prétendre que la valeur des actions d’une compagnie est sur le point de monter en flèche pour inciter la victime à investir ;
  • le faux organisme de bienfaisance : réclamer des dons pour un organisme de bienfaisance qui n’existe pas.
Un cadre juridique vous protège

Les pratiques commerciales sont encadrées par la loi. Lorsqu’on souhaite vous vendre quelque chose, quelle que soit la méthode, mieux vaut donc connaître quelques règles de base.

Par téléphone, par internet ou par courrier : vous pouvez exiger du commerçant plusieurs informations, qui doivent être faciles à comprendre et à trouver. Par exemple :
  • son nom et ses coordonnées ;
  • une description détaillée du produit ou du service ;
  • le prix total, comprenant les taxes et les frais additionnels ;
  • la devise avec laquelle vous allez payer ;
  • la date de livraison du produit ou de réalisation du service ;
  • le mode d’expédition et le nom de la compagnie de transport ;
  • la politique d’échange et de retour.
En porte-à-porte : s’il vend des biens de plus de 25 $, le commerçant doit avoir un permis de l’Office de la protection du consommateur.

Il n’est pas obligé de vous le montrer, mais doit pouvoir vous donner le numéro du permis. Vous pourrez alors vérifier sa validité auprès de l’Office.

Si vous achetez, le vendeur doit vous donner un contrat écrit comprenant certaines informations comme ses coordonnées, le prix total et les modalités de paiement.

S’il s’agit d’investissements : au Québec, les personnes ou les sociétés qui vous proposent d’investir dans des actions d’une compagnie ou des fonds communs de placement doivent être enregistrées auprès de l’Autorité des marchés financiers, une agence du gouvernement.

Consultez le registre en ligne ou appelez au 1 877 525-0337 pour vérifier si la personne ou la société est enregistrée.
 
Victime : à qui vous adresser ?

Si vous êtes victime d’une fraude financière, vous pouvez contacter :
  • la police locale ;
  • la Sûreté du Québec au 514 598-4141 ;
  • le Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501 ;
  • l’Autorité des marchés financiers au 514 873-3090 ou au 1 877 525-0337 si la situation implique des conseillers financiers ou des conseillers en placement ;
  • l’Office de la protection du consommateur (bureaux régionaux).
En cas de vol d’informations personnelles, contactez la police ainsi que les institutions concernées : banques, compagnies de cartes de crédit ou encore les départements gouvernementaux responsables des documents impliqués (permis de conduire, cartes d’assurance maladie, etc.).

Lors d’une condamnation criminelle, le fait que la fraude ait été faite à l’endroit d’une personne aînée constitue un facteur aggravant. La peine du fraudeur pourrait donc être plus sévère !

RD

mardi 12 septembre 2017

Il existe 9 types d’intelligence, lequel possédez-vous ?


intelligence

Bio : Howard Earl Gardner

(né en 1943 à Scranton) est un psychologue du développement américain, père de la théorie des intelligences multiples. Ses travaux se répercutent parfois dans le milieu scolaire qui selon Howard Gardner, devrait être la raison d’être de l’école : le développement de toutes les formes d’intelligences.

Il existe 9 types d’intelligence, lequel possédez-vous ?


Ce sont les 9 types d’intelligence selon Gardner.

Il s’agit tout simplement de diverses formes d’intelligence plus ou moins acquises par les gens.

1. L’intelligence linguistique

Ce type d’intelligence se concentre sur les compétences linguistiques, comme son nom l’indique. Ce type d’intelligence donne les meilleurs écrivains, poètes et orateurs.

C’est l’aptitude à penser avec des mots et à employer le langage pour exprimer ou saisir des idées complexes. On la retrouve chez les écrivains et les poètes, les traducteurs et les interprètes. C’est l’intelligence la plus mise en avant et utilisée à l’école (avec l’intelligence logico-mathématique).
L’intelligence verbo-linguistique (ou verbale) consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. Tout comme l’intelligence logico-mathématique, on la mesure dans les tests de QI. Elle permet l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi d’autres langues. C’est aussi l’intelligence des sons, car les mots sont des ensembles de sons. Les personnes auditives ont ainsi beaucoup plus de facilités à entendre des mots que de voir et de retenir des images.

Tous les individus qui manipulent le langage à l’écrit ou à l’oral utilisent l’intelligence linguistique : orateurs, avocats, poètes, écrivains, mais aussi les personnes qui ont à lire et à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre. Victor Hugo maîtrisait à merveille ce type d’intelligence.

2. L’intelligence logico-mathématique.

Ce type d’intelligence se concentre sur la capacité à penser de façon analytique et à discerner des schémas. Cela ne signifie pas nécessairement que vous soyez bon en mathématiques, mais que vous les apprenez plus facilement.

Les personnes qui ont une intelligence logico-mathématique développée possèdent la capacité de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique et de résoudre des problèmes mathématiques et scientifiques. Elles analysent les causes et les conséquences d’un phénomène ou d’une action et sont capables d’expliquer le pourquoi des choses. Elles ont aussi tendance à catégoriser et à ordonner les objets. Elles aiment les chiffres, l’analyse et le raisonnement.

3. L’intelligence corporelle-kinesthésique.

Ce type d’intelligence vous permet d’utiliser votre corps avec plus d’habileté que les autres. Cela fait d’excellents athlètes, chirurgiens et artisans.

L’intelligence kinesthésique est la capacité d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée. Elle est particulièrement utilisée par les professions de danseur, d’athlète, de chirurgien et d’artisan. L’ancien joueur de hockey Mario Lemieux en était un bon exemple; on disait de lui qu’il faisait des feintes et des passes intelligentes. Il existe donc un potentiel intellectuel, qui permet par exemple, au joueur de basket-ball de calculer la hauteur, la force et l’effet du lancer au panier. Le cerveau anticipe le point d’arrivée du ballon et met en branle une série de mouvements pour résoudre le problème. Les possibilités de création et d’expression de ses émotions par le corps montrent la présence d’un potentiel intellectuel à ce niveau.

4. L’intelligence spatiale.

Ce type d’intelligence est le plus souvent caractérisé par la pensée en images et la capacité à se rappeler des souvenirs et des images plus facilement. Cette intelligence est très fréquente chez les artistes.

L’intelligence spatiale permet à la personne d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques pour avoir mentalement une représentation spatiale du monde. Les Amérindiens voyagent en forêt à l’aide de leur représentation mentale du terrain. Ils visualisent des points de repère : cours d’eau, lacs, types de végétation, montagnes… et s’en servent pour progresser ; des navigateurs autochtones font de même et naviguent sans instrument dans certaines îles du Pacifique.

Toute activité qui demande de résoudre des problèmes et de créer dans le domaine visio-spatial exige l’utilisation de ce type de capacités intellectuelles. Les géographes, les peintres, les dessinateurs de mode, les architectes, les dessinateurs industriels, les pilotes d’aéronefs (avions, hélicoptères) pilotes d’engins mécaniques (Moto, F1, rallye, karting), les photographes, les caméra-mans, les adeptes de courses d’orientations, chirurgiens, dentistes, radiologues mettent à profit ce potentiel intellectuel.

5. L’intelligence interpersonnelle.

Ce type d’intelligence est caractérisé chez les personnes qui ont plus d’empathie que les autres. Cette intelligence vous permet d’identifier par l’expérience ce que les autres ont. Les personnes qui ont ce type d’intelligence font d’excellents travailleurs sociaux, politiciens et enseignants.

L’intelligence interpersonnelle (ou sociale) permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée. Elle l’amène à constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes. Elle permet l’empathie, la coopération, la tolérance.

Elle permet de détecter les intentions de quelqu’un sans qu’elles soient avouées. Cette intelligence permet de résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres ; elle nous permet de comprendre et de générer des solutions valables pour les aider. Les personnalités charismatiques ont toutes une intelligence interpersonnelle très élevé.

6. L’intelligence musicale.

Ce type d’intelligence est caractérisé par la capacité à se souvenir de la musique, apprendre facilement d’un instrument, et à apprécier les subtilités de la musique que les autres n’entendent pas. Naturellement, ce type d’intelligence donne de meilleurs musiciens que les autres.

7. L’intelligence intrapersonnelle.

L’intelligence intrapersonnelle est centrée sur l’intérieur. Vous êtes capable de vous connecter avec vous-même et vos sentiments sur les choses. Vous vous faites passer en priorité sur les autres.

L’intelligence intrapersonnelle permet de se former une représentation de soi précise et fidèle et de l’utiliser efficacement dans la vie. Elle sollicite plus le champ des représentations et des images que celui du langage. Il s’agit de la capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs. C’est l’intelligence de l’introspection, de la psychologie analytique. Elle permet d’anticiper sur ses comportements en fonction de la bonne connaissance de soi. Il est possible mais pas systématique, qu’une personne ayant une grande intelligence intrapersonnelle, soit qualifiée par son entourage de personne égocentrique.

Ces personnes sont intuitives, elles ont le sens de l’auto critique, aiment apprendre et s’améliorer.

8. L’intelligence naturaliste.

Ce le type d’intelligence est le plus rare dans la liste. L’intelligence naturaliste est une intelligence relative au monde naturel. Vous comprenez l’environnement et vous êtes souvent capable d’apprendre facilement les différents types de plantes et les différentes espèces animales.

L’intelligence naturaliste, permet de classer les objets, et de les différencier en catégories. Très sollicitée chez les zoologistes, botanistes, archéologues » tel Darwin. « C’est l’intelligence qui permet d’être sensible à ce qui est vivant ou de comprendre l’environnement dans lequel l’homme évolue. C’est la capacité d’apprécier, de reconnaître et de classer la faune, la flore et le monde minéral. Cette capacité s’applique aussi, par extension, à l’univers culturel qu’il permet d’interpréter

9. L’intelligence existentielle.

L’intelligence existentielle est l’intelligence des penseurs profonds et des philosophes. Elle pousse les gens à remettre en question l’existence elle-même.

L’intelligence existentielle, ou intelligence spirituelle, chez Howard Gardner, se définit par l’aptitude à se questionner sur le sens et l’origine des choses (Winston Churchill). C’est la capacité à penser nos origines et notre destinée. Cette intelligence spirituelle, existentielle ou morale est encore définie comme l’aptitude à se situer par rapport aux limites cosmiques (l’infiniment grand et l’infiniment petit) ou à édicter des règles ou des comportements en rapport aux domaines de la vie.

( A noter que Gardner qualifiait cette intelligence de « huitième et demi » car il ne la considérait pas comme une intelligence à part entière.  )

Et vous, combien possédez-vous d’intelligence et lesquelles?

RD

vendredi 1 septembre 2017

10 stratégies pour être heureux

Article de Jacqueline Simoneau, Le Bel Âge, 23 février 2013


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La recette magique du bonheur n’existe pas, mais on peut augmenter sensiblement notre part de bonheur. Voici 10 stratégies gagnantes pour être heureux.


Sonja Lyubomirski, directrice du laboratoire de psychologie positive à l’Université de Californie et auteure du bouquin Comment être heureux et le rester (Marabout), rappelle judicieusement que le bonheur n’est pas un objet à traquer, mais plutôt un élément à «construire». Ça tombe bien. Grâce aux recherches, nous connaissons mieux les facteurs indispensables à cet état de bien-être.


1. Apprenez à dire merci

Prenez le temps de remercier et d’exprimer votre gratitude. Cliché, mais ça marche!

2. Soyez ouvert au changement

Acceptez de quitter vos «vieilles pantoufles» pour vous défaire de certaines attitudes négatives. Les gens heureux possèdent en effet l’aptitude de se remettre en question. Ils perçoivent les changements comme des occasions d’évoluer positivement.

3. Dédramatisez

Utilisez l’humour pour désamorcer les tensions et apprenez à rire de vos bévues et de vos travers. Maintenez à distance les événements que vous ne pouvez changer. Les ruminer ne fait que nourrir le découragement et miner le moral. Au lieu de chercher ce qui va mal, demandez-vous ce qui va bien. Et faites confiance à la vie.

4. Apprenez à pardonner

La rancune est un boulet qui empêche d’être heureux. Or, des recherches ont démontré que pardonner est un geste libérateur. Cela vous fera plus de bien que d’attendre inutilement que l’autre reconnaisse ses torts. Cela n’implique pas forcément de restaurer les liens avec lui ni de l’excuser, mais plutôt de faire la paix en vous. Demandez-vous: «Jusqu’à quel point cela me rend-il malheureux? Est-ce que j’ai envie que ça prenne autant de place dans ma vie?» Votre réponse sera déterminante. Du même coup, acceptez de vous pardonner vos propres erreurs du passé.

5. Souriez

Chaque fois que vous souriez ou riez, votre cerveau libère des hormones du bonheur, dont la sérotonine et la dopamine. Même un sourire forcé réussit à les activer. Alors, souriez souvent, seul ou avec d’autres, cela vous rendra heureux.

6. Soyez généreux

Faire du bien autour de soi, sans attendre de compensation, est gage de bonheur. Faites du bénévolat, aidez un ami en difficulté, visitez une personne malade, vous n’en serez que plus heureux.

7. Faites un bilan

Qu’est-ce qui me rend malheureux? Qu’est-ce que je n’ai pas réglé avec mon passé? Quels étaient mes rêves d’autrefois? Quels sont ceux que je n’ai pas poursuivis? Pour quelles raisons? Qu’est-ce qui est vital pour moi aujourd’hui? Qu’est-ce que j’aime et que je veux garder (travail, amitiés, amour, activités, etc.)? Un retour sur le passé permettra de mieux vous connaître, de définir les éléments essentiels à votre bonheur et de tirer les leçons qui s’imposent. Conseil: ne restez pas accroché aux événements malheureux du passé. Utilisez plutôt ce bilan pour vous en libérer.

8. Renforcez vos liens

Les gens heureux partagent une caractéristique commune: ils entretiennent des liens serrés avec leurs familles et leurs amis. Alors, gardez le contact.

9. Multipliez les plaisirs

Les gens heureux prennent le temps de vivre le moment présent et de s’offrir quotidiennement de petits plaisirs.

10. Cultivez l’optimisme

Chaque jour, vous avez le choix d’être joyeux ou d’être de mauvais poil, de regarder le beau côté ou de remarquer le plus laid, de jouir de la vie ou de vous en plaindre, de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Or, en remplaçant vos idées pessimistes par des pensées plus joyeuses et en privilégiant une attitude positive, vous accroîtrez radicalement votre niveau de bonheur.

Autre bonne raison: des études démontrent que les personnes optimistes sont en meilleure santé et vivent de 7 à 10 ans de plus que les gens pessimistes, qu’elles sont moins stressées et qu’elles affrontent mieux les difficultés. Donc, à défaut de pouvoir changer les événements, vous pouvez porter un nouveau regard sur eux de façon à tirer le meilleur de la situation, même dans les circonstances les plus éprouvantes.

RD

samedi 26 août 2017

Le désir sexuel a-t-il un âge ?

Article de Julie Pelletier, Journal de Québec, 26 août 2017

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La sexualité est-elle un privilège de jeunesse ? Bien sûr que non, mais plusieurs s’efforcent de le faire croire. Ces croyances populaires ont la vie dure ! Or, il peut devenir facile de se camper dans une position d’inactivité sexuelle en vieillissant, le corps et l’esprit vivant toutes sortes de bouleversements qui influencent alors le désir. Et vous, de quelle façon vivez ou vivrez-vous votre sexualité en vieillissant ?

Faits ou croyances ?

D’emblée, il pourrait s’avérer judicieux de répondre... un mélange des deux. Tout d’abord des faits : puisque la réalité n’est autre que changements et vieillissement. Le corps de l’homme et de la femme se modifie avec les années et les expériences vécues laissent également leurs traces.

Les aspects émotifs et mentaux, quant à eux, ne résistent pas plus aux saisons ! Il est donc naturel que les changements du corps affectent les relations sexuelles. Or, l’apanage de l’humain n’est-il pas de s’y adapter ? La meilleure façon de garder une vie sexuelle active est sans aucun doute de ne jamais l’arrêter ! Certes, elle se modifie, s’adapte en fonction du vécu du moment.

«Parmi tous les changements sexuels physiologiques prévisibles et normaux, le principal et le plus traumatisant pour l’homme est certes la baisse de la spontanéité de ses érections. Certains hommes paniquent et deviennent impuissants. Ils cessent leurs initiatives sexuelles par peur de l’échec et leurs femmes interprètent ce comportement comme une perte de leur propre attraction sexuelle et diminuent, elles aussi, leurs initiatives sexuelles au moment où, au contraire, elles devraient augmenter leurs initiatives et être plus actives pour aider l’homme à découvrir une sexualité plus sensuelle.

La contrepartie de la baisse de la spontanéité érectile, pour l’homme qui accepte ce changement, est que celui-ci peut maintenir des érections plus longues sans éjaculation [...] Le fonctionnement sexuel durant les années que dure la ménopause est extrêmement variable d’une femme à l’autre et dépend de son état psychique général et des relations qui la lient à son partenaire. La cessation brusque du fonctionnement ovarien provoque une baisse brutale du taux d’œstrogènes et de progestérone. Ces bouleversements endocriniens s’accompagnent chez la plupart des femmes d’excès d’irritabilité, de dépression, d’instabilité affective et d’un comportement plus agressif.» Source : Iv Psalti, octobre 2012.

Naturellement, chaque homme et chaque femme étant différents, il n’est pas toujours facile d’être d’accord avec les généralités ! Or, c’est ce que les études démontrent auprès de certains échantillonnages de la population.

Deuxièmement : croyances puisque les préjugés ont la vie dure ! Solange, une femme de 81 ans, nous livre ses confidences : «J’ai perdu mon mari à l’âge de 68 ans après 41 ans de mariage. Mes trois enfants ont failli perdre connaissance quand je leur ai présenté mon nouvel amoureux Roger. Roger a quatre ans de plus que moi et il est veuf lui aussi. On s’est rencontré dans une soirée de bingo et, depuis ce temps-là, on ne se lâche plus ! Et c’est le cas de le dire ! Vous savez, j’ai toujours pensé que le sexe est un beau cadeau que Dieu a fait aux hommes et aux femmes, alors pourquoi ne pas en profiter ? J’ai passé ma vie entière à faire plaisir à mon mari et à être fidèle. Maintenant, j’ai envie de penser à moi ! J’aime mes petits plaisirs coquins de temps en temps. C’est sûr qu’on est moins actifs que quand on avait 40 ans, mais quand même... Et laissez-moi vous dire que ce n’est pas vrai que ça meurt ces affaires-là ! On peut toujours faire quelque chose pour que ça reste bien vivant ! Mes enfants pensent sans doute que notre amour est platonique – et je pense aussi que la société diminue l’importance du sexe pour les seniors –, mais ils ne peuvent pas avoir plus faux ! S’ils savaient...»

Gare aux menaces qui peuvent planer

La menace la plus grande est certainement celle de nier le vieillissement. Cette négation peut s’avérer pathologique puisqu’elle force quasiment les gens à vouloir rester jeunes à tout prix. Il faut donc se méfier de ces désirs de vivre dans une société homogène et sans âge ! Osons vieillir en beauté, assumer notre âge et faire rayonner notre bonheur !

Certes, avec l’âge arrivent également parfois les maladies, les complications de la santé et des limitations. Mais si vous parvenez à respecter adéquatement ce corps qui vieillit, vous saurez lui apporter ce dont il a le plus besoin. Il en va de même chez les couples qui vieillissent. Plus les menaces seront contournées, plus agréable en sera la relation. Voici quelques exemples d’entraves possibles à une sexualité active pour le couple senior :
  • Les carences ou les dérèglements hormonaux ;
  • Des troubles physiques ou des douleurs ;
  • Des dysfonctions sexuelles : qui font douter et qui déstabilisent l’équilibre du couple ;
  • Un état mental négatif, une nostalgie importante du passé, la peur de vieillir, le poids des idées reçues (« ça ne se fait pas ! »), le pessimisme, l’anxiété, la dépression – bref, des troubles d’ordre psychique qui occasionnent une baisse importante (voire une absence) de désir et d’intérêt pour la sexualité ;
  • Des problèmes de couple et une mésentente physique préexistants.
Le désir sexuel n’a certainement pas d’âge, il a simplement besoin de belles conditions de vie pour naître, se développer et perdurer !

RD

samedi 19 août 2017

Comment parler des attentats aux personnes très âgées

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Les attentats du 13 novembre ont suscité beaucoup d’émotions dans les familles. S’il faut trouver les mots justes pour en parler avec les plus jeunes, nos aînés ont également besoin d’écoute et d’attention pour surmonter ces événements qui ravivent parfois des souvenirs douloureux. 

Ces propos demeurent plus que d'actualité avec les nouveaux attentats qui viennent d'avoir lieu à Barcelone (18 août 2017).

Entretien avec le docteur Olivier de Ladoucette, psychiatre et gérontologue.

Comment parler des attentats aux personnes très âgées
« Quel que soit l’âge de la personne, âgée ou très âgée, il n’y a pas de raison d’aborder la question des attentats de manière spécifique. Le plus important est de ne pas leur cacher la vérité. Il faut, au contraire, expliquer ce qui s’est passé pour désamorcer d’éventuelles angoisses. Certaines personnes sont déjà inquiètes à l’idée de sortir de chez elles par peur de la chute ou même d’une agression, ces événements risquent donc d’être particulièrement anxiogènes.

Prendre le temps de les voir et de les écouter

Afin de dissiper les craintes, on peut les faire parler de leurs souvenirs, leur demander ce que ces attentats évoquent pour eux. Certains parleront de la guerre d’Algérie. D’autres de leur enfance pendant la Seconde Guerre mondiale. Des moments souvent douloureux et inquiétants qui peuvent être ravivés par ces attaques terroristes. Leur donner l’occasion de raconter leur vécu leur permet de relativiser ce qui se passe aujourd’hui. La plupart surmonteront bien ces événements et seront sans doute moins paniqués que certains jeunes.

Lorsque les personnes sont un peu fragiles ou lorsqu’elles ont des problèmes cognitifs, il faut peut-être adapter son propos. De toute façon, il ne servirait à rien d’occulter la réalité car elles voient les images à la télévision et cela risque de les angoisser plus encore que des explications.

Leur montrer qu’ils comptent

Quel que soit le profil de la personne, il faut saisir cette occasion pour aller la voir et s’assurer que tout va bien, que ces événements dramatiques ne génèrent ni trop d’angoisse ni d’insécurité. Le plus douloureux pour les parents ou les grands-parents, c’est la peur d’être oubliés par leurs proches. Il est donc important dans ce contexte difficile de leur montrer qu’ils comptent et que tout le monde pense à eux.

Si la personne est très affectée, si elle panique, le mieux est de l’accueillir chez soi un temps. Il peut également s’avérer utile d’en parler à son médecin pour un petit traitement apaisant.
Celles qui vivent à Paris risquent d’être particulièrement inquiètes à l’idée de ressortir dans la rue. 

Dans ce cas, il faut prendre le temps de les accompagner et même de les amener dans les lieux qui leur font peur. En voyant que tout semble normal, hormis une présence policière renforcée, elles seront rassurées. »




samedi 12 août 2017

La doyenne de l'humanité est une Jamaïcaine de 117 ans, Violet Brown.

Article de Daniel Blanchette Pelletier

 Le saviez-vous?

La doyenne de l'humanité est une Jamaïcaine de 117 ans, Violet Brown. Elle détient le titre depuis avril, après la mort de l'Italienne Emma Morano, qui était âgée elle aussi de 117 ans. Mais ni l'une ni l'autre ne détient le record de longévité. Celui-ci va plutôt à la Française Jeanne Calment, qui est morte à l'âge de 122 ans, en 1997.


La doyenne de l'humanité, Violet Brown, est âgée de 117 ans.

NomDate de naissanceÂgePays d'origine
Violet Brown10 mars 1900117 ansJamaïque
Nabi Tajima4 août 1900116 ansJapon
Chiyo Miyako2 mai 1901116 ansJapon
Ana María Vela Rubio29 octobre 1901115 ansEspagne
Marie Josephine Gaudette25 mars 1902115 ansItalie
*en date du 6 juillet 2017

RD

Non, l’être humain n’a pas atteint son âge limite

Article de Daniel Blanchette Pelletier, 7 juillet 2017


La Française Jeanne Calment est morte à l'âge de 122 ans, en 1997. Sur la photo, elle est âgée de 121 ans.
 La Française Jeanne Calment est morte à l'âge de 122 ans, en 1997. Photo : Reuters

 Vivre éternellement tient davantage du rêve que de la réalité. Mais une équipe de chercheurs de l'Université McGill a déterminé que l'être humain n'a pas encore atteint la durée maximale de sa vie, même si la mort a toujours fini par le rattraper.


Les biologistes Bryan G. Hughes et Siegfried Hekimi viennent ainsi contredire les travaux de deux confrères américains, qui avaient fixé l’an dernier la durée maximale de la vie humaine à 115 ans.
« Les gens vivent de plus en plus longtemps et il n’y a pas d’indication claire que ça va s’arrêter », estime Siegfried Hekimi.

Il en arrive à cette conclusion en ayant repris les mêmes données de la Human Mortality Database qu’avaient utilisées les chercheurs américains. Cette base de données regroupe les informations de près de 40 pays, dont les États-Unis, la France et le Japon, sur l’espérance de vie de leur population.
« Il n’y a pas de signes, statistiquement, que ça va s’arrêter. Autant que l’on sache, l’âge auquel les gens vont réussir à vivre va continuer d’augmenter. »



Le biologiste Siegfried Hekimi de l’Université McGill
 Le passé garant de l’avenir

Pour preuve, il suffit d’observer l’évolution de la durée de vie humaine des trois derniers siècles, selon lui. L'être humain vit en effet beaucoup plus longtemps que son ancêtre. « Et au 20e siècle, ça s’est accéléré », rapporte le biologiste.

Un Canadien pouvait, par exemple, vivre environ 50 ans en 1901, alors que l’espérance de vie se chiffre aujourd’hui à plus de 80 ans. « C’est possible que ça augmente encore longtemps », croit-il.
« C’est une augmentation constante de la durée de vie moyenne. Elle s’applique presque au monde entier, mais évidemment davantage aux pays les plus développés, comme le Canada et les pays européens », précise Siegfried Hekimi.

Les progrès technologiques et les avancées de la médecine jouent donc un rôle important dans le prolongement de la vie.

« Plus notre vie est devenue industrialisée, plus on a pu contrôler notre environnement, notre confort », poursuit le chercheur, citant l’hygiène, le chauffage, l’alimentation et les vaccins comme exemples. Même le travail est devenu moins exigeant physiquement, ajoute-t-il.
« Pour toutes ces raisons, les gens vivent plus vieux », estime Siegfried Hekimi, ajoutant que les avantages qu’on tire d’avoir un environnement aussi contrôlé dépassent les inconvénients.
« Les gens sont de plus en plus en bonne santé, de plus en plus longtemps. C’est la raison même pour laquelle ils réussissent à vivre plus vieux. »



 Le biologiste Siegfried Hekimi de l’Université McGill

Le biologiste rejette ainsi l’impact négatif que pourraient avoir l’industrialisation et les progrès technologiques sur la santé humaine. Il ne voit que du positif pour l’avenir.
NomDate de naissanceDate du décèsÂgePays d'origine
Jeanne Calment21 février 18754 août 1997122 ans et 164 joursFrance
Sarah Knauss24 septembre 188030 décembre 1999119 ans et 97 joursÉtats-Unis
Lucy Hannah16 juillet 187521 mars 1993117 ans et 248 joursÉtats-Unis
Marie-Louise Meilleur29 août 188016 avril 1998117 ans et 230 joursCanada
Emma Morano29 novembre 189915 avril 2017117 ans et 137 joursItalie

Le secret de « l’éternelle jeunesse » au cœur du cerveau

Article de Renaud Manuguerra-Gagné,
mis à jour le 12 août 2017
  
 Cerveau


En injectant des cellules souches dans une petite zone du cerveau, des chercheurs américains ont prolongé la durée et amélioré la qualité de vie d'animaux de laboratoire. Le secret d'un âge d'or en santé est-il caché au cœur de notre matière grise?

Le nombre d’études sur la longévité a explosé au cours de la dernière décennie. Bien que certains laboratoires scientifiques travaillent directement dans le but de prolonger la vie, plusieurs groupes de chercheurs se posent une autre question : qu’est-ce qui permet de bien vieillir? Pourquoi certaines personnes de 100 ans continuent d’être autonomes, alors que d’autres constatent que leur corps commence à montrer des faiblesses dès la soixantaine?

Cette question va au-delà de la quête de « l’éternelle jeunesse » : plusieurs pays font face à une population vieillissante ainsi qu’à une explosion des maladies liées à l’âge, l’un des principaux fardeaux des systèmes de santé. Améliorer la santé des individus d’âge avancé pourrait aider à réduire cette pression.

Un contrôle centralisé

Vieillir est un mécanisme complexe. Les transformations se jouent à plusieurs niveaux : dans l’ADN, dans les cellules, dans les organes et même dans certains systèmes qui peuvent influer sur le corps entier.

Des chercheurs se sont tournés vers une partie du cerveau qui exerce une influence très importante : l’hypothalamus. C’est une toute petite zone de la taille d’une amande, en plein centre du cerveau, responsable de la production d’hormones. Celles-ci peuvent jouer des rôles aussi diversifiés qu’influencer le rythme cardiaque, l’appétit, le cycle du sommeil, le stress, le système immunitaire et même la reproduction.

L’équipe de Dongsheng Cai, du Collège de Médecine Albert Einstein, à New York, s’intéresse au lien entre l’hypothalamus et le vieillissement depuis plusieurs années.

Dans leur nouvelle étude, parue dans la revue Nature, ces chercheurs ont remarqué que le nombre de certaines cellules dans l’hypothalamus diminuait avec l’âge. Ils ont également constaté qu'éliminer ces mêmes cellules chez de jeunes souris entraînait une conséquence surprenante : les animaux vieillissent alors de façon accélérée et meurent plus tôt que leurs congénères.

Les chercheurs ont voulu vérifier si ce qui se passe dans un sens survient aussi dans l’autre : peut-on ralentir le vieillissement en ajoutant des cellules à l’hypothalamus?

Rénover le cerveau

Pour ce faire, ils se sont tournés vers les cellules souches, le matériau de base pour fabriquer toutes les composantes du corps.

La plupart des cellules de nos corps d’adultes sont différenciées et ne peuvent jouer d’autres rôles que ceux pour lesquels elles sont programmées; une cellule de peau isole le corps du monde extérieur, une cellule cardiaque fait battre le cœur. Mais une cellule souche est indifférenciée : elle n’a pas encore de rôle déterminé et peut se transformer en plusieurs catégories de cellules.

Il existe plusieurs types de cellules souches, mais dans le cadre de leur étude, les chercheurs se sont intéressés aux cellules souches neuronales, qui ont le potentiel de devenir tout type de cellule nerveuse.

L’injection de ces cellules dans l’hypothalamus des souris a donné aux petits rongeurs une meilleure endurance physique et de meilleures capacités cognitives : les souris traitées étaient plus curieuses, plus sociables et plus endurantes et avaient une meilleure coordination que d’autres du même âge. Elles ont aussi vécu 10 % à 15 % plus longtemps que d’autres souris qui n'avaient pas reçu d'injection.

Les chercheurs ont également remarqué que les cellules souches ne font pas que prendre la place d’autres neurones : elles aident toutes les cellules de l’hypothalamus à mieux fonctionner.

Selon l'étude, le processus antivieillissement serait lié à la libération par les cellules souches de molécules appelées microARN, capables d’influer sur l’activité de différents gènes dans des cellules.

Toutefois, avant de passer aux études sur des humains, il faudra que les chercheurs comprennent comment les cellules effectuent leur cure de jeunesse et si des cellules souches humaines sont capables de la même prouesse.

Bien qu’une longévité supplémentaire de 10 % à 15 % soit susceptible d’intéresser bien des personnes, l’impact de tels résultats sur la qualité de vie pourrait avoir un effet encore plus important sur la société dans son ensemble.

 Source : http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/1049868/secret-eternelle-jeunesse-cerveau-etude-longevite


RD

mercredi 9 août 2017

Le naturalisme, une doctrine ouverte sur la vie humaine


Le naturalisme au quotidien

Naturalisme : Doctrine selon laquelle rien n’existe
 en dehors de la nature, qui exclut le surnaturel.
(Le Petit Robert)

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Une position a priori distingue une vision naturaliste de celle qui ne l’est pas : on présume que la nature est autosuffisante, ce qui exclut l’existence d’une réalité spirituelle autonome. Le vocabulaire étant équivoque[1], utilisons une expérience de pensée pour bien caractériser cette vision : imaginons qu’à la suite d’un cataclysme semblable à celui qui a causé la disparition des dinosaures, l’humanité disparaît complètement[2]. En reste-t-il autre chose que des résidus matériels? Appelons « naturaliste » une vision qui commande la réponse : « non, il n’en reste rien d’autre » (Dieu, la conscience réflexive ou tout autre principe spirituel disparaissant avec l’humanité). Elle se distingue d’une vision qui conduit à une variante de ce qui suit : « oui, […] aura échappé à la destruction ».

Pour contourner les difficultés de vocabulaire, toute vision qui rejette le naturalisme, tel que défini plus haut, sera désignée comme une vision N+.

Les a priori que l’on adopte, sans possibilité de preuves déterminantes, servent de fils conducteurs d’une quête de sens et, en particulier, du sens que l’on donne à la vie. La position naturaliste peut se résumer ainsi : sans l’homme qui se pose la question, la vie n’a aucun sens particulier, si ce n’est qu’elle existe, tend à se maintenir et à se reproduire.

David Mills souligne le changement de perspective qu’introduit une vision naturaliste par rapport à une vision N+ : « Je pense que nous faisons une erreur grave en parlant du sens de la vie comme s’il était unique[3] ». On dit parfois que la vie est absurde. On ne constate pas l’absurdité, on la crée. Une blague qu’il faut prendre au sérieux : la vie n’a tellement pas de sens qu’on ne peut même pas dire qu’elle est absurde.

Le sens que l’on donne à la vie est une chose, celui que l’on donne à sa vie en est une autre. La quête de sens, pour la majorité des gens, semble beaucoup plus simple que ce qu’en disent les philosophes :

« Diverses enquêtes aboutissent à la conclusion qu’il y a essentiellement trois grandes façons de donner du sens à sa vie : les relations affectives; les pensées, croyances et valeurs; l’action[4] ». La réponse que l’on trouve de jour en jour aux différents besoins fondamentaux de la personne semble être la principale source de sens.


Dans la recherche d’une vie bonne, on se méfie souvent des besoins qui seraient le propre des animaux, alors que l’homme aurait comme aspiration de transcender ses propres besoins. La psychologie contemporaine réfute cette conception. Abraham Maslow[5], en particulier, a associé les plus hautes aspirations de l’être humain à une évolution naturelle des besoins humains. On constate aujourd’hui que la motivation se développe naturellement autour de trois grandes catégories, par ordre de priorité.

Le premier niveau est sous le signe de l’autoconservation : les besoins orientent l’action vers ce qui apporte le bien-être physique et la sécurité matérielle. La satisfaction relative de ces besoins permet l’émergence d’un deuxième niveau qui se caractérise par l’autodéveloppement personnel : recherche de l’estime d’autrui (être aimé), de réussites personnelles et du sens qu’apportent les modèles culturels.

L’autoconservation et l’autodéveloppement étant relativement assurés, les besoins s’orientent naturellement vers l’autodépassement : manifester de l’estime (aimer autrui), coopérer à une réussite collective, souvent plus importante que la réussite personnelle et participer à une quête de sens collective qui privilégie le questionnement plutôt que les réponses toutes faites[6].

Le naturalisme se distingue aussi d’une vision N+ en présence de la mort : terminus pour le naturaliste, passage à une autre forme de vie pour d’autres. L’opposition autrefois radicale entre ces deux positions s’atténue cependant à mesure que l’on apprivoise sa propre finitude. On voit de plus en plus de croyants abandonner l’idée d’une vie personnelle après la mort. Paul Ricœur en faisait partie :

« La survie est une représentation qui reste prisonnière du temps empirique, comme un “après” appartenant au même temps que celui de la vie […] Pour employer un langage qui reste très mythique, je dirai ceci : Que Dieu, à ma mort, fasse de moi ce qu’il voudra. Je ne réclame rien, je ne réclame aucun “après”. Je reporte sur les autres, mes survivants, la tâche de prendre la relève de mon désir d’être, de mon effort pour exister, dans le temps des vivants ».[7]

Malgré l’opposition conceptuelle radicale entre le naturalisme et une vision N+, on observe des points de convergence sur le plan des attitudes et des comportements. Toutes les sagesses humaines semblent favoriser une décentration de soi-même, une ouverture, souvent un abandon, à plus grand que soi : la nature pour les naturalistes, Dieu ou autre chose dans une vision N+.

Sur le plan moral, on observe aussi une convergence croissante[8]. Les données factuelles rendent caduque l’idée d’une moralité douteuse qu’on associait jadis à une vision naturaliste[9]. La philosophe croyante Chantal Delsol en convient : « L’homme n’est pas un barbare, il développe toujours des morales. La célèbre citation de Dostoïevski — “si Dieu n’existe pas, tout est permis” — tient seulement de la stupeur et ne se justifie pas : le rejet de Dieu unique n’engendre pas le nihilisme, qui n’est qu’un moment bref, mais le retour des sagesses, qui sont des morales sans transcendance[10] ».

Au quotidien.

Lorsqu’on porte attention à sa propre vie ou à celle d’une autre personne, on peut y voir les manifestations de sa vision personnelle. À titre d’illustration, le discours qui suit donne un aperçu d’une vision naturaliste personnelle dans la vie courante.

Je suis le produit du hasard, mais construit de telle sorte que j’ai maintenant la possibilité de disposer de moi-même dans le cadre de ce que la nature et mon entourage ont fait de moi. En produisant la vie, puis l’espèce humaine, la nature s’est dotée d’une conscience d’elle-même. Je suis un moment de cette conscience. Elle me permet de satisfaire quotidiennement mes besoins tout en contribuant au bien-être de mes semblables. Lorsque je prends conscience que ma contribution est éphémère, je me souviens de ces moments de joie au bord de la mer, lorsqu’enfant je m’empressais de construire avec mes amis un château de sable avant que la mer ne vienne le reprendre. Nous regardions alors, sans tristesse, couler les grains de sable qui avaient été notre château. Nous avions construit pour le plaisir de construire, l’empressement à finir avant la marée montante étant plus important que la permanence de notre œuvre. Lorsque la mort viendra, je ne demanderai qu’à revivre cette joie de mon enfance par rapport à ce que j’aurai fait de ma vie. 

Les énoncés suivants soulignent quelques points de repère dans les pensées et les actes qui découlent de cette vision naturaliste au quotidien.

1)   Je suis le fruit du hasard. Tout a commencé pour moi lorsqu’un spermatozoïde Y a fécondé un ovule X.
2)   Ma vie m’appartient. Depuis que j’ai atteint l’autonomie personnelle et sociale, je ne me sens lié par aucune destinée préétablie ni aucune mission qui me serait confiée. J’ai l’entière responsabilité de mes actes et je tire une grande satisfaction de pouvoir faire des choix éclairés.
3)   Je m’interdis toute ingérence dans la vie d’une autre personne, sous réserve que je m’attends à ce qu’elle accepte les contraintes de la vie en société.
4)   Ma durée de vie est limitée et inconnue. Le seul indicateur pour planifier et réaliser ma vie est une moyenne statistique qui pour moi (qui vis au Canada, sans maladie connue) est de 81,24 ans, les possibilités allant de mon âge actuel à un maximum qui pourrait dépasser 100 ans.
5)   La mort est définitive. Il m’est impossible de savoir si elle me sera imposée ou si j’aurai l’occasion d’en décider, mais le cas échéant la décision m’appartiendra, que j’aie ou non le soutien de mes pairs et de la société dans laquelle je vis.
6)   La mort est naturelle. Je ne saurai jamais que je suis mort, mais je suis certain que cela se produira. Une autre certitude est qu’une fois mort, aucune souffrance ne pourra plus m’affecter; ni aucun plaisir, ce qui ne rend pas la mort attrayante.
7)   L’émergence au jour le jour de mes besoins fondamentaux me fournit l’information qui, soumise à la pensée critique, me permet de rendre chaque journée significative, avec plus ou moins de satisfaction. Horace me guide : Carpe diem, profite du jour présent.
8)   Le besoin que j’ai de me sentir bien physiquement légitime le temps que je consacre à ma santé et au plaisir des sens.
9)   Mon besoin de sécurité matérielle légitime l’énergie que je mets à m’assurer d’un budget équilibré pour bien vivre selon mes moyens.
10)         Mon besoin d’estime légitime le temps que je mets à créer et à maintenir un réseau affectif qui m’assure un équilibre entre des moments de solitude et des moments de compagnonnage.
11)         Mon besoin de réussite légitime le temps que je mets à entreprendre et à réaliser des projets réalistes, parfois seul et parfois en partenariat avec d’autres.
12)         Mon besoin de sens légitime le temps que je mets à m’informer, à me cultiver, à réfléchir, à questionner, à échanger, à lire, à m’exprimer, etc.
13)         Je suis conscient d’une solitude absolue, un prix que je paie volontiers pour la possibilité de dire « je » et pour l’autonomie personnelle qui en résulte.
14)         Je confirme à autrui le droit qu’il a d’être ce qu’il est, même lorsque j’aimerais bien qu’il soit autrement. Solidarité oblige.
15)         Je considère que l’amour est gratuit et imprévisible. Rien ne m’oblige à aimer mon semblable, mes sentiments ne pouvant être contraints par aucun commandement ni aucune loi. Respect absolu, amour sélectif.
16)         Aimant bien vivre en harmonie avec mon environnement physique et social, je m’efforce de résoudre les conflits de toutes sortes, les considérant comme inévitables, mais bénéfiques dans la mesure où ils conduisent à plus de solidarité. 
17)         Ne voyant dans la souffrance et la frustration aucune valeur spirituelle, je fais tout pour les éviter ou les résoudre lorsqu’elles s’imposent.
18)         Dans l’adversité, j’attaque ou je fuis selon ce qui me semble le plus approprié, sans égard aux normes culturelles à cet égard.
19)         Le remord qui m’incite à comprendre et à corriger les mauvais choix que j’ai faits (ou ceux que je n’ai pas faits) est plus efficace dans mon cheminement par essais et erreurs que la culpabilité engendrée par des normes rigides extérieures qui se dissipe par une absolution automatique.
20)         À tout moment et surtout en période de doute, je m’exerce à m’abandonner à plus grand que moi, ce que facilite la fascination que suscitent en moi la complexité et la beauté de la nature dont je suis le produit.

RD

[1]Dans le vocabulaire traditionnel, on oppose immanence et transcendance ou monisme et dualisme. Mais la créativité humaine est telle, chez les philosophes en particulier, qu’aucun vocable ne permet de bien saisir les oppositions. Dans le débat immanence/transcendance, on s’efforcera de voir « la transcendance dans l’immanence » (Luc Ferry, 1996, L’homme-Dieu ou le Sens de la vie. Paris : Grasset, p. 49). Pour ce qui est de l’autre opposition, monisme et dualisme, on parlera d’un dualisme revisité pour échapper à l’opposition traditionnelle entre le corps et l’esprit [Guenancia, P. (2012), Le fantôme de Descartes. De l’utilité de l’histoire de la philosophie, in Esprit, mars-avril].
[2]Pour ceux qui douteraient de la vraisemblancede l’image, le Scientific American (janvier 2016, p. 13 à 16) fait état de recherches de la NASA, au coût de 40 millions de dollars américains par année, pour identifier tous les astéroïdes qui menacent la Terre, pendant qu’on met au point des stratégies pour modifier éventuellement leur trajectoire.
[3]Mills, D. (2006), Atheist Universe, Berkeley : Ulysses Press, p. 32.
[4]Lecomte, J. (2007), Donner un sens à sa vie, Paris : Odile Jacob.
[5]Maslow, A. H. (2004), L’accomplissement de soi, de la motivation à la plénitude, Paris : Eyrolles.
[6]St-Arnaud, Y. (2013), Comprendre et gérer sa motivation, Montréal : Québec-livres.
[7]Ricœur, Paul (1995), La critique et la conviction, Paris : Calmann-Lévy, p. 239.
[8]Shermer, M. (2015), The Moral Arc, New York : Henry Holt and Company. Pour un résumé en français, voir le document en appoint du chapitre 7 : « La courbe de la moralité ».
[9]Giroux J. et St-Arnaud, Y., op. cit., chap. 8.
[10]Citée dans Schwarz, J.(2011), Le Monde des Religions, septembre-octobre, no49, p. 31-32.