Vivre la vie d'un Senior

vendredi 22 décembre 2017

La solitude chez les aînés

Article de Fatima Houda-Pepin, Journal de Québec, 22 décembre 2017

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Chaque fois que j’ai visité une résidence pour aînés autonomes, un centre d’hébergement pour personnes en perte d’autonomie ou des personnes âgées qui comptent sur l’aide à domicile pour vieillir chez elles, le même constat s’est imposé : la solitude.

Le Noël de nos aînés

La solitude, je la percevais dans un regard qui fuyait en murmurant « SVP, restez encore un peu », dans une main qui tremblait en tenant la mienne sans vouloir la lâcher, dans la tristesse d’un visage qui peinait à esquisser un sourire.

En visitant des centres d’hébergement dédiés aux soins de longue durée pour y servir des repas, lors des célébrations de Noël, je me suis toujours attardée aux personnes seules, le temps d’une courte conversation. Il suffisait parfois d’une simple caresse pour que les larmes se mettent à couler silencieusement.

Ce que je trouvais réconfortant, par contre, c’est quand des membres de la famille venaient passer un moment avec leurs parents malades et les entourer de leur affection. Des fois, les trois générations étaient réunies. C’était beau à voir.

Hommage aux proches aidants

J’y ai rencontré aussi du personnel soignant et des bénévoles d’un dévouement exemplaire. Et que dire de tous ces proches aidants qui consacrent temps et énergie jusqu’à l’épuisement pour prendre soin de parents ou d’amis malades ? La très grande majorité d’entre eux sont des femmes.

Par leur présence, leur réconfort et par les services qu’elles prodiguent, elles contribuent immensément au mieux-être de nos aînés. Elles font plus, elles brisent le spectre de la solitude qui les isole socialement et psychologiquement. Elles méritent toute notre reconnaissance.

Quoi de mieux pour atténuer le fardeau de la solitude en cette période des fêtes, où plusieurs sont laissés pour compte, que les paroles de cette magnifique chanson de Barbara :

Je l’ai trouvée devant ma porte
Un soir, que je rentrais chez moi,
Partout elle me fait escorte
Elle est revenue, la voilà,
La renifleuse des amours mortes
Elle m’a suivie pas à pas,
La garce que le diable l’emporte
Elle est revenue elle est là.

Avec sa gueule de carême,
Avec ses larges yeux cernés,
Elle nous fait le cœur à la traîne
Elle nous fait le cœur à pleurer,
Elle nous fait les matins blêmes
Et de longues nuits désolées,
La garce elle nous ferait même
L’hiver au plein cœur de l’été.

Dans ta triste robe de moire,
Avec tes cheveux mal peignés
T’as la mine du désespoir,
Tu n’es pas belle à regarder,
Allez va-t’en porter ailleurs
Ta triste gueule de l’ennui,
Je n’ai pas le goût du malheur
Va-t’en voir ailleurs si j’y suis.

Je veux encore rouler des hanches
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m’en payer des nuits blanches
À cœur qui bat à cœur battant
Avant que sonne l’heure blême
Et jusqu’à mon souffle dernier,
Je veux encore dire je t’aime
Et vouloir mourir d’aimer.

Elle a dit : ouvre-moi ta porte
Je t’avais suivie pas à pas,
Je sais que tes amours sont mortes
Je suis revenue me voilà.
Ils t’ont récité leurs poèmes
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine
Eh bien c’est fini maintenant.

Depuis elle me fait des nuits blanches
Elle s’est pendue à mon cou,
Elle s’est enroulée à mes hanches,
Elle se couche à mes genoux.
Partout elle me fait escorte,
Et elle me suit pas à pas,
Elle m’attend devant ma porte,
Elle est revenue, elle est là.
La Solitude, la solitude...


Joyeux Noël et Bonne et heureuse Année 2018 !

 RD

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