Vivre la vie d'un Senior

vendredi 22 décembre 2017

9 choses à savoir sur l’anxiété normale

Article de Danielle Choquette, Journal de Québec, 20 novembre 2017

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 «To be or not to be, that is the question! »



L’anxiété est une émotion désagréable qui s’exprime à la fois physiquement et mentalement. On a le souffle court, le cœur qui bat vite, on a des sueurs, on s’inquiète, on rumine... De nos jours, elle est perçue comme nocive, et elle l’est en effet quand c’est trop. Par contre, nous rappelle le philosophe Alain de Botton, c’est un sentiment auquel aucun d’entre nous n’échappe. Alors, autant l’apprivoiser.

1. Notre état fondamental. Pour plusieurs raisons, il est naturel qu’on soit anxieux. On vit dans un monde où tout va très vite, on n’est jamais vraiment en contrôle des situations (même si on cherche à se persuader qu’on l’est), on est vulnérable tant physiquement qu’émotionnellement. En plus, nos choix sont faits au hasard, car on n’a jamais toutes les informations sur l’avenir. Bref, il est juste normal que cet état fasse partie de notre vie.

2. Un état d’esprit à comprendre. Parfois, au lieu de nous fâcher contre nos inquiétudes en nous disant : « ce n’est pas normal que je m’énerve de même, je dois être profondément malade », on pourrait avoir de la douceur et de la bienveillance envers soi-même. Comme le dit si bien Alain de Botton : « Cet état d’esprit n’est pas le signe que notre vie va mal, mais tout simplement que nous sommes vivants. »

3. Vers le calme. On se fixe des buts en croyant qu’ils vont mener à la paix intérieure et à la sérénité. Mais attention, il est certain qu’une fois ces buts atteints, on sera quelque peu déçu. Vous allez dans le sud et vous pensez : « Quelle paix magnifique j’y trouverai... le sable chaud, la mer à perte de vue, un daiquiri ou une margarita à la main ! » Vous aurez peut-être beaucoup de plaisir, mais pour ce qui est de la paix intérieure permanente, ce n’est pas sûr.

4. Les fantasmes de la sérénité. Il existerait, toujours selon Alain de Botton, quatre types de fantasmes de sérénité : le voyage, la beauté, le statut, l’amour. Le voyage, on l’a vu au numéro 3. La beauté, c’est soi-même ou sa maison parfaite, le statut, c’est l’emploi idéal, l’argent et la reconnaissance de la part des autres, l’amour, c’est trouver enfin celle ou celui qui comble tous les vides intérieurs. Ce sont des buts qui, une fois atteints, nous apprennent que la réalité doit toujours laisser une place à l’imperfection.

5. S’aimer au lieu de s’isoler. Une solution pour apaiser nos anxiétés consiste à être ouvert avec nos proches, à partager nos sentiments troubles avec eux, sans pour autant les submerger de nos angoisses. Autre versant de cette solution : être à l’écoute des proches et des collègues pour mieux percevoir que plusieurs comportements et paroles naissent de l’anxiété. Il s’agit en somme de partager ce qu’on vit.

6. En rire. Un bon moyen de désamorcer nos inquiétudes est de rire. En choisissant l’autodérision et les blagues, on a de meilleures journées, plus détendues en tout cas.

7. D’autres solutions. Évidemment, en période anxiogène, rappelle l’Association des médecins psychiatres du Québec, il vaut mieux adopter quelques bonnes habitudes : on pense à diminuer le café, le thé, l’alcool. On fait du sport, on dort bien, on mange bien. On respire lentement et en profondeur. En somme, on prend soin de soi.

8. Éviter d’éviter. Autre suggestion de l’Association : ne pas se laisser happer par son propre jeu. Si je décide de rester à la maison parce que j’éprouve des inquiétudes à l’idée de sortir, j’entre dans un engrenage dont il pourrait être difficile de me libérer. Évidemment, ce n’est pas toujours contrôlable, mais tant qu’on en a le courage, il vaut mieux bouger. Combien de fois vous êtes-vous dit après avoir hésité à sortir : « Eh, finalement, cette soirée était très agréable ! »

9. Les enfants et les adolescents. On parle beaucoup de souffrance chez les enfants et les adolescents. De 6 à 13 % d’entre eux souffriraient d’une forme d’anxiété. Il est vrai qu’il faut être attentif aux jeunes, être à leurs côtés. Les psychologues proposent que l’on « valide » leurs émotions, qu’on les entende, qu’on les comprenne, qu’on leur fasse part de ce qu’on a soi-même vécu quand on était jeune. Bien sûr, il importe aussi de ne pas être trop anxieux, car c’est un peu contagieux.
Il faudrait atteindre un équilibre : oui, on peut trouver de l’aide quand c’est douloureux et que cela nous emprisonne ; mais oui aussi, il est normal que nous ayons des sentiments anxieux, c’est dans notre ADN, dans le fait même d’être en vie. Le reconnaître pourrait être apaisant.

RD

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