Vivre la vie d'un Senior

mercredi 16 mai 2018

Des retraités pauvres avec les rentes publiques

Article de Marie-Ève Dumont, Journal de Québec, 10 mai 2018
Résultats de recherche d'images pour « Retraités endettés »
Les seules activités auxquelles peut participer Thérèse Desrochers sont gratuites puisque son budget est serré.

NOMBREUX SONT LES RETRAITÉ(E)S QUI NE RÉUSSISSENT QU'À COUVRIR LEURS BESOINS DE BASE ET QUI SONT PLUS ENDETTÉES.


Loyer, épicerie, téléphone, télé et internet, voilà tout ce que peut se permettre une septuagénaire avec ses prestations du gouvernement, jugées trop basses pour sortir nos aînés de la pauvreté, selon une nouvelle étude.

« Je n’ai jamais eu d’auto. Je paie un bon loyer même si je suis dans une résidence sans but lucratif. Je ne fais pas d’excès. Je ne m’achète pas de vêtement et j’arrive juste », raconte Thérèse Desrochers, 78 ans, qui reçoit environ 21 000 $ par année avec les prestations du gouvernement en plus de la prestation de survivant de son mari décédé.

Le cas de Mme Desrochers, qui détonne de l’idée que certains se font parfois de la retraite, est loin d’être unique, selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques.

« Le système actuel ne fonctionne pas. Près de la moitié des personnes seules qui arrivent à la retraite, qui ont plus de 65 ans, ne réussissent pas à avoir un revenu décent », déplore Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS.


Femmes plus pauvres

Les femmes sont aussi plus pauvres que les hommes à la retraite puisqu’elles sont nombreuses à travailler certaines années à temps partiel et à un salaire plus faible, ajoute Martine Marleau, de l’ACEF de l’est de Montréal.

« Les femmes arrivent donc avec une rente du régime des rentes qui est significativement plus faible que les hommes. Elles vivent aussi plus longtemps et seules à la retraite », précise Mme Marleau.
L’Institut soutient donc que le montant versé par le gouvernement permet de couvrir les besoins de base, mais pas de se sortir de la pauvreté, ce que l’organisation appelle le « salaire viable ».

Selon leurs calculs, ce revenu « viable » se situe entre 21 172 $ et 28 534 $, selon l’endroit où l’on vit au Québec. C’est plus élevé que les quelque 18 000 $ fournis par les programmes publics.

Imprévus coûteux

Cette situation amène plus d’endettement chez les aînés qui n’arrivent plus à faire face aux imprévus.
« J’ai eu plusieurs demandes de gens qui ont le supplément [de revenu garanti] pour des retards de loyer parce qu’il est arrivé quelque chose. Ils ont dû payer des médicaments de plus par exemple ou une petite réparation à la maison », explique Émilie Dansereau, qui s’occupe du fonds d’entraide à l’ACEF du Nord, qui offre des petits prêts sans intérêt.pour les personnes à faible revenu.

Selon l’IRIS, la meilleure façon de régler le problème serait de bonifier rapidement le Régime des rentes du Québec pour que les employeurs et les employés actifs puissent en bénéficier.

Des aînés endettés

► 5000 $ : manque à gagner annuel avec les prestations du gouvernement pour qu’une personne seule puisse bien vivre à Montréal
► 20 % des retraités paient encore leur hypothèque
► 25 % des retraités ne remboursent pas leur solde de carte de crédit au complet chaque mois
► 55 000 $ : dettes moyennes des retraités
► 18 012 $ : seuil de la pauvreté pour une personne seule par année

Sources : IRIS et Financière Sun life

RD

10 symptômes oculaires à ne pas négliger

Article de Sandrine Champigny, magazine BelÂge, 7 mai 2018

Résultats de recherche d'images pour « Examen oculaire »


On prend soin de notre santé en général, mais s’attarde-t-on assez à nos yeux? «Dès 60 ans, on devrait avoir un examen régulier avec un ophtalmologiste, surtout si on est diabétique ou qu’on a un historique familial de glaucome», conseille l’ophtalmologiste et professeure Mona Harissi-Dagher, membre de la Société canadienne d'ophtalmologie. 

Voici 10 symptômes à surveiller pour avoir notre santé oculaire à l’œil!


Une vision embrouillée

«Toute vision embrouillée nécessite d’être examinée», affirme l’ophtalmologiste. Ce symptôme pourrait être le signe qu’on a besoin de lunettes.

Une baisse subite de la vision

«Ça pourrait dénoter un décollement ou une occlusion de la rétine, entre autres, soutient l’experte. Ça peut être très dangereux pour la vision.» Dans le cas d’une diminution de la vision subite, on se rend directement chez le médecin.

Une rougeur de l’œil

Bien qu’on puisse généralement régler les problèmes liés à la rougeur des yeux en pharmacie, on reste tout de même à l’affut. Que ce soit une inflammation ou une infection, on doit traiter notre rougeur rapidement.

Un œil douloureux

Un œil qui fait mal peut vouloir dire qu’on développe une infection ou une inflammation», résume l’ophtalmologiste.

Une enflure de la paupière

Souvent causée par un orgelet ou une infection commune ou bénigne, l’enflure de la paupière peut être guérie facilement avec des produits offerts en pharmacie. «Si on ne la traite pas, ça perdure et ça peut devenir très irritant», soutient-elle.

Un point flottant

Si on voit des points noirs ou ce qui nous donne l’impression d’être des poils d’araignées, des cheveux ou des mouches, on se rend tout de suite chez le médecin. «C’est le genre de symptôme qui peut mener à un décollement de la rétine. On s’assure que notre médecin nous fasse passer un examen du fond d’œil», insiste celle qui est aussi chef de section Cornée du département d'ophtalmologie de l’Université de Montréal.

Une sensibilité à la lumière 

On aperçoit des flashs de lumière ou on devient très sensible à la lumière? On n’attend pas avant de visiter un spécialiste. «Ça peut signaler une migraine ophtalmique, mais ça peut aller jusqu’à quelque chose d’aussi grave qu’un décollement ou un déchirement de la rétine», avertit Dre Harissi-Dagher.

Les yeux secs

À partir de la quarantaine, les femmes ont souvent les yeux secs», constate l’experte. Bien que souvent sans conséquence, la sécheresse oculaire est très inconfortable. On s’en débarrasse avec des gouttes, qu’on trouve en vente libre.

Des sécrétions     

«Toute sécrétion ou pus veut dire qu’on a une infection, qui va nécessiter des antibiotiques», prévient Mona Harissi-Dagher.

Un œil larmoyant

Nos voies lacrymales sont peut-être bloquées si nos yeux coulent sans cesse. «Parce que nos larmes ne sont pas drainées, elles ressortent sur nos joues», explique-t-elle. La solution? Consulter notre pharmacien et, s’il n’est pas en mesure de nous aider, prendre rendez-vous chez un spécialiste.

RD

jeudi 10 mai 2018

Plus vieux, plus malades; portrait de la santé des Canadiens

Daniel Blanchette Pelletier, ici.radio-canada.ca - spécial, mars 2018


Résultats de recherche d'images pour « Vivre vieux et en santé »

Les Canadiens vivent plus longtemps que jamais, mais ils n’échappent pas pour autant à la maladie. Malgré la progression de l’espérance de vie et le recul du taux de mortalité, de mauvaises habitudes de vie pèsent lourd sur leur santé. Au point où les experts les mettent en garde contre une crise de santé publique si rien n’est fait. 

 Comportements à risque et maladies

 Plus de 1 Canadien sur 6 est âgé de 65 ans et plus. Ce groupe d’âge croît quatre fois plus vite que l’ensemble de la population. Sans surprise, l’espérance de vie au pays est en progression constante depuis plusieurs décennies.

Progression de l'espérance de vie 

 Mais à quoi bon vivre plus vieux si la santé n’est pas au rendez-vous? Les habitudes de vie malsaines des Canadiens réduisent le nombre d’années qu’ils peuvent espérer vivre en pleine forme.

« Nous avons confirmé que l’inactivité physique, la mauvaise alimentation, la consommation abusive d’alcool et le tabagisme ont un impact majeur sur la santé », explique Doug Manual, chercheur à l’hôpital d’Ottawa. 

« Ces mauvaises habitudes réduisent non seulement le nombre d’années de vie, mais aussi les années vécues en bonne santé », résume-t-il, lui-même étonné par le nombre d’années que peuvent perdre les Canadiens.

 Réduction de l'espérance de vie selon des comportements malsains

L’alimentation au coeur du problème

Fumer diminue incontestablement l’espérance de vie, mais les mauvaises habitudes alimentaires sont la nouvelle source de préoccupation. Seulement le tiers des Canadiens consomme, par exemple, au moins cinq portions de fruits et légumes chaque jour.
« Si la part en fruits et légumes est insuffisante, c’est qu’on la remplace par d’autres aliments », lance d’entrée de jeu la directrice de la Coalition québécoise pour la problématique du poids, Corinne Voyer. 

Les Canadiens ont dorénavant un apport énergétique réduit en glucides, mais plus riche en graisses et en protéines. Ils n’atteignent pas non plus les doses recommandées de vitamines et de minéraux.

« Le problème, c’est que notre alimentation dépend de la production industrielle, renchérit Janusz Kaczorowski. On est très loin d’une alimentation naturelle. »
Selon le chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal, il faut manger le moins possible d’aliments transformés, où il y a beaucoup de gras, de sucre et de sel.
Combinée à l’inactivité physique et à la sédentarité, une alimentation malsaine explique pourquoi une majorité de Canadiens souffrent d’embonpoint. 

« Pendant qu’on se dirigeait vers des actions intenses en activité physique pour faire bouger plus la population, on ne regardait pas l’assiette. La réalité, c’est que l’alimentaire joue beaucoup dans la problématique d’obésité et de maladie chronique. » - Corinne Voyer, Coalition québécoise pour la problématique du poids

Évitables, mais…

« La population en général est en bonne santé, mais environ 1 adulte sur 5 est atteint d’au moins une des maladies chroniques majeures », se désole la conseillère médicale à l’Agence de santé publique du Canada Louise Pelletier.

Pourtant les principales maladies chroniques qui affligent les Canadiens, comme le cancer et les maladies du coeur, seraient en grande partie évitables si ce n’était pas des mauvaises habitudes de vie.

Comportements malsains chez les 20 ans et plus

« Ce sont des facteurs sur lesquels nous avons un contrôle, qui sont modifiables. C’est nous qui choisissons de fumer, de bien manger ou pas, de faire de l’activité physique ou pas. Ça ne dépend que de nous », rappelle la directrice de recherche et développement à la Fédération québécoise des sociétés Alzheimer, Nouha Ben Gaied.
La hausse des maladies neurodégénératives, dont l’alzheimer, est une source d’inquiétudes, puisque les mauvaises habitudes de vie sont des facteurs de risque supplémentaires dans leur développement, rappelle-t-elle.

Et ce ne serait qu’un début, prévient Nouha Ben Gaied. Le nombre de cas de démence doublera d’ici une génération, notamment en raison du vieillissement de la population. 

« La prévalence des maladies chroniques est en augmentation de façon très importante, se désole à son tour le chercheur Janusz Kaczorowski. Les personnes sont plus âgées mais plus malades, avec même plus d’une maladie. »

Maladies chroniques chez les 65 ans et plus

Les maladies chroniques sont responsables de 65 % des décès au Canada et demeurent la cause principale de tous les décès prématurés.

Les principales causes de mortalité au Canada sont liées en majorité à la maladie chronique

Malgré tout, la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires et respiratoires est à la baisse, notamment en raison de l’abandon progressif de la cigarette chez les Canadiens.

État des fumeurs en 2016


Les campagnes musclées et les différentes lois contre l’industrie du tabac ont donc porté leurs fruits. Mais ont-elles monopolisé l’attention au point de négliger d’autres comportements malsains? 

« Au niveau alimentaire, on a été très laxiste, convient Corinne Voyer de la Coalition poids. On a très peu encadré l’industrie, surtout au niveau des produits transformés. On n’a pas réagi assez vite pour voir venir les problèmes et on se retrouve devant les faits accomplis. »

La santé des jeunes hypothéquée

Le problème est d’autant plus préoccupant chez les jeunes. Le quart d’entre eux souffre d’embonpoint ou est carrément obèse, un sommet atteint il y a 10 ans et qui a peu changé depuis.
En plus de mal s’alimenter, beaucoup de jeunes négligent l’activité physique et adoptent très tôt des comportements sédentaires qu’ils conservent en vieillissant. 

Seulement le tiers des enfants respecte les recommandations d'au moins 60 minutes d’activité physique par jour.

Activité physique chez les jeunes


Non seulement ces comportements ont des effets immédiats, mais ils sont aussi inquiétants pour l’avenir.

« L’obésité en jeune âge et à l’adolescence est l’un des plus importants facteurs associés à l’obésité chez l’adulte, précise la conseillère médicale à l’Agence de santé publique du Canada Louise Pelletier. Et on le sait, l’obésité est associée à plein d’autres maladies, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers, etc. ».

Portrait de la maladie chronique en chiffres

  • 2,3 millions de Canadiens souffrent de maladies cardiovasculaires.
  • 2,7 millions vivent avec le diabète et plus de 4 millions en seront atteints d’ici 2020.
  • 565 000 Canadiens sont atteints d’une maladie neurodégénérative et ils seront près de 1 million d’ici 15 ans.
  • 2 Canadiens sur 5 recevront un diagnostic de cancer au cours de leur vie, 1 sur 4 en mourra.

Mieux vaut prévenir que guérir

Le Canada doit s’attaquer à la prévention des maladies chroniques, martèlent tous les experts.
« C’est plus facile de manger mal que de manger bien. C’est aussi plus facile d’être sédentaire que d’être actif. Et c’est la politique publique qui peut pousser les gens dans la bonne direction. »
- Janusz Kaczorowski, Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal
Il y a donc un besoin urgent de politiques et de programmes qui font la promotion des saines habitudes de vie et de la prévention des maladies chroniques.

« Il faut continuer à faire des efforts de prévention à tous les niveaux, reconnaît Louise Pelletier. Au niveau individuel, en aidant les personnes à adopter de bonnes habitudes de vie, mais aussi au niveau communautaire, en encourageant les municipalités à créer des parcs et à développer des pistes cyclables, et au niveau gouvernemental, par le développement de politiques en santé. »

Le Canada, un pays malgré tout en santé

Mais quand on se compare, on se console. Le Canada demeure malgré tout un pays en santé, comparativement à d’autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Comportements néfastes et effets sur la santé

  • Mauvaise alimentation, qui ne mange ni fruit ni légume; 
  • Diabète, 20 à 79 ans; 
  • Consommation abusive d'alcool, six consommations et plus en une occasion au moins une fois dans le mois précédent (2010), 15 ans et plus; 
  • Tabagisme, 15 ans et plus.

Il n’en demeure pas moins que le Canada perd du terrain, étant devenu l’un des pires en ce qui a trait aux taux d’obésité.

Difficile à présent d’éviter une crise de santé publique, estime Corinne Voyer de la Coalition poids. « On est même déjà dans la crise, à mon avis, lance-t-elle. Et on réagit beaucoup trop tardivement. »
« On ne verra pas de diminution de l’obésité avant un bon 20 ans », déplore-t-elle, insistant sur le fait que la seule façon de changer la donne est de réagir dès maintenant, en se concentrant sur les générations futures.

Daniel Blanchette Pelletier journaliste, Éric Larouche chef de pupitre, André Guimaraes développeur et Santiago Salcido designer. 

RD