Vivre la vie d'un Senior

dimanche 30 juillet 2017

Des exemples de centenaires québécoises


Article de Jacques Laplante, Journal de Montréal, 30 juillet 2017


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Nombre de centenaire au fil du temps

  • 2011 : 1194
  • 2012 : 1209
  • 2013 : 1387
  • 2014 : 1525
  • 2015 : 1623
  • 2016 : 1800 (90 % de ces centenaires sont des femmes)
En 2061, on estime qu’il y aura près de 34 000 centenaires au Québec.

Source : Institut de la statistique du Québec

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DES EXEMPLES QUI ONT DÉPASSÉ LES 100 ANS

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Irène Richard, 106 ans

La vie d’Irène Richard, 106 ans, se résume en deux mots : travail acharné.

Née à Saint-Claude, dans les Cantons-de-l’Est, elle a commencé très jeune à travailler à la ferme familiale, principalement à faire les foins (« des veilloches » pour employer ses termes) et à traire les vaches, jobs qu’elle détestait.

« Je n’aurais jamais marié un cultivateur, » affirme-t-elle.

En 1930, à l’âge de 19 ans, elle quitte Saint-Claude pour travailler dans une fabrique de chaussures à Richmond. L’horaire y était fastidieux, soit du lundi au samedi de 7 h à 18 h. « En plus de ça, on travaillait le premier mois sans paie, se souvient-elle. Si on faisait l’affaire, on nous gardait et c’est là seulement qu’ils commençaient à nous payer 3,50 $ par semaine. »

C’était bien peu pour la soixantaine d’heures qu’elle travaillait, surtout qu’elle devait remettre la moitié de son salaire à une tante qui l’hébergeait. Pour arrondir ses fins de mois, elle faisait donc de la couture après ses heures de travail.

Indépendante

Mariée en 1936 et ayant déménagé à Montréal, elle continuera quand même de travailler comme couturière, même après la naissance de ses deux fils. « Ça aurait été bien trop plate », affirme la centenaire qui assurait ainsi son indépendance.

« Quand on voulait quelque chose, on l’achetait, comme notre premier téléphone sitôt la guerre terminée, parce qu’on n’avait pas le droit durant la guerre . Ou notre premier frigidaire, un Roy pour remplacer la glacière, et ma première télévision au début des années 50 », dit-elle.

Toujours active aujourd’hui, celle qui a célébré ses 106 ans en décembre adore s’installer à la machine à coudre pour modifier ou ajuster des vêtements.

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Géraldine Crevier, 100 ans

Lorsqu’on lui pose la question, Géraldine Crevier, 100 ans, répond qu’il n’y a pas de secret à sa longévité, surtout qu’elle a fumé jusqu’à l’âge de 50 ans. Curieuse de nature, ce n’est peut-être pas sa soif d’apprendre qui la garde en vie, mais c’est certainement ce qui rend ses vieux jours aussi intéressants.

L’expression « avoir tout vu » n’aura jamais de sens pour Géraldine Crevier qui, à 100 ans passés, a toujours le désir d’apprendre. Soif qu’elle apaise dans les livres, avec la télé, mais surtout sur internet.

« Quand j’entends parler de quelque chose que je ne connais pas, ou que je connais peu, je me réfugie dans mon appartement et je fais des recherches sur mon ordinateur. J’aime ça apprendre. J’aime ça savoir de quoi on me parle », dit Mme Crevier qui aura 101 ans en août. Aussi loin qu’elle se souvienne, cette volonté de nourrir son intellect a toujours été présente.

Née en 1916 à Cacouna, petit village près de Rivière-du-Loup où ses parents louaient une maison pour l’été, Géraldine Crevier a grandi à Outremont. De 8 à 20 ans, elle a suivi des leçons de piano.

Avec son père, elle allait souvent à l’opéra et au musée.

Autonome

En 1943, elle a épousé un lieutenant de l’armée canadienne avec qui elle a eu trois enfants. Il est malheureusement décédé 20 ans plus tard.

Pour subvenir aux besoins de la famille, Mme Crevier a travaillé à l’Université de Montréal, où elle a occupé un poste de secrétaire de direction jusqu’à ses 69 ans.

Elle a continué à jouer du piano jusqu’à ses 90 ans. « Mais c’est devenu physiquement trop difficile. Le dos et les mains me faisaient souffrir », confie-t-elle.

Outre le temps qu’elle passe sur son ordinateur à échanger avec ses enfants et petits-enfants, elle aime bien lire sur sa liseuse électronique.

Elle fait des exercices tous les matins, notamment du yoga.

Jusqu’à il y a quelques mois, Mme Crevier vivait seule en appartement.
« Je faisais mes repas, mes courses, des sorties­­­­, mais une pneumonie m’a affaiblie et avec ma vue qui baisse, j’ai décidé d’aller en résidence, » explique celle qui réside maintenant à l’Auberge Outremont à Montréal.

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 Winnifred Rees, 100 ans


« Mon secret, c’est la prière et la Bible. Je crois au pouvoir de Dieu », affirme Winnifred Rees, qui aura bientôt 101 ans.

« Quand ça va mal, je lui dis : oh, Lord, aidez-moi, et ça fonctionne. Il m’aide tellement que je suis capable de prendre ma douche sans l’aide de personne », dit-elle.

Pour Mme Rees, qui habite au Manoir d’Aylmer, cette faveur tient presque du miracle, compte tenu de la fracture au dos qu’elle a subie lors d’une chute, il y a plus d’un an.

L’intervention divine, selon elle, a fait en sorte que les choses sont graduellement revenues à la normale, et elle a repris ses activités, notamment le tricot et la lecture.

Winnifred Rees a grandi à Blackville, au Nouveau-Brunswick, sur la ferme de son grand-père paternel. Ce dont elle se souvient surtout, de sa jeunesse, c’est du krach boursier de 1929, survenu alors qu’elle avait 13 ans.

La Grande dépression

« Avec la terre, nous avions l’essentiel : des légumes qu’on entreposait dans le caveau au bord d’une montagne ainsi que des vaches, des chevaux et un mouton », dit-elle, mentionnant que c’est ce qui leur a permis de survivre.

« Vraiment, c’était difficile pour tout le monde durant la Grande dépression, pire encore pour ceux qui n’avaient pas d’animaux. Eux l’ont eu pas mal plus difficile », évoque-t-elle. Son père devait néanmoins combiner trois emplois pour faire vivre la famille : fermier, ébéniste et bûcheron.

Les années ont passé, mais la situation ne s’est guère améliorée dans ce coin reculé du Nouveau-Brunswick. C’est ainsi qu’elle a quitté son village natal pour Montréal, où une tante lui avait déniché un emploi, à l’hôpital Douglas. Ses principales tâches étaient de laver les planchers et de remonter les horloges.

En 1939, elle s’est mariée à William Stanley Rees, un Britannique diplômé en génie mécanique. Ils ont eu quatre garçons. M. Rees est décédé en 1986.

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Joacquina Lalande, 106 ans

Du haut de ses 106 ans, Joacquina Lalande ne s’en laisse pas imposer. Fille unique d’une famille de sept enfants, elle a toujours été une fonceuse qui n’avait pas peur du travail acharné.

C’est d’ailleurs, selon elle, le secret de sa longévité. « Le travail, monsieur ! » s’exclame-t-elle lorsqu’on lui pose la question. Moi, j’ai travaillé toute ma vie et c’est ça qui m’a gardée en santé, dit-elle. Pas d’alcool, pas de tabac, pas de viande rouge depuis 40 ans, et le travail, ça ne ment pas. »

Femme d’action douée pour les affaires, elle a ouvert une épicerie en annexe de sa maison, à Saint-Jérôme, lorsque son mari est tombé gravement malade en 1945. Elle devait subvenir aux besoins de ses quatre enfants Charles-Aimé­­­, Gilles, Jocelyne et Marc-André.

8 h à 23 h

« Ma mère a travaillé fort », raconte son fils, Charles-Aimé Lalande, aujourd’hui âgé de 79 ans. Maman travaillait au commerce chaque jour, de 8 h à 23 h, tout en s’occupant des enfants et de papa, jusqu’à ce qu’il décède en 1959. »

En plus de l’épicerie, Mme Lalande a ouvert un resto équipé d’un juke-box et d’une machine à boules qu’affectionnaient beaucoup les jeunes du coin. Son commerce était également réputé pour son téléviseur, l’un des premiers du village. Le voisinage s’y rendait pour voir

La famille Plouffe, Le Survenant ou la lutte. Ils étaient tellement nombreux qu’elle les assoyait sur des caisses de Coke. La commerçante demandait 10 cents à l’entrée, mais faisait tirer toute la cagnotte après la séance.

Mme Lalande a célébré ses 106 ans en juin. Outre une faiblesse aux jambes, une ouïe et une vision défaillantes, elle est en pleine forme. Encore plus étonnant : elle ne prend aucun médicament. « Sauf, et très occasionnellement, un Tylenol », précise le fils cadet, Marc-André Lalande, âgé de 73 ans. Ma mère est vraiment en forme. Elle s’est même fait un chum. Un p’tit jeune de 95 ans ! » lance-t-il.

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 Sarah Patenaude, 110 ans


Selon Sarah Patenaude, pour bien vivre, il faut travailler, mais ne pas ambitionner. Il faut prendre des vacances, manger des fruits et de la viande et bien pratiquer sa religion, quelle qu’elle soit. « De toute façon, il y a du bon dans toutes les religions », dit-elle.

« Et prendre un p’tit coup, c’est agréable, mais des fois ! » ajoute-t-elle en riant.

Mais le sourire s’efface rapidement de ses lèvres. Vivre vieux ne veut pas dire vivre heureux. « Cent dix ans, c’est long, vous savez, laisse-t-elle tomber. Cent ans seraient bien assez. Le Bon Dieu m’a peut-être oubliée... »

Depuis une dizaine d’années, Mme Patenaude a des ennuis de santé. Elle a dû être réanimée à la suite d’un arrêt cardiaque à 99 ans. Deux ans plus tard, elle s’est brisé une hanche et depuis ses 109 ans, à son grand désarroi, elle ne peut plus prendre de bain seule.

Elle vit maintenant dans l’angoisse de mourir dans la souffrance.

Enseignante durant 47 ans

Comme bien des femmes de sa génération, Mme Patenaude a travaillé fort toute sa vie. Dans sa jeunesse, jusqu’à ses 18 ans, elle a travaillé sur la terre familiale où elle est née, à Embrun, en Ontario. Puis elle est devenue enseignante à l’âge de 18 ans dans une école de rang.

« Fallait être sévère, dit-elle. Enseigner à 48 élèves dans une même classe quand tu as 18 ans, c’est difficile, surtout qu’ils étaient d’âges différents... »

L’hiver, elle se rendait à l’école en raquettes. « Je suivais la trace des chevaux », se souvient celle qui, en plus d’enseigner, devait voir à l’entretien de l’école et du poêle à bois.

Mme Patenaude a enseigné jusqu’à l’âge de 65 ans.

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Gisèle Brillant, 101 ans

 Si plusieurs centenaires attribuent leur longévité à un truc ou un secret quelconque, comme une vie saine, loin du tabac et de l’alcool, ce n’est pas le cas de Gisèle Brillant, qui célébrait ses 101 ans en mai.

« Non, monsieur, j’ai fumé jusqu’à 70 ans et aujourd’hui encore, je prends mon verre de rouge chaque jour. Il n’y a pas de secret. C’est comme ça, voilà tout ! »

Mme Brillant est née en 1916 à Rimouski. Elle était la troisième d’une famille de huit enfants, cinq filles et trois garçons, dont le père était chef de gare.

Elle s’est mariée à 21 ans avec un fonctionnaire municipal de Montréal rencontré alors qu’il était en vacances à Rimouski. À son arrivée dans la grande ville, elle se souvient d’avoir été impressionnée par la quantité de magasins et par les tramways.

« Tout allait tellement vite à Montréal. Il n’y avait rien de ça à Rimouski », dit-elle.

Mme Brillant a eu sept enfants et n’a jamais travaillé, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. À 19 ans, elle avait demandé du travail à un oncle qui détenait plusieurs compagnies.

« Malheureusement, ça n’a pas marché. Il m’avait répondu que c’était inutile puisque je me marierais avant longtemps. C’était comme ça à l’époque », souligne-t-elle.

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RD

Comment vivre vieux ?

Article de Jacques Laplante et David Riendeau, Journal de Montréal, 30 juillet 2017

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Le D<sup>r </sup>Judes Poirier a exploré les facteurs qui contribuent à la longévité des centenaires


Le secret de la longévité des centenaires? Une savante combinaison de génétique, de saines habitudes de vie et de confiance inébranlable en soi, constate le Dr Judes Poirier, à qui l’on doit le livre Jeune et centenaire.

L’ouvrage de vulgarisation scientifique explique les mécanismes du vieillissement humain à travers le phénomène des centenaires, toujours plus nombreux dans notre société.

« Pendant 15 ans, un collègue a cherché à connaître le secret de longévité de plusieurs centenaires français. Les réponses étaient très variées. L’un ne jurait que par son verre de rouge quotidien, tandis que pour l’autre, c’était sa cuillerée de miel», raconte Judes Poirier, directeur de recherche à l’Institut de santé mentale Douglas.

 Cependant, tous affirmaient avoir travaillé pendant toute leur vie et en retiraient une grande fierté.
Le même exercice a été fait, cette fois-ci auprès de leurs enfants et petits-enfants. « Ceux-ci retenaient que les centenaires étaient des gens foncièrement positifs, déterminés et confiants en leurs capacités. Ils vivaient pleinement le moment présent et demeuraient constamment actifs. »

 Les mêmes explications de régularité, de tempérance et de travail reviennent dans la plupart des grandes études sur les centenaires menées dans différents pays, note le Dr Poirier.

Une question complexe

Les causes responsables du vieillissement sont multiples et il est possible de vieillir en beauté, souligne le scientifique en citant par exemple les bienfaits de l’activité physique.

« L’exercice en soi ne prolonge pas la vie de l’humain. Par contre, il améliore la qualité de vie des dernières années. Le but est d’atténuer le risque qu’émergent des maladies chroniques comme l’obésité et le diabète. »

Jeune et centenaire aborde également la question des « zones bleues », ces régions du globe où l’espérance de vie de leurs habitants est supérieure au reste du monde. « S’ils possèdent les mêmes gènes que nous, leur mode de vie est différent », observe Judes Poirier, qui a regroupé certaines tendances générales dans leurs habitudes comme le fait d’avoir des objectifs de vie clairs et d’habiter longtemps auprès de leur famille.

Six trucs pour vieillir en beauté

  1. Adoptez une diète de type méditerranéenne, qui fait plus de place aux fèves, aux noix, aux fruits, aux légumes et à l’huile d’olive. La viande rouge et les charcuteries ne devraient être consommées que de façon occasionnelle­­­­.
  2. Bougez à raison de 15 à 30 minutes par jour et dynamisez vos activités quotidiennes. Si vous avez l’habitude d’aller­­­­ acheter votre journal au dépanneur du coin, laissez la voiture dans le garage.
  3. Définissez-vous des objectifs de vie clairs et gardez une attitude positive face aux événements­­­­.
  4. Voyez votre monde ! Demeurer en famille ou auprès d’amis aussi longtemps que possible procure de nombreux bienfaits.
  5. Fermez la télévision et faites des exercices qui stimulent votre intellect : casse-tête, mots croisés, bridge, échecs, etc.
  6. Vin ou bière ? Préférez le vin rouge. Ceux qui consomment modérément (2 verres par jour maximum) diminuent les facteurs de risques de développer de nombreuses maladies comme l’Alzheimer.
RD

mardi 18 juillet 2017

Le thé vert, c’est bon pour le cerveau

Article de Dr Richard Béliveau, Journal de Québec, 18 juillet 2017

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Une étude récente confirme que la consommation régulière de thé vert diminue de moitié le risque de déclin cognitif, et ce, même chez les personnes qui sont génétiquement prédisposées à être touchées par une maladie neurodégénérative.

Le thé vert représente une source exceptionnelle de polyphénols, ceux-ci pouvant constituer jusqu’au tiers du poids des feuilles du théier (Camillia sinensis). La consommation régulière de thé vert représente en conséquence une excellente façon d’absorber des quantités importantes de ces molécules biologiquement ­actives, une seule tasse de thé vert pouvant contenir jusqu’à 200 mg de polyphénols, incluant l’épigallocatéchine gallate (EGCG), la principale molécule responsable des effets bénéfiques du thé vert sur la santé.

Une étude récente du matériel génétique du théier indique que ce contenu exceptionnel en polyphénols est le résultat d’importantes modifications dans les gènes de la plante à la suite de sa domestication il y a quelques milliers d’années1. À la base, le rôle des polyphénols est de protéger la plante des multiples agressions provenant de son environnement (microorganismes, insectes, rayons UV). En analysant l’ensemble du génome de Camillia sinensis, une équipe de scientifiques chinois a montré que les gènes responsables de la production de ces polyphénols ont été « copiés-collés » à de multiples reprises au cours de l’évolution récente de la plante, ce qui a considérablement augmenté les niveaux de polyphénols dans ses feuilles et lui a ainsi permis de s’adapter aux différents lieux où la plante est cultivée.

Protection cérébrale

Si cette hausse du contenu en polyphénols est importante pour le théier, elle l’est tout autant pour la santé humaine. Non seulement les polyphénols jouent un rôle essentiel dans les propriétés organoleptiques du thé, car ils lui confèrent son amertume, mais ces molécules sont également dotées de plusieurs activités biologiques très importantes pour la prévention de maladies chroniques.
Un des bénéfices les mieux documentés de la consommation de thé vert est sur la prévention de plusieurs types de cancers, en particulier ceux de la bouche, du côlon et de la prostate (forme métastatique de la maladie). Cet effet préventif est en majeure partie dû à l’EGCG, avec plus de 11 000 études scientifiques qui ont montré que cette molécule polyvalente est capable d’interférer avec une foule de processus utilisés par les cellules cancéreuses pour croître et envahir les organes.

L’effet positif de l’EGCG ne se limite cependant pas au cancer. Par exemple, plusieurs études ont montré que cette molécule possède plusieurs propriétés neuroprotectrices qui ­pourraient participer à la prévention de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. Cela est particulièrement bien illustré par les résultats d’une étude populationnelle réalisée auprès de 1000 personnes vivant à Singapour et qui étaient âgées de 55 ans et plus2.

En analysant les habitudes de consommation de thé, les chercheurs ont observé que les personnes qui consommaient régulièrement du thé voyaient leur risque d’être atteint d’un déclin des fonctions cognitives réduit de 50 % comparativement à celles qui n’en consommaient pas ou très rarement.

Cette diminution du risque est particulièrement frappante pour les personnes qui possédaient une copie du gène APOE e4, qui sont donc génétiquement à plus haut risque de développer la maladie d’Alzheimer, avec une réduction spectaculaire de 85 %. Étonnamment, la protection offerte par le thé semble beaucoup plus prononcée pour les femmes.

Ces résultats montrent encore une fois à quel point nos habitudes de vie exercent un énorme impact sur notre santé, autant physique que mentale. La détérioration des fonctions cognitives associée au vieillissement n’est pas un phénomène inévitable, contre lequel nous ne pouvons rien faire. La consommation de végétaux qui contiennent de fortes quantités de molécules antioxydante et antiinflammatoire comme le thé vert, le cacao, le curcuma ou encore les petits fruits peut participer à diminuer ce risque de déclin cognitif, surtout si elle fait partie d’un mode de vie globalement sain qui comprend une activité physique régulière et le maintien d’un poids corporel santé.​

1. Xia E-H et coll. The tea tree genome provides insights into tea flavor and independent evolution of caffeine biosynthesis. Molecular Plant, publié en ligne le 1er mai 2017.
2. Feng L et coll. Tea consumption reduces the incidence of neurocognitive disorders: findings from the Singapore longitudinal aging study. J. Nutr. Health Aging 2016; 20:1002-1009.

RD

samedi 15 juillet 2017

Les pouvoirs de la zoothérapie

Article de Élise Jetté, site Belâge.ca, 11 juillet 2017


Déprime, anxiété, maladies chroniques, maladie d’Alzheimer… la zoothérapie peut souvent amener un cadre propice aux traitements des maladies.


Les pouvoirs de la zoothérapie


Le docteur en biologie marine et écotoxicologie José Sarica exerce cette pratique au Québec et en France depuis sept ans. Nous nous sommes entretenus avec lui.

Comment la zoothérapie peut faire du bien aux aînés?

Ça dépend de leur autonomie. Si les gens sont alités, dans un centre de soins, par exemple, je peux mettre Chico, mon chien, sur une petite table et je leur parle pendant qu’ils caressent Chico. La personne le brosse, lui parle, lui fait sa toilette, lui donne des croquettes. Ça me permet de me rapprocher de la personne et de ce qu’elle ressent.

Pourquoi le chien est votre animal de prédilection pour la zoothérapie?

D’abord parce que c’est plus simple que le dauphin, qui est mon deuxième animal de prédilection! Et c’est avec le chien que j’ai eu le plus d’affinités. Il a été facile de l’éduquer pour qu’il n’ait pas peur des chaises roulantes et des cannes. 

Concrètement, a-t-on des preuves que les animaux ont impact positif sur la vie des gens?

Il est scientifiquement prouvé que ça diminue l’anxiété. Une étude sur près 6000 personnes en Australie avait permis de déterminer que les personnes qui possédaient un chat ou un chien avaient moins de risques de faire d’un infarctus. Et même chez les nouveau-nés, les microbes que le chien porte stimulent les cellules immunitaires de l’enfant. Il y a une hormone (ocytocine) qui est celle de l’attachement entre une maman et son bébé. En regardant un chien, cette hormone est aussi libérée. Ça provoque un mieux-être instantané. 

Comment fonctionne la pratique de la zoothérapie?

Il ne s’agit pas seulement de mettre un animal dans la pièce. Je fais des rencontres de façon triangulaire entre le patient, l’animal et moi. Il y a des stratégies thérapeutiques qui existent. Je peux aussi faire des animations de groupes (15 personnes). Mais il est certain qu’une personne qui a un animal réussit automatiquement à briser son isolement. Elle entre en communication avec les autres par le biais de son animal.

Comment la zoothérapie peut aider à calmer la maladie d’Alzheimer?

Il y a plusieurs stades de maladie. Au niveau quatre, les gens se rendent compte qu’ils perdent la mémoire et ils peuvent devenir méchants. En mettant un animal dans les bras d’une personne dans cet état, ça peut rappeler des évènements du passé. On a vu des cas où ça permettait à une dame de se souvenir de la ferme où elle avait vécu enfant.

Est-ce que ça fonctionne pour tout le monde?

C’est un peu comme l’acuponcture. Ça marche chez certaines personnes, chez d’autres non. Ce n’est pas intrusif. Pour des gens c’est plus agréable de recevoir cette visite plutôt que de prendre le métro et d’aller voir un psychologue. Il y existe autant de personnes que de techniques pour les aider.

Zoothérapie, le pouvoir thérapeutique des animaux de José Sarica en collaboration avec Nassera Zaïd, Éditions Arthaud. 29,95 $. en librairies

 RD

vendredi 7 juillet 2017

Non, l’être humain n’a pas atteint son âge limite

Source : radio-canada.ca, 07 juillet 2017 - Texte de Daniel Blanchette Pelletier

La doyenne de l'humanité, Violet Brown, est âgée de 117 ans.

Actuellement, la doyenne de l'humanité, Violet Brown, est âgée de 117 ans. Photo : Associated Press/Raymond Simpson


Vivre éternellement tient davantage du rêve que de la réalité. Mais une équipe de chercheurs de l'Université McGill a déterminé que l'être humain n'a pas encore atteint la durée maximale de sa vie, même si la mort a toujours fini par le rattraper.


Les biologistes Bryan G. Hughes et Siegfried Hekimi viennent ainsi contredire les travaux de deux confrères américains, qui avaient fixé l’an dernier la durée maximale de la vie humaine à 115 ans.
« Les gens vivent de plus en plus longtemps et il n’y a pas d’indication claire que ça va s’arrêter », estime Siegfried Hekimi.

Il en arrive à cette conclusion en ayant repris les mêmes données de la Human Mortality Database qu’avaient utilisées les chercheurs américains. Cette base de données regroupe les informations de près de 40 pays, dont les États-Unis, la France et le Japon, sur l’espérance de vie de leur population.
« Il n’y a pas de signes, statistiquement, que ça va s’arrêter. Autant que l’on sache, l’âge auquel les gens vont réussir à vivre va continuer d’augmenter. »


Le biologiste Siegfried Hekimi de l’Université McGill
Le passé garant de l’avenir

Pour preuve, il suffit d’observer l’évolution de la durée de vie humaine des trois derniers siècles, selon lui. L'être humain vit en effet beaucoup plus longtemps que son ancêtre. « Et au 20e siècle, ça s’est accéléré », rapporte le biologiste.

Un Canadien pouvait, par exemple, vivre environ 50 ans en 1901, alors que l’espérance de vie se chiffre aujourd’hui à plus de 80 ans. « C’est possible que ça augmente encore longtemps », croit-il.

« C’est une augmentation constante de la durée de vie moyenne. Elle s’applique presque au monde entier, mais évidemment davantage aux pays les plus développés, comme le Canada et les pays européens », précise Siegfried Hekimi.

Les progrès technologiques et les avancées de la médecine jouent donc un rôle important dans le prolongement de la vie.

« Plus notre vie est devenue industrialisée, plus on a pu contrôler notre environnement, notre confort », poursuit le chercheur, citant l’hygiène, le chauffage, l’alimentation et les vaccins comme exemples. Même le travail est devenu moins exigeant physiquement, ajoute-t-il.

« Pour toutes ces raisons, les gens vivent plus vieux », estime Siegfried Hekimi, ajoutant que les avantages qu’on tire d’avoir un environnement aussi contrôlé dépassent les inconvénients.
« Les gens sont de plus en plus en bonne santé, de plus en plus longtemps. C’est la raison même pour laquelle ils réussissent à vivre plus vieux. »

Le biologiste Siegfried Hekimi de l’Université McGill
Le biologiste rejette ainsi l’impact négatif que pourraient avoir l’industrialisation et les progrès technologiques sur la santé humaine. Il ne voit que du positif pour l’avenir.

 Les cinq « supercentenaires » reconnus à ce jour

NomDate de naissanceDate du décèsÂgePays d'origine
Jeanne Calment21 février 18754 août 1997122 ans et 164 joursFrance
Sarah Knauss24 septembre 188030 décembre 1999119 ans et 97 joursÉtats-Unis
Lucy Hannah16 juillet 187521 mars 1993117 ans et 248 joursÉtats-Unis
Marie-Louise Meilleur29 août 188016 avril 1998117 ans et 230 joursCanada
Emma Morano29 novembre 189915 avril 2017117 ans et 137 joursItalie

NomDate de naissanceÂgePays d'origine
Violet Brown10 mars 1900117 ansJamaïque
Nabi Tajima4 août 1900116 ansJapon
Chiyo Miyako2 mai 1901116 ansJapon
Ana María Vela Rubio29 octobre 1901115 ansEspagne
Marie Josephine Gaudette25 mars 1902115 ansItalie


Adapter la société aux « supercentenaires »

L’être humain rêve depuis longtemps de longévité, voire d’immortalité. « Ce n’est pas nouveau, assure l’anthropologue Ignace Oulazabal. Mais encore faut-il un état de santé optimal. C’est beau en théorie, mais en pratique, les défis sont importants. »

Déjà, il est improbable, selon le professeur à l’Université de Montréal, que l’être humain puisse prolonger sa durée de vie sans les problèmes de santé liés au vieillissement.

« Nous vivons dans une société qui prône l’autonomie, explique Ignace Olazabal. Les personnes dépendantes sont considérées comme un fardeau. La vieillesse n’a pas bonne presse dans la société occidentale. »

Vivre au-delà de 100 ans nécessiterait donc un ajustement de toute notre société, mais d’abord de notre cycle de vie.

« On travaille jusqu’à la fin de nos jours. On est actif, donc productif, donc utile socialement. Et puis on se retire pour mourir, c’est le pattern habituel depuis l’aube de l’humanité, explique-t-il. Le troisième âge est une invention relativement récente, qui vient avec la retraite. »

« Mais le moment est venu de se poser des questions tant sociologiques que philosophiques », ajoute Ignace Olazabal. Inévitablement, selon lui, il faudra adapter le monde de demain à la présence d’un plus grand nombre de personnes âgées, qu’elles soient de plus en plus vieilles ou non.

« C’est sûr qu’il faudrait repenser toute notre façon de concevoir ce parcours de vie, qui deviendrait très long. Il faudrait se poser la question : "est-ce qu’on travaille jusqu’à 100 ans et on prend une retraite de 30 à 50 ans? Est-ce qu’on travaille jusqu’à 120 ans?" Pour moi, ça relève de l’utopie. »


« Mais le moment est venu de se poser des questions tant sociologiques que philosophiques », ajoute Ignace Olazabal. Inévitablement, selon lui, il faudra adapter le monde de demain à la présence d’un plus grand nombre de personnes âgées, qu’elles soient de plus en plus vieilles ou non.

RD

mardi 4 juillet 2017

Les bienfaits de la sieste en toutes saisons

Article de Danielle Choquette, Journal de Montréal, 19 août 2016

Profitez de l'été pour redécouvrir les bienfaits de la sieste, vous vous porterez mieux! C'est garanti!
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À condition de ne pas excéder 30 minutes à une heure, la sieste a de nombreuses vertus pour la santé. Naturelle chez les mammifères, elle est même constitutionnalisée au travail en Chine. Pourquoi ne pas profiter de la période estivale pour s'y mettre, alors que chaleur et détente incitent à l'assoupissement au début de l'après-midi?

Qu’est-ce qui repose et détend, améliore l’humeur, l’attention, la créativité, la productivité et même l’intelligence? La sieste. Voici sept raisons de fermer les yeux quelques minutes au milieu de la journée.

1. Pourquoi dort-on ? On dort pour assurer l’équilibre de son système nerveux central, pour protéger son ­organisme, pour économiser son énergie («Qui dort dîne.»), pour nettoyer son cerveau (on évacue des déchets métaboliques de son cerveau pendant le sommeil) et, bien sûr, pour faire de beaux rêves.

2. Pourquoi dormir l’après-midi ? On devient tendu, de mauvaise humeur, on manque d’attention, on baille, les paupières se ferment toutes seules, ce sont les signes qu’on a besoin d’un somme. Et c’est ­normal, car le rythme circadien, l’horloge interne du corps, subit un petit creux d’énergie entre 12 h et 15 h.

3. Le manque de temps : un prétexte. Vous pensez que vous n’avez pas le temps de dormir 10 à 20 minutes par jour parce que vous êtes une personne très occupée? Sachez que Winston Churchill, Thomas Edison et ­Napoléon étaient connus pour leurs siestes. Notez tout de même que c’est mieux de dormir 20 minutes ou moins, car autrement on tombe dans un sommeil profond et le ­réveil devient difficile. Et bien sûr, si vous faites de l’insomnie, il vaut mieux éviter la sieste et garder ­votre fatigue pour la nuit.

4. Trouver le moyen de faire la sieste. Ce n’est pas toujours évident de s’y mettre. Si vous travaillez dans un bureau ouvert, vous devrez être imaginatif pour trouver une façon de vous soustraire aux autres. Cela dit, on a souvent la possibilité de se mettre en retrait, de fermer sa porte, de s’étendre ou pas, de fermer les yeux quelques minutes, mais on oublie. Mettez-vous une alarme douce.

5. Une sieste japonaise. Dans un article paru dans le Guardian, Leo Benedictus nous parle de la sieste au Japon. Dans ce pays, les gens dorment peu et travaillent de longues heures. Pour se reposer, certaines ­personnes font «inemuri», ce qui ­signifie textuellement «être présent pendant qu’on dort». Un homme est assis, immobile, on pourrait ­l’imaginer en grande concentration, en réflexion, alors qu’en réalité, il fait un somme. Attention tout de même, écrit le journaliste, cette sieste se pratique beaucoup en ­réunion, et lorsqu’on pose une question au dormeur, il doit ­répondre tout de suite. Il s’agit donc d’un sommeil très léger qui est réservé aux personnes haut ­placées dans l’entreprise.

6. La sieste créative de ­Salvador Dalí. Le peintre souhaitait augmenter sa créativité. Il a donc inventé la «sieste à clef». Assis dans un ­fauteuil, les bras posés sur les ­accoudoirs, il tenait une grosse clef dans une main. Sur le sol, sous sa main, se trouvait une ­assiette. Dès qu’il s’endormait, la clef tombait, allait cogner contre l’assiette, ce qui le réveillait. Quelques millisecondes de sommeil et, disait-il, «votre être physique et psychique tout entier est reposé». Vous pouvez essayer avec une balle de tennis. Dès qu’elle tombe, votre sieste est ­finie.

7. Le réveil. Pour bien se ­réveiller, il est important de ne pas trop se presser: ouvrez les yeux tranquillement et souriez. Ça y est, la deuxième ­partie de la journée commence, le monde vous appartient. «Chaque réveil matinal est pour nous comme une nouvelle naissance», a écrit Freud. On ajoutera: «chaque réveil d’après-midi», comme ça, on aura deux vies pour le prix d’une. Ce sera déjà pas mal!

RD

samedi 1 juillet 2017

Surfer sur Internet et améliorer ses fonctions cognitives…

Source : Senioractu.com
 
 Surfer sur Internet et améliorer ses fonctions cognitives…
 

Et si le temps que vous passez sur Internet à chercher des informations, à envoyer des e-mails à vos petits-enfants, à acheter des livres, etc. vous permettait –sans vous en rendre compte- d’augmenter vos capacités cognitives ? C’est ce que semble démontrer une très sérieuse étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie, la célèbre UCLA.

 

Explications :

 

Jusqu’à maintenant, on conseillait aux seniors de faire des mots croisés, des puzzles, des quizz, des sudokus, etc.

Tout cela, pour maintenir notre matière grise en pleine forme.

Désormais, il va falloir également conseiller aux seniors le surf… sur la Toile.

En effet, des scientifiques de UCLA ont découvert dans une étude qui est parue dans la dernière édition de la très sérieuse revue scientifique American Journal of Geriatric Psychiatry, que des seniors qui pratiquaient régulièrement des recherches sur Internet stimulaient davantage certains centres clé du cerveau contrôlant le processus de décision et de raisonnement complexe.

Plus concrètement, les chercheurs estiment que ces observations montrent que les activités qui consistent à effectuer des recherchent sur le web pourraient contribuer à stimuler les fonctions cérébrales, voire à les améliorer.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié 24 seniors âgés de 55 à 76 ans. La moitié avait l’habitude d’effectuer des recherches sur le net, l’autre non. L’âge, le niveau de formation et le sexe était la même dans les deux groupes.

Les participants à cette étude passaient un IRM tout en lisant ou en effectuant des recherches sur le web. Pendant ce temps, le scanner enregistrait les changements qui s’opéraient dans les circuits du cerveau. Plus précisément, l’appareil détectait l'intensité des réactions des cellules cérébrales en mesurant le niveau des flux sanguins.

Pendant les tests de lecture, tous les seniors ont montré une forte activité cérébrale, notamment dans les centres du langage, de la lecture, de la mémoire et de la vision qui sont situés dans les régions temporale, pariétale et occipitale du cerveau.

Par contre, pendant les tests Internet, les scientifiques ont remarqué une nette différence entre les deux groupes. Alors que tous les testeurs montraient une forte activité cérébrale pendant la lecture, le groupe « Internet » a enregistré plus d'activité dans les régions frontale et temporale ainsi que dans les circonvolutions cingulaires du cerveau qui contrôlent le processus de décision et les raisonnements complexes.

« Notre découverte la plus frappante » souligne le Dr Gary Small, principal auteur de cette étude, « a été que les recherches en ligne semblent engager davantage de circuits neuronaux qui ne sont pas stimulés par la lecture »

Et d’ajouter : « une activité quotidienne aussi simple que d’effectuer des recherches sur la Toile semble donc améliorer le fonctionnement du cerveau, ce qui montre bien que l’on peut continuer à apprendre tout en vieillissant ».

Des études complémentaires vont être réalisées sur le sujet. 
 RD

Comment éviter la tourista?

Article de Sarah-Émilie Nault, Journal de Montréal, 16 janvier 2017

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Dans la majorité des cas, la tourista se transmet par la consommation d’aliments ou d’eau contaminée.

Les voyageurs sont unanimes à la craindre: la diarrhée du voyageur (surnommée «tourista») réussit à gâcher une partie des vacances de bon nombre d’entre nous. François Lalande, pharmacien propriétaire à Montréal, donne ses conseils afin de traiter ou, mieux, d’éviter, ce célèbre malaise.

Les cas légers

«La transmission de la “tourista” est d’origine bactérienne à 90 %, explique le pharmacien. Cela veut dire qu’elle se transmet par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés.»

«Lorsqu’on part en voyage, on est souvent confronté à quelques épisodes de diarrhée légère qui se résorbent en un à quatre jours. Lorsque c’est le cas, les conseils de base s’appliquent: se réhydrater avec des solutions de réhydratation ou prendre un cachet d’Imodium.»

Prévention 101

Pour la véritable diarrhée du voyageur (grosses crampes, douleurs, nausées, vomis­sements, diarrhée persistant pendant plus de 24-48 heures, sang dans les selles, fièvre), François Lalande explique:

«L’hygiène est un facteur très important. Il faut prendre l’habitude de se laver les mains avant et après chaque repas. On peut aussi utiliser un désinfectant à base d’alcool.»

«Il y a aussi des aliments à éviter, par exemple les buffets chauds et froids qui sont souvent composés de nourriture contaminée. Il faudrait idéalement consommer viandes, poissons et fruits de mer chauds et bien cuits. En passant, ce n’est pas parce qu’on réside dans un tout-inclus qu’on est à l’abri. On évite aussi les fruits et les légumes non pelés ainsi que les plats vendus dans la rue.»

«On consomme de l’eau et des boissons embouteillées et scellées, et on s’abstient d’y ajouter des glaçons. On prend aussi l’habitude de se brosser les dents avec de l’eau en bouteille.» «En matière de prévention, mon conseil nº 1 reste la prise de probiotiques avant et pendant le voyage», dit le pharmacien.

Traitements

«Lorsque rien ne va plus depuis plusieurs jours, qu’on a des crampes et de la fièvre, on se tournera vers les antibiotiques qui peuvent maintenant être prescrits par les pharmaciens dans la majorité des cas. Il n’est plus nécessaire d’aller voir un médecin pour s’en procurer avant le départ.»

Mais si les symptômes persistent et qu’il n’y a aucun signe d’amélioration au-delà de deux jours après la prise d’antibiotiques – ou si on est malade depuis plus d’une semaine –, il est primordial d’aller consulter un médecin, insiste le pharmacien.

RD