Déprime, anxiété, maladies chroniques, maladie d’Alzheimer… la zoothérapie peut souvent amener un cadre propice aux traitements des maladies.
Le docteur en biologie marine et écotoxicologie José Sarica
exerce cette pratique au Québec et en France depuis sept ans. Nous nous
sommes entretenus avec lui.
Comment la zoothérapie peut faire du bien aux aînés?
Ça
dépend de leur autonomie. Si les gens sont alités, dans un centre de
soins, par exemple, je peux mettre Chico, mon chien, sur une petite
table et je leur parle pendant qu’ils caressent Chico. La personne le
brosse, lui parle, lui fait sa toilette, lui donne des croquettes. Ça me
permet de me rapprocher de la personne et de ce qu’elle ressent.
Pourquoi le chien est votre animal de prédilection pour la zoothérapie?
D’abord
parce que c’est plus simple que le dauphin, qui est mon deuxième animal
de prédilection! Et c’est avec le chien que j’ai eu le plus
d’affinités. Il a été facile de l’éduquer pour qu’il n’ait pas peur des
chaises roulantes et des cannes.
Concrètement, a-t-on des preuves que les animaux ont impact positif sur la vie des gens?
Il
est scientifiquement prouvé que ça diminue l’anxiété. Une étude sur
près 6000 personnes en Australie avait permis de déterminer que les
personnes qui possédaient un chat ou un chien avaient moins de risques
de faire d’un infarctus. Et même chez les nouveau-nés, les microbes que
le chien porte stimulent les cellules immunitaires de l’enfant. Il y a
une hormone (ocytocine) qui est celle de l’attachement entre une maman
et son bébé. En regardant un chien, cette hormone est aussi libérée. Ça
provoque un mieux-être instantané.
Comment fonctionne la pratique de la zoothérapie?
Il
ne s’agit pas seulement de mettre un animal dans la pièce. Je fais des
rencontres de façon triangulaire entre le patient, l’animal et moi. Il y
a des stratégies thérapeutiques qui existent. Je peux aussi faire des
animations de groupes (15 personnes). Mais il est certain qu’une
personne qui a un animal réussit automatiquement à briser son isolement.
Elle entre en communication avec les autres par le biais de son animal.
Comment la zoothérapie peut aider à calmer la maladie d’Alzheimer?
Il
y a plusieurs stades de maladie. Au niveau quatre, les gens se rendent
compte qu’ils perdent la mémoire et ils peuvent devenir méchants. En
mettant un animal dans les bras d’une personne dans cet état, ça peut
rappeler des évènements du passé. On a vu des cas où ça permettait à une
dame de se souvenir de la ferme où elle avait vécu enfant.
Est-ce que ça fonctionne pour tout le monde?
C’est
un peu comme l’acuponcture. Ça marche chez certaines personnes, chez
d’autres non. Ce n’est pas intrusif. Pour des gens c’est plus agréable
de recevoir cette visite plutôt que de prendre le métro et d’aller voir
un psychologue. Il y existe autant de personnes que de techniques pour
les aider.
Zoothérapie, le pouvoir thérapeutique des animaux de José Sarica en collaboration avec Nassera Zaïd, Éditions Arthaud. 29,95 $. en librairies
RD
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