Les attentats du 13 novembre ont suscité beaucoup d’émotions dans les familles. S’il faut trouver les mots justes pour en parler avec les plus jeunes, nos aînés ont également besoin d’écoute et d’attention pour surmonter ces événements qui ravivent parfois des souvenirs douloureux.
Ces propos demeurent plus que d'actualité avec les nouveaux attentats qui viennent d'avoir lieu à Barcelone (18 août 2017).
Entretien avec le docteur Olivier de Ladoucette, psychiatre et gérontologue.
« Quel que soit l’âge de la personne, âgée ou très âgée, il n’y a pas de raison d’aborder la question des attentats de manière spécifique. Le plus important est de ne pas leur cacher la vérité. Il faut, au contraire, expliquer ce qui s’est passé pour désamorcer d’éventuelles angoisses. Certaines personnes sont déjà inquiètes à l’idée de sortir de chez elles par peur de la chute ou même d’une agression, ces événements risquent donc d’être particulièrement anxiogènes.
Prendre le temps de les voir et de les écouter
Afin de dissiper les craintes, on peut les faire parler de leurs souvenirs, leur demander ce que ces attentats évoquent pour eux. Certains parleront de la guerre d’Algérie. D’autres de leur enfance pendant la Seconde Guerre mondiale. Des moments souvent douloureux et inquiétants qui peuvent être ravivés par ces attaques terroristes. Leur donner l’occasion de raconter leur vécu leur permet de relativiser ce qui se passe aujourd’hui. La plupart surmonteront bien ces événements et seront sans doute moins paniqués que certains jeunes.Lorsque les personnes sont un peu fragiles ou lorsqu’elles ont des problèmes cognitifs, il faut peut-être adapter son propos. De toute façon, il ne servirait à rien d’occulter la réalité car elles voient les images à la télévision et cela risque de les angoisser plus encore que des explications.
Leur montrer qu’ils comptent
Quel que soit le profil de la personne, il faut saisir cette occasion pour aller la voir et s’assurer que tout va bien, que ces événements dramatiques ne génèrent ni trop d’angoisse ni d’insécurité. Le plus douloureux pour les parents ou les grands-parents, c’est la peur d’être oubliés par leurs proches. Il est donc important dans ce contexte difficile de leur montrer qu’ils comptent et que tout le monde pense à eux.Si la personne est très affectée, si elle panique, le mieux est de l’accueillir chez soi un temps. Il peut également s’avérer utile d’en parler à son médecin pour un petit traitement apaisant.
Celles qui vivent à Paris risquent d’être particulièrement inquiètes à l’idée de ressortir dans la rue.
Dans ce cas, il faut prendre le temps de les accompagner et même de les amener dans les lieux qui leur font peur. En voyant que tout semble normal, hormis une présence policière renforcée, elles seront rassurées. »
Source : LA CROIX
RD
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