La recherche du bonheur : une réalité de tous les jours
(Le bonheur de vivre, 1905-1906, de Henri Matisse)
Qu’est-ce que l’on a tous en commun depuis l’enfance? C’est la quête du bonheur. Pourtant, combien de gens sont heureux dans leur vie de tous les jours? Au fur et à mesure que l’on avance en âge, cette question est toujours importante et devient même pressante.
Quand on est tout jeune, un rien nous rend heureux comme malheureux. Les émotions sont plus fortes et plus difficiles à contrôler à l’adolescence. Avec le développement du corps et de l’esprit, les choses se compliquent. La montée des hormones mâles et femelles amène un sentiment d’absolu dans tout ce que l’on vit.
À l’âge adulte, les sentiments semblent s’équilibrer avec le rationnel et la réalisation de ses aspirations. La famille à élever, les exigences du monde du travail et les obligations du quotidien absorbent toute notre énergie.
Plus on vieillit, plus tout nous semble éphémère. On se rend compte que les choses changent malgré nous. On perd le contrôle sur un grand nombre de situations.
Qu’est-ce qui nous apparaît important à chaque jour et de plus en plus impératif en vieillissant : c’est le sentiment de vouloir durer. On constate que les lieux que l’on habite change peu et que ce sont les gens qui évoluent. Plus le temps passe, plus les amis et amies de longue date deviennent des fantômes, des reliquats de souvenirs très souvent anecdotiques. C'est le cas aussi de nos ennemis. Les retours en arrière peuvent être pénibles, surtout si l’on se remémore des souvenirs traumatisants.
La contrepartie qui s’offre à nous, c’est le présent et toutes ses nouveautés. Il est certain que jamais plus nous n’aurons vingt ans, mais même dans la soixantaine, la vie garde toute sa saveur et ses petits bonheurs.
Les aménagements pour développer de petits bonheurs
La personne qui vieillit et qui se regarde dans le miroir, a un sentiment d’impuissance. Son intérieur ne semble plus correspondre à l’image que lui renvoie le miroir. Elle a le sentiment d’avoir vu beaucoup de choses et d’avoir réalisé toutes sortes d’expériences. Et, graduellement, s’installe un nouveau rythme de vie, celui des « belles années » où l’on aspire à un univers absent de préoccupations, tout en vivant sur ses acquis et en prenant le temps de bien faire les choses. C’est la compensation que l’on recherche face aux pertes de jeunesse que le temps nous oblige à assumer.
Le temps de récupération à l’effort physique et nerveux est plus long et plus difficile. Quand la fatigue s’installe, on doit s’allonger plus longtemps pour redevenir en forme. Et quand on est à nouveau alerte, c’est le sentiment de la jeunesse retrouvée qui reprend le dessus. Comme si l’âge n’était plus un facteur aggravant.
Nous nous rendons alors compte avec beaucoup plus de netteté de l’importance de prendre le temps de récupérer face à tout ce qui peut nous arriver au quotidien. On aime prendre les choses au compte-goutte. Un petit agenda pour chaque jour nous suffit, avec peu de risque et beaucoup de temps pour le réaliser. Alors qu’autrefois, on voulait tout faire à la fois, là, on préfère regarder aller les choses et relever de petits défis.
Quand on respecte ce rythme de vie, la quête du bonheur nous semble toujours possible. Les sujets de préoccupations changent. On veut moins de conquêtes féminines ou masculines, mais plus d’amitié pour échanger et parler de tout et de rien.
On ne veut plus assumer de grandes responsabilités concernant les enfants ou la famille, mais on voudrait toujours se sentir utile et en demande. Dans le fond, on pense plutôt à se retirer de la circulation pour laisser la place aux autres, les plus jeunes, nos enfants et ceux des autres.
Le fait de pouvoir disposer de soi-même et surtout de son temps nous redonne un sentiment de liberté qui nous ramène à notre tout jeune âge. Dans le fond, vieillir n’est pas une si grande calamité, pourvu que l’on prenne les bons côtés de la vie et que l’on soit en mesure de se gâter soi-même et de faire de même pour notre entourage.
Il faut se mettre dans la tête qu’une grande partie de notre vie s’est évaporée en fumée parce que notre agenda du temps ne nous appartenait pas.
Dans les derniers mois avant la retraite, il y a généralement un profond besoin de se la couler douce, de ne plus avoir à affronter de nouveaux défis ou de nouveaux apprentissages en vue de satisfaire les exigences du travail. Le sentiment de la réalisation de soi au travail n’étant plus là, il est par conséquent temps de passer en phase retraite.
La quête du bonheur dans la soixantaine
Finalement, la quête du bonheur dans la soixantaine, semble être une question de petites choses que l’on réalise à sa vitesse, sans dépasser ses limites et toujours en respectant ses capacités de récupération. Alors, tout nous apparaît aller pour le mieux parce que le quotidien n’est pas rempli d’obligations et de difficultés à surmonter. Les petits bobos sont alors plus supportables et la vie semble nous sourire à nouveau.
Dans un prochain article, j'ai l'intention de résumer le fruit de mes recherches et d'en connaître plus sur la quête du bonheur car sans bonheur, la vie me semble difficile à affronter. Je veux aussi en savoir plus sur les moyens de le garder quand on franchit le cap de la soixantaine.
RD
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