La soixantaine est loin d’être un âge où tout espoir de vie et de bonheur sont perdus. Avec l’extension de la longévité, l’homme et la femme sont en mesure de se maintenir proche de leur jeune âge, pourvu qu’ils reconnaissent leurs limites personnelles.
À tout âge de la vie, il y a des choses qui sont possibles et d’autres qui deviennent impossibles. On ne peut demander à un bébé naissant de marcher spontanément ou de parler comme un adulte. Si l’adulte peut faire à peu près tout ce qu’un humain normal est en mesure de faire, il ne peut redevenir bébé et faire gaga et caca dans ses culottes, sans inconvénients. On dira généralement que ce n’est plus de son âge.
Quand on arrive à l’âge des aînés, là on ne sait plus vraiment. La ligne de démarcation entre l’âge mûr et le début de l’âge des Seniors n’est pas bien tranchée. Certaines personnes vont vieillir prématurément, voire avoir de graves maladies, tandis que d’autres, la plupart heureusement, vont se retrouver sains mais avec moins de résistance, par exemple, à la fatigue ou de légers inconvénients de santé.
Par quête, on souligne le fait que l’on a encore des envies de vivre des choses qui sont à notre portée et qu’il faut reconnaître. Par exemple, la quête de la sérénité est vu comme une vertu que l’on peut espérer atteindre à l’âge des Seniors, difficilement avant.
À ma connaissance, il existe peu de volumes sur le sujet des quêtes accessibles à partir de la soixantaine. C’est une période de la vie qui, jusqu’à tout récemment, n’était pas à la portée de la majorité de la population. Dans son ouvrage intitulé « L'espérance de vivre. Âges - générations et sociétés », publié par les éditions Le Seuil en octobre 2005, Jacques Véron faisait le résumé suivant de la situation en Europe au plan de la démographie :
« La très forte augmentation, depuis deux siècles, de l'espérance de vie dans les pays les plus développés nous permet d'être beaucoup plus nombreux à atteindre des âges élevés. La pyramide des âges s'en ressent : la population vieillit.
Non seulement les attitudes à l'égard de la vie et de la mort se transforment, mais une véritable "gestion des âges" devient nécessaire.
Les relations entre les générations se modifient en profondeur et affectent toute la dynamique des sociétés, des solidarités effectives ou possibles à la dépendance économique mais aussi aux questions éthiques : quel est le coût économique de l'allongement de la durée de vie et comment résoudre les problèmes qu'il pose, si la quantité de vie en plus se traduit par une dégradation de sa qualité ? C'est une réflexion sur les liens entre l'histoire de l'individu, celle de sa génération et celle de la société… »
Existe-t-il des jalons, des critères, des façons d’envisager ces quêtes? Une chose est certaine, le vieux, caricaturé avec la pipe à la bouche, le regard lointain et perdu, les membres fatigués par les années de labeur, ne correspond plus vraiment à l’image que l’on se fait de la vieillesse.
Développer une réflexion sur la façon de comprendre et d’accepter les changements qui surviennent dans la vie humaine avec le vieillissement est un bon exercice pour mieux décoder cette période de la vie. Ce qui est sûr, c'est que nous ne devenons pas vieux en un jour, on le devient avec les années de vie qui se sont écoulées. À nous, d'inventer de nouveaux modes de vie!
RD
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