EXPLOSION DES PLUS DE 65 ANS
Par ailleurs, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans dans le monde devrait plus que doubler d'ici à 2040, passant de 506 millions en 2008 à 1,3 milliard de personnes.
Dans les 10 prochaines années, et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, « les personnes âgées de 65 ans et plus seront plus nombreuses que les enfants de moins de 5 ans », prévoit l'étude du bureau américain du recensement (Census Bureau). Fait marquant : le vieillissement sans précédent de la population mondiale.
D'ici à 2040, la population âgée de plus de 65 ans devrait augmenter de 160 % et celle de plus de 80 ans de plus de 233 %. Les plus de 65 ans représenteront alors 14 % de la population mondiale.
Ce bouleversement est la conséquence logique d'une baisse générale du taux de fécondité conjuguée à des progrès dans le domaine de la santé, notent les chercheurs. À cela, s'ajoute le fait que la génération du Baby-boom, issue des années d'après-guerre, est désormais sexagénaire.
Si les pays développés, l'Europe et les États-Unis notamment, font déjà face au vieillissement brutal de leur population, la tendance s'étend désormais aux pays en développement, Amérique latine et Asie en tête.
Avec plus de 106 millions d'aînés recensés en 2008, la Chine compte le plus grand nombre de personnes âgées. Mais proportionnellement à sa population, c'est le Japon qui se distingue avec la population la plus âgée du monde, 22 % de Japonais ayant plus de 65 ans.
À l'échelle des continents, l'Europe reste la région la plus vieille du monde, l'Afrique sub-saharienne étant la plus jeune, souligne le Census Bureau.
L'importance du troisième âge n'est plus à sous-estimer. C'est une nouvelle classe sociale à part entière, de par le nombre d'humains qui s'y engouffrent allégrement et dont l'ampleur se conjugue maintenant à l'échelle de la planète.
« Une société pour tous les âges »: c'est le mot d'ordre de l'Année internationale des personnes âgées.
« En le lançant le 1er janvier 1999, l'Assemblée générale de l'ONU voulait attirer l'attention sur l'ampleur de la « révolution de la longévité » et sur l'immensité de ses enjeux. Le « papi boom » - en fait, surtout le « mamie boom » puisque les femmes vivent en moyenne nettement plus longtemps que les hommes - est devenu un phénomène quasi universel. Dans le monde, le nombre absolu de personnes âgées de 65 ans et plus aura été multiplié par quatre environ entre 1955 et 2025, et leur proportion par rapport à la population totale va doubler (5,3% en 1965, 10 % en 2025).
Dans les pays développés, où les anciens représenteront un habitant sur cinq en 2025, les politiques traditionnelles du troisième âge s'essoufflent : l'avancée de l'âge de la retraite et les systèmes publics de financement des pensions — deux grandes conquêtes sociales — sont largement remis en cause. Le problème est plus aigu encore dans les pays en développement, là où trois quarts des personnes âgées vivront dans 25 ans. L'État défaille, les solidarités familiales se délitent, l'entraide privée reste marginale. Pourtant, aucun mouvement ne s'y dessine pour désamorcer cette bombe démographique.
Le risque majeur est que s'érige une sorte d'apartheid entre les personnes âgées et les actifs pour lesquels elles deviendraient en outre un fardeau économique. Mais le troisième âge ne pourra être confiné dans un assistanat inévitablement précaire. Il doit pouvoir être à même de donner de sa disponibilité, de son expérience, de tous ses talents et sentiments en contrepartie de la solidarité qu'il est en droit de mériter. C'est grâce à cette réciprocité que les sociétés pourront garder ou retrouver leur unité malgré leur vieillissement général. »
Nouveau club des centenaires
On se bouscule aussi au club des centenaires. Autrefois quasi inexistante, cette frange de la population mondiale devrait compter près de six millions d'individu d'ici 2050, repoussant ainsi l'âge médian autour de 50 ans dans de nombreux pays développés et bousculant les notions traditionnelles de vieillisse et d'« âge moyen ».
Le nombre de centenaires a déjà explosé, passant de quelques milliers en 1950 à plus de 340 000 aujourd'hui, et c'est aux États-Unis et au Japon que leur proportion est la plus élevée, selon les derniers chiffres du Bureau américain de recensement et un rapport récent publié par l'institut national américain sur le vieillissement (NIA).
Leurs effectifs devraient croître une vingtaine de fois plus vite que la population totale d'ici 2050, faisant des centenaires la catégorie d'âge à la croissance la plus rapide. Un boom que les démographes attribuent à des décennies de progrès médicaux et à de meilleurs régimes alimentaires.
C'est le Japon qui en comptera le plus en 2050 : 627 000, soit près de 1 % de sa population, selon les estimations. L'Italie, la Grèce, Monaco et Singapour en auront également un nombre conséquent, notamment parmi les femmes.
Aux États-Unis, les centenaires devraient passer de 75 000 aujourd'hui à plus de 600 000 au milieu du siècle. Ce seront essentiellement des personnes de la génération du baby-boom.
Selon d'autres estimations du Bureau du recensement : l'âge médian passera au Japon de 37 ans en 1990 à 55 ans en 2050 en raison de faibles taux de natalité. Son augmentation devrait rester en revanche contenue aux États-Unis, en ne progressant que de 33 à 39 ans dans la même période grâce à de forts taux d'immigration. Dans le monde, l'âge médian passera dans le même temps de 24 à 37 ans.
Enfin, aux États-Unis, l'augmentation des taux d'obésité chez les personnes sédentaires et qui ont une mauvaise alimentation pourrait avoir un effet sur l'espérance de vie, préviennent les experts.
Voir « Troisième âge: la nouvelle vague » (dossier du Courrier de l'Unesco, janvier 1999).
Source : Le Soleil, samedi 22 août 2009.RD
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