Vivre la vie d'un Senior

vendredi 25 novembre 2011

Vivre jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix?

 ÉCOUTEZ LA SÉRIE « VIVRE JUSQU'AU BOUT » À L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.radio-canada.ca/radio/vivre_jusquau_bout/serie_documentaire/

Vivre jusqu’au bout est une série documentaire de cinq épisodes d’une heure diffusée en rafale du 1er au 5 février 2010 de 13 h à 14 h à la Première Chaîne de RADIO-CANADA.CA

Sur Internet

Le blogue offre tout le contenu audio des émissions, sans oublier des inédits et les lectures intégrales des œuvres commandées à des artistes. De plus, des interviews avec des personnalités permettent d’aborder le thème de la mort d’une façon différente ou de compléter le contenu de la série. Dans tous les cas, vous pourrez commenter les opinions émises.

Tout cela contribuera à ouvrir un débat public sur le rapport de notre société à la mort.

L’idée de Vivre jusqu’au bout est née en octobre 2008 pendant la diffusion de Vivre autrement, une série documentaire radio sur la santé. Mario Proulx, le réalisateur, a reçu un courriel d’un auditeur de Québec, Yvon Bureau, qui écrivait: « Vous devriez faire la suite de Vivre autrement, ce serait Mourir autrement ». Mario Proulx, en compagnie d’Eugénie Francoeur, s’est penché sur le thème de la mort dans notre société. Il a rencontré une soixantaine de personnes.


Premier épisode: Naître à l’envers 

(1er février 2010)
Les derniers temps de la vie La peur et le déni de la mort nous éloignent souvent des gens en fin de vie. Pourtant, les derniers moments sont souvent l’occasion d’une profonde réflexion sur le sens de la vie. Ils sont d’une importance capitale, tant pour ceux qui s’en vont que pour ceux qui restent. C’est le temps des rapprochements, des derniers échanges. On boucle la boucle, on refait les ponts, on demande pardon.

Cette émission offre des témoignages émouvants de réconciliations entre proches qui se font leurs adieux.

Mourir, c’est naître à l’envers, c’est revenir à la vulnérabilité et à la dépendance absolue de l’enfant naissant, puis c’est retourner là d’où il vient, au néant. Devenir vulnérable dans la maladie, puis perdre la maîtrise au moment de la mort, ce sont des réalités qui s’accordent mal avec les valeurs de notre société, qui n’en a que pour le paraître et la performance. Le refus, le déni de la mort sont tels qu’on recourt plus que jamais à l’acharnement thérapeutique pour des malades en phase terminale.

Cet épisode témoigne de l’humanité des médecins, infirmières, psychologues ou bénévoles qui côtoient chaque jour des mourants. Ils donnent de belles leçons de vie. Témoignages sur le devoir de solidarité humaine dans l’accompagnement des gens en fin de vie.

Inédit
 
Édith Fournier est psychologue. Elle accompagne depuis 12 ans son mari Michel, atteint d’alzheimer. Elle se rend trois fois par semaine au centre hospitalier de longue durée. Exemple d’amour et d’accompagnement ultime.
  
Le deuxième épisode: La ferveur d’exister (2 février 2010) 

La peur de la mort et la conscience de vivre au maximum Cet épisode porte sur la peur de la mort, mais aussi sur la nécessité d’être conscient de notre condition de mortel. Cette conscience nous amène à vivre au maximum et à laisser de côté les choses sans importance.
  • Pourquoi a-t-on si peur de la mort dans notre société?
  • Comment la conjure-t-on?
  • Comment s’y préparer? Certains choisissent de la côtoyer, d’autres de l’affronter.
  • De tout temps, la philosophie a cherché à donner un sens à la vie et à la mort.
  • Comment s’exprime notre désir d’immortalité? L’épisode explore comment le cinéma et la télévision présentent, voire exploitent la mort.

Inédit
 
Marie de Hennezel est psychologue et auteure de nombreux ouvrages. Pour elle, savoir qu’on est mortel donne un sens à la vie.

Le troisième épisode: Deux grandes questions (3 février 2010) Les soins palliatifs et l’euthanasie 

Personne ne souhaite mourir dans les corridors d’une salle d’urgence.
 
L’idéal, c’est de voir venir la mort, de s’y préparer, pour soi-même et pour ses proches.

Les soins palliatifs existent depuis une trentaine d’années. Ils sont offerts dans des maisons spécialisées, par exemple les maisons Michel-Sarrazin à Québec ou Victor-Gadbois dans la région de Montréal. Ils sont aussi offerts dans certains services hospitaliers. Dans ces lieux, tout est fait pour assurer le confort, pour soulager la douleur des personnes en fin de vie et pour calmer leurs angoisses. Ambiance quasi familiale qui n’a rien à voir avec les départements classiques des hôpitaux.

Quant à l’euthanasie, soit la mort médicalement assistée, on observe depuis quelque temps un débat de société sur cette question brûlante. Des médecins d’ici, mais aussi des philosophes et penseurs célèbres tels que André Comte-Sponville et Axel Kahn s’expriment sur le sujet.

Inédit
 
Serge Daneault est médecin en soins palliatifs. Il réclame davantage de soins palliatifs pour les 60 000 personnes qui meurent annuellement au Québec.

  Le quatrième épisode: Le deuil  (4 février 2010) 

Le deuil pour les adultes et pour les enfants Dans notre société de performance et de mouvement, on ne veut pas entendre parler de la mort, on ne permet pas aux endeuillés de « faire leur deuil », c’est-à-dire de prendre le temps pour passer au travers, par la parole, par l’écoute, par le partage de la douleur.

Le deuil n’est pas vécu de la même façon par les hommes et par les femmes. À la mort d’un enfant, par exemple, la mère s’en remet difficilement, pleure et s’exprime beaucoup. Souvent, le père retourne rapidement au travail et évite d’exprimer sa peine.

Quant aux enfants qui ont perdu des parents, il est important de leur dire la vérité sur les événements. Autrement, ils peuvent être traumatisés par des histoires qu’on leur fait croire. Des enfants condamnés à mort par la maladie livrent également des témoignages émouvants.

Inédit
 
Nago Humbert est docteur en psychologie et directeur de l’Unité de consultation en soins palliatifs pédiatriques à l’Hôpital Sainte-Justine. En Occident, les enfants ne meurent plus d’épidémies. Dans le Sud, les enfants meurent de faim, de maladies considérées ici comme bénignes. Le pire, c’est que des enfants sont tués par l’homme.

le cinquième épisode: Les rites et le sacré (5 février 2010) 

La disparition et la transformation des rites, les croyances et l’athéisme Dans une société dominée par la jeunesse, l’efficacité, le paraître et la performance, on se donne moins la peine d’offrir des rites funéraires aux disparus. Les dépouilles sont souvent incinérées dans les 24 heures suivant le décès.

Pourtant, les rites sont essentiels, car ils permettent un passage et une prise de conscience de la réalité du départ, de l’arrachement. Les rites expriment l’appartenance du défunt à un ou plusieurs groupes: religieux, familial ou de travail. Les rites permettent de resserrer les liens entre les vivants, d’exprimer les émotions ou de les contenir.

Quant aux funérailles, ce sont des moments de retrouvailles et une occasion de se serrer les coudes dans une ambiance de prières et de chants, religieux ou laïques. À cet égard, les rites subissent une transformation souvent heureuse, qui correspond à l’évolution de notre société.

Dans cet épisode, on aborde la question des cultures et des croyances diverses.
Est-il plus facile d’affronter la mort quand on est athée, ou croyant?

Inédit
 
Mario Beauregard est chercheur en neuroscience à l’Université de Montréal. Il fait notamment des recherches sur les expériences de mort imminente. C’est un scientifique peu commun puisqu’il fait la promotion de l’ouverture d’esprit quant à la spiritualité dans la recherche scientifique.

Le mot du réalisateur



Vivre jusqu’au bout est une série sur la mort, donc sur la vie, l’urgence de vivre. Or la mort est un immense tabou dans notre monde matérialiste, obsédé par le progrès technique et terrifié par le vieillissement et la mort. Nous refusons l’idée que l’on puisse vivre avec elle et l’approcher le jour venu, consciemment et paisiblement. On la cache. On la nie. Trop de gens meurent comme des exclus, comme des chiens, isolés dans la peur et la solitude.

Les rites du chagrin ont disparu ou se transforment. On incinère souvent nos morts dans les 24 heures, sans autre forme de cérémonie. Dans notre société de performance et de paraître, même le deuil n’a plus sa place.

Et pourtant, la conscience de notre condition de mortel donne des ailes et du courage, elle enrichit la vie de ceux qui la côtoient sans peur et en toute humanité. Ce sont eux que j’ai rencontrés, et qui nous apportent de formidables leçons de vie.

Mario Proulx

RD

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