De plus en plus d'auteurs s'intéressent à l'allongement de la durée de la vie humaine et à ses effets sur l'ensemble de la société. Mais, ce sont des hommes et des femmes au quotidien qui franchissent cette étape de la vie et vivent simultanément ce prolongement de l'existence humaine. D'où l'importance d'apprendre à vieillir en bonne santé. Le volume « Vieillir en bonne santé », écrit sous la direction de Renée Sebag-Lanoë, décrit, à l'aide de collègues spécialistes, les pistes actuelles de ce bien vieillir qui est de plus en plus recherché.
Un bref rappel
L'espérance de vie à la naissance était de 30 ans avant 1800, 40 avant 1850 et 50 ans au début du XXe siècle... Plus récemment, l'espérance de vie moyenne (homme et femme) est passée de 74 ans en 1980 à 78 ans en 1995... À l'échelle mondiale, elle est aujourd'hui de 66 ans; 79 ans au Japon et 78 ans en France, mais 60 ans en Inde, 47 en Somalie et 41 ans en République Centre Africaine... En 1995, en France, l'espérance de vie des femmes était de 82 ans, celle des hommes de 74 ans.... Dans les principaux pays industrialisés, on observe le même phénomène, avec de légers écarts en plus ou en moins.
L'empire de la vieillesse continue de s'étendre sous les effets conjugués d'un allongement sans précédent de l'espérance de vie et de l'augmentation constante de la proportion des personnes âgées. Le temps n'étant pas la meilleure mesure de nos jours, comment faire pour que ce gain de vie ait un sens et assure à chacun qualité et dignité ?
La sénescence est un processus évolutif moléculaire et non une maladie. En conséquence, la prévention du vieillissement physiologique demeure actuellement une utopie. Par contre, une part du rêve devient réalité, si l'on prend en compte la « plasticité persistante » chez les personnes âgées. Ce constat ouvre alors des perspectives préventives comme les interventions visant à corriger un vieillissement erratique, la correction de facteurs de risque, l'évitement de situations pathogènes.
L'homme est un corps, un esprit, mais aussi un être relationnel. La santé, le bien-être, la qualité de vie ne peuvent se concevoir que par l'intermédiaire d'une approche globale. La médecine préventive en gérontologie est animée par la recherche incessante de la qualité de la vie, d'où l'objectif de « Vieillir en bonne santé ».
Vieillir en bonne santé
Le refus du vieillissement ou les plaintes qu'il suscite devraient donc toujours être confrontés à toutes les pertes que nous infligerait une mort immédiate. Et notamment, la perte du vieillir, la perte de cette expérience humaine, de cette aventure existentielle que représente le vieillissement, l'avancée en âge, avant d'atteindre la vieillesse elle-même et le grand âge, comme de plus en plus d'humains vont en faire l'expérience.
Que faut-il entendre par santé appliqué à la période de la vie concernée par le vieillissement? La santé est la capacité prolongée d'un individu de faire face à son environnement physiquement, émotionnellement, mentalement et socialement.
Un rêve ancien... une réalité d'aujourd'hui et de demain
Vieillir en bonne santé a toujours préoccupé les hommes. Maintenant, dans notre monde d'aujourd'hui, il s'agit de montrer que l'on peut sûrement améliorer encore la qualité du vieillissement et augmenter l'espérance de vie sans incapacité, dans les décennies qui viennent.
Une autre notion, relativement récente, a encore contribué à modifier profondément notre regard sur le vieillissement, c'est le concept tout à fait nouveau de « vieillissement réussi » ou de « vieillissement avec succès », le « successful aging » des Américains décrit par Rowe dans Science en 1987. C'est cet auteur qui distingue pour la première fois trois types de vieillissement :
- le vieillissement habituel,
- le vieillissement pathologique et
- le vieillissement réussi qui depuis suscite de très nombreux programmes de recherche aux États-Unis, mais aussi en France (Toulouse).
Mais que signifie exactement ce concept de vieillissement réussi ou qui en bénéficient ? Ce sont d'abord celles qui gardent au cours de leur vieillissement des fonctions physiologiques très satisfaisantes jusqu'à un âge très avancé, malgré l'existence de pathologies. Ce sont aussi cells qui ont des fonctions physiologiques moins bonnes, mais qui vont les améliorer au cours de leur avancée en âge. Enfin, ce son celles chez lesquelles on observe une bonne adaptation psychologique à ce qu'elles peuvent faire physiologiquement et à ce qu'eles ont envie de faire.
Ces personnes qui vieillissent avec succès nécessitent incontestablement un suivi médical original et adapté.
Il n'en reste pas moins que ceux qui vieillissent aujourd'hui avec succès bouleversent notre vision du vieillissement... puisqu'il est possible de le réussir !
RD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire