Permettez-moi de vous présenter des extraits du volume de
Mme Maryse Wolinski qui développe une vision optimiste du défi de la
longévité.
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Auteure : Maryse Wolinski, journaliste française, née
en 1946, à Alger.
Titre : « L’ivresse de vivre : le défi de la
longévité »
Albin Michel, 2004, 173 p.
Site de l’auteure : http://www.marysewolinski.com/
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Chaque année, nous gagnons trois mois d’espérance de vie :
devenir centenaire n’est plus un rêve, mais presque une réalité. La société
est-elle prête à vivre ce grand bouleversement?
« Oui » répond Maryse Wolinski. Mais encore faut-il combler
le fossé entre les énormes avancées de la recherche médicale et une mentalité
obsolète en matière de vieillissement. Car, pour vivre le fameux projet qui s’offre
à nous, il est nécessaire de changer nos comportements et de privilégier une
nouvelle médecine, celle de la prévention et du dépistage qui est, d’évidence,
la médecine de demain.
Le goût de la vie
Philosophes, scientifiques, chercheurs, tous l’affirment :
avec le développement des biotechnologies, qui donnent accès aux origines de la
vie et nous rendent capables d’intervenir sur le processus d’évolution des espèces,
nous possédons désormais des pouvoirs que jusqu’alors nous laissions aux mains
des dieux et des écrivains de science-fiction.
Nous sommes devenus maîtres de la vie et de la mort. Vivre
au-delà de 100 ans n’est plus un rêve présomptueux, ni une hypothèse d’école.
Jusqu’où iront-nous dans cette voie?
La réponse est entre les mains des chercheurs dont le
travail consiste à détecter les nombreux paramètres du processus du
vieillissement et à mettre à jour ce qui permettra de contrer ou du moins repousser
dans le temps leurs effets délétères.
Le goût de la vie, la vie, la vraie, la pleine, celle qui
donne des ailes, m’a empoignée quand j’ai entrepris des études de journalisme.
Ma mère appartient aussi, au parti de la vie et c’est elle sans doute qui m’a
transmis ce goût immodéré de l’existence qu’elle cultive avec passion, surtout
depuis qu’elle s’est relevée à 87 ans d’une insuffisance cardiaque et d’un
accident vasculaire cérébral.
On imagine alors ce que la longévité va permettre de
réaliser sur le plan du savoir, de la passion, de l’amour, de la famille, de l’activité
professionnelle. L’idée que plusieurs vies se rassemblent dans un même parcours
génère, me semble-t-il, un élan irrésistible vers l’avenir, une véritable
ivresse de vivre.
Née au temps du baby-boom, je regarde pointer la soixantaine
et les années qui vont suivre au cours de laquelle je deviendrai une « âgée »,
selon le terme utilisé par Boris Cyrulnik, dans Les nourritures affectives…
Ma génération dont je suis fière, a secoué la société, bouleversé les mœurs,
transformé les idées et les valeurs, permis l’émergence de l’humour, ouvert la
voie vers une vie meilleure, plus libre, aux femmes d’abord, avec la
libéralisation de la contraception et de l’avortement, arrachée après de
nombreux combats et ensuite aux autres «minorités », comme les homosexuels et
les immigrés. Elle a aussi changé les rapports dans la famille en y créant le
dialogue et en cherchant à développer une nouvelle façon de vivre la paternité.
Beaucoup d’acquis.
Alors, cessons de tirer sur les quinquas! Ils seront les artisans de la révolution de la longévité qui se prépare.
Après avoir, dans leur jeunesse, contesté les lois de la
société, les voilà aujourd’hui en rébellion contre celles de la nature. Une
nature qui évolue avec le progrès. Leur lutte contre le vieillissement n’est ni
d’avant-garde ni d’arrière-garde. Elle est logique, raisonnable, à l’écoute de
la recherche scientifique, et face à un phénomène démographique jamais vu dans
l’histoire de l’humanité, à une pyramide des âges qui n’en a plus la forme et
où quatre, voire cinq générations peuvent se croiser. Elle a des chances d’être
gagnante.
… Nous sommes engagés dans un nouveau combat, celui de l’âge.
Attention, l’objectif n’est pas de courir après l’immortalité… Non, la finalité
est ailleurs.
C’est pouvoir vivre au mieux de sa forme physique et
mentale, dans les meilleures conditions possibles, les années gagnées sur les
générations précédentes. Ce sera la dernière pierre, et non la moindre, que les
baby-boomers apporterons à la société.
Dans son livre, Mme Wolinski souhaite communiquer l’espoir
que porte la médecine de l’avenir, fondée sur la prévention. « Donner un coup
de jeune à la vieillesse, c’est, pour moi, bouleverser les rapports entre les
générations, changer le regard, revisiter notre approche de la mort. Une vraie
révolution, une rupture avec tout ce que nous avons vécu jusqu’ici. »
Ce livre, selon elle, est un cri d’alarme pour tordre le cou
aux idées reçues, aux pratiques devenues archaïques, aux éternels tabous,
contraindre citoyens et politiques à ouvrir les yeux sur un gigantesque problème
de société.
Vieillir, ça n’arrive pas qu’aux autres et ça commence à
vingt ans, l’âge des premiers déclins. Nous sommes tous concernés.
RD
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