Vivre la vie d'un Senior

mardi 11 septembre 2012

Le goût de la vie


Permettez-moi de vous présenter des extraits du volume de Mme Maryse Wolinski qui développe une vision optimiste du défi de la longévité.

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Auteure : Maryse Wolinski, journaliste française, née en 1946, à Alger.
Titre : « L’ivresse de vivre : le défi de la longévité »
Albin Michel, 2004, 173 p.
Site de l’auteure : http://www.marysewolinski.com/
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Chaque année, nous gagnons trois mois d’espérance de vie : devenir centenaire n’est plus un rêve, mais presque une réalité. La société est-elle prête à vivre ce grand bouleversement?

« Oui » répond Maryse Wolinski. Mais encore faut-il combler le fossé entre les énormes avancées de la recherche médicale et une mentalité obsolète en matière de vieillissement. Car, pour vivre le fameux projet qui s’offre à nous, il est nécessaire de changer nos comportements et de privilégier une nouvelle médecine, celle de la prévention et du dépistage qui est, d’évidence, la médecine de demain.

Le goût de la vie


Philosophes, scientifiques, chercheurs, tous l’affirment : avec le développement des biotechnologies, qui donnent accès aux origines de la vie et nous rendent capables d’intervenir sur le processus d’évolution des espèces, nous possédons désormais des pouvoirs que jusqu’alors nous laissions aux mains des dieux et des écrivains de science-fiction.

Nous sommes devenus maîtres de la vie et de la mort. Vivre au-delà de 100 ans n’est plus un rêve présomptueux, ni une hypothèse d’école. Jusqu’où iront-nous dans cette voie?

La réponse est entre les mains des chercheurs dont le travail consiste à détecter les nombreux paramètres du processus du vieillissement et à mettre à jour ce qui permettra de contrer ou du moins repousser dans le temps leurs effets délétères.

Le goût de la vie, la vie, la vraie, la pleine, celle qui donne des ailes, m’a empoignée quand j’ai entrepris des études de journalisme. Ma mère appartient aussi, au parti de la vie et c’est elle sans doute qui m’a transmis ce goût immodéré de l’existence qu’elle cultive avec passion, surtout depuis qu’elle s’est relevée à 87 ans d’une insuffisance cardiaque et d’un accident vasculaire cérébral.

On imagine alors ce que la longévité va permettre de réaliser sur le plan du savoir, de la passion, de l’amour, de la famille, de l’activité professionnelle. L’idée que plusieurs vies se rassemblent dans un même parcours génère, me semble-t-il, un élan irrésistible vers l’avenir, une véritable ivresse de vivre.

Née au temps du baby-boom, je regarde pointer la soixantaine et les années qui vont suivre au cours de laquelle je deviendrai une « âgée », selon le terme utilisé par Boris Cyrulnik, dans Les nourritures affectives… Ma génération dont je suis fière, a secoué la société, bouleversé les mœurs, transformé les idées et les valeurs, permis l’émergence de l’humour, ouvert la voie vers une vie meilleure, plus libre, aux femmes d’abord, avec la libéralisation de la contraception et de l’avortement, arrachée après de nombreux combats et ensuite aux autres «minorités », comme les homosexuels et les immigrés. Elle a aussi changé les rapports dans la famille en y créant le dialogue et en cherchant à développer une nouvelle façon de vivre la paternité. Beaucoup d’acquis.

Alors, cessons de tirer sur les quinquas! Ils seront les artisans de la révolution de la longévité qui se prépare.

Après avoir, dans leur jeunesse, contesté les lois de la société, les voilà aujourd’hui en rébellion contre celles de la nature. Une nature qui évolue avec le progrès. Leur lutte contre le vieillissement n’est ni d’avant-garde ni d’arrière-garde. Elle est logique, raisonnable, à l’écoute de la recherche scientifique, et face à un phénomène démographique jamais vu dans l’histoire de l’humanité, à une pyramide des âges qui n’en a plus la forme et où quatre, voire cinq générations peuvent se croiser. Elle a des chances d’être gagnante.

… Nous sommes engagés dans un nouveau combat, celui de l’âge. Attention, l’objectif n’est pas de courir après l’immortalité… Non, la finalité est ailleurs.

C’est pouvoir vivre au mieux de sa forme physique et mentale, dans les meilleures conditions possibles, les années gagnées sur les générations précédentes. Ce sera la dernière pierre, et non la moindre, que les baby-boomers apporterons à la société.

Dans son livre, Mme Wolinski souhaite communiquer l’espoir que porte la médecine de l’avenir, fondée sur la prévention. « Donner un coup de jeune à la vieillesse, c’est, pour moi, bouleverser les rapports entre les générations, changer le regard, revisiter notre approche de la mort. Une vraie révolution, une rupture avec tout ce que nous avons vécu jusqu’ici. »

Ce livre, selon elle, est un cri d’alarme pour tordre le cou aux idées reçues, aux pratiques devenues archaïques, aux éternels tabous, contraindre citoyens et politiques à ouvrir les yeux sur un gigantesque problème de société.

Vieillir, ça n’arrive pas qu’aux autres et ça commence à vingt ans, l’âge des premiers déclins. Nous sommes tous concernés.

RD

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