Pourquoi « l’ivresse de vivre » ? Parce que c’est le beau
risque du défi de la longévité qui nous l’offre sur un plateau, selon Maryse Wolinski.
Une longévité jamais vue
En France, les chiffres sont là
pour le confirmer : un Français sur trois a plus de 50 ans. Les courbes
démographiques enregistrent une croissance ininterrompue de l’espérance de
vie : elle a augmenté de 35 ans au cours du XXe siècle. Chaque année, nous
gagnons trois mois. Nous sommes et nous
serons de plus en plus nombreux à atteindre un âge avancé. 12,5 millions de
Français sont âgés de plus de 60 ans. En 2050, les statistiques démographiques
prévoient 30.5 millions de plus de 50
ans. C’est une nouvelle classe de citoyens qui est née, le Pouvoir Gris.
Au siècle dernier, on croyait que
la durée moyenne de l’existence ne pourrait pas excéder 85 ans et que 100 ans
constituait la limite de la longévité. La croissance exponentielle du nombre de
nonagénaires, de centenaires et même de supercentenaires remet en question une
telle affirmation. Sauf accident de parcours, en majorité des Français meurent
après 80 ans, voire 100 ans et des poussières. C’est un phénomène que l’on
observe dans les principaux pays en Europe, aux USA et au Canada, pour ne citer
que ceux-là.
La plupart des pays occidentaux
sont dépassés par le phénomène de la longévité. Ils n’ont pas de politique bien
établi visant la prévention contre le vieillissement. En France, le ministère
de la santé, la politique de prévention concerne les pathologies lourdes,
cancer, infarctus, Alzheimer. Du vieillissement donc, il n’en est pas question.
La vieillesse demeure encore synonyme de mort.
Désormais, les progrès de la
recherche scientifique ont permis d’avancer dans la connaissance du processus
de dégradation que l’on apprend à ralentir, comme on commence à savoir
intervenir sur ses effets, limiter les handicaps et les faire reculer dans le
temps.
Si un grand nombre d’entre nous
allons atteindre un âge très avancé, pour certains, jusqu’à cent ans, l’auteure
nous dit : « donnons-nous les moyens de réaliser ce projet excitant. »
En finir avec les idées reçues
Arrive un accident de santé
grave. Le premier constat du médecin et de son entourage est le suivant :
c’est normal à son âge. Dans le cas de la mère de Mme Kolinski, à 87 ans, elle
était autonome. Elle vivait entourée d’amis et de lectures, de projets et
d’espoirs. Il aura suffi d’une chute provoquée par un organisme ralenti par
l’âge et entretenu dans son assoupissement jugé inéluctable par la médecine
traditionnelle.
La sortie de cette enfer se fit
grâce à une rééducation « sauvage » comme lire, écrire, se repérer dans le
temps, partager les joies et les peines, ne pas être coupée de l’histoire, la
petite, celle de la famille, et la grande, avec la lecture des journaux,
observer à travers la fenêtre que, dans le ciel, il se passe des choses :
nuages, brume, pluies violentes, rayons de soleil. La maladie était réversible,
même à 87 ans. En y mettant du sien, l’inéluctable est devenu quelque chose qui
appartenait au passé.
En fait, nous sommes aux portes
de quelque chose d’exceptionnel qui risque de transformer la société en
améliorant la qualité de vie des personnes les plus âgées. Dans quinze ans,
dans 20 ans, sans doute, parviendrons-nous à débusquer le processus du
vieillissement et les maladies qu’il génère.
Pour cela, il faut réformer notre
manière de penser et remettre en question les idées reçues véhiculées tout
autour de nous. Il faut cesser d’affirmer que « prendre de l’âge, c’est abominable,
parce que la vie s’en va ». En effet, faire reculer la vieillesse est un
challenge de chaque jour. Encore faut-il avoir la foi.
Sénescence et sénilité, même
combat. Faux encore : la sénescence est le mécanisme physiologique et
psychologique de l’âge sur lequel, désormais, nous pouvons intervenir. Quant à
la sénilité, elle définit certains aspects pathologiques. Rien à voir!
Cessons de brouiller les cartes ;
80 % des octogénaires sont valides et autonomes, rappelons-le. On cite bien
plus souvent les 20 % restants, qui sont dépendants, pour une seule
raison : la dépendance est un commerce fructueux. En effet, avec la
poussée démographique des plus âgés d’entre nous, voilà un secteur qui a de
l’avenir. Désormais, cette économie-là n’a aucun intérêt à ce que les vieux se
portent bien. Et à ce que l’on développer des mesures de prévision.
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En revanche, (selon moi), on
pourrait penser au contraire que le Pouvoir Gris va détenir une capacité de consommation qui
fera croître l’économie de multiples façons.
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Après 60 ans, les douleurs, les
pertes de mémoire et autres manifestations handicapantes sont des phénomènes
absolument normaux. FAUX : CE N’EST PAS LA VIEILLESSE QUI REND VIEUX, MAIS
LA MALADIE. Et quand on atteint un âge certain, les maladies sont nombreuses et
variées. Aujourd’hui, il a été démontré qu’avec la prévention, nous pouvions en
prévenir de nombreuses et les faire reculer dans le temps.
C’est le mot « vieillir » qui
continue d’avoir une connotation négative qui persiste dans les esprits et dont
les médias sont en partie responsables. Ainsi, 65 ans demeure l’âge officiel
d’entrée dans la vieillesse, alors qu’il
ne correspond plus à une réalité physiologique. D’autre part, dans les études
réalisées sur cette classe d’âge, les vieux sont réunis dans une homogénéité
qui n’existe plus sont définis par leurs manques, leur dépendance et leurs
besoins.
Désormais, avec la longévité,
nous sommes confrontés à des réalités contrastées. Entre 60 et 70 ans, en
forme, ces jeunes vieux qui n’ont pas l’intention de décrocher, les 70 – 80 ans
qui ont appris à ne pas ralentir, et les nonagénaires, voire centenaires,
génération qui n’a pas connu la prévention et s’achemine vers la fin du voyage,
les différences sont notoires. Il est donc urgent urgent de remettre en
question nos comportements archaïques face à l’âge.
RD
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