Comme les relations amoureuses, les liens amicaux ont
parfois une fin. Si certaines amitiés se terminent dans le conflit,
d’autres ne causeront pas de drame en s’éteignant.
Nous
l’apprenons en vieillissant: au fil du temps, il est normal que les
amitiés se transforment. Certains liens grandiront année après année.
D’autres finiront par s’essouffler et nous perdrons lentement ce
sentiment de complicité qui nous rapprochait auparavant. Il y a aussi
les amitiés qui se déchirent à la suite d’une dispute, puis celles dont
nous provoquons la mort par choix, mais en douceur, comme ça m’est
arrivé l’an passé avec quelqu’un que j’aimais beaucoup.
Cela
faisait quelque temps que je sentais que notre relation, autrefois si
proche, s’était émoussée. Chaque fois que nous passions du temps
ensemble, je sentais que je dérangeais, que je ne disais jamais la bonne
chose, et que le respect qu’elle avait pour moi n’était pas ce que
j’avais imaginé. J’ai aussi réalisé que je donnais beaucoup de moi à
cette personne, qui avait souvent besoin de soutien à cause des
frictions dans sa famille. De son côté, j’étais de plus en plus en bas
de la liste. J’ai tenté d’avoir une discussion, mais j’ai frappé un mur
d’indifférence. J’attribuais à notre amitié des qualités qu’elle n’avait
plus. Je filtrais notre relation à travers les lunettes roses du passé,
et elles avaient été fracassées sur une pierre très dure.
J’ai
donc décidé de mettre officiellement fin à notre amitié. J’ai cessé de
texter cette personne et de lui donner des nouvelles. J’ai placé son
compte Instagram en sourdine. Je l’ai retirée de mes listes privées sur
Facebook. Sans grand étonnement, elle a aussi cessé ses communications
avec moi. J’avais vu juste. Vous comprenez peut-être que je vous suggère
de disparaître dans un nuage, sans avoir de comptes à rendre. Eh bien,
oui!
Se donner le droit de juste s’en aller
Nous
choisissons nos amis parce qu’ils nous font du bien et parce que nous
avons des champs d’intérêt communs. Lorsque nous sommes plus jeunes, les
amitiés flottent au gré des années scolaires, des déménagements et des
groupes ou clubs auxquels nous appartenons. En vieillissant, les amitiés
deviennent plus précieuses, car nous avons moins d’occasions de
rencontrer de nouvelles personnes. Pas étonnant qu’il ne soit pas facile
de rompre avec quelqu’un avec qui nous partageons un long bout de
chemin. Mais la vie entraîne des changements. Les amitiés de longue date
ne portent pas de cape enchantée qui les rend éternelles. Nous avons le
droit de fermer le livre d’une relation sans nous sentir coupable.
Se respecter
Certains
amis sont avec nous simplement pour se nourrir de notre attention et de
notre énergie, sans jamais nous rendre la pareille. En agissant encore
et encore de la même façon avec nous, ils nous disent que nous ne sommes
pas importants pour eux. Il faut comprendre ce qu’ils expriment par
leurs gestes sans le dire à haute voix, et passer à autre chose. Nous
méritons des amitiés qui nous nourrissent et qui nous font grandir.
On se parle… ou pas
La
base de toute relation saine commence par une discussion. Aborder la
source du malaise de manière objective et calme pourra aider les amitiés
en détresse, mais encore fortes. Toutefois, le non-dit est éloquent. Il
n’est pas toujours nécessaire de faire une mise au point. Laisser
simplement partir les sentiments amicaux comme un bateau de papier dans
un ruisseau sera moins pénible pour nous.
Pour
trouver une finalité en soi et éviter de ressentir de la culpabilité,
nous ferons la liste des raisons de cette rupture silencieuse. Cela nous
donnera un peu de perspective et permettra d’avoir des réponses à
offrir, si jamais la personne qu’on laisse derrière soi décide de
communiquer avec nous. Soyons notre meilleur ami et choisissons-nous
d’abord!
Mes nouveaux réflexes:
- Je ne me laisse pas culpabiliser.
- J’affirme que j’ai droit à des amitiés enrichissantes.
- Je romps en douceur et selon mes propres termes.
RD
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