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mardi 12 mai 2020

Ottawa offre une aide de 300 $ à 500 $ aux retraités du pays

Article de FRANÇOIS MESSIER, Radio-Canada.ca, 10 mai 2020

Aide financière pour les aînés au Québec - Accès Résidences
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Tous les prestataires de la Sécurité de la vieillesse recevront un paiement unique de 300 $. Ceux qui reçoivent aussi le Supplément de revenu garanti auront 200 $ de plus.

Selon Ottawa, 6,7 millions d'aînés reçoivent la Sécurité de la vieillesse, et 2,2 millions d'entre eux reçoivent aussi le Supplément de revenu garanti.

Le gouvernement Trudeau offre 300 $ aux Canadiens qui reçoivent la prestation de la Sécurité de la vieillesse pour les aider à affronter les coûts supplémentaires attribuables à la crise de la COVID-19.
C'est ce qu'ont annoncé la ministre des Aînés, Deb Schulte, et le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, en conférence de presse, mardi, à Ottawa.

Les retraités qui reçoivent le Supplément de revenu garanti (SRG), offert aux plus pauvres d'entre eux, recevront une somme additionnelle de 200 $, pour un total de 500 $, ont précisé les deux ministres.

Il s'agira de paiements uniques, non imposables, qui seront effectués dans les prochaines semaines, a précisé le ministre Duclos, sans fournir plus de détails.

Selon Ottawa, 6,7 millions d'aînés reçoivent actuellement la Sécurité de la vieillesse, et 2,2 millions d'entre eux reçoivent le Supplément de revenu garanti. L'aide fédérale est conséquemment évaluée à 2,5 milliards de dollars.

Le gouvernement fédéral a aussi fait savoir qu'il prolonge temporairement les versements du SRG et du programme d’Allocation pour les aînés à tous ceux et celles dont les renseignements sur le revenu en 2019 n’ont pas été évalués.

Un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars dans des projets communautaires menés en vertu du programme Nouveaux Horizons a aussi été annoncé.

L'objectif de ces projets sera de réduire l’isolement des personnes âgées, d'améliorer leur qualité de vie et de les aider à maintenir un réseau de soutien social.

Une somme qui fera une grosse différence, dit Trudeau

Lors de sa conférence de presse quotidienne, le premier ministre Justin Trudeau a souligné que le confinement pèse lourd sur les aînés du pays, qui passent beaucoup de temps seuls, séparés de leur famille.

Comme ils ne peuvent prendre les transports en commun, a-t-il poursuivi, ils comptent sur des services de livraison pour faire leurs courses et, souvent, ça veut dire qu’ils ne peuvent pas profiter des soldes en magasin.

C’est dur autant sur le moral que sur les finances, a-t-il fait valoir.

Le premier ministre a repoussé les questions suggérant que l'aide pour les aînés a trop tardé et que les bonifications annoncées étaient faibles.

Il a répété que son gouvernement a d'abord voulu aider les Canadiens qui ont perdu subitement des revenus, dont les travailleurs et les étudiants, à payer leur épicerie et leur loyer.
« Les aînés [ne] sont, en général, pas dans une situation où ils perdent leur revenu, mais ils font face à certains coûts additionnels, en plus d’un niveau de stress et de préoccupation à cause de leur santé et de leur vulnérabilité face à la COVID-19. Leur donner de l'aide supplémentaire va faire une grosse différence. », selon Justin Trudeau, premier ministre du Canada.
Il ne s'est pas démonté lorsqu'on lui a fait remarquer que, si la pandémie devait durer un an, la somme de 500 $ que recevront certains aînés équivaudrait à moins de 10 $ par semaine. 

L'aide qu’on amène maintenant, c’est pour le court terme, c’est pour la situation d’urgence dans laquelle on se trouve, a-t-il rétorqué.

Évidemment, si cette situation se poursuit pendant encore six mois ou un an, il va falloir qu’on prenne d’autres mesures, il va falloir qu’on ait d'autres réflexions sur comment on va appuyer les aînés, les jeunes, les entreprises, les travailleurs.

Ce n'est pas une fortune, admet Duclos

Un peu plus tôt, le ministre Duclos avait soutenu qu'il était plus judicieux d'offrir une aide ponctuelle importante que des hausses mensuelles aux prestataires de la Sécurité de la vieillesse.
Les plus petits montants, ce n'est pas approprié dans le contexte actuel, c'est maintenant que la crise a lieu. C'est maintenant que les gens ont besoin de recevoir de l'aide du gouvernement canadien, a-t-il dit.

Il a aussi souligné que deux aînés qui vivent en couple et qui reçoivent le SRG empocheront 1000 $.
« Ce n'est évidemment pas une fortune. On sait que 1000 $, c'est quand même un montant modeste quand on parle de joindre les deux bouts pour les aînés qui sont souvent pris à la maison. », selon Jean-Yves Duclos, président du Conseil du Trésor
Il a cependant plaidé, à l'instar de son chef, que la somme va aider beaucoup de personnes âgées à traverser la crise, non seulement pour joindre les deux bouts, mais pour réduire leur sentiment d'insécurité par rapport au futur.

La ministre Schulte a aussi fait valoir que 4 millions d'aînés ont reçu des sommes moyennes de 375 $ (ou 510 $ par couple) grâce au crédit pour la taxe sur les produits et services (TPS) annoncé en avril.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet, qui pressait Ottawa d'agir dans ce dossier, a félicité avec sincérité le gouvernement pour avoir accepté la demande légitime des aînés [...] et avoir ainsi fait du bien à beaucoup de Québécois et beaucoup de Canadiens, dans un message publié sur Twitter.
L'annonce d'Ottawa est toutefois loin de ce qu'exigeait son parti. Le Bloc québécois demandait notamment que les pensions de la Sécurité de la vieillesse soient majorées de 110 $ par mois pour les retraités qui ont plus de 65 ans.

Je ne refuse pas le progrès sous prétexte que ce n’est pas la totalité de ce qu’on a demandé, a expliqué M. Blanchet, un peu plus tard en conférence de presse.

Il y a un gain énorme dans le fait qu’un gouvernement, qui jusqu’à tout récemment refusait tout net une telle bonification du pouvoir d’achat des aînés, accepte maintenant de le faire pour trois mois, a-t-il aussi souligné, ajoutant qu'il avait convenu de discuter avec le premier ministre, après la crise, de mesures qui pourraient être durables.

Un rendez-vous manqué, déplore le Réseau FADOQ

En entrevue à l'émission Le 15-18, la présidente du Réseau FADOQ n'a pas caché sa déception face à l'aide annoncée par Ottawa. Gisèle Tassé-Goodman assimile le tout à un rendez-vous manqué.
Les besoins sont antérieurs à la crise de la COVID-19, et le Réseau FADOQ réclame depuis longtemps l'augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse. Justin Trudeau s'était d'ailleurs engagé à bonifier de 10 % ces prestations, le 18 septembre dernier, juste avant d'être élu, a noté Mme Tassé-Goodman.

Cette promesse-là n'a pas été tenue. [...] On demande à ce que le gouvernement tienne ses promesses, a ajouté la présidente de l'organisation, qui représente 535 000 membres de plus de 50 ans.

RD


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