Vivre la vie d'un Senior

samedi 11 avril 2020

Nos aînés plus à l'aise avec la technologie grâce à la crise

Article de DOMINIQUE SCALI, Journal de Québec, 11 avril 2020

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De nombreux aînés qui étaient peu habitués aux nouvelles technologies avant le confinement sont désormais plus à l’aise que jamais avec internet, une tendance qui devrait demeurer une fois la crise passée, estiment plusieurs intervenants. 

« J’ai vu à la télé une dame de 94 ans qui était capable d’aller sur FaceTime. Je me suis dit : “voyons donc, je suis capable moi aussi” », raconte Lise Gagné.  

Cette résidente de Québec avait déjà l’habitude d’utiliser sa tablette tous les jours, mais elle ne parvenait pas à faire d’appels vidéo avec sa fille. 

Puis, il y a une quinzaine de jours, elle a réussi. « Je me suis forcée, j’ai fait plus attention », raconte celle qui a plus de 70 ans, mais qui préfère taire son âge exact par « coquetterie ».  

Les aînés qui avaient déjà tendance à être « branchés » avant la crise partaient avec une longueur d’avance.  

« Nous, ça nous a aidés [d’être déjà à l’aise]. On est très chanceux », témoigne Monique Hubert, 80 ans, qui vit avec son époux au Manoir Brossard.  

Cette ex-enseignante a remplacé les visites de son fils par des conversations Messenger ou par Skype.  

Dans beaucoup de maisons de retraite, des initiatives ont d’ailleurs vu le jour pour s’assurer que les résidents moins « technos » puissent eux aussi garder le contact.  

« Avoir su... » 

Par exemple, les résidents des Résidences Soleil qui n’ont pas de tablette peuvent se choisir une plage horaire pour avoir accès à un appareil qu’un employé vient leur porter. « Il y en a pour qui ça aurait été impensable de communiquer par tablette avant », remarque le vice-président Maurice Vaillancourt.  

« Certains me disent : “avoir su, je l’aurais fait avant” », rapporte Karine Gignac, directrice générale pour le Groupe Maurice.  

À L’Image d’Outremont, les résidents avaient déjà accès à des ateliers pour se familiariser avec la tablette, mais l’activité tombait parfois en même temps que le bridge, illustre Mme Gignac. Le confinement a chamboulé l’ordre des priorités. 

Besoin d’aide 

Reste que l’accompagnement est souvent essentiel pour que la transition fonctionne. « On ne se rappelle pas toujours comment faire d’une fois à l’autre », avoue Ben Gosselin, 87 ans, qui utilise la tablette notamment pour assister à la messe en ligne.  

« Mon gars vient me montrer à travers la fenêtre sur quoi peser pour que ça fonctionne », dit l’homme de Saint-Denis-de-Brompton en Estrie.  

Chez les 75 ans et plus, plus d’une personne sur quatre n’a pas internet à la maison, selon les chiffres du Réseau FADOQ, qui représente quelque 535 000 aînés. 

Certains n’avaient même pas de carte bancaire lorsque les commerces se sont mis à refuser l’argent papier, rappelle Judith Gagnon, présidente de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées. 

« C’est comme un nouvel éveil », dit Mme Gagnon, qui soupçonne que de garder nos aînés connectés continuera d’être une priorité au-delà de la crise.

RD

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