Des personnes qui prennent un antioxydant particulier, ciblant spécifiquement les mitochondries, décrites comme les « centrales énergétiques » des cellules, voient des changements vasculaires liés à l'âge s'inverser de l'équivalent de 15 à 20 ans en six semaines.
En outre, les participants à cette étude américaine, qui étaient âgés de 60 à 79 ans et qui prenaient des suppléments, ont vu un indice clé de leur santé vasculaire s’améliorer de 42 %.
Ces travaux chapeautés par Matthew Rossman et Doug Seals
de l’Université du Colorado, à Boulder, montrent ainsi que le ciblage
des mitochondries par des antioxydants pourrait être un moyen efficace
de lutter contre le vieillissement cardiovasculaire.
Ces résultats s’ajoutent à un nombre croissant de preuves
qui laissent présager que des suppléments nutritionnels de qualité
pharmaceutique pourraient jouer un rôle important dans la prévention des
maladies cardiaques, l’une des principales causes de décès chez les
Canadiens, et dont les facteurs de risque non modifiables comprennent
l’âge, le sexe, et les antécédents familiaux.
Des travaux qui reprennent aussi l’idée selon laquelle
les antioxydants oraux, dont plusieurs études ont montré l’inefficacité
ces dernières années, pourraient avoir des effets bénéfiques mesurables
sur la santé s’ils ciblent précisément l'un des effets du
vieillissement, comme les mitochondries.
Il s’agit du premier essai clinique visant à évaluer l’impact d’un antioxydant spécifique des mitochondries sur la fonction vasculaire chez l’humain.
« Un essai qui laisse à penser que certaines thérapies
sont très prometteuses pour réduire le risque de maladies
cardiovasculaires liées à l’âge », ajoute M. Rossman.
Le nombre de participants n’était toutefois pas très
élevé : seulement dix hommes et dix femmes en
bonne santé âgés de 60 à
79 ans, de la région de Boulder.
La moitié des hommes et des femmes a ingéré 20
milligrammes par jour d’un supplément appelé MitoQ, qui modifie
chimiquement un antioxydant naturel (coenzyme Q10) pour qu’il s’accroche
aux mitochondries à l’intérieur des cellules.
L'autre moitié a pris un placebo.
Après six semaines, les chercheurs ont évalué le
fonctionnement de la paroi des vaisseaux sanguins, appelée endothélium,
en mesurant la dilatation des artères des sujets lors de l’augmentation
du débit sanguin.
Le saviez-vous?
- Près de 1 adulte canadien sur 12 (soit 2,4 millions) âgé de 20 ans ou plus vit avec une maladie du cœur diagnostiquée.
Le constat
Les chercheurs ont constaté qu’en prenant le supplément,
la dilatation des artères des sujets s’améliore de 42 %, ce qui fait que
leurs vaisseaux sanguins, du moins selon cette mesure, ressemblent à
ceux d’une personne de 15 à 20 ans plus jeune.
Une amélioration de cette ampleur, si elle est maintenue, est associée à une réduction d’environ 13 % des maladies cardiaques.
Le stress oxydant en question
Les chercheurs affirment que l’amélioration de la
dilatation est due à une réduction du stress oxydant associé au
vieillissement.
Les vaisseaux sanguins se raidissent avec l’âge en raison de la production excessive de radicaux libres liés à ce stress.
Cette production peut endommager l’endothélium (la couche
la plus interne des vaisseaux sanguins, celle en contact avec le sang)
et altérer sa fonction. Pendant la jeunesse, l’organisme produit
suffisamment d’antioxydants pour neutraliser l’effet des radicaux
libres. En vieillissant, toutefois, l’équilibre est rompu, parce que les
défenses antioxydantes du corps ne réussissent pas à suivre la
production excessive de radicaux libres.
D’autres études avaient montré que les suppléments
antioxydants oraux comme la vitamine C et la vitamine E n’étaient pas
inefficaces pour freiner le travail du temps.
Une théorie revigorée
Cette étude insuffle une nouvelle vie à la théorie discréditée, selon laquelle l’ajout d’antioxydants à l’alimentation peut améliorer la santé.
Elle laisse à penser que le ciblage d’une source
spécifique pourrait être un meilleur moyen de réduire le stress oxydant
et d'améliorer la santé cardiovasculaire.
Les prochaines étapes seront de tenter de reproduire ces
résultats chez un plus grand nombre de sujets et d’examiner de plus près
l’impact du composé sur les mitochondries.
« Faire de l’exercice et avoir une alimentation saine
restent les meilleures façons de maintenir une bonne santé
cardiovasculaire, » estime Douglas Seals.
Toutefois, il n’y a pas assez de gens qui sont prêts à faire ces efforts. Nous cherchons des options complémentaires pour prévenir les changements liés à l’âge qui sont à l’origine de la maladie. Des compléments peuvent être parmi eux.
Le détail de ces travaux est publié dans la revue Hypertension (Nouvelle fenêtre) de l’American Heart Association.
RD
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