Un homme de 76 ans demeurant 
dans une résidence privée pour aînés de Québec qui n’avait pas l’option 
de contester son augmentation de loyer jugé « abusive » lors de son 
renouvellement a réussi à faire bouger son propriétaire. Il espère 
maintenant que les aînés en résidences privées utiliseront leur droit de
 contester. 
Alain
 Doyer, un résident du Manoir de l'Ormière, a reçu son renouvellement de
 bail de la part de son propriétaire lors du temps des Fêtes, l’an 
dernier. Son propriétaire lui annonçait une augmentation de 2,5 % par 
mois. 
Une augmentation qui faisait passer son loyer de base de 1945 $ à 1994 $, soit une augmentation de 588 $ annuellement. 
Jugeant cette hausse injustifiée, Alain Doyer décide de 
refuser cette augmentation. Cependant, il constate qu’il n’a pas cette 
option sur le formulaire de renouvellement. 
Son locateur lui laisse deux choix sur son renouvellement: soit il accepte, soit il quitte le logement. 
Pour moi, c’est simple, c’est de l’intimidation pure et simple, juge M. Doyer, estimant que la contestation d’un loyer est un droit au Québec. 
Conscient
 de ses droits, M. Doyer avise la direction qu’il va contester cette 
hausse. Il fait d’ailleurs des démarches devant la Régie du logement et 
contacte son comité de résidents. 
Il remarque également que d’autres résidents reçoivent 
leur formulaire de renouvellement sans l’option de contester. C’est 
pourquoi il décide de contacter le CIUSSS de la Capitale-Nationale. 
Démarches au CIUSSS
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale confirme être intervenu auprès de la résidence pour faire changer le formulaire.
Ils m’ont informé qu’ils étaient intervenus et que j’allais recevoir un formulaire conforme, explique M. Doyer. 
Le CIUSSS se réjouit d’ailleurs de l’ouverture de la résidence à apporter ces changements.
Faire valoir ses droits
Le cas de M. Doyon est un cas typique, selon le BAIL, un organisme de défense des droits des locataires. 
Il
 y a des locataires qui ne savent pas  qui’ils ont le droit de refuser. 
Il y a des propriétaires qui gardent cette option-là cachée. On voit ça 
régulièrement, explique le porte-parole Jonathan Carmichael. 
Les démarches de M. Doyer au sein de la résidence et 
auprès de la Régie du logement lui ont permis d’éviter une hausse de 
loyer. 
La résidence a également diminué cette hausse à 1,8 % 
pour la plupart des résidents. Ceux qui avaient signé une augmentation 
supérieure à 1,8  % pourront se faire rembourser, se réjouit l'homme de 
76 ans. 
Moi,
 je lutte pour qu’on change les choses. Qu’on informe, que l'on 
consulte, qu’on essaie de prendre des décisions avec les résidents. Que 
ce soit clair, que les gens en soient bien informés, et pas seulement 
lorsque le bail est renouvelé, croit-il. 
M. Doyer espère aussi créer un comité de défense des droits des locataires. 
Mon objectif, c’est ça. 
Il salue aussi la collaboration de la résidence. 
En 2016, le Protecteur du citoyen recommandait que les 
taux d’augmentation en résidences privées soient déterminés par la Régie
 du logement. 
Cela
 réduirait sensiblement le nombre de contestations à la Régie, tout en 
tenant compte du caractère particulier de la clientèle des résidences 
privées pour aînés, conclut M. Doyer. 
Le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, Andrée Laforest, indique réfléchir à cette proposition.
Nous
 sommes effectivement ouverts à avoir une réflexion sur le règlement 
prévoyant les indices de fixation de loyer dans les RPA afin de les 
moderniser.
La direction du Manoir de l'Ormière n'a pas retourné nos demandes d'entrevues. 
RD 


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