Source :https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1081809/humain-geroscience-vieillissement-esperance-vie-mort-sante-immortalite
Au 20e siècle, l'augmentation spectaculaire de l'espérance de vie a principalement été attribuable à la diminution de la mortalité infantile. Aujourd'hui, les chercheurs essaient de ralentir le processus de vieillissement. Retarder l'apparition de maladies afin de prolonger la vie, c'est le nouveau Saint-Graal.
Au 20e siècle, l'augmentation spectaculaire de l'espérance de vie a principalement été attribuable à la diminution de la mortalité infantile. Aujourd'hui, les chercheurs essaient de ralentir le processus de vieillissement. Retarder l'apparition de maladies afin de prolonger la vie, c'est le nouveau Saint-Graal.
Par Danny Lemieux de Découverte
Repousser les effets du vieillissement représente un vieux
fantasme scientifique. Et si la quête ultime était tout autre? Une quête plus
réaliste, plus accessible. C’est de cette façon que le gérontologue de
réputation mondiale James Kirkland aborde la question.
« On veut prolonger la période durant laquelle on ne
développe aucune maladie chronique. Et si on augmente l’espérance de vie au
passage, ce serait intéressant. »
Son objectif ne consiste pas à prévenir séparément les maladies
liées au vieillissement. Avec son équipe à la clinique Mayo, il veut s’attaquer
au processus biologique du vieillissement. L'idée est simple, mais l’approche
est révolutionnaire. Elle a d’ailleurs donné naissance à une nouvelle
discipline : la géroscience.
James Kirkland, gérontologue
Pour contrer le vieillissement ou ralentir son processus, le Dr
James Kirkland concentre ses énergies sur une cellule particulière, la cellule
sénescente. Présente surtout dans les tissus capables de se régénérer, la cellule
sénescente est une cellule en fin de vie, mais qui refuse de mourir. Elle
devient si résistante que le système immunitaire peine à s’en débarrasser.
La conséquence? Les cellules sénescentes s’accumulent dans les
tissus. Et cette accumulation produit de l’inflammation. Or, on sait que
l’inflammation chronique endommage les cellules saines. De plus, les produits
libérés par les cellules sénescentes bloquent les connexions entre les cellules
saines et les empêchent de bien fonctionner.
« Les cellules sénescentes s’accumulent là où commencent les
principales maladies chroniques liées à l'âge comme le diabète, l'arthrite,
l'ostéoporose, la démence, les maladies rénales, etc. », explique le Dr
James Kirkland.
Et si on pouvait se débarrasser des cellules sénescentes avant
qu’elles ne produisent de l’inflammation, pourrions-nous vieillir en santé,
sans maladie chronique?
L’équipe américaine du Dr Kirkland a pu identifier une
demi-douzaine de mécanismes – des raisons pour lesquelles les cellules
sénescentes refusent de mourir. Ces mécanismes sont des cibles potentielles
pour attaquer la cellule sénescente à l’aide de médicaments.
Or, grâce à la bio-informatique, on a constaté qu’une quinzaine de
médicaments tueurs de cellules sénescentes existent déjà. Ils sont utilisés et
commercialisés pour d’autres raisons médicales, mais ils peuvent agir
directement sur la cellule sénescente.
Le concept est prometteur. On l’a expérimenté chez les souris et
les résultats sont plus que positifs.
« Une dose mensuelle retarde ou même inverse l'ostéoporose.
Les souris plus âgées marchent sur un tapis roulant, comme le font les plus
jeunes. Et cet effet persiste deux ans. »
Les résultats exposés sont si intéressants que la Food and Drug
Administration, l’équivalent américain de Santé Canada, a autorisé la mise sur
pied d’essais cliniques. Ils ont lieu en ce moment à la clinique Mayo.
Ces médicaments ont le potentiel de prolonger la qualité de vie.
Mais à eux seuls, ils ne pourront offrir l’immortalité; les causes du
vieillissement étant trop nombreuses.
RD
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