Vivre la vie d'un Senior

lundi 20 février 2012

Accepter la solitude, une nécessité de la vie?


Article d'Yvon Dallaire, psychologue, Journal de Québec, 19 février 2012

Nous sommes toujours seul. Chacun naît seul, vit seul et meurt seul. La réelle maturité commence le jour où l’on se sent l’auteur et l’acteur de son existence.
 
Il existe peu de certitudes dans la vie. La mort constitue la première : tous voudraient bien l’éviter, mais elle est inexorable. Une autre certitude que tous, ou presque, cherchent à fuir est le fait que nous sommes tous condamnés à vivre seuls à l’intérieur du corps que nous avons. Nous sommes donc assurés de passer le reste de notre vie avec nous-mêmes.

LA SOLITUDE À DEUX

Moins nous nous aimons, plus nous recherchons l’amour de l’autre, des autres, comme si le fait de trouver l’illusoire « âme sœur » pouvait nous sortir de la solitude. Or, il n’y a pire solitude que celle que l’on peut vivre à deux.

Nous sommes seuls, et le plus tôt nous l’acceptons, le plus tôt nous pouvons apprendre à vivre heureux avec nous-mêmes, en devenant pour nous notre meilleur ami, notre meilleur amoureux. Nous aimant, nous aimantons les autres. Pour trouver l’autre, il faut donc partir à la recherche de soi. Or, cette recherche ne peut se faire que dans le silence et la solitude.

 Certes, des moments de fusion passionnelle peuvent parfois exorciser notre sentiment de solitude et surtout notre peur de la solitude, mais la passion ne dure jamais qu’un temps et nous retrouvons immanquablement notre solitude, notre état étant d’être unique, et donc seul.

VIVRE SEUL

Nous sommes toujours seuls. Chacun naît seul, vit seul et meurt seul. La réelle maturité commence le jour où l’on se sent l’auteur et l’acteur de son existence, le jour où l’on cesse de reporter la responsabilité de sa vie sur autrui, le jour où l’on n’attend plus rien d’autrui, mais où l’on profite de tout ce que l’on possède, de tout ce que nous sommes et de tout ce qu’autrui nous offre. Je deviens adulte le jour où je considère mon partenaire comme un invité tout à fait spécial dans ma vie et que je me considère comme tel pour lui.

Pourtant, la majorité des gens panique à l’idée de vivre seul, car, pour eux, solitude égale isolement ou enfermement, alors qu’elle est une ouverture sur la vie intérieure et la créativité. C’est pour fuir l’isolement que les gens vont dans des églises, s’impliquent socialement, regardent la télévision, écoutent la radio, font du clavardage dans leurs réseaux sociaux, vont dans les discothèques…

Pour vivre heureux à deux, il faut apprendre à vivre heureux seul. Le bonheur n’est pas associé à l’état civil. J’espère que les citations suivantes vous permettront de mieux apprécier ces doux moments que vous passez avec vous-mêmes et de le faire avec une sensation d’extase renouvelée.

RÉFLEXIONS SUR LA SOLITUDE

« Quand j'ouvre les yeux, j'observe que je suis tout petit dans l'univers; quand je ferme les yeux, je me rends compte que j'ai l'univers en moi.» - Inayat Khan

« Toutes les difficultés de l'Homme viennent de son incapacité à s'asseoir tranquillement dans une pièce en sa seul compagnie. » - Blaise Pascal

« La pire des solitudes n'est pas d'être seul, c'est d'être un mauvais compagnon pour soi-même. » - Jacques Salomé.

« Le célibat est un état civil. La solitude est un état d'esprit. » - Jacqueline Kelen

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux. » - Socrate.

« Moins on s'aime, plus on recherche l'amour. » - Sri Adu Dadi

« Heureux les amis qui s'entendent assez pour se taire ensemble. » - Charles Péguy

« Mieux vaut être seul que mal accompagné. » - Pierre Gringoire

« L'extase de la solitude vient lorsque vous n'êtes pas effrayé d'être seul. » - Krishnamurti

« On a que soi. » - Fernand Khnopff

En terminant, je vous invite à écouter La solitude de Georges Moustaki.

RD

1 commentaire:

  1. Bonjour RD

    Bel article et beau sujet.

    Effectivement les temps de solitude pourraient bien être des oasis dans nos existences hyper-occupées. Des parenthèses nécessaires pour penser, réfléchir à nos choix, s'occuper de soi…

    Et comme vous l'écrivez, devenir son meilleur ami, devenir affectivement autonome, non dans un mouvement de replis sur soi, mais au contraire pour pouvoir offrir une relation de qualité à autrui, sans exiger de lui qu'il comble un manque que nous seuls pouvons remplir en nous intériorisant.

    Être seul n'est pas mauvais en soi. C'est ce qu'on en fait qui lui donne un sens.

    Merci aussi pour les citations (j'aime beaucoup la première).

    A bientôt.

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