Vivre la vie d'un Senior

dimanche 29 mars 2015

Le dogmatisme religieux rend difficile le « vivre ensemble »

Article de Robert Joumard et de Mouloud Haddak, février 2015

« Il faut combattre le racisme, les inégalités sociales et le dogmatisme religieux »

Un boulanger d’origine tunisienne reçoit des menaces et la vitrine de son magasin est détruite ; un jeune d’allure maghrébine se fait insulter dans la rue ; une jeune beurette se fait traiter de pute. Bien que ce soit des agressions contre des personnes de culture arabo-musulmane, ce ne sont pas des agressions « islamophobes » car les agresseurs sont eux-mêmes de culture arabo-musulmane. Mais ces agresseurs n’admettent pas que des immigrés maghrébins ne respectent pas l’interdiction de vendre du jambon ou de l’alcool, ils veulent interdire à tout citoyen dont les grands parents ont émigré d’Algérie de manger pendant le ramadan et veulent imposer le code vestimentaire actuel d’une partie des musulmans pratiquants à toute fille de culture arabo-berbéro-musulmane, comme nous en avons été témoins.

En parallèle, ces pratiquants musulmans qui s’affichent sont victimes d’attitudes hostiles de la part d’une partie de la population et peuvent alors vivre dans la crainte. Ils se plaignent d’être constamment suspectés d’infractions, voire de terrorisme, d’être constamment sous le regard insistant et inquisiteur des passants, ce qui les amènent parfois à avoir les nerfs à fleur de peau. Mais plutôt que de réagir intelligemment en se comportant en citoyens républicains et laïques, et en démontrant l’inanité de ces accusations, ils donnent raison à leurs adversaires, ils renforcent les signes extérieurs de religiosité en portant la robe blanche et la barbe ou le voile noir, très présents dans les quartiers populaires, en demandant des lieux de prière sur leurs lieux de travail, en trouvant inadmissible d’être dirigés par une femme, etc.

Tous ces phénomènes qui exacerbent les différences et provoquent le rejet sont nouveaux car ils n’existaient pratiquement pas il y a vingt ans. Ces codes vestimentaires n’appartiennent en rien à la culture de leurs parents ou grands parents, mais ont été importés du Moyen Orient. Qui a poussé ces jeunes croyants à se vêtir ainsi ? Qui les pousse à l’intolérance vis-à-vis de leur propre groupe social ? Difficile à savoir, mais il est clair que certains font monter la pression pour que ces jeunes ne s’intègrent pas et s’isolent, en miroir de l’exacerbation des peurs par le Front national et de sa volonté d’opposer les Français « jambon-beurre » aux autres. Tout cela est évidemment favorisé par l’explosion du nombre de chômeurs, la disparition des services publics, les conflits au Moyen Orient et en Afrique. Mais ces facteurs bien réels de l’éclatement du vivre-ensemble n’effacent pas le rôle spécifique du dogmatisme religieux.

L’intolérance vis-à-vis des autres et la mise en avant de ce qui sépare sont des caractéristiques fréquentes de toutes les religions, qui peuvent aller jusqu’à la guerre. Qu’on se rappelle les milliers de protestants assassinés par des catholiques en France lors du massacre de la Saint-Barthélemy, les massacres de musulmans par les hindouistes ultra-nationalistes en Inde, les meurtres d’Arabes par des religieux juifs en Israël dont s’est vanté par exemple le chef du Foyer juif, un parti de la droite sioniste religieuse israélienne (« J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça »), plus récemment les massacres de Boko Haram au Nigéria. Sur un mode plus « doux », qu’on se rappelle le combat des fondamentalistes chrétiens aux États-Unis pour interdire aux femmes de disposer de leur corps, la Manif pour tous voulant interdire aux homosexuels de vivre comme tout le monde...

Face à eux, les progressistes ont de tout temps combattu l’obscurantisme, l’intolérance, le dogmatisme et le fanatisme religieux. Ce fut en France les luttes anticléricales qui ont permis la laïcité et la loi de séparation de l’Église et de l’État, la lutte des protestants pour simplement avoir le droit de l’être. C’est aujourd’hui la lutte des laïcs en Turquie, en Algérie ou en Israël pour exister face aux religieux, les luttes contre les hindouistes nationalistes qui cherchent à éradiquer ceux qui ne le sont pas, c’est le Palestinien Waleed al-Husseini emprisonné par l’Autorité palestinienne pour sa libre-pensée, ou le blogueur saoudien Raif Badawi, libre-penseur, condamné à mille coups de fouet et dix ans de prison.

L’actualité de cette lutte explique le soutien inconditionnel à Charlie Hebdo d’Özgür Mumcu, éditorialiste du grand quotidien turc Cümhüriyet et fils d’un très célèbre journaliste d’investigation qui trouva la mort dans un attentat en 1993 : « Nous ne pourrions imaginer une plus grande insulte faite à l’islam ainsi qu’à son Prophète. […] Désormais, tout le monde, et en particulier ceux qui placent l’islam au cœur de leur vie, doivent réfléchir sur les vrais auteurs de l’insulte à l’islam et à son Prophète en dépassant leur appris par cœur. » Mais face à lui, des journaux islamo-conservateurs tel Yeni Akit refusent de condamner les assassinats.


La religion peut être en effet un outil extraordinairement efficace d’asservissement des peuples, pour leur dénier le droit de choisir leur avenir. Ce n’est pas le seul outil d’asservissement, mais sa force particulière et spécifique provient du caractère surnaturel – révélé – de sa parole qui ne peut donc être discutée. Cet argument qui permet d’imposer aux autres sa loi, par la force si nécessaire, est un argument d’autant plus facile que les textes sacrés disent tout et son contraire : dans la Bible, il y a à la fois amour et violence, et dans le Coran on trouve des versets prônant la violence et d’autres la tolérance.  Il suffit de choisir ses citations. Cette vision dogmatique est celle des courants les plus obscurantistes, ceux qui ont le vent en poupe aujourd’hui, dans une bonne partie du monde, y compris aux États-Unis d’Amérique.

À l’inverse, de nombreux chrétiens et musulmans, entre autres croyants, ont justifié le rationalisme contre la tradition ou les vérités imposées. Ainsi Ibn Rochd (Averroès) prônait dès le 12esiècle la suprématie de la raison sur la foi, ce qui en fit un précurseur du rationalisme. Bien plus tard, le théologien protestant Alexandre Vinet (1797-1847) se montrait un ardent défenseur, non seulement du « droit d’adopter aucune religion » (en un temps où cela n’avait rien d’évident), mais du « droit de manifester son incrédulité » : les « voix ennemies » de la religion doivent pouvoir s’exprimer « aussi librement qu’elle car il n’y a pas de vraie foi sans conviction ni de conviction sans examen ». Pour lui, la recherche authentique de la vérité présuppose l’absence totale de contrainte. À la fin du 19e siècle, l’Égyptien Mohammed Abdou, à la suite d’autres penseurs cairotes un siècle plus tôt, affirmait que dans la question de la loi, quand la raison prime sur la tradition, il faut suivre la raison. Il y a quelques semaines, vingt trois intellectuels musulmans ont signé dans le New York Times un appel vibrant à une réforme de l’islam, pour que la démocratie vienne avant la religion comme principe organisateur de la société.

La religion musulmane, dominée actuellement par les courants les plus rétrogrades, n’a pas toujours été que cela. En Europe, nous devrions nous rappeler l’époque de l’Inquisition, où les principautés andalouses étaient à la pointe du progrès scientifique, culturel et artistique, alors que les évêques inquisiteurs et leurs homologues musulmans égyptiens ordonnaient de brûler sur la place publique les livres critiques vis-à-vis des dogmes religieux, comme ceux d’Ibn Rochd. Des poètes comme les Persans Abû Nuwâs ou Omar Khayyām ont chanté le vin, l’homosexualité… Des penseurs athées comme le Syrien Aboulala el-Maʿarri se sont exprimés sans crainte… Ibn Sīnā (Avicenne) est considéré depuis le 11e siècle comme le père de la médecine moderne dont le Canon de la médecine est resté un manuel de référence en Europe pendant des siècles…

En France, nous avons quelque peu oublié la religion opium du peuple de Kant, Herder, Feuerbach et Marx. Nous avons oublié notre héritage anticlérical des 18 et 19e siècles, la religion dominante ayant finalement accepté la liberté et ne dominant plus grand chose. Mais d’autres phénomènes religieux apparaissent, dont certains sont dangereux pour la liberté, l’égalité et la fraternité : nous sommes démunis pour en comprendre les ressorts au-delà de la crise sociale et encore plus démunis pour les combattre. Il est temps de revivifier le combat laïc et rationaliste.

Il est d’autant plus temps que nous sommes confrontés à plusieurs religions ou sectes face auxquelles les outils ou le cadre créé par la loi de 1905 ne sont plus tout à fait adaptés ou méritent une revalidation.

La question juive, malgré la sécularisation de la religion et les accords avec l’État français, continue à poser problème du fait de la confusion entre groupe religieux et groupe ethnique d’une part, et d’autre part de l’interférence d’un État étranger, Israël, dans l’organisation et la mobilisation des principales associations juives, dont le Crif est un bon exemple. Il est difficile de railler la religion juive ou de critiquer la politique de l’État d’Israël sans se faire taxer d’antisémite. La frilosité, voire la crispation, des différents gouvernements français est révélatrice du manque de clarté des pouvoirs en place sur cette question. Les citoyens ont le droit de critiquer la religion juive, de condamner la politique israélienne à l’égard du peuple palestinien, ils ont le droit de condamner la politique de soutien du gouvernement français à l’État annexionniste israélien.

En parallèle, la religion musulmane a été longtemps maintenue dans une sorte de non droit avec l’islam des caves, le refus des municipalités d’accorder des permis de construire des mosquées dignes de ce nom, l’absence ou l’insuffisance des carrés musulmans dans la plupart des cimetières en France, les difficultés à ouvrir des écoles musulmanes. Tout cela a contribué à maintenir cette religion dans un statut conflictuel.

Les musulmans intégristes auraient tort de se gêner d’exploiter ces brimades à leur profit. Ils tentent ainsi d’embrigader les laïques de culture arabo-musulmane dans une guerre de religion avec comme étendards des symboles qui ne font pas partie des cinq piliers de l’islam, mais qui sont tous issus d’une interprétation plutôt traditionnaliste et littérale des textes religieux : le port du voile islamique, voire du niqab, les menus hallal, les fêtes religieuses, etc. D’ailleurs, même les textes islamiques prévoient des dérogations quant à l’application des cinq piliers de l’islam. Par exemple, un musulman est dispensé de jeûner en cas de voyage ; les femmes ne sont pas autorisées à jeûner en période de règles ou de grossesse ; les enfants, les malades et les personnes âgées ne sont pas non plus autorisés à jeûner.

Ces crispations sont d’autant plus fortes que la classe politique française, dans son ensemble, est peu à l’aise à l’égard de cette religion.

La confusion entre Français musulmans et Français originaires du Maghreb, du Proche ou du Moyen Orient, voire même d’Afrique, est fréquente. En témoignent les différentes gaffes de l’ancien président de la République à propos des attentats commis par M. Merah à Toulouse et à Montauban, quand il qualifie par exemple l’une des victimes, soldat français d’origine maghrébine certes, mais catholique, de « Français d’apparence musulmane ».

La classe politique et les médias français ont une culture très superficielle à la fois des civilisations et cultures arabo-musulmanes et de la diversité des traditions qui en sont issues : il n’y a rien de comparable entre la tradition et la pratique religieuse musulmanes des Maghrébins et celles des Moyens Orientaux du Golfe… Ce qui explique le raidissement des milieux politiques et intellectuels à l’égard de cette religion et de ses expressions.

Ce raidissement est adroitement exploité par les mouvements d’extrême-droite français qui exploitent la peur et l’ignorance des Français quant à cette religion pour en faire un épouvantail contre l’immigration d’origine maghrébine ou africaine.

D’un côté, ce racisme et cette discrimination manifestes à l’égard de la population d’origine maghrébine ou africaine s’expriment maintenant via la religion : il y a trente ans, les immigrés du Maghreb étaient qualifiés de nord-africains ou de maghrébins ; aujourd’hui on les appelle musulmans et la lutte contre l’islamisme est devenue un prétexte.

De l’autre côté, sous la pression des mouvements dit de lutte contre cette « islamophobie », émerge un mouvement intellectuel français sympathisant de ces islamistes dits modérés qui prône une attitude plutôt conciliatrice à l’égard du voile islamique et d’autres manifestations de l’islamisme en France. Ce mouvement intellectuel joue le jeu de ces islamistes qui se disent modérés, éclairés ou démocrates, mais qui n’ont d’autre objectif que d’imposer de fait leur vision et leur conception rétrogrades de la place de l’islam en France et de conforter leur mainmise sur la « communauté musulmane ».

Le gouvernement français, par la voix de son premier ministre, vient, semble-t-il, de commencer à prendre conscience de l’ampleur du fossé qui sépare les populations de France en parlant d’apartheid territorial, social et ethnique. Cependant, il ne suffit pas de reconnaitre cet apartheid de fait, encore faut-il se donner les moyens de le combattre ! Persister dans la politique d’austérité et de restrictions budgétaires relève de l’insouciance. Même les outils de politique publique dont s’était doté l’État pour lutter contre ces ghettos se sont étiolés comme la loi SRU ou la carte scolaire. Ces attentats et la prise de conscience à laquelle ils ont conduit devraient déboucher sur un vrai programme de lutte, réaliste, échelonné dans le temps et évalué périodiquement.

La République ne peut plus faire l’économie d’un vrai débat national sur la laïcité car les conditions ayant présidé à la loi de 1905 ne sont plus tout à fait les mêmes, comme on l’a vu plus haut. Le dogmatisme religieux communautarise le débat politique et sape le vivre-ensemble. On ne peut lutter contre toute manifestation raciste ou xénophobe à l’égard de tel ou tel groupe ethnique sans combattre aussi le dogmatisme religieux et sans se priver du droit légitime de critiquer toute religion, toute idée, tout dogme, quels qu’ils soient, quitte à « heurter, choquer ou inquiéter une fraction quelconque de la population », selon le droit reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme .

Le combat pour l’émancipation est un combat contre les inégalités sociales, contre le dogmatisme, contre ceux qui veulent imposer par la force leurs conceptions, qu’ils se prétendent inspirés par un dieu ou par un homme.

Source de l'info : Le blog de Robert Joumard


RD

La démence : l’OMS se mobilise


Démence sénile
 
Le 16 et 17 mars 2015, L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a organisé la première conférence ministérielle sur l’action mondiale contre la démence. Réunissant de nombreux pays, l’OMS a reçu le soutien de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du ministère de la Santé du Royaume-Uni.

L’État des lieux

La démence touche plus de 47 millions de personnes dans le monde et avec le vieillissement des populations, ce chiffre devrait tripler dés 2050. Longtemps considérée comme une maladie taboue, la démence est aujourd’hui devenue un véritable problème de santé publique. En 2012, l’organisation Mondiale de la Santé avait déjà publié un rapport « La démence: une priorité de santé publique », visant à sensibiliser les acteurs politiques.

L’Organisation Mondiale de la Santé a donc appelé, à travers cette première conférence, les pays à mettre en place des fonds de recherche destinés à accélérer les dispositifs de soins et de soutien.

Qu’est-ce que la démence ?

Elle n’est pas une maladie en soi mais elle qualifie un large panel de symptômes. Souvent appelée « sénilité » on l’associe facilement au vieillissement, or la démence n’est pas une conséquence  normale de la vieillesse. Même si les personnes âgées sont les plus touchées, Il existe plusieurs types de maladies liées à la démence. Les principales sont :
On parle de démence lorsqu’au moins deux des fonctions mentales suivantes sont touchées :
  • La mémoire,
  • Le langage,
  • Raisonnement,

Un enjeu mondial

La population mondiale va vivre de plus en plus vieille, c’est pourquoi tous les pays sont concernés et doivent s’impliquer dés maintenant dans la recherche.

« Il faut investir davantage dans la recherche pour mettre au point un traitement, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et le soutien apporté aux familles et aux personnes qui leur prodiguent des soins. » déclare le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS.

Le Royaume-Uni et l’Irlande du nord

Lors de la conférence, le Royaume-Uni et l’Irlande du nord ont décidé d’allouer plus de 100 millions de dollars à la recherche. Une initiative qui devrait faire des émules et inciter les autres pays à investir dans les fonds de recherche.

L’encadrement des malades et des familles

Aujourd’hui, les professionnels souhaitent non seulement faire avancer la recherche sur la maladie mais également apporter un réel soutien aux patients et aux familles. C’est pourquoi il a été décidé la mise en place d’un observatoire mondial de la démence afin de suivre les actions économiques et politiques des différents pays.

La France est aussi concernée

La France fait partie des pays investis dans la lutte contre les maladies dégénératives et notamment la démence. En effet, on estime qu’actuellement plus de 850 000 personnes de plus de 65 ans sont atteintes de démence en France (rapport OPEPS), avec quasiment trois fois plus de femmes que d’hommes chez ces patients, les plus de 90 ans représentant 230 000 cas.

À noter : 19 pays ont d’ores et déjà mis en place des actions de lutte contre la démence :
  • Australie,
  • Belgique,
  • Costa Rica,
  • Cuba,
  • Danemark,
  • États-Unis d’Amérique,
  • Finlande,
  • France,
  • Irlande,
  • Israël,
  • Italie,
  • Japon,
  • Luxembourg,
  • Mexique,
  • Norvège,
  • Pays-Bas,
  • République de Corée,
  • Royaume-Uni de Grande-Bretagne,
  • L’Irlande du Nord.
Source de l'info : http://enjeux-senior.org/author/seniorvie/

RD

jeudi 26 mars 2015

Testez votre audition avant de consulter un audioprothésiste


 ENTENDEZ-VOUS BIEN ? ? ?



Vous avez l'impression que votre audition n'est plus aussi bonne qu'avant, mais vous hésitez à consulter un spécialiste ? Voici quelques points qui ne trompent habituellement jamais. N'hésitez pas à répondre à ces questions avec l'aide d'un proche qui pourra apporter quelques remarques sur votre capacité auditive.

  • Lorsque vous regardez la télévision avec d'autres personnes, augmentez-vous régulièrement le volume?
  • Faites-vous souvent répéter les gens qui s'adressent à vous ?
  • Avez-vous de la difficulté à comprendre quand vous ne voyez pas le visage de la personne qui parle ?
  • Avez-vous l'impression que les gens marmonnent ou ne parlent pas clairement ?
  • Avez-vous souvent du mal à tenir une conversation s'il y a du bruit autour de vous ou quand d'autres personnes parlent en même temps ?
  • Vos proches vous ont-ils déjà demandé si vous avez un problème auditif ?
  • Trouvez-vous que les gens parlent trop vite ?
  • Évitez-vous  de participer à des événements parce que vous n'entendez pas ce qui est dit quand il y a trop de bruit ?
  • Avez-vous de la difficulté à entendre couler l'eau du robinet ou du bain quand vous êtes dans une autre pièce ?
  • Lors de conversations en voiture, au restaurant ou dans tout autre endroit bruyant, avez-vous de la difficulté à saisir exactement ce qui est dit ?
  • Vous sentez-vous fatigué quand vous devez parler ou écouter durant une longue période ?
  • Lors de rassemblements, cherchez-vous à vous asseoir près de personnes qui perlent pour pouvoir saisir leur propos ?
  • Trouvez-vous souvent qu'il est difficile de savoir d'où viennent les sons ?

Si vous répondez affirmativement à quelques-unes de ces questions, téléphonez dès maintenant pour prendre rendez-vous avec votre médecin qui vous donnera une ordonnance pour avoir accès à un audioprothésiste.

Ce dernier est en mesure d'établir un diagnostic précis et de vous conseiller au mieux sur les solutions qui s'offrent à vous pour améliorer votre qualité de vie, en tenant compte de vos besoins, de notre niveau de perte auditive, de vos goûts et de votre budget. En effet, les technologies évoluent sans cesse dans le domaine des prothèses auditives et les résultats obtenus sont de plus en plus performants.

Tout d'abord, la technologie numérique s'applique à tous les modèles de prothèses auditives, s'adaptant automatiquement aux environnements changeants, modifiant le volume, réduisant les bruits de fond dérangeants ou en utilisant un système sophistiqué qui permet à l'utilisateur de se concentrer sur les paroles de la personne qui se trouve devant lui. Plusiers modèles sont même compatibles avec les téléphones conventionnels, permettant une adaptation confortable et en douceur.

La technologie Bluetooth « mains libres » a également transformé le domaine des prothèses auditives. L'appareil  peut maintenant capter les signaux de votre téléviseur, de votre chaîne audio ou de votre téléphone et les retransmettre directement dans vos oreilles. Finies les interférences entre le téléphone mobile et la prothèse !

RD

Six conseils pour aider les personnes âgées à mieux dormir

Article Le Soleil, 22 mars 2015



Si vous ne dormez plus comme un bébé, vous n'êtes pas le seul. Avec l'âge, le cerveau se modifie, et ces changements nuisent à la qualité du sommeil. De nombreux changements sont tout à fait normaux, mais les scientifiques pensent que si les personnes âgées dormaient mieux, certaines fonctions cérébrales pourraient s'améliorer, comme la concentration et la mémoire.

« Le sommeil change avec l'âge », explique la Dre Julie Carrier, scientifique au Centre d'études avancées en médecine du sommeil de Montréal. De nombreuses personnes âgées se couchent plus tôt et ont un réveil matinal plus précoce, font plus de siestes et dorment moins la nuit. Elles ont aussi un sommeil plus léger et plus fragmenté par des éveils.

« On a tous vu un bébé dormir comme un ange alors que la maison est pleine d'invités à l'occasion d'une réception de Noël, ajoute-telle. Mais à partir de 50 ans, ce n'est tout simplement plus possible de dormir aussi bien et aussi profondément qu'un bébé. »

Pendant notre sommeil, le cerveau en profite pour recharger ses batteries. Mais petit à petit, le cerveau perd de cette capacité, ce qui affecte négativement notre habileté à apprendre et à se souvenir. 

La Dre Carrier et ses collègues cherchent des moyens de stimuler le cerveau pour redonner aux personnes âgées la qualité de sommeil qu'elles ont perdue. « Certaines personnes pensent qu'on cherche à trouver la fontaine de jouvence », s'amuse-t-elle. Il faut dire que sa recherche en est encore à ses débuts. D'ici à ce qu'elle obtienne des résultats, si vous en avez assez de compter des moutons, essayez ces six trucs pour mieux dormir :

1. Réduisez votre consommation de tabac, de café et d'alcool.

2. Soyez actif et mangez bien, mais ne mangez pas trop et ne faites pas trop d'exercice trop près de l'heure du coucher.

3. Créez un environnement optimal pour dormir, notamment une chambre calme et sombre et une température ambiante confortable.

4. Allez au lit à la même heure tous les soirs.

5. Diminuez autant que possible les expériences stressantes à l'heure du coucher.

6. Ne paniquez pas. Les modifications du sommeil liées à l'âge sont normales. Cependant, si vous ne dormez pas bien, discutez-en avec votre médecin. Il se peut que votre insomnie soit liée à des problèmes médicaux.

Le Centre d'études avancées en médecine du sommeil est situé dans les locaux de l'Université de Montréal. On y compte plusieurs laboratoires où les chercheurs disposent d'une technologie de pointe pour étudier les divers aspects du sommeil, notamment la façon dont les douleurs chroniques nuisent au sommeil, les causes du somnambulisme, les changements de structure du sommeil après un traumatisme crânien et la sensibilité du cerveau à la lumière.

Les travaux de recherche de la Dre Carrier sont financés en partie par les Instituts de recherche en santé du Canada. Pour obtenir les derniers résultats de ses travaux, rendez-vous à www.ceams-carsm.ca.

RD

dimanche 15 mars 2015

Un barbier du Québec tout à fait spécial

Article de Mylène Moisan, Le Soleil, 13 mars 2015

Le barbier Jean-Guy O'Malley, qui fêtera son 80e anniversaire le 5 avril, prendra sa retraite le 15 juin après 64 ans de métier.


 Photo Le Soleil, Yan Doublet
  
Le barbier Jean-Guy O'Malley, qui fêtera son 80e... (PHOTO LE SOLEIL, YAN DOUBLET)

(Québec) Jean-Guy O'Malley avait quatre ans quand sa mère est morte, elle avait 35 ans. «On était huit enfants, on a tous été placés.» Jean-Guy s'est retrouvé dans un orphelinat chez les religieuses, puis dans «une maison de psychiatres».Il est un orphelin de Duplessis.

 Dans ces temps-là qui ne sont pas si lointains, les communautés touchaient une «prime double» quand elles plaçaient un enfant en institution. «J'ai été enfermé de 4 ans à 15 ans.» Quand il est sorti, il ne savait ni lire ni écrire, il s'est ramassé à Québec, a croisé un bon Samaritain qui lui a enseigné les rudiments de la vie en société, quelques règles de grammaire et de calcul.

Ce n'était pas n'importe quel quidam, c'était le maire de Sainte-Foy en personne, qui avait instauré des «cours pour les illettrés». Noël Carter a aussi donné le feu vert à Place Laurier. Il a coupé le ruban en 1961.

À 15 ans, Jean-Guy a été embauché par un cultivateur. «Je travaillais aux champs pour cinquante cennes par jour, sept jours par semaine, du petit jour jusqu'au soir. Si je manquais un matin, c'était vingt-cinq cennes en moins.» Il était une bête de somme.

 Puis, il a eu une idée. «C'est arrivé comme ça, en plein après-midi, je me suis dit que je pourrais devenir barbier. Je suis retourné voir les soeurs de l'orphelinat, je leur ai demandé de me le montrer, une des soeurs est descendue avec un clipper... J'ai fait les cheveux des gars pendant six mois, les filles pendant un autre six mois.» Il apprendra beaucoup plus tard que son père était barbier.

 À 17 ans, il s'est dit qu'il voulait en faire son métier. Il s'est présenté, sans s'annoncer, à l'Institut Saint-Jean-Bosco, qui accueillait les garçons dont personne ne voulait. Il se rappelle l'escalier, le bureau vitré, le frère Maurice qui était dans le bureau.

- Qu'est-ce que tu veux?
- De l'ouvrage.
- Qu'est-ce que tu sais faire?
- Les cheveux.

Jean-Guy a été embauché, 20 $ par semaine, logé, nourri, «mais pas juste pour faire les cheveux. Je faisais le service des frères aux tables, je faisais le ménage de la chapelle, c'était grand comme une église...»

On parle beaucoup de la DPJ, mais on oublie l'époque de ces refuges où échouaient des dizaines d'enfants. En 1951, il y avait presque 400 garçons à Saint-Jean-Bosco, de ceux-là 250 orphelins, 26 enfants abandonnés par leurs parents adoptifs, 17 par leurs parents biologiques, 19 illégitimes.

Jean-Guy était ambitieux, il voulait travailler dans un vrai salon. Il n'avait pas sa neuvième année, il fallait avoir sa neuvième année pour devenir un vrai coiffeur. C'est là que Noël Carter est revenu dans l'histoire, il a demandé à Gabriel Gosselin, le «président de la coiffure du Québec», de faire une exception. Il a refusé.

 Jean-Guy a insisté, le patron des coiffeurs s'est ravisé. «Il m'a dit : "Je vais te donner l'adresse de l'école", c'était sur la rue Langelier. On était en février. Il m'a dit : "Tu vas y aller là, et on va te faire passer un test. Si tu as 65 %, tu es accepté." J'ai eu 85 %! J'avais le droit de pratiquer, mais pas dans la zone 1a-Québec. Pas au centre-ville.» À l'époque, n'était pas coiffeur qui voulait, où il voulait.

 Qu'à cela ne tienne, Jean-Guy s'est poussé au nord de la ville, il est allé «faire des cheveux» au village huron pendant quelques années, il a même habité «trois ou quatre ans» chez les parents de Max Gros-Louis. Il a rencontré sa femme à Loretteville, ils ont eu quatre enfants, ont été mariés pendant 42 ans.

Il a travaillé à Shannon, eu un salon à Neufchâtel. «Je l'ai vendu quand un de mes fils s'est noyé, il avait huit ans et neuf mois.»

En 1988, il s'est installé où il est encore aujourd'hui, à l'angle de l'avenue Chauveau et du boulevard de l'Ormière. Ça aurait l'air d'un bungalow comme les autres autour si ce n'était du poteau de barbier devant. Je devrais dire plutôt un bungalow comme l'autre, il en reste seulement deux à cette intersection, des complexes commerciaux ont remplacé les maisons des voisins.

Il y a un Petro-Canada en face, un gros Uniprix en biais.

C'est un des nombreux clients de Jean-Guy qui m'a écrit pour me parler de lui, pour me suggérer d'aller faire un tour. Je suis passée mardi, un client était sur son départ, Jean-Guy était sur sa chaise de barbier. On a jasé pendant une heure. Il m'a raconté comment il a retrouvé ses frères et soeurs, comment il a fait son chemin. Il m'a raconté un Québec que je n'ai pas connu.

 Un homme est entré. Un client fidèle depuis le temps où Jean-Guy travaillait à Shannon, le monsieur y habite encore, il a fait le voyage exprès. Les cheveux bien mis, je soupçonne qu'il avait plus besoin de jaser que de se faire coiffer. Je les ai laissés entre hommes.

Il y a un mois, un agent immobilier est passé. «Il m'a dit qu'il avait un acheteur. Ils vont faire des bureaux.» Jean-Guy fêtera ses 80 ans le 5 avril, fermera boutique le 15 juin après 64 ans de métier. Il travaillera jusqu'à la fin cinq jours semaine, du mardi au samedi. «Je n'ai jamais pris de vacances. La réussite, ce n'est pas pour les paresseux. C'est à mon tour, maintenant, de faire comme tout le monde et de profiter un peu de la vie.»

 Ainsi se tournera une page d'histoires. Le pluriel n'est pas anodin.

RD

P.S. Et il fait toujours les cheveux comme un PRO, avec une adresse rare... J'en sais quelque chose puisque je vais, moi aussi, perdre mon barbier préféré au printemps qui s'en vient.

samedi 14 février 2015

Virginité et burqa : des accommodements déraisonnables ?

Article de CÉCILE LABORDE, 16 septembre 2008 intitulé :

Virginité et burqa : des accommodements déraisonnables ?

(Autour des rapports Stasi et Bouchard-Taylor)

En comparant le rapport Stasi sur la laïcité avec le récent rapport Bouchard-Taylor paru au Québec en 2008, Cécile Laborde met en évidence les incohérences de la position française et son particularisme « catho-laïque ».


 
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Deux affaires ont récemment contribué à renforcer et stabiliser le « consensus républicain » français forgé, après 15 ans de controverses sur l’affaire du foulard, autour de la loi de 2004 interdisant les signes religieux à l’école. Ce consensus met des limites strictes à la reconnaissance des particularismes religieux et culturels dans la république. Dans ce qui suit, je tiens à montrer que ce consensus s’est établi sur des bases erronées. Il n’approfondit pas mais au contraire travestit l’idéal républicain, comme le montre une analyse comparée de la doctrine des « accommodements raisonnables » dans le rapport Stasi (France, 2003) et le récent rapport Bouchard-Taylor (Québec, 2008).

Alors que la loi de 2004 ne concernait que l’école, espace public et sanctuaire républicain, ce sont désormais les pratiques domestiques de la religion, en l’occurrence de l’islam, qui sont mises en cause. Dans l’affaire dite de Lille, un juge a prononcé l’annulation d’un mariage au motif que la mariée avait menti sur sa virginité, considérée comme une de ses ‘qualités essentielles’ (TGI Lille, jugement du 1er avril 2008). Dans l’affaire de la burqa, une jeune femme s’est vue refuser la nationalité française au motif qu’elle avait « adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes » (Conseil d’État, arrêt du 27 juin 2008, n° 286798). À une quasi-unanimité, partis politiques, intellectuels et journalistes ont condamné la première décision et salué la seconde. Ce consensus républicain s’est forgé autour de trois grands principes, qu’il importe de formuler rigoureusement afin d’en discuter la portée et les limites.

1/ même loi laïque pour tous. Ce principe dérive de l’idéal d’égalité républicaine et affirme que la loi républicaine s’applique à tous et doit primer sur les règles religieuses. Dans l’affaire de Lille, on s’est ainsi offusqué qu’un juge de la république applique des règles apparemment dérivées de la S’haria, et consacre la virginité de la femme comme un motif légitime d’annulation d’un mariage de droit commun. Dans l’affaire de la burqa, on s’est inquiété de la compatibilité de l’allégeance à une doctrine islamiste radicale – le salafisme – avec l’adhésion à la loi républicaine.

2/ non-soumission à la volonté d’autrui. Ce principe dérive de l’idéal républicain de liberté et d’autonomie et inspire la critique féministe de certaines pratiques musulmanes. Ainsi, dans l’affaire de la burqa, la jeune femme admettait porter le vêtement recouvrant son corps et son visage à la demande de son mari, et vivait dans une complète soumission à des principes religieux fondamentalistes. De même, l’affaire de Lille a été interprétée comme autorisant la répudiation par les hommes de femmes considérées comme impures, selon une conception archaïque et misogyne de la moralité sexuelle.


3/ « devoir d’assimilation » : le risque du conformisme culturel. Admettons, avec les républicains, qu’un certain niveau d’assimilation au pays d’accueil soit une condition à l’obtention de la nationalité française (résidence, attaches familiales, maîtrise de la langue). Admettons, de surcroît, que les postulants doivent démontrer un attachement minimal aux valeurs de la société française – ainsi les membres déclarés de mouvements violents et extrémistes pourraient légitimement se voir opposer un refus. L’ambiguïté de la décision sur la burqa est qu’elle suggère qu’une pratique religieuse radicale prouve en tant que telle une « assimilation insuffisante ». Le risque, ici, qui rejoint celui de la confusion des sphères relevé plus haut, est que les comportements jugés « non conformes aux lois de la république » soient en fait des comportements « étrangers et étranges », culturellement ou religieusement, même s’ils n’enfreignent aucune loi. Il y a ainsi un risque de confusion entre la moralité publique (les « valeurs de la république ») et les préjugés culturels de la société française.
Ainsi, quels que soient les jugements que l’on porte sur les conclusions de deux affaires (et l’on peut à juste titre considérer que la « qualité essentielle » d’un conjoint dans un mariage civil ne devrait pas être décidée par les conjoints eux-mêmes, et que l’adhésion à une doctrine salafiste ou fondamentaliste est en elle-même incompatible avec l’adhésion à la république) il est clair que le consensus républicain a reposé sur un certain nombre d’arguments ambigus et parfois erronés. Ils relèvent d’une dangereuse culturalisation des valeurs républicaines – par laquelle les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité sont réalisés, non dans le respect du droit de la république, mais dans l’allégeance à une culture spécifique, la culture française « catho-laïque », qui prescrit les comportements publics et privés.

Les ambiguïtés du consensus républicain (conformisme culturel, confusion des sphères, paternalisme coercitif) se retrouvent aussi dans le rapport Stasi sur la laïcité, qui en Décembre 2003 a recommandé – entre autres – l’adoption d’une loi sur le port de signes religieux dans les écoles publiques. S’il est vrai que le rapport prétend s’interroger de manière objective sur la compatibilité de l’expression religieuse avec la neutralité laïque des services publics, il s’appuie sur des jugements culturalistes et stéréotypés du sens des signes religieux musulmans. Ainsi le foulard ou hijab est décrit comme un symbole « agressif », de « séparation », de « communautarisme » ou de « prosélytisme ». Ces jugements sont portés sans référence aucune, ni à la volumineuse littérature sérieuse sur l’Islam de la seconde (et troisième) génération issue de l’immigration en Europe, ni à l’avis des intéressées elles-mêmes (la Commission se déclarant « peu sensible » aux arguments de femmes présumées irrationnelles, soumises et opprimées). L’unique fondement du jugement de la Commission Stasi sur le sens du foulard, de sa propre admission, a été le témoignage de chefs d’établissements, enseignants, personnels de santé et autres agents publics se sentant « agressés » et « menacés » dans l’exercice de leurs fonctions par des demandes d’accommodements religieux. Que les services publics, et l’éducation en particulier, soient en grave crise, cela fait peu de doute. Mais que les sentiments des personnels touchés par ces crises, dont ils voient un symbole dans le foulard islamique, deviennent l’unique justification d’une loi coercitive, voilà qui soulève le sceptre de la « tyrannie de la majorité » (culturelle). Comme J. S. Mill le soulignait avec force, le simple « dislike » (dégoût) pour une pratique minoritaire ne devrait jamais suffire pour justifier qu’on ne la tolère pas. Encore faut-il qu’elle porte gravement tort, enfreigne un droit, ou porte atteinte à une valeur essentielle.

Une justification plus plausible mise en avant dans le rapport Stasi concerne l’incompatibilité intrinsèque entre l’expression religieuse en tant que telle et la neutralité de l’État laïque. Mais là encore, la sévérité avec laquelle est jugée l’expression religieuse musulmane (demandes « préoccupantes », service publics « niés dans leur principe et entravés dans leur fonctionnement ») contraste avec la bienveillante mansuétude réservée aux entorses traditionnelles à la laïcité (financements des écoles privées, aménagement du temps de travail pour respect des fêtes religieuses, statut exorbitant de l’Alsace-Lorraine) : la laïcité est dans ces cas présentée comme un principe « appliqué avec empirisme ». Ainsi le rapport Stasi se réjouit que l’État laïque ait su faire des « accommodements raisonnables » en faveur des chrétiens et des juifs, mais s’agissant des musulmans, il insiste pour que ce soient eux qui fassent « ce que les Québécois appellent des "accommodements raisonnables" en mettant des bornes à l’expression de [leur] identité publique ». Il y a donc deux poids, deux mesures, ce qui est pour le moins gênant dans un rapport qui vante la neutralité de l’État laïque comme garantie d’égalité entre les religions. Ce que suggère en fait le rapport Stasi, c’est que le statu quo français est éminemment « raisonnable », de sorte que les musulmans « raisonnables » doivent l’accepter comme tel.

L’argument souffre de ce qu’on peut appeler la « neutralité de statu quo », qui fait l’économie d’une analyse critique des relations existantes entre État et religions, assimile le réel à l’idéal (ou du moins au raisonnable) et fige les valeurs universelles de neutralité, liberté, égalité et fraternité dans leur incarnation – particulière et partielle – dans les compromis historiques de la société française. Le consensus républicain français est, en d’autres termes, insuffisamment critique (Laborde 2008). Un républicanisme plus critique prendrait soin de ne pas assimiler les pratiques culturelles françaises à la neutralité idéale, et par la même accepterait l’idée que c’est précisément parce que la sphère publique n’est pas culturellement et religieusement neutre que certains « accommodements raisonnables » en faveur des minorités peuvent être des demandes de justice. Ces accommodements, dans la mesure (et seulement dans la mesure) où ils rétablissent l’égalité, ne rompent pas avec la logique républicaine mais au contraire l’approfondissent. Ceci est possible à condition qu’on admette que la doctrine républicaine se doit de prôner l’intégration par le droit commun et les institutions publiques, non par l’assimilation et le conformisme culturels.

Un raisonnement similaire à ce « républicanisme critique » peut être discerné dans le récent rapport rédigé pour le gouvernement québécois par l’historien Gérard Bouchard et le philosophe Charles Taylor (Bouchard-Taylor 2008). Ce rapport, riche et rigoureux, esquisse les principes permettant aux Québécois de régler la « crise des accommodements », qui a vu la société québécoise se braquer sur des demandes d’accommodements religieux dans les institutions publiques – des exemptions les jours de Sabbat aux demandes de médecins féminins dans les hôpitaux, en passant par le port de signes religieux par les agents publics, pour n’en citer que quelques exemples. D’emblée, le rapport Bouchard-Taylor, contrairement au rapport Stasi, signale que la crise des accommodements ne reflète pas simplement l’attitude « déraisonnable » des minorités face à l’État laïque, mais est aussi un signe de « protestation d’un groupe ethnoculturel majoritaire [les Canadiens francophones] qui doute de sa propre identité » et a du mal à accepter le pluralisme des modes de vie. Certes, selon les auteurs, ce pluralisme ne devrait pas conduire, dans le contexte québécois, à l’acceptation d’un multiculturalisme « à la canadienne ». Au Québec, le respect de la diversité doit être subordonné à la promotion d’une culture publique francophone et d’institutions communes comme lieux de participation. Et le rapport de reprendre à son compte les principes cardinaux, et aisément reconnaissables, de l’intégration républicaine : neutralité laïque de l’État, égalité des droits, intégration des immigrés, promotion du français comme langue commune, participation de tous dans les institutions publiques. Ces principes posent des limites claires à toute demande d’accommodement : aucun ajustement n’est légitime, par exemple, qui remettrait en cause des principes constitutionnels essentiels tels que l’égalité entre hommes et femmes. Il serait donc erroné de présenter le rapport Bouchard-Taylor comme un document typique du « multiculturalisme anglo-saxon » (si encore les contours de ce dernier étaient clairs). Bien plus intéressante est l’analyse qui montre en quoi le rapport québécois défend les accommodements raisonnables à partir de principes républicains.

Les accommodements sont nécessaires parce que toutes les lois et normes en vigueur dans la société québécoise ne relèvent pas de principes « neutres et universels » (comme l’est l’égalité hommes-femmes) mais au contraire « reproduisent les valeurs et normes implicites de la culture majoritaire ». Par exemple, le calendrier des jours chômés et fériés, bien qu’officiellement laïque, facilite la pratique de la religion chrétienne. Dans ce contexte, l’autorisation accordée aux croyants de religions minoritaires de prendre des congés pour motif religieux ne relève pas d’un privilège exorbitant, mais bien d’un rétablissement de l’égalité. On parle d’accommodements quand la neutralité culturelle est impossible, et que des ajustements mutuels sont nécessaires pour la rectification des injustices les plus flagrantes. En revanche, dans les cas où la neutralité culturelle et religieuse est possible et désirable, les auteurs du rapport ne craignent pas de mettre les institutions publiques à l’index pour manquement à la laïcité. Par exemple, ils demandent que les crucifix soient retirés de l’Assemblée nationale, et les prières abolies dans les conseils municipaux. Ceci est à comparer avec la tolérance du rapport Stasi vis-à-vis du maintien du Concordat en Alsace-Moselle, qu’il justifie au nom du « principe » selon lequel « les populations y sont attachées »…

Bouchard et Taylor s’interrogent aussi sur le devoir de réserve religieuse des agents publics. Ils recommandent que soit interdit le port de signes et symboles exclusivement aux fonctions représentatives et/ou coercitives (ministres, juges, policiers). Usagers des services publics et élèves de l’enseignement public peuvent porter des symboles religieux, sauf dans les cas où ils sont incompatibles avec les activités pratiquées : le rapport se refuse à toute interprétation du sens du port du foulard sinon comme symbole de foi. Et, suivant le principe républicain selon lequel les institutions publiques se doivent d’être laïques afin de pouvoir inclure tous les citoyens quelle que soit leur origine ou croyance, Bouchard et Taylor rejettent les conclusions restrictives de la Commission Stasi. À leur sens, le devoir de laïcité s’applique aux actes de l’État plutôt qu’à l’apparence des employés et usagers. Quant aux demandes d’exemptions et d’accommodements dans les domaines de la santé et du monde professionnel, leur position est moins nette et plus nuancée, en partie parce qu’ils laissent (avec raison) aux pratique de concertation et de délibération le soin de décider quels accommodements sont raisonnables ou non dans des contextes particuliers. On peut cependant regretter que le rapport ne donne pas plus d’indications sur les implications concrètes du principe constitutionnel d’égalité entre hommes et femmes – principe à la fois fondamental et vague, mais qui est souvent directement interrogé par les demandes d’accommodements des pratiques religieuses orthodoxes.

Quoi qu’il en soit, ce bref résumé des conclusions du rapport Bouchard-Taylor devrait suffire pour souligner son affinité avec l’approche du républicanisme critique. Contrairement au rapport Stasi, il ne postule pas que les institutions existantes appliquent déjà parfaitement (ou raisonnablement) les idéaux de la laïcité, de la neutralité et de l’égalité, et que les citoyens issus des minorités n’ont dès lors qu’à s’y conformer. Bien au contraire, le rapport québécois insiste sur le fait que les « accommodements raisonnables » nécessaires pour le vivre-ensemble sont des accommodements mutuels : ils sont requis de la part des minorités et de la majorité. Le rapport Stasi, quant à lui, souffre de la tendance, caractéristique du consensus républicain français, à assimiler valeurs libérales démocratiques universelles et normes ethnoculturelles françaises, et à juger les pratiques des minorités selon des critères qui ne distinguent pas suffisamment entre les deux registres. Au lieu d’un républicanisme critique, il promeut ainsi un républicanisme conservateur, qui tend à juger la société majoritaire par ses idéaux (proclamés), et les minorités par leurs pratiques (interprétées). C’est ce républicanisme plutôt conservateur qui a fourni l’armature conceptuelle des deux affaires récentes concernant la virginité de la mariée et le port de la burqa. Dans les deux cas, il s’est appuyé sur un rejet culturaliste de pratiques considérées comme « non-françaises » – la croyance en la virginité des futures épouses et le port d’un vêtement restrictif par les femmes.

On peut légitimement faire siennes les conclusions du consensus républicain, mais à condition de poser les bonnes questions. Ainsi, dans l’affaire de Lille, la vraie question n’était pas de savoir si le juge républicain était en droit d’appliquer une loi religieuse au mépris de la laïcité : il ne l’est pas. Il s’agissait en revanche de décider qui doit être juge des « qualités essentielles » de futurs conjoints, et de s’interroger sur les limites de la contractualisation du mariage. Dans l’affaire de la burqa, ont été mentionnés pêle-mêle, pour justifier le refus de la nationalité française, le port d’un vêtement restrictif, le fait d’être soumise à son mari, et une conception radicale de la religion. Pris séparément, ces trois traits ne sauraient en tant que tels justifier le refus de la nationalité. Pris ensemble, ils esquissent certes la figure de l’ « islam radical » qui sert de frontière imaginaire à la nationalité française. Encore faudrait-il définir précisément quels éléments de cette figure sont en fait incompatibles avec la citoyenneté française, et distinguer, dans les déclarations d’incompatibilité, ce qui relève de la culture « franco-française » au sens large et ce qui relève des valeurs politiques nécessaires au vivre-ensemble (bizarrement, le fait que la femme en question ne savait rien de la laïcité ou du droit de vote a été peu mis en avant dans les commentaires sur l’affaire). Pour s’assurer que des principes de droit, et non des normes ethnoculturelles, informent nos jugements sur les pratiques minoritaires, il serait bon d’appliquer plus fréquemment ce qu’on pourrait appeler le « test de la catholique fondamentaliste ». On ne devrait pouvoir refuser la nationalité à une femme portant la burqa que si l’on est sûr de la refuser, sur les mêmes bases, à une religieuse catholique fondamentaliste italienne. Et on ne devrait pouvoir s’opposer à l’annulation d’un mariage pour cause de non-virginité de l’épouse par des conjoints musulmans que si l’on est prêt à la même fermeté si la demande émane d’un couple chrétien traditionaliste. En d’autres termes, les deux affaires, si elles illustrent les limites raisonnables de l’accommodement de pratiques minoritaires, devraient aussi mettre en relief le particularisme « catho-laïque » du républicanisme réellement existant en France.

La lecture du rapport Bouchard-Taylor, moins idéologique et plus rigoureux, est à cet égard instructive.

Source : http://www.laviedesidees.fr/Virginite-et-burqa-des.html

RD

jeudi 12 février 2015

Éloge de la lenteur : à la recherche du temps perdu



Actuellement, la culture est à la rapidité. Dans son livre, Carl Honoré met en lumière un mouvement qui remet en question ce culte de la vitesse, et réaffirme les vertus de la lenteur.  Cet ouvrage récent a déjà été publié dans 23 pays. 


 
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Le texte qui suit, et que l'on retrouve sur le blog « Le bonheur pour les nuls », s'applique particulièrement bien aux Seniors qui recherche un rythme de vie à la mesure de leurs attentes.

"Dans le passé, l’homme venait en premier. À l’avenir, c’est le système qui viendra en premier." F. W. TAYLOR (1856-1915).

Très persuasif à son époque, TAYLOR dans le contexte de la révolution industriel, avait aidé à mettre en place la dictature de la vitesse actuellement très présente dans nos sociétés occidentales.
Si bien qu’on en vient à se demander comment gouverner le temps et non être gouverné par lui.

Avec son audio livre "Éloge de la lenteur", le journaliste canadien Carl HONORÉ se fait le porte-parole d’un mouvement SLOW.  Car en étant victimes de la culture de la pression constante, il estime que nous menons la planète et nous-même à l’épuisement.

1 – Travaillez SLOW

Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.

Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.

2 – Vivez SLOW

Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.

Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.

3 – Laissez vos enfants vivre SLOW

Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.

Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.

Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.

Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.

Enfin, le bloggeur du site « Le bonheur pour les nuls » termine par ce commentaire : 

« J’ai beaucoup aimé les idées de ce livre. Si vitesse et précipitation n’engendrent que déception, j’ai maintes fois remarqué qu’elles faisaient aussi perdre le goût des choses et la satisfaction de ses réalisations. »



RD

"Dans le passé, l’homme venait en premier. A l’avenir, c’est le système qui viendra en premier." F. W. TAYLOR (1856-1915).
Très persuasif à son époque, TAYLOR dans le contexte de la révolution industriel, avait aidé à mettre en place la dictature de la vitesse actuellement très présente dans nos sociétés occidentales.
Si bien qu’on en vient à se demander comment gouverner le temps et non être gouverné par lui.
Avec son audio livre "Eloge de la lenteur", le journaliste canadien Carl HONORE se fait le porte-parole d’un mouvement SLOW.  Car en étant victimes de la culture de la pression constante, il estime que nous menons la planète et nous-même à l’épuisement.
1 – Travaillez SLOW
Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.
Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.
2 – Vivez SLOW
Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.
Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.
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Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.
Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.
Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.
Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.
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Très persuasif à son époque, TAYLOR dans le contexte de la révolution industriel, avait aidé à mettre en place la dictature de la vitesse actuellement très présente dans nos sociétés occidentales.
Si bien qu’on en vient à se demander comment gouverner le temps et non être gouverné par lui.
Avec son audio livre "Eloge de la lenteur", le journaliste canadien Carl HONORE se fait le porte-parole d’un mouvement SLOW.  Car en étant victimes de la culture de la pression constante, il estime que nous menons la planète et nous-même à l’épuisement.
1 – Travaillez SLOW
Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.
Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.
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Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.
Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.
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Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.
Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.
Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.
Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.
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1 – Travaillez SLOW
Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.
Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.
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Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.
Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.
3 – Laissez vos enfants vivre SLOW
Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.
Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.
Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.
Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.
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"Dans le passé, l’homme venait en premier. A l’avenir, c’est le système qui viendra en premier." F. W. TAYLOR (1856-1915).
Très persuasif à son époque, TAYLOR dans le contexte de la révolution industriel, avait aidé à mettre en place la dictature de la vitesse actuellement très présente dans nos sociétés occidentales.
Si bien qu’on en vient à se demander comment gouverner le temps et non être gouverné par lui.
Avec son audio livre "Eloge de la lenteur", le journaliste canadien Carl HONORE se fait le porte-parole d’un mouvement SLOW.  Car en étant victimes de la culture de la pression constante, il estime que nous menons la planète et nous-même à l’épuisement.
1 – Travaillez SLOW
Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.
Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.
2 – Vivez SLOW
Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.
Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.
3 – Laissez vos enfants vivre SLOW
Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.
Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.
Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.
Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.
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Très persuasif à son époque, TAYLOR dans le contexte de la révolution industriel, avait aidé à mettre en place la dictature de la vitesse actuellement très présente dans nos sociétés occidentales.
Si bien qu’on en vient à se demander comment gouverner le temps et non être gouverné par lui.
Avec son audio livre "Eloge de la lenteur", le journaliste canadien Carl HONORE se fait le porte-parole d’un mouvement SLOW.  Car en étant victimes de la culture de la pression constante, il estime que nous menons la planète et nous-même à l’épuisement.
1 – Travaillez SLOW
Selon une étude de 2002 de l’université japonaise de FUKOKA : les hommes travaillant 60h par semaine sont 2 fois plus exposés au risque de crise cardiaque que ceux qui en font 40. Le risque est triplé pour ceux qui au moins 2 fois par semaine dorment moins de 5h par nuit.
Si vous n’êtes pas convaincus, sachez que selon les estimations, un américains moyen travaille 350 h de plus par an que son alter EGO européen. Or d’après le bureau international du travail, la productivité des travailleurs belges, français et norvégiens est supérieure à celle des américains ! Les britanniques, qui passent plus de temps au travail que la plupart des européens, disposent quant à eux des taux de productivité horaire les plus bas du continent. Travailler moins signifie donc souvent être en meilleur santé et travailler mieux.
2 – Vivez SLOW
Manger lentement, faire l’amour plus lentement (avec massages et tantra), faire la sieste, prendre le temps de soigner son corps si nécessaire avec des médecines alternatives (qui prennent en compte le patient dans sa globalité)… la philosophie de la lenteur vous propose de ralentir le rythme et d’en savourer le résultat dans tous les domaines de la vie.
Le mouvement s’attaque même à la musique : selon les adeptes du “tempo giusto” (le temps juste), les musiciens se sont mis à jouer plus vite à l’avènement de l’ère industrielle. Tandis que le monde prenait de la vitesse, ils ont accéléré avec lui. Or s’il parait stupide de boire un bon verre de vin trop vite, jouer une sonate de Mozart trop vite peut selon certains musiciens lui faire perdre son charme et son langage.
3 – Laissez vos enfants vivre SLOW
Les enfants grandissent plus vite, quelque soit leur tranche d’âge. Ils sont préoccupés de plus en plus tôt par leur apparence, le sexe, les marques et même leurs carrières. Ainsi, l’enfance ne dure plus si longtemps.
Hélas, vouloir que son enfant soit en avance cause souvent plus de tord que de bien. Ainsi, l’école américaine de pédiatrie a mis en garde sur la spécialisation trop précoce dans le domaine du sport car elle engendre des dommages physiques et psychiques.
Il en est de même pour l’éducation : les enfants apprennent mieux quand ils vont plus lentement et sont plus détendus.
Le "mouvement en faveur de la lenteur" n’oblige bien sûr personne à aller contre son rythme naturel. Au contraire, il invite chacun à trouver le “Tempo Giusto” pour chaque chose. Son objectif : marier la “Dolce Vita” avec le dynamisme de l’ère de l’information. Son secret : l’équilibre. Son dogme fondateur : prendre le temps de faire les choses correctement, donc d’en profiter davantage.
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