Vivre la vie d'un Senior

dimanche 1 août 2021

 Point de vue de Yvan Rochette, Journal de Québec, 21 juillet 2021

Ivan Rochette: Vivre vieux, vivre heureux

Retraité et impliqué comme bénévole pour le Centre de bénévolat SARPAD, dans Côte-des-Neiges et Outremont, et pour l'Observatoire Vieillissement et Société.

D’entrée de jeu, j’aimerais dire que je n’ai rien contre la construction des maisons des aînés, même si je trouve leurs coûts astronomiques. Tout ce que j’aimerais dire, c’est qu’il ne faut pas s’énerver et penser que ces maisons vont régler tous les problèmes liés au vieillissement.  

La maladie d’Alzheimer ou les démences vont toujours envahir les maisons des aînés, même si les corridors et les chambres sont peints en rose ou en bleu. Les personnes âgées n’en verront jamais la différence. 

Les bâtisses neuves ne régleront pas les problèmes d’incontinence. 

Les sonnettes de nuit pour obtenir de l'aide demanderont toujours une présence, que ce soit dans une belle maison pour aînés ou dans un CHSLD. 

Pénurie de personnel

Présentement, plusieurs CHSLD font un excellent boulot et, s’il y a des problèmes, ce n’est pas nécessairement parce que les murs des corridors sont peints en beige ou en gris, c'est plutôt parce que le personnel n’est pas disponible, parce qu'il est mal supervisé ou encore mal payé. 

Est-ce possible que, dans les nouvelles maisons des aînés, le travail du personnel ne soit pas optimal?

Est-il possible qu’on rêve en couleurs en croyant améliorer les choses avec une nouvelle couche de peinture dans les couloirs et les chambres? 

J’ai vécu l’expérience d’un CHSLD, alors que mon épouse y a séjourné plus d’un an, et je peux affirmer en toute honnêteté que cette expérience de fin de vie peut être très «vivable» dans un CHSLD. 

Des exemples qui font la différence

Ce qui a fait la différence lors de mon expérience dans un CHSLD:           

  • Le personnel: si le personnel n’est pas bien rémunéré ou motivé, la vie des patients sera aussi misérable dans les maisons des aînés qu’elle peut l’être dans un CHSLD.           
  • La présence des proches de la personne hébergée: quand la famille des patients et les proches aidants ne sont pas présents et n’exercent pas une certaine vigilance, il est certain qu’il y aura un relâchement dans les services offerts par les préposés. La nature humaine étant ce qu’elle est, la présence régulière des proches du patient fera toute la différence en ce qui a trait aux soins et aux attentions accordés — dans les CHSLD ou les maisons pour aînés.                     

Inutile de se faire des illusions avec toutes les bonnes intentions des gouvernements et du réseau de la santé: si la couche est pleine et qu’il y a urgence dans la chambre d’à côté, il faut attendre son tour. 

En vieillissant, il est inutile de tout prévoir et de s’imaginer qu’il y aura des solutions à tous nos problèmes de fin de vie. 

Prenons donc les moyens pour se conditionner à accepter l’inévitable et soyons conscients que nous vivrons sûrement des conditions difficiles et qu’éventuellement, la fin de vie sera la seule chose qui apaisera nos souffrances et nos problèmes. 

Idéalement, il faut accepter le fait qu’il y aura toujours une finalité, que ce soit dans un CHSLD ou dans une belle résidence pour aînés.

RD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire