Article de Marie-France Bornais, Journal de Québec, 9 septembre 2019
Vieillir, la belle affaire
Stéphane Lemire et Jacques Beaulieu
Éditions Libre Expression, 336 pages.
Passionné par la question des aînés, par leurs problèmes de
santé et par les nombreux défis liés au vieillissement, le Dr Stéphane
Lemire, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, propose des
idées concrètes pour vivre mieux, plus longtemps, dans un nouveau livre,
Vieillir, la belle affaire.
Qu’est-ce qui est normal à un certain âge ? Qu’est-ce qui ne l’est
pas ? Comment améliorer sa propre situation ou celle de ses proches ?
Quand aller chercher de l’aide face aux difficultés cognitives ?
Le vieillissement, un phénomène inévitable, est vraiment examiné sous toutes ses coutures.
Son ouvrage décrit ce qu’il est normal de « subir » et
d’endurer... et ce qui ne l’est pas. Il permet à tout un chacun de se
situer par rapport aux aspects physiques, intellectuels, psychologiques
et matériels du vieillissement.
En effet, il y a beaucoup de choses à considérer : la mobilité,
l’ostéoporose, la médication, les pertes cognitives, les deuils,
l’isolement, les finances et la gestion des biens.
Pouvoir d’agir
Vieillir, ça fait peur ?
« Dans l’espace public, on parle beaucoup de vieillissement, mais
on voit les côtés négatifs du vieillissement, toutes les choses qui
fonctionnent mal dans le système de santé ou ailleurs, par le fait qu’il
y a de l’âgisme. Mais l’idée du livre, c’est d’aller au-delà de ces
mythes et faire en sorte que le vieillissement ne soit pas juste une
source d’inquiétude. Il faut donner un peu de pouvoir d’agir aux gens,
par rapport à ça. »
Normal ou pas ?
Le Dr Lemire pense que les gens acceptent beaucoup de choses par
rapport au vieillissement, bien qu’elles ne fassent pas nécessairement
partie d’un vieillissement normal. « En pratique clinique, on voit
souvent des gens qui ont accepté des situations qui ont un impact
important sur leur qualité de vie, alors qu’il y avait quelque chose à
faire », dit-il.
« Quand on les aide à retrouver un peu plus de qualité de vie, en
agissant sur les causes des problèmes plutôt qu’en essayant de mettre
des “plasters”, on réussit à améliorer leur qualité de vie et les gens
sont très contents. Ils voient que vieillir, c’est pas juste décrépir.
Il y a des choses qu’on doit accepter, en lien avec le vieillissement,
mais il y a des choses sur lesquelles on peut intervenir. »
Expérience réussie
Vieillir, la belle affaire parle de mobilité, de
nutrition, de sommeil, de médication. Il est aussi question de «
vieillissement réussi », un terme qui décrit le fait que même quand on
vieillit, on est capable de s’accomplir.
« L’expression est intéressante, le concept est intéressant, mais
le vieillissement réussi, ce n’est pas nécessairement un vieillissement
où on a toutes nos capacités et où on reste aussi “bon” que quand on
était jeune. Oui, on veut que les gens vieillissent en bonne santé, mais
ça ne veut pas dire avoir aucun problème de santé, ou faire en sorte de
vivre au-delà de 100 ans. »
« L’idée du livre n’est pas d’arriver à un vieillissement presque
parfait... c’est de faire comprendre aux gens qu’il y a des situations
de vieillissement qui sont normales et d’autres qui ne le sont pas. Il
est question, dans le livre, de donner des outils pour maximiser la
qualité de vie. »
Le Dr Lemire donne un exemple concret : les problèmes de sommeil
et les habitudes à prendre pour mieux dormir. « Être insomniaque et
prendre des pilules pour dormir, ça ne fait pas partie de la normalité.
Les gens minimisent beaucoup l’impact de leurs comportements et la façon
dont ils agissent au quotidien sur leur santé et sur leur qualité de
vie. »
« Les gens prennent des médicaments pour dormir et disent, je dors
bien... mais en même temps, ça augmente le risque d’avoir des problèmes
de mémoire, de tomber, d’avoir d’autres difficultés. »
RD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire