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mercredi 2 mars 2016

Le père Benoît Lacroix s'éteint à 100 ans

UNE VIE DÉDIÉE À L'HUMANITÉ ET AU QUÉBEC

Le Québec perd l'un de ses intellectuels les plus illustres : le père dominicain Benoît Lacroix est mort à 100 ans à la suite d'une brève maladie. 
Frère Benoît Lacroix

Encore en novembre dernier, il participait à l'émission Rendez-vous pour l'âme à Radio Ville-Marie.
La spiritualité et la sagesse de cet homme de foi indépendant de pensée ont frappé l'esprit des Québécois lors de ses passages réguliers dans les médias au cours des décennies. Il a notamment écrit, pendant pratiquement 25 ans, des chroniques pascales dans le journal Le Devoir.


L'homme était un universitaire réputé. Théologien, spécialiste des religions populaires et historien de la littérature, il était considéré comme l'un des meilleurs témoins québécois de la tradition intellectuelle qui a façonné la pensée occidentale. Il a publié pas moins d'une cinquantaine d'ouvrages scientifiques et religieux.


Le sociologue Fernand Dumont, décédé en 1997, décrivait le père Lacroix comme un humaniste accompli.

« Il sait concilier de manière absolument remarquable sa contribution à la culture savante et son affinité avec les gens des milieux populaires. Cette présence aux deux extrémités de la culture, sans fausseté, sans artifice, est tout à fait exceptionnelle. » — Fernand Dumont

De longues études

Né dans une famille de cultivateurs à Saint-Michel-de-Bellechasse le 8 septembre 1915, Benoît Lacroix obtient une licence en théologie à l'Université d'Ottawa en 1941 et un doctorat en sciences médiévales à l'Université de Toronto en 1951. Il fait ses études postdoctorales à l'École Pratique des Hautes-Études à Paris en 1953, puis à l'Université Harvard en 1960.

 Il enseigne ensuite dans plusieurs universités, au Québec et à l'étranger. Son port d'attache restera toujours l'Institut d'études médiévales de l'Université de Montréal, où il enseignera pendant 40 ans. Il y était depuis 1981 professeur émérite.

Contribution exceptionnelle

La contribution du père Lacroix à l'étude des religions au Québec est très importante. Au début des années 1970, il inaugure une série de colloques où se réuniront pendant 10 ans des chercheurs de tous les horizons. Il crée aussi à Montréal le Centre d'études des religions populaires, un concept qui sera repris dans plusieurs villes européennes. 

En outre, il a occupé la chaire d'études québécoises à l'Université de Caen. Il a également siégé au comité scientifique de l'Institut québécois de recherche sur la culture au début des années 1980.

Quelques récompenses
  • 1980 - Médaille Chauveau de la Société royale du Canada
  • 1985 - Officier de l'Ordre du Canada
  • 1990 - Doctorat honoris causa de l'Université de Sherbrooke
  • 1996 - Grand officier de l'Ordre national du Québec
 Il croyait en l'être humain et en la vie

« Le rencontrer, c'était rencontrer l'amour. Moi j'ai compris l'amour avec lui c'est pas compliqué. Pourtant, j'ai pratiqué beaucoup avant de le rencontrer », dit la journaliste avec humour.
L'amour, pas au sens charnel, mais dans le sens où cet homme parlait vrai : « Il s'ajustait toujours à la personne devant lui, il ne vous prenait pas de haut, jamais », explique Josée Blanchette. 
« C'était un rebelle qui flirtait toujours avec la limite. Il remettait beaucoup en question l'institution et le fait que les femmes ne fassent pas partie de l'Église... Lui qui les aimait tant! Et il était beaucoup aimé des femmes. » — Josée Blanchette

De l'avis de la journaliste, le père Lacroix n'a pas rayonné autant qu'il aurait dû. « Dans certains milieux, dans certains cercles, oui, dit-elle. Mais, malheureusement aujourd'hui, ce sont les humoristes qu'on entend ».

POUR EN SAVOIR PLUS :

 Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2016/03/02/001-pere-benoit-lacroix-deces.shtml?isAutoPlay=1

RD

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