Vivre la vie d'un Senior

jeudi 6 novembre 2014

Un Québécois sur trois souffre d’insomnie

Article de Yves Lamontagne - Journal de Montréal, 24 octobre 2014





Chaque soir, un Québécois sur trois compte des moutons en espérant tomber dans les bras de Morphée. L'insomnie, qui touche davantage les femmes et les personnes âgées, peut être le résultat de plusieurs facteurs.

La caféine en soirée, la nicotine, les médicaments qui contiennent des stimulants, l'alcool qui aide à s'endormir, mais qui provoque des éveils dans la nuit, les problèmes psychiatriques comme la dépression, les problèmes respiratoires comme l'apnée du sommeil, le stress, les brûlements d'estomac, etc. Comme on peut le constater, ce trouble du sommeil n'est pas une maladie, mais un symptôme dont il faut trouver la cause.

MYTHES DU SOMMEIL

Au cours d'une évaluation clinique d'insomniaques à laquelle j'avais participé en Angleterre, nous nous étions rendu compte des mythes suivants:

® Les patients disaient qu'ils se couchaient après les nouvelles. Quelle obligation y a-t-il de se coucher après les nouvelles? On se couche quand on s'endort.
® On doit dormir huit heures. Or, le temps de sommeil varie pour chaque individu et selon l'âge; un bébé dort 12 heures, un adolescent huit à 10 heures et une personne âgée de six à huit heures. Certains s'accommodent très bien de six heures alors que d'autres ont besoin de neuf à dix heures. Les insomniaques ont tendance à augmenter leur temps d'endormissement; lors de l'enregistrement en laboratoire, la majorité des patients s'endormaient en moins de temps qu'ils ne le disaient. Bien plus, ils dormaient plus longtemps qu'ils ne le rapportaient. Il y a donc une éducation certaine à faire chez les insomniaques.

EST-CE GRAVE DE SOUFFRIR D'INSOMNIE?

L'insomnie occasionnelle n'est pas dangereuse. En général, il est fort probable que vous dormirez bien la nuit suivant la période d'insomnie, si vous n'avez pas dormi durant la journée. Par contre, plusieurs nuits consécutives sans sommeil peuvent avoir des conséquences fâcheuses: fatigue, somnolence diurne, impatience.

TRAITEMENT

Les somnifères: il y a plusieurs types de somnifères dont certains peuvent être achetés sans prescription. Par contre, les somnifères ne sont pas un remède à l'insomnie, mais ils peuvent être utiles à court terme. Ils fonctionnent mieux quand ils sont utilisés sur une période de moins de trois semaines, et ce, dans les cas de décalage horaire, de stress temporaire aigu ou prévisible comme, par exemple la maladie d'un enfant ou l'anxiété avant de prononcer un discours.

Les traitements comportementaux: il y a quatre traitements comportementaux qui ont été bien évalués. La restriction du sommeil qui limite le nombre d'heures passées au lit et aide à rendre le sommeil plus efficace; le contrôle du stimulus qui a pour but de rendre la chambre à coucher propice à l'endormissement; la thérapie par la relaxation qui permet de se concentrer sur des pensées agréables dans un milieu calme; et la thérapie cognitive qui utilise des méthodes de raisonnement afin de corriger les fausses idées en rapport avec le sommeil

LA PRÉVENTION

Compte tenu de ce qu'on vient de décrire, pour améliorer notre hygiène du sommeil, il est utile de suivre les conseils suivants:

• On se couche quand on s'endort;
• On est incapable de s'endormir après 20 minutes, on se lève et on fait une activité calme dans un autre endroit que la chambre. On retourne se coucher uniquement quand on s'endort;
• On garde notre chambre silencieuse et dans le noir le plus possible;
• On établit un rituel qui aidera à se relaxer avant de se coucher: bain tiède, collation légère ou un peu de lecture;
• On se réveille à la même heure tous les matins;
• On évite de faire des siestes, de même que la caféine, la nicotine et l'alcool avant de se coucher;
• On cesse les exercices rigoureux dans les six heures précédant le coucher;
• Enfin, on évite les somnifères ou on les utilise avec précaution. Bonne nuit.

RD

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