Vivre la vie d'un Senior

mercredi 24 juin 2015

L'emprisonnement dans le conformisme et les rôles sociaux



La pression sociale exercée sur les personnes du troisième âge, en vue de les amener à se conformer à des modèles est forte et prend de multiples formes. 

D'ailleurs, pour pouvoir profiter de certains avantages sociaux, elles ne doivent pas s'écarter des normes édictées : l'incitation à la retraite, la participation à des programmes d'activités destinés aux personnes retraitées, la prise en charge par des professionnels de la santé, de la finance, etc.

Il faut une certaine indépendance pour ne pas se prendre dans cet engrenage, car le rebelle est souvent pointé du doigt ou exclus.

Il faut une certaine force aussi pour résister à la peur d'être considéré comme un original et pour se risquer parfos à agir différemment des autres de son âge.

Le conformisme est difficile à vaincre parce que la plupart des gens ne sont pas conscients de leur besoin de conformisme. Ils vivent dans l'illusion qu'ils suivent leur propres idées et penchants, que leurs opinions sont l'aboutissement de leur propre réflexion, que c'est une pure coïncidence si leurs idées sont partagées par la majorité, ce qui pourrait expliquer pourquoi tant de personnes portent un masque de conformité.

En fait, la plupart des masques adoptés par les personnes vieillissantes témoignent d'une forme d'impuissance, de recul, de limitation de soi. Ils banalisent les besoins, les intérêts et la contribution des retraités. Ils les amènent également à vivre les changements propres à cette période de la vie dans un anonymat qui les conduit à une perte progressive d'autonomie. En définitive, plus les retraités vieillissent, plus ils ont le sentiment d'être des « acteurs » en marge de la société. Voilà une forme de vieillissement à éviter.

IL FAUT DEMEURER  SOI-MÊME, TOUT AU LONG DE SA VIE ET GARDER LE PLUS D'AUTONOMIE POSSIBLE EN VIEILLISSANT.

Source : Brunelle Jean et Charlotte Plante, « Encore la vie devant soi », Éd. Novalis, 2001.

RD

Les préjugés sur l'âge




Le capital de vie hérité de nos gènes est à la base d'une vieillesse prolongée et heureuse, si on le préserve dès l'enfance et l'adolescence. En plus, des habitudes de vie saine à l'âge adulte, sans abus excessif et en se donnant des périodes de récupération raisonnables, nous permettent de vivre presqu'une vie entière sans problème de santé et ce, pour la plupart d'entre nous.


Si on considère la population dans son ensemble, les premiers signes de vieillissement apparaissent entre 28 et 36 ans et les fonctions biologiques décroissent en moyenne, de 3 à 6 % par décennie.

Cependant, si on va au-delà des données statistiques qui ne représentent que la moyenne des populations étudiées, on se rend compte qu'on ne vieillit pas tous au même rythme et que la différence est encore plus marquée dans la population vieillissante.

Des facteurs génétiques expliqueraient environ 30 % des écarts entre les individus. Le mode de vie entre également en ligne de compte.

Des études épidémiologiques ont montré que le processus de vieillissement peut ralentir si la personne adopte un mode de vie sain. Ainsi, une personne de 59 ans qui a un mode de vie sain se trouve au même point sur la courbe du vieillissement que la moyenne des gens de 47 ans qui ont un mode de vie laissant à désirer.

Par contre, une personne de 59 ans qui n'a pas un mode de vie sain se trouve au même point sur la courbe du vieillissement que la moyenne des gens de 71 ans.

La possibilité de ralentir le processus de vieillissement par un mode de vie sain ouvre de nombreuses perspectives, si on considère l'écart existant entre l'espérance de vie globale de la population et son espérance de vie en bonne santé. En moyenne, les hommes ont une espérance de vie globale de 77 ans, tandis que les femmes en ont une de 83 ans. Les données démographiques révèlent que, en moyenne, les homme et les femmes vivent en assez bonne santé jusqu'au début de la soixantaine.

Par contre, pendant les quinze à vingt dernières années de leur vie, ils sont sans cesse confrontés à des troubles de santé. Le fait de mener une vie saine dès avant la retraite et pendant les années suivantes devrait avoir pour effet d'allonger la durée de vie en bonne santé et d'empêcher l'entrée prématurée dans le quatrième âge.

Trop souvent, la personne ignore les connaissances actuelles qui pourraient l'aider à vivre heureuse jusqu'à un âge très avancé. Sa perception de son propre vieillissement reproduit les préjugés courants sur l'âge.

Source : Jean Brunelle et Charlotte Plante, « Encore la vie devant soi », Éd. Novalis, 2001. Canada

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