Vivre la vie d'un Senior

mardi 22 mars 2016

Prévenir les effets du vieillissement


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Article d'Annabelle Blais, Journal de Québec, 20 mars 2016

Vieillir n’est pas une fatalité. Dans son nouveau livre « 99 façons pour prévenir les effets du vieillissement », le physiothérapeute Denis Fortier s’attaque à cette idée reçue. Après avoir épluché les recherches les plus récentes et sérieuses réalisées sur le corps humain, il propose une multitude de petits gestes simples à intégrer dans sa routine qui peuvent aider son corps à faire face au passage du temps.
 
Qu’est-ce qui effraie le plus vos patients dans le fait de vieillir ?

La perte de mémoire ou la peur de perdre sa tête est en haut de liste des préoccupations liées au ­vieillissement. Puis, on a peur de perdre ses capacités physiques et son autonomie.
 
Quelle est la plus grande idée reçue sur le vieillissement ?

Que c’est un processus dégénératif associé à la douleur jusqu’à la mort et contre lesquels on ne peut rien faire. Ce n’est pas le cas. On se fait aussi dire parfois comme patient que tel problème est normal en raison de l’âge. Il faut se défaire de cette notion de fatalité. Par exemple, je dis souvent à mes patients: «Ce n’est pas parce que vous avez de l’arthrose que vous devez en souffrir.» On peut ­diminuer plusieurs symptômes simplement par la marche.
 
À partir de quel âge doit-on commencer à prévenir le ­vieillissement ?

On sait que notre style de vie dans la trentaine et surtout dans la ­quarantaine et la cinquantaine a un impact majeur sur les processus de vieillissement quand on aura 80 ans. Mais même entre 60 et 80 ans, on peut prévenir la détérioration et même aller ­chercher des gains.
 
Peut-on véritablement freiner le vieillissement ?

La capacité d’adaptation des muscles et du cerveau me fascine complètement. Les muscles représentent 40 % du poids de notre corps et nous commençons à perdre de la masse de façon constante à ­partir de l’âge de 30 ans environ. Mais la beauté de la chose est qu’il est possible d’éviter cette ­diminution de la force musculaire. Notre capacité d’adaptation est là du début à la fin de notre vie.
 
Vous parlez aussi de ­l’importance de faire des ­exercices pour sa mémoire...

Il faut stimuler nos fonctions ­cognitives: la mémoire, l’attention, la concentration. Il y a des choses qui fonctionnent bien comme ­apprendre une nouvelle langue. Stimuler ce que j’appelle la ­réserve cognitive retarde ­l’apparition de certains signes de démence. C’est majeur.
 
Votre livre propose des ­programmes d’exercices, mais aussi des activités simples qui ­améliorent la qualité de vie...

  
Avoir un chien augmente de façon ­significative vos chances de respecter les ­recommandations en terme d’activité physique. On peut aussi apprendre à jouer d’un instrument de musique. Il y a plein d’effets positifs à lire une partition de musique tout en jouant avec les doigts et en écoutant ce qu’on joue. On peut aussi stimuler nos fonctions cognitives en faisant un sport d’équipe.

 Au cours d’une partie de soccer, il y a beaucoup de planification qui se passe dans la tête tout en bougeant. C’est très exigeant, mais c’est aussi ludique.
 
Il n’est pas donc toujours ­nécessaire de faire des séances intensives de sport pour en retirer des bénéfices ?

Marcher 15 minutes par jour a des ­effets majeurs sur l’espérance de vie. Moi le premier, ça ne me tente pas toujours de faire 150 minutes d’exercices physiques toutes les semaines pour le restant de ma vie. Ça peut faire peur comme contrat. Mais les bienfaits sur la santé sont proportionnels à la dose. Donc si vous marchez 15 minutes par jour, vous allez avoir des effets. Ce n’est pas comme s’il fallait faire 150 minutes pour commencer à voir des bénéfices. On sait aussi que les extrêmes, faire du sport de façon trop intensive, ne ­procure pas plus de gains et il n’y a pas de bienfait sur l’espérance de vie.
 
Est-ce que les hommes et les femmes sont égaux face au temps ?

À la ménopause, en raison des ­changements hormonaux, les processus de vieillissement des os sont plus ­rapides chez les femmes. Mais à partir de 60 ans, les hommes et les femmes se rejoignent sur la courbe et reprennent le même rythme. On sait aussi qu’en ­faisant certains types d’exercice, on peut maximiser la qualité d’os et ­prévenir l’ostéoporose.

RD

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