Vivre la vie d'un Senior

lundi 26 décembre 2016

7 façons de rester zen à Noël

Article de Danielle Choquette, Journal de Québec, 24 décembre 2016




Il y a les gens qui aiment Noël, ceux qui le détestent et ceux qui ressentent des émotions mixtes: un mélange de joie et de tensions. Quel que soit votre camp, une chose est sûre, selon plusieurs psychologues, nous arrivons à peu près tous en état de stress à Noël. Quoi faire pour cultiver le calme et la paix pendant toute la semaine ?

1. Un surplus de conflits.

Commençons par faire éclater notre bulle de positivisme: en réalité, il y aurait plus de conflits conjugaux et ­familiaux entre Noël et le jour de l’An qu’à n’importe quel ­autre moment de l’année. «Les départements de psychiatrie sont pleins, les lignes d’aide sont débordées» et la paix ne règne pas toujours à la maison! Le psychologue John Wright, interviewé par UdMNouvelles, l’affirmait: «Les demandes de thérapies conjugales atteignent un sommet en décembre et ­janvier, et les conflits familiaux éclatent souvent pendant les Fêtes». Penchons-nous sur quelques solutions.

2. Partager les tâches. 

Ça peut sembler simplet, mais partager les tâches avec votre conjoint ou conjointe, les enfants, les parents, les amis pourrait améliorer l’ambiance et aplanir les tensions. Celui qui en fait plus que les autres se taira peut-être, mais il sera plus fatigué au réveillon. Si Monsieur laisse Madame faire le ménage, les courses et tous les préparatifs, Madame aura peut-être moins de plaisir à fêter. Bref, les gars: aidez vos blondes. Les filles: ­aidez vos chums. Les enfants: aidez vos parents. Personne ­reçue: proposez votre aide à la personne qui reçoit.

3. Respirer et se détendre. 

Respirer de façon zen et être conscient de sa posture sont deux pratiques apaisantes faciles à exercer pendant qu’on se trouve au milieu de la fête. Personne n’y verra rien. Côté respiration, il s’agit de réduire notre rythme, d’inspirer jusqu’au bas de notre ventre, puis d’expirer un peu plus ­longtemps. Ne forcez rien, il ­importe seulement de ralentir et de s’oxygéner. Pour ce qui est des tensions musculaires, de la fatigue accumulée, demandez-vous régulièrement si vous êtes détendu et ajustez votre ­position pour l’être. C’est une chose qu’on oublie souvent.

4. Être avec les gens. 

Quand on est nerveux, on porte généralement son attention sur ce qu’on «veut», ce qu’on attend, ce qu’on désire. L’autre ou les autres, on s’en fout. On se dit: «Il me semble qu’il pourrait être un peu plus fin avec moi», mais on oublie d’être plus fine avec lui. Ou le contraire. En inversant la demande d’amour et en s’intéressant davantage à l’autre, aux autres, en les aimant au lieu de chercher à s’en faire aimer, tout s’apaise. Ces temps-ci, on parle beaucoup de redonner un sens à cette fête, de l’extirper de son commercialisme. Sans faire une révolution ­autour de Noël, on peut se ­souvenir que cette célébration est avant tout une occasion de rapprochements.

5. Agir précisément. 

Autre petit exercice de détente: il s’agit de porter une attention pointue à chacun de nos gestes. À faire: versez la sauce dans la saucière sans rien renverser. Cela fait partie de ce qu’on appelle «la pleine conscience»: on agit en étant présent à soi et au geste posé. C’est très utile pour éviter les dégâts, ce qui est déjà bien, mais c’est aussi un exercice mental qui nous rend bien en nous absorbant, en nous tenant occupé.

6. Lâcher le contrôle. 

Cette attitude est plus difficile à adopter si vous êtes responsable des festivités. Toutefois, dans la vie, on peut prévoir, organiser, préparer, planifier, mais la finalité des choses nous échappe toujours. Il est reposant de lâcher du lest et de laisser les événements se dérouler sans trop intervenir. Fredonnons: «Que sera, sera».

7. S’aérer et profiter de la lumière du jour. 

Dernière petite suggestion pour des fêtes agréables: il s’agit de bouger, de marcher, d’aller dehors. Que vous soyez très occupé ou non, que vous soyez seul ou entouré de beaucoup de monde, une chose est certaine, l’arrivée de Noël est le signe que les jours rallongent. Enfin, on aura de plus en plus de lumière, et il est important d’en profiter, car c’est ainsi que nous verrons les tensions ­fondre: sous les nuages ou sous le soleil.

RD

mercredi 23 novembre 2016

8 trucs pour bien dormir la nuit

Danielle Choquette, Journal de Québec, 6 novembre 2016

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Après une bonne nuit de sommeil, on est de bonne humeur, bien dans sa peau, attentif à soi et aux autres, souvent productif et même créatif. Les problèmes s’allègent. Comment mettre les chances de son côté pour être en forme pendant la journée?
 
1. L’importance d’une routine.

On l’oublie parfois, mais nous sommes tous d’anciens enfants. Pour nous ­endormir paisiblement, rien de mieux qu’un rituel rassurant. Il faut juste répéter une même séquence d’actions, ce qui envoie un message au cerveau disant qu’on va bientôt se coucher. Le cerveau est une petite chose bien sensible qui apprécie les répétitions et les gestes délicats: on se brosse les dents, on fait sa toilette, on enfile son pyjama, on dépose un verre d’eau sur sa table de chevet... jusqu’à un peu de lecture ou un dernier coup d’œil à son écran.
 
2. Les écrans.

Un dernier coup d’œil à un écran, quelle mauvaise idée! Je l’écris d’emblée, car c’est presque devenu naturel, mais on devrait fermer le cell, l’ordi ou la tablette, au moins deux heures avant de dormir. Tous ceux qui s’intéressent à la qualité du sommeil vous le diront: les écrans nuisent à l’endormissement. La lumière projetée par ces appareils empêche la libération de mélatonine (l’hormone du sommeil) et, résultat, on se retrouve Gros-Jean comme devant, plus réveillé qu’endormi. Évidemment, je ne vous suggère pas de vous transformer en chevalier de l’apocalypse auprès de votre ado (ou de tout jeune adulte) en lui ­assénant cette vérité, car vous perdriez votre temps.
 
3. À propos du sommeil des ados.

Petit aparté: les ados sont décalés, c’est bien connu. Ils sont souvent décalés de toutes sortes de façons, mais en particulier ils le sont physiquement quand il est question de sommeil. Encore une fois, cela se passe dans le cerveau: les adolescents s’endorment plus tard (que nous) et se réveillent plus tard (que nous) à cause de certaines ­hormones et d’une réorganisation cérébrale qui requiert beaucoup d’énergie. Plutôt que d’insister pour qu’ils changent, on peut les accompagner dans leur conscientisation de la réalité sociale ­ambiante à savoir que le monde est fait pour les lève-tôt et pas vraiment pour les couche-tard.
 
4. La lumière.

Hydro-Québec attire ces temps-ci notre ­attention sur les «charges fantômes» d’énergie: toutes ces petites lumières de nos ordinateurs, enregistreurs, lecteurs DVD nous coûteraient quelques dollars par année en électricité. Mais en plus, ces petites lumières entraînent un sommeil de moins bonne qualité: rouge pour la rallonge, vert pour l’enregistreur, bleu pour le wi-fi, orange pour les heures du réveille-matin, sans compter l’ampoule du lampadaire qui tente de s’immiscer jusque sur votre oreiller. Ces mini-éclairages peuvent rassurer les peureux, mais ils nuisent au dodo. Pour notre santé, il serait nettement préférable de vivre dans la lumière pendant le jour et dans la noirceur pendant la nuit. Logique, direz-vous, mais pas toujours facile à réussir. Ajoutez un store ou des rideaux épais, portez un masque comme si vous preniez l’avion, ­couvrez ces veilleuses insidieuses, fermez une porte ou deux.
 
5. Les bruits.

Un environnement bruyant le jour perturberait notre sommeil, sachez-le. Un environnement bruyant la nuit, également. Si votre conjoint ronfle, fait de l’apnée ou est insomniaque, il est plus que possible que cela ait une influence sur votre sommeil. Si vous-même, vous êtes bruyant, peut-être que votre partenaire en souffre. Je ne vous dirai pas de faire chambre à part, mais j’ai vu des gens faire ce choix et ils ont l’air heureux. De plus, les bruits discontinus sont les pires, on s’habitue aux autres, semble-t-il. Notez que les disputes dans la chambre sont à éviter, quand on le peut. Si on a une forte présence d’esprit, on se lève et on va se chicaner dans la cuisine, car il est important d’associer sa chambre à un lieu paisible!
 
6. Un sommeil segmenté.

Roger Ekirch, qui est historien du sommeil, a fait des recherches sur les façons de dormir avant l’ère industrielle, avant ­l’invention de l’électricité. Il a vu plusieurs archives de pays occidentaux qui lui ont confirmé que le sommeil des gens était naturellement segmenté. On parlait alors, dit-il, d’un premier sommeil et d’un deuxième sommeil. Les gens ordinaires avaient l’habitude ­d’aller dormir vers 9 h pour une période de 3 h à 3 h 30, de se réveiller ­pendant environ une heure, puis de se rendormir pour un autre 3 h, 3 h 30. Pendant la période d’éveil, ils s’adonnaient alors à toutes sortes d’activités comme faire des bébés ou même rendre visite à leur voisin. De nos jours, on s’énerve quand on se réveille en pleine nuit, mais il s’agit peut-être simplement d’un vestige de l’homme préindustriel, nous ­rappelle l’historien.
 
7. Changer l’heure.

Cette fin de semaine, nous reculons l’heure et notre horloge ­interne aura un peu de travail d’adaptation. Même si le fait de reculer peut nous faire croire que tout est positif: on le gagne en fin de semaine, mais on le perdra lundi matin (ceux qui doivent se lever tôt trouveront qu’il fait bien noir). Les nourrissons, les gens âgés et les travailleurs du soir peuvent être touchés, souligne le psychologue et chercheur Roger Godbout. Pour s’habituer plus ­facilement, on peut, dit-il, éviter le café tardif, boire moins ou pas d’alcool, manger à heures ­régulières et sainement.
 
8. Rester souple.

Nous, gens du 21e siècle, sommes ­plutôt exigeants: nous ­voudrions avoir une qualité ­maximale de sommeil chaque nuit. En réalité, toutes sortes d’événements ou de situations peuvent nous en priver au moins une ou deux fois par semaine: la pleine lune, un bébé ou un enfant qui vous réveille, des changements de pression atmosphérique, un ennui au travail, le ­sommeil qui s’allège vieillissant, etc. Après ces courtes nuits, on a juste à se souvenir que dans la vie tout est fluctuant: on a de bonnes et de moins bonnes ­journées, c’est la même chose pour la nuit.

RD

7 critères pour choisir une résidence pour personnes âgées

Article de Ghislain Larochelle, Journal de Québec, 7 novembre 2016

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Trouver la bonne résidence pour un être cher est parfois difficile, car on veut le meilleur pour eux, mais on ne peut souvent pas se le permettre. Comment choisir le meilleur endroit, alors?

Il faut en tout premier lieu établir les besoins de vos parents. Quels sont les services dont ils ont besoin? Quelle est la région idéale pour eux? Préfèrent-ils vivre en ville ou à la campagne? Est-ce qu’ils sont encore autonomes, semi-autonomes ou ont-ils besoin de soins avancés?

Voici quelques techniques pour vous aider à choisir la résidence de personnes âgées idéale:
 
1. Le budget
Quel est le budget qu’il peut se permettre? Suite à la détermination du budget, cherchez des résidences comprises dans ces prix ou en dessous de votre prix maximum.
 
2. La visite
Observez le niveau de propreté de l’immeuble en général et particulièrement des aires communes, fenêtres, plancher, meubles, etc. Est-ce que l’immeuble est en bonne condition ou a besoin de réparations un peu partout? Demandez comment fonctionne le nettoyage des vêtements et de la literie.

Est-ce qu’il y a des odeurs nauséabondes dans l’immeuble? Servez-vous de votre odorat. J’ai récemment visité une résidence et ma conjointe n’a pas voulu visiter les chambres à cause de l’odeur d’urine dans l’entrée de l’immeuble. Demander au directeur s’il connaît la cause du problème, ce n’est peut-être qu’un problème passager.
 
3. Les activités

Jetez un coup d’œil sur le calendrier d’activités. Est-ce que les activités sont diversifiées ou y trouve-t-on seulement du bingo? Que recherchent vos parents? Demandez si vous pouvez participer avec vos parents à l’analyse de la dynamique des employés. Est-ce qu’ils offrent des randonnées ou des voyages en groupe?
 
4. Le personnel

Essayez d’observer le plus possible des interactions du personnel avec les résidents. Quelle est l’attitude des membres du personnel? Est-ce qu’ils sont à l’écoute, souriants, est-ce qu’ils ont l’air heureux dans leur emploi?
 
5. L’extérieur

Les résidents aiment profiter du beau temps. Comment est l’aménagement extérieur de l’immeuble? Vous devriez y trouver un endroit à l’ombre pour que les gens puissent fraterniser, des petits sentiers de marche. Est-ce que l’endroit est sécuritaire pour les gens qui ont du mal à marcher? Est-ce qu’il y a des activités comme pétan­que, balançoire, jeu de fers, etc.?
 
6. Les repas

Prenez au moins un repas à la cafétéria et profitez-en pour jeter un coup d’œil sur le menu de la semaine, il est souvent affiché tout près. Vous pourrez aussi rencontrer plusieurs résidents et parler avec eux, et ainsi obtenir leur opinion sur la résidence.
 
7. Les services

M. Christian Archambault, président de la résidence Bellagio de Longueuil, nous informe que l’offre de service peut beaucoup varier d’une résidence à une autre. Il faut, selon lui, bien analyser ce qui est inclus avec la chambre et ce qui ne l’est pas, et qui sera alors facturé en supplément. Cela peut expliquer les différences de prix dans les locations lorsque vous ferez vos recherches.

Conseils

  • N’oubliez pas la sécurité de l’immeuble.
  • Est-ce qu’il y a une infirmière présente sur place?
  • Demandez aussi des références.
RD

jeudi 17 novembre 2016

La procuration (ou le mandat) : COMMENT FAIRE ?

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La procuration, qu’on appelle aussi le mandat, est un contrat. Elle vous permet de nommer une ou plusieurs personnes pour agir à votre place. Le mandat, c’est le document, mais c’est aussi le pouvoir que vous donnez à cette ou ces personnes.


Attention! Cet article ne traite pas du mandat de protection (mandat donné en prévision de l’inaptitude).

La personne qui accepte ce mandat agira en votre nom pour les situations que vous avez prévues dans le mandat. Par exemple, Rosalie peut faire un mandat et nommer son frère, Rock, comme mandataire pour percevoir ses loyers, payer ses comptes et signer le contrat de vente de son chalet.

Voici des éléments à inclure dans un mandat:
  • la date et la durée du mandat;
  • le nom du mandant (la personne qui donne le mandat);
  • le nom du mandataire (la personne qui accepte le mandat);
  • la ou les tâches à accomplir par le mandataire et les conditions;
  • la signature du mandant.
Ainsi, dans l'exemple ci-dessus, le mandat de Rosalie précisera sûrement que son mandataire ne peut agir que pour la durée de son voyage et uniquement pour les actes qu'elle a décrits dans son mandat.

Quelle est la différence entre un mandat et une procuration ?

C'est la même chose!Le mot « procuration » est un autre mot pour dire mandat. Il peut désigner soit le document, qui décrit le mandat, soit le pouvoir d'un mandataire d'agir au nom d'une personne.

Le mandat doit-il être écrit ?

Le mandat peut être verbal ou écrit. Toutefois, un mandat écrit sera nécessaire dans certains cas. Par exemple, pour retirer de l'argent d'un compte de banque ou vendre un immeuble, le mandat doit être clair et écrit, pour éviter des abus. Imaginez si une personne se présentait à votre institution financière pour retirer de l'argent de votre compte, soi-disant en votre nom, sans avoir un document signé par vous! C'est pour vous protéger que des professionnels ou des institutions exigent d'avoir un mandat écrit et précis sur ce que peut faire votre mandataire.

Le mandat peut aussi être fait avec les conseils d'un notaire ou d'un avocat.

Dans quelles situations puis-je donner un mandat ?

Vous pouvez donner le mandat à une personne de vous représenter dans les cas où vous ne pouvez pas effectuer la tâche vous-même. Cela peut être en raison de l'éloignement, un voyage, un conflit d'horaire, un handicap physique, le vieillissement, etc. Cependant, pour donner un mandat à une personne de vous représenter, vous devez être apte à le faire au sens de la loi, c'est-à-dire être majeur et avoir la lucidité requise pour consentir et comprendre la portée du mandat que vous donnez.

Le mandat peut aussi être fait en prévision de l'inaptitude. Vous pouvez alors nommer à l'avance la ou les personnes qui prendront les décisions au sujet de votre bien-être et de vos biens si vous devenez incapable de le faire, par exemple à la suite d'une maladie ou d'un accident. Les règles applicables sont différentes.
Attention! Si vous engagez une personne pour obtenir un service (par exemple pour obtenir un conseil d'un professionnel ou demander à un entrepreneur de réaliser des travaux de rénovation, etc.), il peut alors s'agir d'un contrat de service.

Qui peut agir comme mandataire ?

Toute personne adulte peut agir comme mandataire. Cependant, assurez-vous de nommer une personne en qui vous avez confiance!

Le mandataire peut aussi être un professionnel, notamment lorsqu'il s'agit de sujets complexes. Par exemple, une personne peut mandater un comptable pour signer un document en son nom, un avocat pour le représenter devant un tribunal, etc.

Suis-je obligé de rémunérer mon mandataire ?

Non. Mais c'est souvent un bon incitatif pour que le mandataire accepte le mandat! Toutefois, dans le cas du mandat donné à un professionnel, celui-ci peut exiger une rémunération pour ses services.

Quelles sont les responsabilités du mandataire envers le mandant ?

Tout d'abord, le mandat est un contrat entre la personne qui donne le mandat (le mandant) et la personne mandatée pour réaliser le mandat (le mandataire). Nécessairement, le mandataire a des responsabilités envers la personne qui lui a confié le mandat :
  • réaliser lui-même le mandat, à moins que le mandat prévoie qu'il peut déléguer une autre personne;
  • obtenir, si nécessaire, l'assistance d'une autre personne pour réaliser son mandat, à moins que le mandat l'interdise;
  • agir avec prudence et diligence, c'est-à-dire comme le ferait une autre personne fiable placée dans la même situation;
  • être honnête et loyal envers le mandant, c'est-à-dire agir dans l'intérêt du mandant et éviter de se mettre en conflit;
  • informer le mandant de l'état de la réalisation du mandat;
  • aviser le mandant et l'informer sur la façon dont le mandat a été réalisé.

Quelles sont les responsabilités du mandant envers le mandataire ?

Le mandant (personne qui donne le mandat) a aussi des responsabilités envers la personne à qui il confie le mandat :
  • collaborer avec le mandataire pour qu'il puisse adéquatement remplir son mandat;
  • donner à l'avance ou rembourser les sommes nécessaires à la réalisation du mandat, incluant les intérêts;
  • payer au mandataire, si le mandat le prévoit;
  • indemniser le mandataire de toute perte qu'il a pu subir lors de la réalisation du mandat, qui n'est pas causée par sa propre faute.
De plus, le mandant demeure responsable des contrats et des gestes posés par son mandataire lorsque celui-ci respecte les limites du mandat. Par exemple, Rosalie donne le mandat à son frère, Rock, de réparer la rampe d'escalier de son immeuble à revenus. Rock fixe mal la rampe d'escalier et un locataire se blesse. Rosalie est donc aussi responsable de la sécurité des travaux puisque Rock exécutait son mandat de réparer la rampe d'escalier.

Puis-je être responsable des gestes d'une personne qui n'est plus mon mandataire ou qui se fait passer pour mon mandataire ?

Si un individu se fait passer pour votre mandataire alors qu'il n'y a jamais eu de mandat entre vous et lui, vous n'avez pas à assumer la responsabilité de ses gestes.

Autrement, s'il s'agit de votre ancien mandataire, vous pouvez être tenu responsable de ses gestes dans les cas suivants :
  • vous laissez croire que la personne est toujours votre mandataire alors que ce n'est pas le cas;
  • vous avez omis de mettre fin au mandat et d'en aviser les personnes avec qui votre mandataire a agi pour réaliser son mandat.
Si, après la révocation du mandat, votre mandataire pose des gestes qui ne pouvaient être remis à plus tard ou étaient nécessaires pour vous éviter une perte, alors vous serez responsable de ces gestes.

Par exemple, Marco décide de mettre fin au mandat de son avocate, Catalina. Toutefois, celle-ci prend soin de déposer à la cour la défense qu'elle avait déjà préparée pour Marco pour lui éviter un retard. Il ne restait qu'un jour à Marco pour soumettre sa défense. Même si le mandat était terminé, Catalina a droit à ses honoraires professionnels pour le dépôt de cette défense.

Que se passe-t-il si mon mandataire dépasse les pouvoirs que je lui ai confiés ?

S'il dépasse les pouvoirs qui lui ont été confiés par le mandat, le mandataire peut être responsable de ses gestes envers les personnes avec qui il s'est engagé, à moins que le mandant ne les ait approuvés.

Par exemple, Rock, en allant percevoir les loyers, remarque que le plâtre s'écaille au plafond d'un des logements (rien de sérieux ni d'urgent) et décide d'engager un maçon pour replâtrer ce plafond. L'entretien des logements ne fait pas partie des tâches que Rosalie lui a confiées dans le mandat. Celle-ci, à son retour, a donc le choix : elle peut accepter de payer le maçon ou laisser Rock se débrouiller avec la facture.

Un mandat peut-il être automatique ?

Oui, dans certains cas précis.

Le mandat entre époux, ou « mandat domestique »

Le simple fait d'être marié ou uni civilement permet d'établir l'existence d'un mandat entre les époux. L'un d'eux peut ainsi faire seul ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins courants de la famille : l'achat de nourriture, de vêtements, de meubles pour la maison ou encore engager un plombier pour réparer le tuyau qui coule dans la salle de bain, etc. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir un mandat écrit de l'autre époux.

Les époux seront tous les deux responsables des gestes posés par l'un et l'autre. Par exemple, si Rose engage un entrepreneur pour réparer le toit de la maison de la famille, son mari et elle seront ensemble responsables de payer l'entrepreneur pour les travaux.

Attention! Ce mandat n'existe pas automatiquement entre les conjoints de fait.

Le mandat entre associés

Lorsque deux ou plusieurs personnes sont associées dans une société, l'une d'elles peut poser des gestes seule au nom de leur société et pour leur société. Par exemple, un associé peut acheter au nom de la société un photocopieur qui servira à leurs employés. Les associés deviennent ainsi responsables des gestes posés par l'un d'eux.

Le mandat de l'administrateur d'une compagnie

Les administrateurs, dirigeants et autres représentants d'une compagnie agissent comme mandataires de la compagnie lorsqu'ils posent des gestes dans le cadre de leurs fonctions. Dans ces cas, ce sera la compagnie qui sera responsable des gestes posés par ses mandataires.

Quand prend fin un mandat?

Le mandat peut prendre fin lorsque :
  • un événement rend le mandat impossible à exécuter.
  • le mandant révoque le mandat.
  • le mandataire renonce au mandat.
  • le mandant ou le mandataire décède.
  • un régime de protection est ouvert à l'égard du mandant ou du mandataire.
  • le mandant ou le mandataire fait faillite.
  • survient la date d’échéance prévue dans le mandat.
  • le mandant et le mandataire ont exécuté toutes leurs responsabilités.

Comment dois-je faire pour révoquer un mandat ?

Vous pouvez en tout temps révoquer le mandat, c'est-à-dire décider d'y mettre fin. C’est le cas, par exemple, si votre mandataire n’exécute pas le mandat de la façon qui a été convenue.

Pour vous protéger et éviter que votre mandataire continue à agir en votre nom, vous pouvez demander à votre mandataire de vous remettre le mandat et y inscrire que le mandat a pris fin. Votre mandataire peut exiger que vous lui en remettiez une copie portant cette mention. Pour lui aussi, c'est la preuve que vous lui avez retiré le mandat. Si le mandat a été fait devant un notaire ou un avocat, avisez-le que vous voulez révoquer le mandat. Celui-ci se chargera d'y inscrire une mention indiquant que vous avez mis fin au mandat.

De plus, vous pouvez aviser les personnes avec qui votre mandataire a fait affaire pour les informer que vous avez révoqué le mandat. Par exemple, si le mandat de Rosalie permettait à son frère, Rock, de retirer de l'argent de son compte de banque pour payer ses factures, Rosalie peut aviser sa banque qu'elle a mis fin au mandat de son frère.

Attention! Si vous n'avez pas de raison sérieuse de mettre fin au mandat et que cela cause un dommage à votre mandataire, vous pourriez être responsable de ces dommages causés par la révocation du mandat.

Important !
Cet article explique de façon générale le droit en vigueur au Québec et n’est pas un avis ou un conseil juridique. Pour connaître les règles particulières à votre situation, consultez un avocat ou un notaire.

RD

Occupez-vous de vos affaires... ou faites une procuration!


CHRONIQUE DE ÉDUCALOI, 20 octobre 2016

Bloc contrat signature
Bloc contrat signature
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Vous partez en voyage et avez besoin que votre voisin ramasse votre courrier? Vous êtes trop occupé pour aller signer la vente de votre maison? Vous ne pouvez pas aller retirer de l’argent à la banque parce que vous vous êtes cassé une jambe? Vous avez besoin d’une procuration!
Qu’est-ce qu’une procuration ?
La procuration est un contrat dans lequel vous donnez le pouvoir à une personne d’agir à votre place. Vous pouvez donner une procuration pour qu’une personne effectue une tâche précise (aller chercher le courrier, par exemple), ou pour qu’elle s’occupe de toutes vos affaires.
Attention! Une procuration, c’est un type de mandat, mais ce n’est pas la même chose qu’un mandat de protection (autrefois appelé mandat en cas d’inaptitude). Des règles particulières s’appliquent pour le mandat de protection.
Vous pouvez faire une procuration orale ou écrite. Toutefois, une procuration écrite est souvent exigée dans les situations où il peut y avoir des abus. C’est le cas par exemple, pour retirer de l’argent d’un compte de banque ou vendre un immeuble. Imaginez si une personne retirait de l’argent à votre banque, soi-disant en votre nom, mais sans avoir un document signé par vous!

Les situations où une procuration peut être utile

La procuration est utile lorsque vous ne pouvez pas effectuer une tâche vous-même, par exemple, à cause:
  • de l’éloignement
  • d’un conflit d’horaire
  • d’un handicap physique
  • de votre âge avancé, etc.
Les personnes que vous pouvez nommer

Toute personne adulte peut agir pour vous. Cette personne peut être un membre de votre famille ou un proche. Elle peut aussi être un professionnel, notamment lorsqu’il s’agit de dossiers complexes. Par exemple, vous pouvez donner à un comptable la tâche de préparer et signer un document en votre nom pour les impôts, à un avocat de vous représenter devant un tribunal, etc.

Dans tous les cas, assurez-vous de nommer une personne en qui vous avez confiance! Il est possible de nommer plusieurs personnes pour faire une seule tâche. Par exemple, vous nommez vos deux enfants pour aller retirer de l’argent dans votre compte bancaire.

 Vous pouvez aussi donner le pouvoir à plus d’une personne de faire différentes tâches: votre frère pour gérer la vente de votre condo, et votre sœur pour aller chercher votre courrier, par exemple.

La fin de la procuration

La procuration prend fin lorsque, entre autres:
  • vous l’annulez
  • vous décédez
  • la personne qui vous représente ne veut plus le faire ou décède
  • elle expire à la date écrite dans la procuration (si vous avez donné une procuration de deux ans, par exemple).
Vous pouvez annuler en tout temps la procuration que vous avez donnée. Pour y mettre fin, demandez à la personne que vous avez nommée de vous la remettre, et avisez les gens avec qui cette personne a fait affaire que la procuration est terminée.

N’hésitez pas à annuler votre procuration si vous n’êtes pas satisfait de la façon dont vos choses sont
gérées. Ce sont vos affaires, après tout!

Texte informatif – Ce texte ne constitue pas un avis juridique; il est recommandé de consulter un avocat ou un notaire pour un tel avis. Éducaloi est un organisme à but non lucratif dont la mission est d’informer les Québécois de leurs droits et obligations dans un langage clair».

RD

samedi 24 septembre 2016

10 mythes et réalités sur le vieillissement


SOURCE : RADIO-CANADA.CA, 23 septembre 2016


Un couple de personnes âgées se promènent dans un parc.


On entend souvent dire que la société québécoise sera bientôt parmi les plus vieilles en Occident, que les personnes âgées vivent aux crochets de la société et que peu d'entre elles sont autonomes. Vrai ou faux? Démêlons le tout avec des experts.

Un texte de Danielle Beaudoin
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1. LES PERSONNES ÂGÉES NUISENT À L'AVANCEMENT PROFESSIONNEL DES PLUS JEUNES
- FAUX
« C'est faux, surtout au Québec », affirme Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l'École des sciences de l'administration de la TÉLUQ. Les personnes âgées sont nombreuses, elles alimentent l'économie, et de ce fait, elles créent des emplois pour les jeunes, explique-t-elle.

« On sait qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre dans plusieurs milieux. Donc, l'idée que les personnes âgées bloqueraient l'accès au marché du travail, ça ne tient pas trop la route », ajoute l'experte.
« Ça n'a jamais été démontré qu'il y avait un lien direct entre la retraite des plus vieux et l'embauche des plus jeunes », explique Yves Carrière, professeur au Département de démographie de l'Université de Montréal. Ce ne sont pas des vases communicants, ajoute-t-il. Le démographe rappelle que dans les années 80, les taux de chômage étaient très élevés dans la plupart des pays de l'OCDE. Le Québec et le Canada avaient alors fait passer l'âge de la retraite de 65 à 60 ans. Cela n'a pas réglé le problème du chômage chez les jeunes, observe Yves Carrière.
C'est un mythe. Dans les pays où ça va bien économiquement, le taux de chômage est bas dans tous les groupes d'âge. Quand ça ne va pas bien, il est plus élevé pour tous les groupes d'âge.

Yves Carrière, professeur de démographie au l'Université de Montréal

2. UNE GRANDE PROPORTION D'AÎNÉS N'EST PAS AUTONOME
- FAUX
« La très grande majorité des personnes âgées vivent à domicile, malgré parfois un état de santé moins bon ou certaines incapacités », observe Anne-Marie Séguin, professeure titulaire au Centre Urbanisation culture société de l'INRS et chercheuse de l'équipe VIES (Vieillissements, exclusions sociales, solidarités).

Le démographe Yves Carrière est du même avis. Il explique qu'être autonome, cela veut dire être capable de faire soi-même les activités quotidiennes, comme préparer les repas et faire l'épicerie. Cela n'empêche pas les personnes autonomes d'avoir mal au dos ou d'avoir d'autres incapacités. En fait, selon Yves Carrière, le tiers des personnes âgées ont des incapacités.

Entre 5 et 7 % des personnes âgées vivent en institution (CHSLD, hôpitaux ou logements sans cuisine dans un foyer où on fournit des soins), selon les chiffres d'Yves Carrière.

Autour de 2,6 % des 65 ans et plus vit en CHSLD, contre 7 % il y a une vingtaine d'années, explique pour sa part Yves Couturier, professeur titulaire à l'École de travail social de l'Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques professionnelles d'intégration des services en gérontologie.
L'État contraint l'accès aux CHSLD. Il dit que dorénavant, la priorité, c'est de donner des services à domicile pour trois raisons : ça coûte moins cher, c'est bon pour la santé et le bien-être et c'est ce que les gens veulent.

Le Pr Yves Couturier

3. LES PERSONNES ÂGÉES NE PEUVENT PAS AMÉLIORER LEUR AUTONOMIE
- FAUX

Il s'agit là d'un « gros mythe » même chez les professionnels du vieillissement, selon le professeur Yves Couturier.

« Imaginez votre père de 90 ans, qui n'a jamais fait de sport de toute sa vie. Si à 90 ans, il fait un programme d'activités physiques adapté à sa condition, il va augmenter son espérance de vie et sa qualité de vie. [...]. Il y a toute une philosophie qui s'appelle en anglais le restorative care. Plutôt que de gérer la décroissance ou le déclin, c'est comment on peut soutenir le développement des personnes, même au grand âge. »
Une des sources d'âgisme, c'est de penser que les vieux sont incapables de s'améliorer parce qu'ils sont vieux. L'âge n'est pas forcément vecteur de déclin.

Le Pr Yves Couturier

4. LES AÎNÉS VIVENT AUX CROCHETS DE LA SOCIÉTÉ ET COÛTENT CHER
- FAUX
Les personnes de 65-69 ans n'ont jamais été aussi actives sur le marché du travail, note le démographe Yves Carrière.
Elles participent beaucoup plus à l'économie qu'elles le faisaient dans le passé.

Le Pr Yves Carrière
Yves Carrière ajoute que bien des personnes âgées qui ne sont pas sur le marché du travail sont actives et utiles à la société. Certains gardent leurs petits-enfants pour permettre à leurs enfants de gagner leur vie. « Il y a du bénévolat et toutes sortes d'activités qui ne sont pas rémunérées et pas comptabilisées dans le PIB », précise le démographe.
Et ce n'est pas vrai que les personnes âgées coûtent si cher en soins de santé, affirme Yves Carrière.
La hausse des coûts du système de soins de santé a très peu à voir avec le vieillissement de la population.

Yves Carrière, démographe
« Ce qui fait que les coûts du système augmentent de façon très rapide, c'est la technologie, les salaires, l'inflation, les médicaments. Et c'est ça qu'on ne contrôle pas très bien. Le vieillissement de la population, entre 1998 et 2008, expliquait 10 % de la hausse des coûts. Mais c'est sûr que dans le futur, comme le vieillissement va être plus marqué, il aura plus d'impact », explique le démographe.

Mexique
13,4
Italie
12,5
France
10,4
Japon
9,4
Suède
8,9
Espagne
8,6
Allemagne
7,4
OCDE
6,10
États-Unis
6,10
Royaume-Uni
6,2
Pays-Bas
5,2
Australie
4,9
Nouvelle-Zélande
4,7
Irlande
4,10
Canada
2,40
Corée
1,6
Mexique
  

5. L'AIDE À DOMICILE EST SURTOUT ASSURÉE PAR LES PROCHES
- VRAI

Entre 7 et 15 % de l'aide à domicile est fournie par l'État, soutient Yves Couturier. Ce sont donc surtout les proches, majoritairement les femmes, qui prennent soin des personnes âgées à la maison : les laver, les habiller, les nourrir, etc. Selon l'expert, il faut donc soutenir davantage les proches aidants.
Dans la vraie vie, c'est surtout le conjoint ou la conjointe qui donne les services. Si le conjoint s'épuise, il y a deux personnes qui rentrent en CHSLD ou à l'hôpital. Ça coûte 100 000 $ par année, ça. Il faut aider le conjoint et ne pas attendre qu'il s'effondre. Malheureusement, le Québec n'est pas actif là-dessus.

Yves Couturier
Selon ses recherches sur le sujet, Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la TÉLUQ, constate que bien des proches aidants perdent au change.
Beaucoup de ces personnes, surtout les femmes, vont réduire leurs heures de travail, et finalement un certain nombre vont quitter leur emploi parce qu'elles soutiennent une personne âgée.

Diane-Gabrielle Tremblay
« Du point de vue économique, ce n'est pas bon du tout », explique l'experte. À son avis, il faut garder les proches aidants sur le marché du travail, en leur offrant notamment des horaires plus flexibles.

Écoutez l'émission spéciale de Désautels le dimanche sur le vieillissement diffusée le 25 septembre sur ICI Radio-Canada Première.

6. TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA RETRAITE À 60 ANS
- FAUX

Pas nécessairement, dit Diane-Gabrielle Tremblay. « Il y a de plus en plus de [retraités] qui reviennent en emploi. Selon les enquêtes, 30 à 40 % reviennent pour des raisons financières. Mais pour beaucoup, on va revenir pour l'intérêt du travail ou parce qu'on s'ennuie un peu à la maison. »
Le démographe Yves Carrière note aussi que de plus en plus de gens réalisent que l'espérance de vie augmente. « Prendre sa retraite à 55 ou 60 ans, ça peut être long longtemps. Et si vous êtes en bonne santé, pourquoi ne pas continuer à travailler? Donc, il y en a beaucoup qui voient l'intérêt de continuer à travailler. »

Yves Carrière ajoute que si on veut garder les personnes âgées sur le marché du travail, les employeurs devront faire montre d'un peu de flexibilité. Diane-Gabrielle Tremblay, de la TÉLUQ, est du même avis.
Quatre jours/semaine, des horaires flexibles, le télétravail; beaucoup de gens resteraient jusqu'à 65 ans, et même 67 ans. Beaucoup de gens sont disposés à rester plus longtemps, et sont capables de le faire.

Diane-Gabrielle Tremblay

7. LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION A COMMENCÉ AVEC LES BABY-BOOMERS
- FAUX

Totalement faux, selon le démographe Yves Carrière. « Le vieillissement de la population au Canada et partout dans les pays développés a commencé avant le baby-boom. » Il donne l'exemple de la France, qui, déjà au début du 20e siècle, s'inquiétait de la baisse de fécondité et du nombre de plus en plus grand de vieillards.

Il explique que le baby-boom a plutôt ralenti le vieillissement démographique. « La proportion de personnes âgées a cessé de croître avec le baby-boom. Elle n'a pas diminué; elle a juste cessé de croître. C'est pour vous dire à quel point il y avait déjà une tendance à avoir de plus en plus de personnes âgées. »

Par la suite, les baby-boomers n'ont pas fait beaucoup d'enfants, et en parallèle, le nombre de personnes âgées a continué à augmenter. « Dans les années 80-90 et début 2000, on est passé de 7 à 14 % de personnes âgées. Ce n'était pas à cause des baby-boomers; ils n'avaient pas 65 ans encore. »

Toutefois, une fois que les baby-boomers arrivent à 65 ans, « c'est comme si on pesait sur l'accélérateur, parce qu'ils sont très nombreux ».
On va rattraper à peu près tous les pays de l'OCDE dans les 10-15 prochaines années.



Yves Carrière
Yves Carrière explique qu'on assiste à une transition démographique partout dans le monde. « La fécondité diminue, et la mortalité aux grands âges diminue. Ça donne un vieillissement de la population, avec une proportion de personnes âgées qui va probablement arriver entre 25 et 30 %. C'est la maturation démographique d'une société. C'est une tendance qu'on observe dans tous les pays développés, et les pays en développement y arrivent aussi. »

8. TOUS LES BABY-BOOMERS VONT AVOIR UNE RETRAITE DORÉE
- FAUX

Un autre « beau gros mythe », dit le professeur Yves Carrière. Au contraire, avec l'arrivée des baby-boomers sur le marché du travail, « on [a commencé] à observer l'endettement et une baisse de la couverture des régimes de retraite ». Selon lui, les années dorées de la retraite, c'était dans les années 90.

« On aime [...] dire que les vieux ont tout et que les jeunes n'ont rien. Parmi les baby-boomers, il y en a qui sont pauvres. Dans chaque cohorte, il y a de tout; des gens scolarisés, d'autres moins scolarisés. Il y en a qui ont bien réussi, d'autres, non », explique Yves Carrière.

Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la TÉLUQ, croit aussi que c'est un mythe. « Malheureusement, beaucoup de gens n'ont pas de bons régimes de retraite, ou n'en ont pas, point. Notamment les femmes avec de bas revenus, des emplois précaires dans tout ce qui est hôtellerie et restauration. »

Patrik Marier, professeur en science politique à l'Université Concordia et directeur du Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale (CREGÉS), fait remarquer que le revenu disponible médian des aînés québécois de 65 à 74 ans est de 20 200 $, alors qu'il est sous les 20 000 $ pour les 75 ans et plus, selon un rapport de l'Institut de la statistique du Québec de 2013.
Dans la réalité, une bonne part des personnes âgées, surtout les femmes, vont vivre avec des revenus très modestes.

Anne-Marie Séguin, de l'INRS
Anne-Marie Séguin souligne qu'en 2015,près de 40 % des Québécois qui touchent la pension de sécurité de la vieillesse reçoivent aussi le Supplément de revenu garanti (SRG). Seuls le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve affichent des pourcentages plus élevés, comme le montre le graphique ci-dessous.

9. D'ICI UNE VINGTAINE D'ANNÉES, LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE SERA UNE DES PLUS VIEILLES EN OCCIDENT
- VRAI

« Ce qui est remarquable pour le contexte québécois, c'est qu'on va rejoindre les sociétés les plus vieilles », note Yves Couturier, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques professionnelles d'intégration des services en gérontologie.

Il explique que le Québec va bientôt atteindre le niveau de vieillissement de l'Italie. « Ça aura pris 100 ans à l'Italie pour atteindre ce niveau; ça va prendre une génération au Québec pour le faire. »
Le baby-boom a eu cet effet-là. Dans une génération, on passe en moyenne de 7-8 enfants par femme à autour de 2. C'est la rapidité du choc démographique qui est typique au Québec. Même si on se compare au Canada anglais, le Québec se distingue.

Yves Couturier
« Le Québec est une des régions où ça prend le moins de temps pour doubler la proportion de personnes âgées », fait remarquer le démographe Yves Carrière. Il faudra 32 ans au Québec pour passer de 12 à 24 % de personnes âgées, comparativement à 75 ans au Royaume-Uni, et 70 ans à la France.

La société québécoise sera peut-être parmi les plus vieilles d'ici une vingtaine d'années, mais les autres pays développés ne seront pas loin derrière, note le démographe. Il souligne que le décalage entre les pays quant à la proportion de 65 ans et plus sera beaucoup moins prononcé qu'il l'est aujourd'hui.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, les 65 ans et plus représentent aujourd'hui 18 % de la population.

10. LES AÎNÉS ET LA TECHNOLOGIE NE FONT PAS BON MÉNAGE
- FAUX

C'est vraiment un mythe, selon Diane-Gabrielle Tremblay, de la TÉLUQ. « Aujourd'hui, ceux qui ne connaissent pas les technologies, ce sont les 85 ans et plus. »

Patrik Marier, directeur du CREGÉS, explique que les nouveaux retraités sont à l'aise avec les nouvelles technologies. Ils ont été en contact avec Internet et les téléphones intelligents lorsqu'ils étaient sur le marché du travail. Par contre, les personnes plus âgées sont peut-être moins familières avec la technologie, car lorsqu'elles étaient sur le marché du travail, tout cela n'existait pas.

Au fil de ses recherches sur le sujet, Anne-Marie Séguin, professeure titulaire au Centre Urbanisation culture société de l'INRS, a constaté que la technologie est de plus en plus présente chez les personnes âgées.  « Dans les entrevues, on leur demandait : "Si vous alliez en résidence, si vous aviez juste une chambre, qu'apporteriez-vous?" Beaucoup de gens ont dit : "Mon ordinateur ou ma tablette. Parce que dans mon ordinateur, j'ai mes photos, beaucoup de souvenirs, plein de choses". Pour des aînés, ça devient de plus en plus important », explique-t-elle.

samedi 10 septembre 2016

Les pour et les contre de la solitude

Article de Danielle Choquette, Journal de Montréal, 9 septembre 2016

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Les bienfaits de la solitude sont nombreux: elle stimule la créativité, permet de réfléchir par soi-même, repose, donne l’occasion de trouver des solutions aux problèmes de la vie. Mais trop de solitude peut se transformer en isolement. La solitude serait donc une médaille à deux côtés: l’un souffrant et l’autre bienfaisant. Essayons de démêler un peu tout ça.

1. De courts moments quand la vie est pleine.

Un moment­­ de solitude qu’on souhaite est reposant. On va (enfin) à son propre rythme, on se sent ­libre. On se détend sans se ­demander si quelqu’un voudrait une chose ou pas. Quand on a de jeunes enfants, un conjoint, des amis, on est rarement en solo et on manque parfois de ces moments de solitude qui procurent un ­espace de liberté, un temps de ressourcement­­. Il faut se contenter de courts instants, ce qui est difficile pour les personnes au tempérament solitaire. Il s’agit de les ­repérer et d’en profiter: même un embouteillage peut faire l’affaire. Faire les courses aussi.

2. Être seul, mais aimé.

Quand on est certain d’être aimé, les moments de solitude font du bien. Il n’est pas nécessaire­­ d’être aimé de tout le monde: vivre auprès de quelques personnes qu’on aime et qui nous aiment est tout à fait suffisant.

3. Stimuler la créativité.

Les artistes et les inventeurs profitent de la solitude. C’est dans ces moments qu’ils trouvent leurs idées, leurs expériences à tenter. En fait, il doit être assez difficile d’être créateur sans solitude – Dieu est sûrement très seul. Selon les recherches du ­psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, les adolescents qui ne ­supportent pas les moments ­passés seuls développent moins leur sens créatif.

4. Les communications ­perpétuelles.

Avec les ­nouvelles technologies qui encouragent et même obligent au lien perpétuel, on peut parfois souffrir d’un surplus de contacts. On est privé de tranquillité, de ­repos, de temps de réflexion. Il ne s’agit pas de tout noircir, c’est quand même bien de pouvoir ­communiquer facilement, mais éteindre une fois de temps en temps peut être salutaire.

5. Voyager seul.

Prenons l’exemple du voyage: voyager en solo a bonne presse par les temps qui courent. Voyager avec quelqu’un ou en groupe est agréable, en partie parce qu’on partage les découvertes et qu’on s’épaule à l’étranger. Il existe tout de même des agréments à voyager seul: on rencontre des gens avec qui on n’aurait pas parlé autrement; on relève un défi: « j’y suis arrivé » ; on vit une rencontre ­inévitable avec soi-même, ce qui est formateur et utile dans la vie.

6. Certains souffrent d’ennui­­.

Une amie enseignante était partie seule au soleil pour une semaine. Adorant lire, elle se disait qu’elle allait enfin­­ profiter de cette liberté, elle qui avait toujours été occupée par les autres. Mais la réalité l’a rattrapée­­: elle s’est beaucoup ennuyée­­.

7. Notre histoire nous fait craindre la solitude.

Les êtres humains que nous sommes auraient naturellement peur de la solitude. Nos ancêtres étaient condamnés à mourir quand ils étaient éloignés de leur tribu. On continuerait de percevoir la solitude comme dangereuse. Dans le cadre d’une recherche, on a demandé à des hommes et à des femmes de passer de 6 à 15 minutes, seuls, dans une pièce, sans aucune stimulation sauf la ­possibilité de se donner de ­petites décharges électriques: 67 % des hommes et 25 % des femmes l’ont fait. Nous fuyons l’inaction.

8. Isolement ou solitude.

Quand on se dit qu’on souffre­­ de solitude, en réalité­­ on souffre d’isolement. On se sent privé de contacts essentiels et ­chaleureux. Le problème existe pour beaucoup de monde. En 40 ans, rapporte l’écrivaine Jessica­­ Olsen, dans un article paru sur Slate, le sentiment d’isolement chez les adultes aurait doublé, passant de 20 % à 40 %. Chez les gens âgés, le problème est encore plus évident.

9. La saucisse Hygrade.

Le hic est que plus on se sent isolé, plus on a tendance à s’isoler. On ferait ce qu’on appelle de l’« évitement social ». Dans une période de trop grande solitude, on aurait tendance à croire qu’il existe une raison pour laquelle on est séparé de la tribu, qu’après tout on n’est peut-être pas une bonne personne! C’est faux, mais ce n’est pas évident à réaliser. C’est un travail de longue haleine sur soi et sur ses habitudes de vie à entreprendre, car il s’agit de s’approcher des autres et de créer de nouveaux liens. Nous sommes un peu tous à certains moments de notre vie des lonesome cowboys, tout comme Lucky Luke, mais nous sommes aussi des êtres sociaux et aimants.

RD

mardi 6 septembre 2016

Les 6 sports à privilégier pour les plus sédentaires






Pour se remettre à l'étrier de l'activité sportive quand on est du genre sédentaire, mieux vaut reprendre des activités d'endurance comme le vélo, la marche nordique, la danse ou l'aquabike pour éviter les blessures et les palpitations cardiaques. Voici les 6 sports conseillés par Laurent Uzan, cardiologue du sport, dans son ouvrage "Prenez la santé de votre coeur en main".

Le vélo d'appartement ou en salle
Quand on repart de 0, le vélo est idéal car l'organisme n'a pas à supporter son poids, ainsi les articulations ne sont pas traumatisées. Les personnes qui souffrent de maux de dos peuvent tout à fait pratiquer cette activité dont on peut varier l'intensité. A une allure modérée, on peut brûler jusqu'à 600 calories en une heure. Pratiqué à domicile, il permet de rester motivé par mauvais temps.
Le vélo elliptique
A l'instar du ski de fond, le vélo elliptique fait travailler les jambes et les bras. Ce sport d'endurance peut faire brûler entre 400 et 600 calories selon son poids et la vigueur de la pratique. Pour commencer,  5 à 10 minutes tous les jours valent mieux que 2 heures le dimanche matin.
L'aquabike
Comme valeur ajoutée au vélo, l'aquabike favorise le drainage et la circulation sanguine grâce à la résistance de l'eau. L'activité, gommeuse de cellulite, est également tueuse de calories, jusqu'à 400 pour une séance d'une demi-heure. La plupart des salles de sport équipées de piscines ou de bassins proposent de s'y initier. Autrement, des centres dédiés à l'aquabike fleurissent un peu partout.
La danse
La danse est une excellente manière de bouger en s'amusant. Par contre, les danses les plus cardio comme la zumba ou le hip hop sont déconseillés. Le choix est vaste pour trouver son style. Pour les seniors, les danses de salon sont l'occasion de  travailler la coordination et prévenir l'ostéoporose.
La marche nordique
Pour les sédentaires ou les seniors, la marche nordique, munie de bâtons, est un bon moyen de faire travailler le coeur et l'ensemble du corps : 80 % à 90 % des muscles du corps sont mis en mouvement du fait de la sollicitation des membres inférieurs et supérieurs. Les résultats en termes de calories brûlées sont donc plus intéressants que dans une marche active classique : 380 contre 250 pour 30 minutes d'effort. Elle est aussi l'occasion de belles randonnées, organisées en groupe.
La course à pied
Le running est conseillé aux personnes plus expérimentés et entraînés mais si cette activité fait envie, on peut apprendre à courir progressivement en adoptant la méthode suivante : on respecte une phase d'échauffement de 10 minutes, on commence à marcher rapidement 4 minutes  puis à trottiner 1 minute. Le but est de répéter cette série de 5 minutes 5 fois pour atteindre 30 minutes. Là encore, on respecte une phase de récupération de 5 minutes. Petit  à petit, l'objectif est d'augmenter la partie trottinement/course : 3 minutes de marche, 2 minutes de course  puis 4 minutes de marche + 2 minutes de course etc., jusqu'à obtenir  l'objectif de 30 minutes consécutives.



Source: http://francais-express.com/lifestyle/sante/-18295-les-6-sports-a-privilegier-pour-les-plus-sedentaires/

RD
Pour se remettre à l'étrier de l'activité sportive quand on est du genre sédentaire, mieux vaut reprendre des activités d'endurance comme le vélo, la marche nordique, la danse ou l'aquabike pour éviter les blessures et les palpitations cardiaques. Voici les 6 sports conseillés par Laurent Uzan, cardiologue du sport, dans son ouvrage "Prenez la santé de votre coeur en main" Source: http://francais-express.com/lifestyle/sante/-18295-les-6-sports-a-privilegier-pour-les-plus-sedentaires/