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Plus le gouvernement investit en soutien à domicile, plus la liste
d’attente s’allonge, démontrent les données du ministère de la Santé et
des Services sociaux (MSSS) obtenues par Le Journal.
Plus le gouvernement investit en soutien à domicile, plus la liste
d’attente s’allonge, démontrent les données du ministère de la Santé et
des Services sociaux (MSSS) obtenues par Le Journal.
Dans la dernière année, plus de 55 000 Québécois ont attendu après un service à la maison, soit 62% de plus qu’il y a cinq ans.
Plus d’heures, plus d’attente
Pourtant, le nombre d’heures offert en soutien à domicile a lui
aussi augmenté de 64% pendant la même période, passant de 19 à plus de
32 millions d’heures.
«Clairement, ça ne marche pas», remarque Alison Green,
vice-présidente de l’Association des soins à domicile du Québec et
fondatrice de l’entreprise Bien chez soi.
Toujours selon les données du MSSS, le nombre de Québécois en
attente d’un tout premier service à domicile a aussi doublé en cinq ans.
Un autre signe que le vieillissement de la population s’accélère plus
rapidement que l’offre de soins.
Et ce, même si le MSSS y injecte plus de deux milliards de dollars par
an. «Le soutien à domicile est une priorité [...] L’objectif est de
poursuivre le déploiement et les investissements afin d’accroître les
soins et services à domicile», écrit par courriel la porte-parole
Marie-Claude Lacasse.
«Insoutenable»
«C’est clair que si on continue, de la façon dont on le fait
actuellement, c’est insoutenable financièrement», tranche le gériatre et
ex-ministre de la Santé, Réjean Hébert.
Il plaide depuis des années pour une refonte des soins à domicile.
«Il faut remettre le budget au patient, que ce soit un chèque ou encore
un budget pour utiliser des services du public ou privé, comme le font
d’autres pays. En ce moment, on donne l’argent aux établissements, ne
sachant pas si ça se transmet en services», illustre-t-il.
Pour Alison Green, l’attente crée de l’insécurité et pousse les
Québécois dans les résidences privées (RPA) et les CHSLD. Elle déplore
d’ailleurs qu’une grande partie du crédit d’impôt pour le maintien à
domicile serve à rembourser les loyers en RPA, des endroits pour aînés
autonomes.
«C’est deux poids, deux mesures», dit-elle, appelant le gouvernement à créer une entente avec les entreprises privées.
Fondateur de l’entreprise Amika, Alexandre Blais souligne que des
soins à domicile personnalisés sont possibles grâce aux horaires
flexibles des employés, qui peuvent offrir de l’aide tant au coucher
qu’au lever, par exemple.
Une application mobile développée pour consulter les plans de travail, notamment, réduit aussi la bureaucratie.
Un rapport accablant
Plus d’argent ne garantit pas des soins plus accessibles,
pertinents et efficaces, selon le dernier rapport de la Commissaire à la
santé et au bien-être.
Publié le mois dernier, le rapport de Joanne Castonguay soulignait
que malgré plus de ressources financières, les soins à domicile
présentaient «des résultats préoccupants».
«La proportion des heures travaillées en contact direct avec
l’usager pour les services professionnels et les soins infirmiers est
faible, soit de 25% et de 32% respectivement», pouvait-on lire.
À ce sujet, la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, avait évoqué la nécessité de corriger le financement.