Vivre la vie d'un Senior

dimanche 29 août 2021

Soins aux aînés | Québec va «frapper un mur»

Article de Nathalie Normendeau, 98.5, 26 août 2021

     ÉCOUTER SON ÉMISSION à l'adresse suivante :

https://www.985fm.ca/nouvelles/politique/419287/soins-aux-aines-quebec-va-frapper-un-mur


Soins aux aînés | Québec va «frapper un mur» - 98.5 Montréal

 D’ici 10 ans, le nombre de Québécois âgés de 75 ans et plus va faire un bond de 50%.

Selon une étude réalisée par Alain Dubuc pour le compte de l’Institut du Québec, la province va connaître un véritable boom démographique au cours des 10 prochaines années. 

Durant cette période, le nombre de Québécois âgés de 75 ans et plus va augmenter de 50%. 

Et si le gouvernement ne met pas l’accent sur les soins à domicile, le Québec va «frapper un mur» parce que pour répondre aux besoins de tous ces aînés, il faudrait dès maintenant et ce, pour les 20 prochaines années, bâtir 2000 places en CHSLD chaque année.

«On sait qu’il va y avoir de plus en plus de personnes âgées, ce qui va mettre une pression importante sur le système de santé et le système de soins aux aînés. Mais en même temps, on a un changement de génération. Ce sont des gens qui sont, en général, plus en forme que la génération précédente. Donc, comment ça va diminuer les besoins de soins longue durée, on n’est pas certain, mais ça va certainement avoir une influence»

«Actuellement, il y a beaucoup de gens qui auraient besoin de plus de services qui pourraient leur permettre de rester à domicile. Il y aura toujours des gens qui devront aller en CHSLD parce qu’ils ont besoin de soins sur 24 heures. Mais il semble que ce ne soit pas un problème de budget, mais plus un problème de main-d’œuvre. La pénurie de personnel est présente pour les services à domicile» 

    RD

mardi 10 août 2021

j'accepte de vieillir!

 Article de Ève Martel, magazine Bel Âge, 2021

J’accepte de vieillir

Les rides qui apparaissent, les projets non réalisés, la crainte de ne plus séduire… Et si on se concentrait sur tout ce que la vie peut nous offrir au lieu d’avoir peur de vieillir? 

Je vais commencer par souligner une évidence: je ne fais pas mon âge. C’est dans mon ADN (vous devriez voir à quel point ma mère ne fait pas ses 72 ans!). Pourtant, je ressens le vieillissement comme tout le monde. À l’approche de la cinquantaine, mon corps change. Je dois faire plus d’efforts pour conserver une bonne santé. Des douleurs étranges apparaissent sans crier gare. Et je cache mes centaines de cheveux blancs chaque mois chez la coloriste.

Je sens aussi la porte se refermer lentement sur tout ce que je veux encore accomplir avec ma vie. Est-ce que j’aurai le temps de réaliser toutes mes ambitions, de tout voir, de tout goûter avant de devoir ralentir le rythme, ou mon corps vieillissant m’en empêchera-t-il? 

Nous prenons conscience de notre vieillissement de différentes façons. Cela peut être parce que nous nous retrouvons dans une maison vide quand les enfants partent. Parce que les premiers signes de l’âge apparaissent sur notre visage. Parce que la retraite approche. 

Bien sûr, les maladies graves peuvent causer des défis plus importants. Mais si tout va bien, il est facile de se bâtir un quotidien plus doux, sans se soucier de la date de naissance sur notre permis de conduire. Au lieu de baisser les bras, il faut ajuster notre façon de voir les choses. Pour ne plus me créer d’angoisse avec ma ligne du temps, je mise sur ces gestes simples qui me donnent confiance et qui me rappellent que je maîtrise la situation.

Je me concentre sur les points positifs

Vieillir, c’est avoir une longueur d’avance. C’est profiter de son bagage et de ses connaissances. C’est souvent être plus futé! Je dis toujours que je ne voudrais pas redevenir celle que j’étais à 20 ans. La Ève d’aujourd’hui a beaucoup plus confiance en elle. Prendre de l’âge, c’est ne plus se laisser marcher sur les pieds. C’est savoir qui on est, et l’assumer. Et ça, c’est très précieux.

Je suis proactive

Au lieu de paniquer parce que mes dossiers ne sont pas en ordre, que mon énergie baisse ou que je ne suis jamais allée en Espagne, je me fais un plan. Plutôt que de me plaindre que j’ai mal aux jambes, je prends rendez-vous avec ma masso. Je suis inquiète pour mes finances à la retraite? J’examine mon budget avec mon conseiller financier. Ça peut sembler une évidence, mais tant de gens préfèrent se morfondre plutôt que de s’organiser pour aller mieux. Ne soyons pas comme eux!

Je ne laisse pas les médias me dicter qui je suis

Vieillir, c’est se faire rappeler jour après jour qu’on doit tout mettre en œuvre pour que ça ne paraisse pas. On doit se badigeonner le visage de crèmes, prendre nos suppléments, cacher notre corps avec des vêtements plus amples. Je dis non à tout ça. J’accepte ce qui est en train de m’arriver, car j’associe les changements corporels à de belles choses. Je recherche des modèles d’aînés inspirants et je constate que les rides ne sont pas une condamnation à l’ennui.

Au final, l’âge est un davantage une convention sociale qu’une vraie barrière. À nous de déterminer ce que ce chiffre veut dire et de se rappeler que gagner en années reste un privilège!

Pour se sentir bien dans ma peau, peu importe son âge, on essaie de:

- voir le vieillissement comme un badge de superpouvoir qu’on porte fièrement; 

- poser des gestes en amont pour prendre soin de soi;

- ne pas écouter le discours des médias.

RD

dimanche 1 août 2021

 Point de vue de Yvan Rochette, Journal de Québec, 21 juillet 2021

Ivan Rochette: Vivre vieux, vivre heureux

Retraité et impliqué comme bénévole pour le Centre de bénévolat SARPAD, dans Côte-des-Neiges et Outremont, et pour l'Observatoire Vieillissement et Société.

D’entrée de jeu, j’aimerais dire que je n’ai rien contre la construction des maisons des aînés, même si je trouve leurs coûts astronomiques. Tout ce que j’aimerais dire, c’est qu’il ne faut pas s’énerver et penser que ces maisons vont régler tous les problèmes liés au vieillissement.  

La maladie d’Alzheimer ou les démences vont toujours envahir les maisons des aînés, même si les corridors et les chambres sont peints en rose ou en bleu. Les personnes âgées n’en verront jamais la différence. 

Les bâtisses neuves ne régleront pas les problèmes d’incontinence. 

Les sonnettes de nuit pour obtenir de l'aide demanderont toujours une présence, que ce soit dans une belle maison pour aînés ou dans un CHSLD. 

Pénurie de personnel

Présentement, plusieurs CHSLD font un excellent boulot et, s’il y a des problèmes, ce n’est pas nécessairement parce que les murs des corridors sont peints en beige ou en gris, c'est plutôt parce que le personnel n’est pas disponible, parce qu'il est mal supervisé ou encore mal payé. 

Est-ce possible que, dans les nouvelles maisons des aînés, le travail du personnel ne soit pas optimal?

Est-il possible qu’on rêve en couleurs en croyant améliorer les choses avec une nouvelle couche de peinture dans les couloirs et les chambres? 

J’ai vécu l’expérience d’un CHSLD, alors que mon épouse y a séjourné plus d’un an, et je peux affirmer en toute honnêteté que cette expérience de fin de vie peut être très «vivable» dans un CHSLD. 

Des exemples qui font la différence

Ce qui a fait la différence lors de mon expérience dans un CHSLD:           

  • Le personnel: si le personnel n’est pas bien rémunéré ou motivé, la vie des patients sera aussi misérable dans les maisons des aînés qu’elle peut l’être dans un CHSLD.           
  • La présence des proches de la personne hébergée: quand la famille des patients et les proches aidants ne sont pas présents et n’exercent pas une certaine vigilance, il est certain qu’il y aura un relâchement dans les services offerts par les préposés. La nature humaine étant ce qu’elle est, la présence régulière des proches du patient fera toute la différence en ce qui a trait aux soins et aux attentions accordés — dans les CHSLD ou les maisons pour aînés.                     

Inutile de se faire des illusions avec toutes les bonnes intentions des gouvernements et du réseau de la santé: si la couche est pleine et qu’il y a urgence dans la chambre d’à côté, il faut attendre son tour. 

En vieillissant, il est inutile de tout prévoir et de s’imaginer qu’il y aura des solutions à tous nos problèmes de fin de vie. 

Prenons donc les moyens pour se conditionner à accepter l’inévitable et soyons conscients que nous vivrons sûrement des conditions difficiles et qu’éventuellement, la fin de vie sera la seule chose qui apaisera nos souffrances et nos problèmes. 

Idéalement, il faut accepter le fait qu’il y aura toujours une finalité, que ce soit dans un CHSLD ou dans une belle résidence pour aînés.

RD