Vivre la vie d'un Senior

lundi 6 mars 2023

Rapport « Bien vieillir au Québec » 11 décembre 2020

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 Bien vieillir au Québec - Observatoire québécois des inégalités

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 SAVIEZ-VOUS QUE…

  • Le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de 53 % au cours des 30 prochaines années. Il passera de 1,7 million en 2020 à 2,6 millions en 2050.
  • Isolement des personnes aînées : Plus du 1/3 des hommes de 75+ disent n’avoir AUCUN ami proche.
  • L’éducation, un déterminant important : Le revenu des personnes aînées détentrices d’un diplôme universitaire est environ du double de celles sans diplôme ou seulement détentrices d’un diplôme d’études secondaires.
  • De grandes inégalités de richesse : le 20 % des ménages aînés les plus riches détiennent près des deux tiers de l’ensemble du patrimoine détenu par les ménages aînés.
  • La moitié des personnes aînées vit avec moins de 26 000$ par année au Québec.
  • De fortes inégalités entre les différentes classes de revenus : Chez les personnes appartenant au quintile le moins favorisé – le 20 % le moins nanti en termes de revenu – les hommes vivent en moyenne 6 ans de moins en bonne santé que le quintile le plus favorisé et les femmes, 5 ans de moins.
  • 85% des soins prodigués aux personnes aînées sont assurées par des proches aidants.

 Pour l’équipe de Montréal :

  • La gentrification dans les quartiers centraux de Montréal a pour effet de rendre les loyers inabordables pour les personnes aînées qui doivent déménager. Les déplacements causent une perte des repères, encore plus importante pour les personnes immigrantes.

NOUVELLE PUBLICATION À NE PAS MANQUER

C’est, entre autres, ce que révèle le rapport Bien vieillir au Québec: portrait des inégalités entre générations et entre personnes âgées de l’Observatoire Québécois des inégalités de l’Université de Montréal qui vient d’être publié, le 3 décembre 2020.

Dans l’élaboration de ce rapport, les chercheurs de l’Observatoire ont recensé près de 250 articles et ouvrages dans plus d’une quarantaine de bases de données et est séparé en trois grands thèmes (économie, milieu de vie et bien-être).

Cette étude a été réalisée à la demande de la Fondation Mirella et Lino Saputo.

 CONTRIBUTION DES PETITS FRÈRES À CES TRAVAUX

 Caroline Sauriol, notre directrice générale, a fait partie du comité aviseur de cet intéressant rapport de recherche en tant que DG d’un organisme œuvrant pour le mieux-être des aînés.

Cette participation est un beau gage de confiance envers les savoirs et l’expérience prodigués par les Petits Frères, tant de la part des milieux scientifiques que communautaires.

Pour vous, bénévoles sur le terrain, ces informations :

  • vous donneront un meilleur portrait des aînés du Québec (ceux que nous accompagnons et pourrions accompagner).
  • vous démontreront l’importance de votre contribution à l’action des Petits Frères. Sans vous, il nous serait impossible de faire une si grande différence dans la vie des aînés isolés.

CONSEIL LECTURE

Si vous êtes intéressés à en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire et consulter les différents outils et documents suivants issus de ce rapport

  1. Le rapport synthèse (28 p.) au complet
  1. Les Fiches soulignent bien certains aspects plus précis du rapport en statistiques et images, notamment au sujet du Logement, du Transport, de la Santé et de la Vie sociale des aînés québécois.
  2. Le rapport complet (175 p.) est très détaillé

 RD

 

 

Étude sur le « bien vieillir » : concepts et modèles 2006

Le bien vieillir : que veut dire ce concept ?

 Le bien vieillir : que veut dire ce concept ?

 Le concept du « bien vieillir » est apparu avec le début du changement de mentalité vis-à-vis des personnes âgées à l’œuvre depuis la fin du 20e siècle, et surtout avec le vieillissement de notre société. On estime en effet qu’à l’horizon de 2040, les plus de 60 ans représenteront un tiers de la population. La problématique actuelle n’est plus de permettre d’allonger la durée de vie le plus longtemps possible.

L’espérance de vie à la naissance est en effet de 85,6 ans pour les femmes et de 79,1 ans pour les hommes, contre respectivement 69,2 ans et 63,4 ans dans les années 1950. Il s’agit plutôt de faire en sorte d’améliorer la qualité de vie des personnes qui avancent en âge. C’est ce que l’on appelle le concept du « bien vieillir » qui désigne plus globalement les actions de prévention dans des domaines différents tels que la santé, l’autonomie, l’épanouissement, etc. Explications. 

 

Le « bien vieillir » : maintenir les personnes en bonne santé

C’est un fait aujourd’hui : nous vivons de plus en plus longtemps. L’un des objectifs est alors davantage de vieillir en bonne santé. Même si avec l’âge les maladies sont plus présentes, il est possible de « bien vieillir », en tous les cas de mieux vieillir, en appliquant des principes de prévention mis en avant par de nombreuses études scientifiques.

Pour rester en bonne santé le plus longtemps possible, tous les acteurs de la santé sont d’accord aujourd’hui pour dire qu’il est important de rester actif en vieillissant. C’est pourquoi le mode de vie des seniors (loisirs, activités sportives, alimentation, etc.), tout en étant adapté à leur âge, doit contribuer à les maintenir en action, ce qui contribue à prévenir les maladies dues au vieillissement.

Le « bien vieillir » désigne aussi tout un pan d’actions de prévention dont l’objectif est notamment de prolonger l’autonomie des personnes âgées et de préserver autant que possible une qualité de vie en restant à leur domicile.

Le « bien vieillir » : continuer à s’épanouir avec l’âge

« Bien vieillir », ce n’est pas seulement faire attention à sa santé. C’est aussi continuer à s’épanouir tout en avançant en âge. L’une des clés, en effet, pour retarder les méfaits du vieillissement est de continuer à mener une vie sociale riche et de maintenir les liens avec les autres générations notamment.

Comme l’indique Santé publique France, l’agence nationale de santé publique en France, le concept du bien vieillir se résume assez bien dans ces termes : « le désir et le plaisir constituent le fil conducteur de cette approche pour permettre aux seniors de rester en contact et d’avancer sereinement en âge ».

L’organisme précise qu’il existe plusieurs niveaux de recommandations pour « bien vieillir » selon l’âge des seniors. Pour les jeunes retraités, « bien vieillir », c’est d’abord bien manger, bouger, garder son cerveau en éveil, penser à soi pour protéger son corps et sa santé. Pour les personnes de plus de 75 ans, ce concept aborde plutôt des informations qui concernent des situations différentes dues aux changements que le corps connaît davantage en vieillissant. Mais, pour les plus âgés aussi, bien vieillir passe par le maintien du lien social pour éviter l’isolement, ainsi que les liens intergénérationnels, la nécessité de préserver ses fonctions cognitives, tout comme continuer à bien s’alimenter, à pratiquer une activité physique adaptée ou encore penser à soi, valoriser ses projets de vie, etc.

Le concept du « bien vieillir » peut donc se résumer par la prise en compte de critères autant biologiques, que cognitifs et sociaux pour avancer en âge de la meilleure manière possible.

 

 Le « bien vieillir » : concepts et modèles

 Marcellin Gangbè* et Francine Ducharme*

Centre de recherche, Institut universitaire de gériatrie de Montréal, 4565, chemin Queen-Mary, Montréal (Québec), H3W 1W5 Canada

* marcellin.gangbe@umontreal.ca
* francine.ducharme@umontreal.ca

 Résumé

Depuis quelques années, l’image associée au phénomène du vieillissement est plus positive : on parle de « bien vieillir », de « vieillissement réussi » ou de « vieillir en santé ». Aucun consensus ne se dégage encore sur ce concept provocateur et stimulant. Dans cette synthèse des principaux écrits, nous présentons un point de vue sur les acceptions et modèles du « bien vieillir ». Ainsi, il apparaît que le contenu du concept varie en fonction du contexte culturel, de la perspective des acteurs et selon les approches. Plusieurs modèles sont aussi identifiés : les uns, unidimensionnels, envisagent le bien vieillir sous l’angle d’un domaine scientifique particulier ; les autres, multicritères, adoptent une perspective plus large. Les déterminants les plus souvent évoqués par ces modèles sont les facteurs psychosociaux, c’est-à-dire les traits de personnalité, les ressources personnelles et sociales. Il demeure toutefois qu’aucun modèle n’intègre encore toutes les dimensions et tous les déterminants potentiels du « bien vieillir ».

 Depuis quelques années, de plus en plus de personnes parviennent à un âge avancé, sans connaître tous les déclins jadis associés au vieillissement : on parle alors de vieillir en santé, de vieillissement réussi, de « bien vieillir ». Ce credo, vieux de plus de 50 ans [1, 2], a été ramené au frontispice de l’actualité de la santé lors de la réunion annuelle de la Gerontological Society of America en 1986 [3] et, depuis, les études sur le sujet s’accumulent [4]. Il suscite beaucoup d’intérêt, notamment parce qu’il conduit à une perception positive du vieillissement et offre l’alternative d’une prévention des problèmes associés à la vieillesse. Seulement, le consensus est encore loin d’être atteint sur le contenu de ce concept, ainsi que sur les facteurs éventuels qui pourraient promouvoir le bien vieillir. L’objectif de la présente synthèse est de faire le point sur la définition du bien vieillir et d’en présenter les principaux modèles conceptuels.

 Le « bien vieillir » : essai de définition

Le bien vieillir est un concept difficile à circonscrire dans un seul énoncé, même si la plupart des auteurs mettent l’accent sur le maintien de l’autonomie fonctionnelle, surtout le fonctionnement physique, mental et social [5]. De plus, on relève au moins trois oppositions dans toute tentative de définir le bien vieillir : culturelle (Occident/autres), de perspective (chercheurs/personnes âgées), de contenu (biomédical/holistique).

Dimension culturelle du « bien vieillir »

Le bien vieillir est intimement lié à l’image sociale que l’on a de la personne âgée, à la place que la société lui accorde, au type de société. Ainsi, dans les sociétés occidentales fondées sur l’individualisme, où l’indépendance et l’autosuffisance de l’individu sont prônées du début de la vie jusqu’à la vieillesse, bien vieillir exige le maintien de son autonomie fonctionnelle et cognitive [6]. En revanche, dans des sociétés plus relationnelles, où la personne âgée fait partie intégrante du groupe, bien vieillir, c’est avant tout pouvoir tenir les rôles sociaux associés à son âge, indépendamment de son état de santé. Ainsi, bien vieillir en Afrique subsaharienne, c’est être dépositaire des valeurs et coutumes ancestrales [7] ; au Japon, c’est être conseiller en chef pour les problèmes familiaux [8] ; en Inde, c’est aller vers plus de spiritualité et de religiosité [9] ; en Chine, c’est pouvoir rester en contact avec ses proches [8], etc.

Le bien vieillir selon la perspective des acteurs

Selon la perspective des chercheurs, pour la plupart occidentaux, le bien vieillir se réfère d’abord à une liste de critères plus ou moins objectifs auxquels l’individu répond. Cela permet de distinguer trois types de vieillissement : pathologique, normal ou usuel, et réussi [10]. Et les critères du bien vieillir ou du vieillissement réussi sont alors biologiques, cognitifs ou psychosociaux.

À cette approche prescriptive des chercheurs, qui définit la manière dont les individus doivent vieillir, on peut opposer une approche émergente, qui repose sur la perception que les personnes âgées ont de leur propre vie [11]. Ainsi, pour ces dernières, bien vieillir est un processus continu de construction de sens [12], c’est l’histoire d’une vie. Cette conception de la vie comme une histoire en fait non pas une réalité linéaire, mais un processus sans fin de renégociation, au cours duquel le « moi » de l’individu et ses objectifs de vie ne cessent d’évoluer [13]. Cette renégociation continue ne se limite pas aux « moi » successifs de l’individu, mais se construit aussi avec les autres [14]. Plus qu’une simple recherche égoïste de l’intégration de soi, bien vieillir apparaît alors comme un effort continu de la co-construction d’une pluralité de « moi » [12].

Approche biomédicale et holistique du bien vieillir

Dans l’approche biomédicale, le bien vieillir est synonyme de maintien de ses capacités physiques et cognitives, ce qui explique en partie la floraison des nouvelles technologies biomédicales et génomiques et la panoplie de programmes d’intervention, tous orientés vers l’individu âgé, et qui sont destinés à le garder en forme, à renforcer sa vitalité cognitive, etc. En revanche, lorsque l’on se place dans la perspective de la santé holistique de l’Organisation mondiale de la santé, le bien vieillir recouvre des aspects aussi divers que la santé à l’âge avancé, la sécurité financière à l’âge de la retraite, la violence faite aux aînés et la qualité de leur logement. Au-delà de l’individu, c’est donc tout le contexte dans lequel il grandit et vieillit que l’approche holistique intègre.

Modèles du bien vieillir

Plusieurs modèles sont proposés pour identifier les déterminants du vieillissement : les uns, unidimensionnels, n’appréhendent le vieillissement que du point de vue d’une seule discipline scientifique, les autres, multicritères, intègrent plusieurs perspectives scientifiques.

Modèles unidimensionnels

Modèles du bien vieillir biologique

Ces modèles sont fondés sur la compression de la morbidité et la longévité. La conception de la compression de la morbidité part de la prémisse que certaines maladies dégénératives sont inhérentes au vieillissement normal. Alors, bien vieillir, ce n’est pas seulement accroître le nombre des personnes qui vivent à un âge avancé, mais c’est aussi retarder le plus possible l’apparition des maladies associées à l’âge [15].

La conception fondée sur la longévité part, quant à elle, du fait que l’âge maximum auquel l’on peut vivre est stable et dépend de l’espèce considérée. Vivre jusqu’à l’âge de 100 ans et au-delà est alors considéré comme bien vieillir [16]. Ces modèles du bien vieillir fondés sur la longévité ont donné lieu à des études du phénotype des centenaires et ont identifié certains facteurs qui seraient associés à la longévité [17]. Les facteurs souvent évoqués sont la distribution de la masse adipeuse et le métabolisme, les fonctions immunes et les fonctions cognitives [1820]. Des études de laboratoire menées sur la drosophile, la souris et la levure ont permis d’identifier une vingtaine de gènes associés à 4 déterminants de la longévité, soit le contrôle métabolique, la résistance au stress, la dérégulation génétique et la stabilité génétique [17].

Modèles du bien vieillir cognitif

Ces modèles sont fondés sur les différences de performance cognitive entre les individus. En effet, selon l’approche dite normative, la performance d’une personne âgée est comparée à des données normatives obtenues à partir d’un groupe de référence du même âge : les scores de celle qui vieillit bien ou qui a bien vieilli se situent au-dessus des valeurs normatives [16]. Dans l’approche fondée sur l’âge, le bien vieillir d’un individu se mesure à une performance supérieure (de 2 ou 3 écarts types) à la moyenne du groupe de sujets auquel il appartient. Enfin, dans l’approche fondée sur les différences d’âge, les personnes âgées sont comparées à un groupe de personnes jeunes : vieillit bien la personne âgée qui a une performance comparable à celle des jeunes ; elle aura maintenu ses capacités cognitives à travers les âges [16]. Les déterminants d’un déclin cognitif significatif avec l’âge sont une exposition prolongée aux hormones du stress, une dérégulation hormonale due à la ménopause/andropause, des conditions de santé défavorables comme l’hypertension artérielle et le diabète, ou encore des modes de vie à risque tels que l’éthylisme [2125].

Modèles du bien vieillir psychosocial

Ces modèles mettent l’accent sur les interactions sociales, la satisfaction face à la vie et le bien-être comme principales sources du bien vieillir. Plusieurs courants de pensée leur sont associés. Pour la théorie de l’activité, bien vieillir suppose que l’individu demeure actif et bien intégré à la société, compte tenu de ses rôles passés et présents, mais aussi en fonction des normes sociales qui le classent comme un élément utile à la société. Pour la théorie du désengagement mutuel de l’individu et de la société, la personne qui vieillit bien se contente d’être, cesse d’agir et devient plus intensément auto-intégrée, voire égocentrique. Selon la théorie socio-environnementale, bien vieillir suppose que l’individu dispose de ressources d’activité suffisantes, en termes de santé, de solvabilité financière et de soutien social pour être capable de répondre aux attentes de son nouveau contexte social. Alors que les théories d’activité et de désengagement social demandent toutes deux de vieillir en phase avec la société, la théorie de la continuité affirme que bien vieillir est d’abord une évolution personnelle, qui se manifeste par l’intégration continue de soi et s’opère par la constance du sens donné à soi, plutôt que par une substitution d’activités (théorie de l’activité), le retrait (théorie du désengagement) ou par une modification de contextes (théorie socio-environnementale) [12]. Ces modèles ont souvent mis l’accent sur les traits de personnalité et les ressources personnelles ou sociales comme déterminants majeurs du bien vieillir.

Les traits de personnalité reflètent ce que nous avons de plus constant et de plus stable en termes de degré d’affectivité et de comportements. Plusieurs des modèles qui en résultent et en ont été développés, retiennent deux à cinq dimensions [26] : les traits les plus fréquemment associés à la santé physique et mentale sont le névrosisme, l’extraversion, l’ouverture à l’expérience, la tendance à être agréable et le fait d’être consciencieux [27, 28].

Les ressources personnelles ne sont pas innées, mais peuvent être apprises et mobilisées [29]. Ainsi, le sentiment d’auto-efficacité ou la croyance d’une personne en ses capacités à mener à bien un aspect particulier de sa vie est liée à l’estime de soi et à différents indicateurs du bien vieillir [30]. Un faible sentiment de contrôle sur les événements de la vie détermine plus de problèmes de santé chroniques, plus de perte d’autonomie et une mauvaise santé autodéclarée [31]. Le rôle de la résilience, c’est-à-dire de la capacité de la personne à « rebondir » face aux épreuves de la vie, a été souligné dans le rétablissement des personnes après une maladie ou une perte grave [32]. Les stratégies d’adaptation (coping) sont les efforts cognitifs et comportementaux déployés pour faire face aux épreuves de la vie (pertes, deuils, etc.) et aux stresseurs chroniques de l’existence, telle la maladie chronique. Les stratégies d’adaptation sont du type résolution de problème (recherche d’information, recherche de soutien social lorsque la situation peut être modifiée) ou gestion des émotions (lorsqu’une situation n’est pas modifiable), et sont associées au bien-être et à la qualité de vie [33].

Les ressources sociales ou environnementales sont les ressources du milieu sur lesquelles les individus et groupes sociaux peuvent compter pour faire face aux circonstances difficiles de la vie. Par exemple, plusieurs études ont montré qu’un réseau de relations étendu, des interactions sociales positives, la participation à plusieurs activités sociales, le fait d’être marié, et une vie en communauté, comme c’est surtout le cas dans les kibbutz israéliens, non seulement protègent contre la dépression et les limitations fonctionnelles, mais sont aussi associés à une plus grande vitalité, une meilleure perception de la santé, un nombre réduit de symptômes dépressifs et de problèmes de santé chroniques et une plus faible probabilité de décéder [3435].

Modèles multicritères

Modèle tridimensionnel de Rowe et Khan

Selon Rowe et Khan [4], le bien vieillir est un état, une condition objective et mesurable à un moment donné, un état meilleur que celui du vieillissement normal. Le bien vieillir inclut alors trois composantes principales et interreliées : l’absence de maladies ou de facteurs de risque, un niveau de fonctionnement physique et cognitif élevé et une vie active sur les plans occupationnel et social. Les études menées dans le contexte de ce modèle associent le bien vieillir à une variété de facteurs : biologiques, sociodémographiques, psychologiques, comportementaux et relationnels [3638].

Modèle de sélection-optimisation-compensation de Baltes et Baltes

Baltes et Baltes [39] soutiennent que les individus cherchent constamment à exercer un contrôle sur leur vie en usant d’une stratégie à trois composantes : la sélection, l’optimisation et la compensation. La sélection a trait à la définition et au choix d’objectifs, l’optimisation est le choix et l’application des moyens les meilleurs pour atteindre ces objectifs. La compensation se réfère, quant à elle, à l’adoption de moyens de substitution lorsque les moyens initiaux ne sont plus disponibles, ou se révèlent inefficaces. Dans cette approche théorique, il est reconnu que les compétences de l’individu se réduisent avec l’âge, et que bien vieillir, c’est tirer le meilleur parti de ce qui reste ou qui pourrait être disponible en utilisant des stratégies de sélection-optimisation-compensation. Très proche du modèle psychosocial, il met davantage l’accent sur les attributs individuels tels que la motivation, la capacité d’adaptation et la résilience comme déterminants majeurs du bien vieillir.

Modèle du fossé structurel de Riley et Riley

Riley et Riley [40] se sont peu appesantis sur le sens du bien vieillir. Leur modèle est un complément des deux modèles précédents, qui mettent davantage l’accent sur l’individu comme principal agent de son bien vieillir. En effet, ces auteurs se sont intéressés aux contraintes sociétales qui pourraient entraver le bien vieillir des individus. Pour eux, la structure de la population a profondément changé, sans que les structures sociales n’évoluent pour s’adapter à cette nouvelle réalité. De plus en plus d’hommes et de femmes vivent plusieurs années sans incapacités après l’âge nominal de la retraite, mais les normes et structures sociales qui régissent le travail, la vie de famille, ou les loisirs sont demeurées celles du XIXe siècle et confinent souvent ces personnes dans l’oisiveté. Cet écart entre les exigences et opportunités de l’environnement et les capacités de l’individu provoque un fossé structurel (the structural lag) et compromet le bien-être des personnes âgées. Pour ces auteurs, l’environnement de l’individu joue un rôle déterminant dans son bien vieillir.

Conclusions

Du bien vieillir, nous avons présenté les principaux modèles théoriques. Les modèles unidimensionnels ont la faiblesse fondamentale de n’envisager le bien vieillir que dans une seule perspective. Les modèles multicritères présentent aussi plusieurs lacunes. On peut ainsi reprocher au modèle de Rowe et de Khan sa conception un peu trop élitiste du bien vieillir, et le poids excessif qu’il met sur les facteurs individuels. Le modèle de Baltes et Baltes, quant à lui, met un accent exclusif sur les compétences individuelles, sur les traits de personnalité difficiles à mobiliser et à acquérir chez ceux qui en sont dépourvus. Le modèle de Riley et Riley, enfin, passe sous silence les facteurs psychosociaux et même l’essentiel des déterminants sociaux et économiques généralement associés à l’état de santé, pour n’évoquer que la stagnation de certaines structures sociales comme frein au bien vieillir. L’idéal serait d’intégrer dans un même cadre conceptuel ces différents modèles. En effet, même si la présente recension des écrits s’est surtout attardée à montrer le rôle des facteurs psychosociaux dans la promotion du bien vieillir, on ne saurait minimiser les effets nécessairement positifs de structures de facilitation. Beaucoup reste donc à faire avant que les actions de promotion du bien vieillir n’intègrent les déterminants biologiques, psychosociaux et structurels.

Remerciements

Cet article a été réalisé en partie grâce au soutien financier du groupe de recherche interdisciplinaire SOLIDAGE par l’intermédiaire d’une bourse d’études post-doctorales accordée au premier auteur.

RD

dimanche 26 février 2023

La Journée des aînés: ça devrait être 365 jours par an

Article de Pierre Lynch, Journal de Montréal, 1er octobre 2022

(M,Pierre Lynch est président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR)

105.1 MIKE FM

Nous soulignons aujourd’hui la Journée internationale des aînés, moment privilégié pour reconnaître la contribution des personnes aînées à la société québécoise. En effet, ce sont ces personnes qui ont bâti le Québec. Aujourd’hui, il importe de nous rappeler leurs sacrifices et de leur offrir la reconnaissance à laquelle ils et elles ont droit.

Souligner et se rappeler, ce n’est que le premier pas. Les trois dernières années nous ont démontré que de multiples carences existent quant à la place octroyée aux aînés dans la société québécoise. Malgré le fait que le Québec soit une des sociétés les plus égalitaires en Amérique du Nord, nos modèles ont mal vieilli et ne sont plus adaptés aux réalités démographiques actuelles, allant même jusqu’à engendrer de l’âgisme systémique.

 C’est pourquoi à l’approche des élections, nos attentes étaient élevées envers les différents partis souhaitant former le prochain gouvernement. Les turbulences passées ayant mis en lumière des failles critiques, tous allaient reconnaître l’urgence d’agir sur nos priorités.

Les priorités

Dans notre manifeste lancé en août, nous avons rassemblé ces priorités en grandes thématiques et en droits fondamentaux: le droit de vieillir chez soi, le droit à un revenu viable, le droit à un logement abordable et le droit à un transport répondant à nos besoins. Nous avons également exigé une représentation politique forte prenant la forme d’un ministère des Aînés avec, à sa tête, un ou une ministre qui sera chargé de nous représenter.

Alors que la campagne électorale tire à sa fin, il faut souligner que des propositions rejoignant nos demandes ont été faites par certains partis. Pensons ici à la proposition du Parti Québécois de bonifier les soins à domicile de 3 milliards de dollars par année. Cependant, la plupart des engagements pris par les différents partis ratent la cible.

Au lieu de viser un revenu viable, pourquoi se limiter à des prestations supplémentaires aux aînés de 70 ans ou plus alors que les revenus fixes à la retraite débutent officiellement à 65 ans? Pourquoi s’entêter à financer à coup de milliards les maisons des aînés sans offrir une contrepartie équivalente en soins à domicile? À quoi bon se lancer dans une course aux baisses d’impôt alors que le système de santé suffoque et que la crise du logement frappe de plein fouet?

Un virage nécessaire

Alors qu’un virage s’impose, nous restons dubitatifs devant le peu de vision pour nous qui représentons 20% de la population. La Journée internationale des aînés, c’est l’occasion de rappeler notre importance et de nous mobiliser pour faire entendre notre voix lundi, jour du scrutin. Il en va non seulement de nos conditions de vie, mais également de l’avenir du Québec.

 RD

vendredi 17 février 2023

Travailler à la retraite, c’est peut-être bien plus rentable que vous le pensez

 Article de Emmanuelle Gril, Journal de Québec, 12 février 2023

 Emmanuelle Gril - Journaliste pigiste et blogueuse - Protégez-Vous |  LinkedIn

 Que ce soit par nécessité ou pour des raisons personnelles, de plus en plus de retraités songent à revenir sur le marché du travail à temps partiel. Mais qu’adviendra-t-il de leurs pensions gouvernementales?  

En fait, il pourrait rester plus d’argent dans vos poches que vous le pensez, car les deux paliers de gouvernement ont apporté des changements ces dernières années pour rendre le retour au travail plus attrayant. 

Mais pour savoir si cela vaut vraiment la peine, il faut sortir sa calculatrice. Hadi Ajab, qui est planificateur financier indépendant et conseiller en sécurité financière, nous explique quels sont les facteurs à prendre en considération. 

La PSV

Du côté de la pension de la Sécurité de la vieillesse (la PSV), sachez que celle-ci sera réduite si vos revenus annuels nets pour 2023 dépassent 86 912 $. 

Par revenus annuels, on entend toutes les sources de revenus : fonds de retraite, retraits du Fonds enregistré d’épargne retraite (FERR), salaire, etc. Au-delà de ce montant, chaque dollar supplémentaire causera une réduction de 15 cents de la PSV. 

«À partir d’environ 141 917 $ de revenu en 2023, une personne âgée entre 65 et 74 ans perd toute la PSV», indique Hadi Ajab.  

Le RRQ

Bonne nouvelle : les revenus supplémentaires n’ont pas d’incidence sur le Régime de rentes du Québec (RRQ). Au contraire, en travaillant, vous allez continuer à cotiser à votre RRQ, ce qui contribuera à bonifier cette rente provinciale. Cette augmentation se concrétisera à partir du 1er janvier de l’année suivant la cotisation. Sachez qu’à partir de 3500 $ de revenus, il faut cotiser au RRQ. Le maximum de gains admissibles pour 2023 est de 66 600 $. 

De plus, si cela fait moins de six mois que vous avez commencé à toucher le RRQ et que vous retournez sur le marché du travail, vous pouvez demander à Retraite Québec d’annuler le versement de la RRQ. Si vous avez plus de 65 ans, cela permettra aussi de bonifier votre rente provinciale à raison d’environ 8,4 % par année de report, jusqu’à un maximum de 42 % à 70 ans. 

En revanche, le Supplément de revenu garanti (SRG) versé par le gouvernement fédéral subira de plein fouet une hausse de revenus. Dans ce cas, chaque dollar gagné au-dessus de 5000 $ la réduira de 25 à 75 cents. Par exemple, un célibataire qui n’a d’autres revenus que sa PSV, touche un SRG mensuel d’environ 1027 $. S’il a gagné un revenu d’emploi de 10 000 $ en plus, le SRG baisse à environ 757 $. Il est perdu en totalité à partir de 20 832 $ de revenu gagné en 2021.  

La diminution du SRG pourrait aussi avoir des répercussions sur le coût des médicaments. En effet, pour avoir droit à la gratuité des médicaments avec la Régie de l’assurance maladie du Québec, une personne âgée de 65 ans et plus doit recevoir 94 % et plus du SRG maximal. 

Considérer l’impôt 

Attention, car si vous augmentez vos revenus avec un emploi, il faut aussi faire entrer la fiscalité en ligne de compte. Le cas échéant, vous pourriez passer dans une tranche de revenus supérieure et donc voir votre taux marginal d’imposition grimper. 

Toutefois, pour inciter les retraités à travailler afin de se procurer un revenu d’appoint en plus de leurs rentes de retraite gouvernementales, le gouvernement provincial a mis en place le Crédit d’impôt non remboursable pour prolongation de carrière. Entre 60 et 64 ans, le montant maximal du crédit est de 1500 $ et s’élève à 1650 $ à 65 ans. Pour y avoir droit, le revenu d’emploi doit être supérieur à 5000 $. Le montant du crédit diminue à partir de 36 590 $ de revenus d’emploi et disparaît totalement à partir de 66 590 $ pour les personnes âgées de 60 à 64 ans et de 69 590 $ pour les 65 ans et plus. 

Qui peut le plus en profiter?

Selon une étude récente réalisée par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, travailler à la retraite peut s’avérer plus payant qu’on pense. La portion de revenus de travail conservée est intéressante dans plusieurs cas présentés dans la recherche. 

Par exemple, un retraité de 67 ans aux revenus modestes touchant environ 21 000 $ de rentes publiques conservera 73,2 % sur un salaire de 10 000 $, soit une hausse de son revenu disponible de 7316 $. 

Avec des revenus de retraite de 36 066 $, un retraité de 67 ans qui gagnerait 20 000 $ en conserverait malgré tout 61,5 %, soit 12 300 $. Avec 30 000 $, c’est 58,2 % qui seraient restés dans ses poches (17 460 $).  

Les personnes aux revenus de retraite faibles à moyens sont celles qui peuvent tirer le plus d’avantages à aller chercher un revenu d’appoint.

RD

EN FÉVRIER, CÉLÉBRONS L'AMOUR ET L'AMITIÉ

Article de Yvon Dallaire, consultant conjugal, auteur, conférencier et formateur, Journal de Montréal, 13 février 2023

  Yvon Dallaire | Union des Artistes

  On dit que janvier est le mois du divorce et février le mois des amoureux, que l’on fête le 14, jour de la Saint-Valentin, dans une grande majorité de pays. Cette date devient une occasion privilégiée pour manifester son amour à l’élu(e) de son cœur.

Différentes façons existent pour célébrer son amour : un souper aux chandelles arrosé au champagne et musique romantique, un cadeau personnalisé, des roses rouges, symbole de la passion, sans oublier la nuit qui s’ensuit pour consacrer le tout.

 La Saint-Valentin autour du monde

Mais, saviez-vous que la Saint-Valentin est aussi présentée comme la fête de l’amitié dans de nombreux pays d’Amérique latine, et qu’elle n’a pas toujours lieu le 14 février ? En Bolivie, la fête a lieu le 21 septembre, et en Colombie, le troisième lundi de septembre. En Iran, la Saint-Valentin est plutôt l’occasion d’un festival d’amour envers les mères et les épouses en plus d’une célébration de la terre. En Israël, cette fête se tient en juillet ou en août, selon le calendrier hébraïque. En Chine, elle a lieu le septième jour du septième mois du calendrier chinois. Au pays de Galle, c’est plutôt la Sainte-Dwynwen, patronne des amoureux, que l’on fête le 25 janvier en lieu et place de la Saint-Valentin.

À l’inverse, au Pakistan et dans certains pays musulmans où la majorité des mariages sont arrangés, la célébration de la Saint-Valentin est interdite.

La définition

Plusieurs critiquent cette fête qu’ils considèrent comme une fête trop commerciale : aux États-Unis, plus de 20 milliards de dollars sont dépensés à cette occasion, selon la Fédération du commerce.

Du latin amor, le mot amour possède plusieurs sens en français, contrairement à l’anglais, où on peut utiliser love ou like. Il peut signifier l’affection, l’amitié, l’amour filial ou parental, l’amour charnel... Il fait souvent référence à la passion. Auparavant, l’expression faire l’amour référait à « courtiser une femme » ; aujourd’hui, l’expression fait référence à l’acte sexuel.

Amour et passion sont toutefois différents : l’un est un sentiment, l’autre une émotion. L’amitié est basée sur des affinités, là où l’amour recherche les complémentarités. L’amitié exclue la sexualité, l’amour la recherche.

 Ma définition

J’aime beaucoup la définition de Scott Peck qui présente l’amour comme un choix délibéré à la suite d’une réflexion faite à partir de la connaissance de l’autre et des expériences vécues avec cet autre. C’est pourquoi je dis souvent que le véritable amour est l’objectif du couple et non sa base.

La base pourrait être la pulsion ou une attirance physique et sexuelle. Cette intimité physique doit se transformer en intimité cognitive et émotive faite de respect, de confiance et d’admiration.

Finalement, à quoi sert le couple sinon à s’engager réciproquement à la réalisation de projets personnels, conjugaux et familiaux ? Les trois composantes de l’amour sont donc, pour moi, l’attirance, l’intimité et l’engagement.

Pour paraphraser Scott Peck, la plus belle parole d’amour que l’on puisse dire à son partenaire, c’est : « Chéri(e), quand je suis avec toi, je suis heureux et quand je suis sans toi, je suis heureux. Mon bonheur ne dépend pas de toi, mais c’est avec toi que je veux le partager pour le faire grandir. » Je rejoins l’acteur Benoit Magimel, qui a écrit : « Le bonheur se trouve seul et se partage à deux ».

Et pour conclure, j’espère que les amours débutées en février ne se termineront pas en janvier.

RD

jeudi 16 février 2023

SANTÉ DU COEUR AU FÉMININ

 Article de Isabelle Huot, docteur en nutrition, Journal de Montréal, 13 février 2023

Le coeur au féminin – Bel Âge

En ce mois du cœur, parlons de santé cardiovasculaire au féminin. 

• À lire aussi: 5 aliments inusités pour une meilleure santé du cœur

Si les femmes se sentent peu concernées par cette maladie, elles sont cinq fois plus nombreuses à décéder de maladies cardiovasculaires (MCV) que de cancer du sein ! Ces maladies sont la première cause de mort prématurée chez les femmes. Pensons prévention au féminin ! 

FAITS SAILLANTS 

  • En 2020, 24 337 Canadiennes sont décédées de maladies cardiaques.
  • 45 % plus de femmes que d’hommes meurent d’un AVC.
  • Une femme victime d’une crise cardiaque est plus susceptible d’en mourir.
  • Les MCV font deux fois plus de victimes chaque année que tous les cancers réunis.

Les maladies cardiovasculaires comprennent plusieurs maladies parmi celles-ci : 

  • Les cardiopathies ischémiques (notamment l’infarctus du myocarde) ;
  • L’angine ;
  • L’arythmie ;
  • La fibrillation auriculaire ;
  • L’insuffisance cardiaque ;
  • Les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

DES SYMPTÔMES SUBTILS 

Près de 80 % des femmes ignorent les signes précurseurs d’une maladie cardiaque notamment parce que les symptômes sont différents de ceux des hommes : 42 % des femmes n’éprouveraient pas de douleurs thoraciques pendant une crise cardiaque, ce qui peut expliquer pourquoi elles tardent à appeler les secours. 

Parmi les principaux symptômes chez la femme, on retrouve :

  • De l’essoufflement ;
  • Des étourdissements ;
  • Des nausées ;
  • Des sueurs froides ;
  • Une perte d’appétit ;
  • Une fatigue intense ;
  • Des douleurs thoraciques ou un malaise pulmonaire ;
  • Des douleurs à la mâchoire, au cou ou au dos ;
  • Un sentiment général de malaise.

 

LES FACTEURS DE RISQUE 

Plusieurs facteurs haussent le risque de MCV :

  • Le diabète ;
  • Un taux de LDL-cholestérol élevé ;
  • Un bas taux de HDL-cholestérol ;
  • Un taux élevé de triglycérides ;
  • L’hypertension artérielle ;
  • Le tabagisme ;
  • La ménopause ;
  • L’obésité abdominale.

À la ménopause, la protection naturelle des œstrogènes n’est plus, si bien que le risque augmente considérablement. En prime, durant cette transition hormonale, le mauvais cholestérol tend à grimper alors que le bon cholestérol a tendance à chuter. La hausse du gras viscéral altère aussi le profil métabolique. C’est le moment, plus que jamais, d’entreprendre un virage alimentaire pour réduire son risque. 


LA PRÉVENTION 

On peut prévenir 80 % des MCV par l’adoption de saines habitudes de vie. 

Les habitudes de vie qui réduisent le risque :

  • Adopter une alimentation saine ;
  • Faire régulièrement de l’activité physique ;
  • Viser un tour de taille inférieur à 88 cm ;
  • Réduire le stress ;
  • Cesser de fumer ;
  • Éviter la consommation excessive d’alcool (une consommation alcoolisée maximale par jour chez la femme). Privilégier le vin rouge au moment des repas. 

L’alimentation au cœur de la stratégie préventive : 7 conseils gagnants 

1. Augmenter vos apports en fibres solubles

Les fibres solubles retrouvées notamment dans l’avoine, le psyllium, l’orge, les graines de chia et de lin ainsi que les légumineuses favorisent le contrôle du cholestérol sanguin et de la glycémie, deux des facteurs de risque reliés aux MCV.

2. Manger du poisson 3 fois par semaine

Avec leur contenu en oméga-3 et leur faiblesse en gras saturés, les poissons doivent assurément figurer au menu plusieurs fois par semaine. Les oméga-3 ont des propriétés anti-inflammatoires et réduisent l’agrégation des plaquettes sanguines. 

Découvrez ma recette de rillettes de saumon aux pistaches :

https://www.isabellehuot.com/blogs/recettes-et-conseils/rillettes-saumon-raifort-pistaches

3. Prioriser les bons gras

Les gras mono-insaturés et polyinsaturés (dont les oméga-3) sont à privilégier pour la santé de son cœur. Les huiles d’olive, de canola, de tournesol à haute teneur en acide oléique, de caméline sont toutes intéressantes pour la santé cardiaque. Les avocats, les olives, les noix et les graines sont aussi des sources de bons gras. Certaines études populationnelles démontrent que les personnes qui consomment des noix chaque jour réduisent leur risque de MCV de 25 %. 

4. Augmenter votre consommation de végétaux

La consommation de 10 (et non cinq !) portions de fruits et légumes est associée au plus faible risque cardiovasculaire (réduction du risque de maladies coronariennes de 24 % et du risque d’AVC de 33 %). On vise trois fruits et sept légumes par jour. On veut surtout plein de couleurs dans son menu !

5. Troquer les protéines animales pour des protéines végétales

Les légumineuses sont particulièrement bénéfiques à la santé du cœur. Elles apportent de précieuses protéines, sont faibles en gras saturés et riches en fibres. Le soya et ses produits dérivés (dont la protéine végétale texturée) sont aussi des plus bénéfiques. 

6. Limiter la consommation de sodium 

Pour prévenir et traiter l’hypertension artérielle, facteur de risque des MCV, on vise une consommation de sodium de 1500 à 2300 mg par jour. En cuisinant et en limitant la consommation d’aliments transformés, on arrive facilement à atteindre cet objectif. 

7. Limiter les sucres concentrés

Le sucre ajouté est aussi associé au risque cardiovasculaire. L’objectif ? Moins de 12 c. à thé (50 g) de sucres libres par jour, lesquels incluent le sucre ajouté (sucre, miel, sirop d’érable, cassonade, etc.) et le sucre présent dans les jus de fruits.

 


Pour plus d’informations : coeuretavc.ca

RD

vendredi 10 février 2023

Voici deux mesures très récentes que les aînés doivent absolument connaître

 ARTICLE DE EMMANUELLE GRIL, Journal de Montréal, 1er février 2023

 Crédit d'impôt pour activités des aînés au Québec | Conseils fiscaux  TurboImpôt

 Le gouvernement du Québec a annoncé récemment deux mesures importantes pour les aînés. Voici ce que vous devez savoir à ce sujet et l’impact que cela pourrait avoir sur vos revenus.

À la fin de l’année dernière, le ministère des Finances du Québec a annoncé une bonne nouvelle pour les aînés : la bonification du crédit d’impôt remboursable pour le soutien aux aînés. Parallèlement, les bénéficiaires du Régime de rentes du Québec (RRQ) ont vu leur rente augmenter de 6,5 % à partir de janvier 2023.

 Ces deux mesures aideront notamment les aînés à faire face à la hausse des prix à la consommation en raison de l’inflation. Qu’est-ce que cela signifie pour vos revenus, et surtout, est-ce que cela viendra réduire le Supplément de revenu garanti (SRG) si vous y avez droit ?

 Bonification du crédit d’impôt

Olivier Levesque, directeur à la fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton, explique que le gouvernement a augmenté le crédit d’impôt remboursable pour le soutien aux aînés, lequel était à un maximum de 400 dollars en 2021.

« Il grimpera désormais à 2000 dollars pour l’année fiscale 2022. Ce maximum peut être atteint par un aîné de 70 ans et plus, sans conjoint et avec des revenus en dessous de 24 195 dollars », dit-il.

Si les revenus sont plus élevés, un taux de réduction s’appliquera pour diminuer le crédit du contribuable, jusqu’à tomber à zéro à partir du revenu maximal de 64 195 dollars.

S’il s’agit d’un couple dont les deux membres sont admissibles, dans ce cas le crédit peut atteindre un maximum de 4000 $, avec un revenu maximum de 119 350 $. Le crédit accordé sera de 2000 $ s’il s’agit d’un couple dont l’un des conjoints n’est pas admissible, avec un revenu maximum de 79 350 $.

Là encore, lorsque le revenu familial égale ou dépasse le revenu maximal prévu, l’aîné admissible ou le couple n’aura plus droit au crédit d’impôt. Un taux de réduction de 5 % s’applique aussi à partir d’un seuil qui varie selon la situation du contribuable (voir tableau). Concrètement, cela signifie que pour chaque dollar supplémentaire de revenu, on perd environ 0,05 $.

 

« Le crédit d’impôt étant remboursable, si le montant du crédit n’est pas entièrement attribué pour compenser l’impôt payable, il sera versé au contribuable. Ce montant s’ajoutera aux montants déjà reçus des deux paliers de gouvernement et, par conséquent, cela n’aura pas d’impact sur le SRG », précise Olivier Levesque.

Hausse du RRQ

Depuis janvier 2023, les retraités qui perçoivent le RRQ ont vu leur rente augmenter de 6,5 %, une hausse qui reflète l’inflation. Il faut savoir que les rentes de RRQ sont indexées chaque année en fonction de la moyenne de l’Indice des prix à la consommation de Statistique Canada.

Les personnes concernées sont les bénéficiaires de rentes de retraite, de conjoint survivant, d’invalidité, d’enfant de cotisant invalide et d’orphelin. 

Mais le RRQ faisant partie des revenus considérés dans le calcul du SRG, cette hausse va-t-elle réduire celui-ci ? Olivier Levesque souligne que le montant du plafond du SRG est examiné quatre fois par an (janvier, avril, juillet et octobre) et qu’habituellement, il est lui aussi augmenté en fonction du coût de la vie. Il apparaît donc logique que le plafond soit revu à la hausse, évitant du même coup de réduire les prestations de SRG des retraités admissibles.

Pour rappel, voici la liste des principaux revenus inclus et ceux non inclus dans le calcul du SRG.


REVENUS INCLUS

  • RRQ
  • Fonds de pension
  • Retraits REER
  • Assurance-emploi
  • Revenus de placementsRevenus de location
  • Revenus de travail indépendant

REVENUS EXEMPTÉS

  • Pension de la Sécurité de la vieillesse (SV)
  • SRG
  • Allocation au survivant
  • Il est également possible de déduire de vos revenus les déductions REER et les cotisations syndicales

RD