Une conversation, c’est un moment de plaisir dans une
journée. Qu’elle dure deux minutes ou deux heures, c’est une occasion de
nous ouvrir à l’autre et d’entendre ce que notre collègue, ami, parent,
enfant, souhaite partager. Pourtant, parfois, la communication est
moyenne. Le fil semble coupé. Comment le raccorder?
- Ce n’est pas une joute. Un des ennuis avec les conversations qu’on a est qu’on essaie souvent de faire valoir son point de vue plutôt que de participer à un véritable échange d’idées ou de sentiments. On refuse que l’autre nous influence, qu’il modifie notre façon de penser: «J’ai mes idées et je les défends. Si je peux le mettre KO, j’aurai gagné!» Si on discute politique, ça passera, mais autrement, ce n’est pas nécessaire. On peut juste garder en tête qu’une conversation est une occasion d’échanger des idées.
- Écouter. En fait, avoir une conversation avec quelqu’un, c’est autant écouter que parler. Le problème est qu’il est plus facile de parler que d’écouter. Quand je parle, je débite ma cassette, un discours intérieur sur moi et mes idées que je connais par cœur. Quand j’écoute, je ne sais pas ce que mon interlocuteur va raconter, je dois me mettre dans un état d’ouverture pour entendre ses idées, ce qu’il vit et ressent. C’est un moment durant lequel on ne contrôle pas la situation – on est passif –, ce qui peut rendre impatient.
- Cesser de « présumer ». Peut-être par manque de temps, on a souvent des idées toutes faites sur ce que pensent et vivent les autres. S’il a quatre enfants, il croit que ceux qui n’en ont pas sont des demeurés... Si elle n’a pas d’enfant, elle ne comprend rien à l’éducation... Il est complètement humain de chercher à catégoriser les choses, les gens et leurs idées, pourtant, ce serait avantageux de laisser l’autre raconter son expérience avant de se faire une opinion. On a souvent des surprises.
- Calmer son ego. Ça, c’est plus facile à dire qu’à faire. J’ai un ego à nourrir et je cherche à le mettre de l’avant. Observez-vous lors d’une conversation et vous verrez que vous attendez souvent le moment où l’autre aura fini sa phrase pour, enfin, dire la vôtre. Je sais que c’est ainsi parce que je me suis observée! Notez bien qu’il est tout à fait naturel d’avoir besoin de respect et de reconnaissance, mais ce n’est pas inutile de comprendre que les autres ont eux aussi un ego à nourrir. C’est «chacun son tour en carrosse», comme dit l’expression.
- Reconnaître l’unique. C’est une petite tendance que l’on a tous: un ami vous raconte un épisode difficile de sa vie, le décès d’un proche, une opération complexe, et tout de suite vous rapportez son expérience à quelque chose que vous avez vécu vous-même. En sous-texte, c’est un peu comme si vous lui disiez que ce qu’il vit est ordinaire. C’est oublier que chacun de nous est unique.
- Ça dépend des jours. On peut garder en tête que les conversations ne seront pas toujours réussies et équilibrées. Même quand on est parfaitement intime et à l’aise avec quelqu’un, il arrive que la communication soit moyenne ou ratée. Ce n’est pas grave. Il est quasi certain que si votre interlocuteur vous parle d’un bord de mer, vous perdrez votre attention quelques secondes en ayant une vision de vacances. Il est sûr aussi que si vous vivez des tensions particulières dans votre vie, vous serez plus distrait. Dans ces moments-là, on peut juste dire: «Oups, je t’ai perdu là, j’étais dans la lune, pourrais-tu répéter?»
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