Vivre la vie d'un Senior

dimanche 30 mai 2021

Les aînés en manque de tendresse

Article de Samuel Pradier, Journal de Québec, 29 mai 2021

 La solitude et l'ennui ont marqué les aînés vivant seuls durant la pandémie  - La Relève

 La génération des 70 ans et plus a payé un lourd tribut durant la pandémie. Avec la campagne de vaccination et le déconfinement annoncé par le gouvernement, plusieurs entrevoient maintenant un retour à une certaine normalité, mais tous attendent surtout de pouvoir retrouver leurs proches, et revoir leurs enfants et petits-enfants.

 Encore très actif à 82 ans, Pierre Tremblay n'a jamais eu peur d'attraper la COVID-19. Depuis le début de la pandémie, le Montréalais a élu domicile, avec sa femme Nicole, à son chalet, situé dans les environs de Val-David. « On savait qu'en s'installant ici, on risquait moins qu'en ville. On redescend à Montréal en moyenne une journée par mois pour des rendez-vous médicaux. On est bien ici, on a tout ce qu'il faut. La seule chose qui nous manque, c'est de voir nos enfants et nos petits-enfants. »

Pierre et Nicole ont eu deux nouveaux arrière-petits-enfants depuis le début de la pandémie, mais il ne les ont vus qu'en photo. « Avec la campagne de vaccination qui avance, on sait qu'on va pouvoir les voir à la Saint-Jean. On a vraiment hâte. Je ne sais pas si on va pouvoir rassembler toute la famille en même temps, mais il devraient venir à tour de rôle pour des petites vacances. On s'ennuie d'eux. »

TOUJOURS EN ACTION

À l'aube de ses 70 ans, Martine Pesenti a su garder son moral intact durant la dernière année. « Je ne sais pas si on a eu de la chance, mais personne dans ma famille ou mes amis proches n'a été touché par la COVID. On a fait attention, on a gardé nos distances et nos masques. Le plus dur a été la période des Fêtes, car on n'a pu voir personne. Il y a juste ma fille, avec son amoureux qui est venue souper pour Noël. C'est le seul moment où j'ai été plus affectée moralement. »

Bénévole dans un organisme communautaire depuis plusieurs années, elle a même conservé son activité. Deux fois par mois, elle va livrer des denrées à des gens dans le besoin. « J'aurais pu arrêter, mais j'avais besoin de me sentir utile, alors que les besoins étaient en augmentation. Je ne me voyais pas abandonner tout le monde au moment où il y avait le plus de demandes. Je pense aussi que ça m'a aidée à passer au travers, rester active et utile. »

LOURDE SOLITUDE

Depuis un an, la vie de Mona Corte (nom fictif) a complètement changé. Son mari est décédé l'été dernier des suites d'un cancer. Elle a ensuite dû quitter son semi-détaché pour s'installer dans une résidence pour personnes autonomes, sur la Rive-Sud. « Tout est allé si vite. Le plus difficile est certainement la solitude. Mon mari est parti et je n'avais plus personne à qui parler. On était tous en isolement dans nos appartements. » L'ouverture de la salle à manger commune et le retour des activités sociales dans la résidence sont très attendus par la dame de 78 ans. « J'ai vraiment hâte de pouvoir parler à du monde. Ma fille vient me voir deux fois par semaine, mais c'est long les journées où je suis toute seule. Les préposées n'ont pas beaucoup de temps pour jaser. »

PLUS RÉSISTANTS QUE LES JEUNES

Selon une étude récente de l'Université de la Colombie-Britannique, la capacité d'adaptation à des situations stressantes s'améliorerait avec l'âge. En effet, les personnes âgées auraien une plus grande facilité à faire face à la pandémie, alors que 50 % des jeunes de 18 à 24 ans déclarent avoir vu un déclin de leur santé mentale dans les derniers mois.

L'Association canadienne pour la santé mentale indique que ceux qui se sont bien adaptés ont utilisé des stratégies très concrètes comme la marche ou l'activité physique à l'extérieur, les communications  virtuelles avec la famille, le maintien de saines habitudes de vie, le fait de rester informé ou de pratiquer un passe-temps.

RD

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