Vivre la vie d'un Senior

vendredi 9 avril 2021

Les p'tits vieux... c'est les autres ! À quel âge est-on vieux ?

 Article de Jacques Lanctôt, Journal de Montréal, 10 avril 2021

LIVRE À LIRE ABSOLUMENT.....

Les p’tits vieux… c’est les autres !
À quel âge est-on vieux ?

Diane Baignée
Éditions Michel Lafon

Les p'tits vieux c'est les autres - Michel Lafon

Pourtant, tout le monde rêve d’atteindre l’âge de la retraite en santé, sans trop de perte d’autonomie. « Bien vieillir », en somme, sans être un fardeau pour personne. Vieillir, oui, mais sans que ça paraisse trop. Même si notre corps se transforme et se chiffonne. Aimer encore et être aimé, loin de la solitude, des pertes et des douleurs de toutes sortes.

L’auteure, Diane Baignée, qui est travailleuse sociale et spécialisée en gérontologie, entend démontrer dans cet ouvrage et grâce à sa pratique qu’il est possible d’arriver à cet idéal, mais qu’il faudra d’abord vaincre notre pire ennemi : nous-mêmes et certains préjugés profondément ancrés en nous.

Il faut tout d’abord accepter de vieillir, dit-elle. Pour mettre fin aux frustrations de toutes sortes. Oui, nous sommes moins agiles qu’avant. Oui, chaque jour, de nouvelles douleurs peuvent apparaître. Mais cela se soigne car la science a fait des progrès remarqués dans ce domaine, alors que les mentalités, bien souvent, n’ont pas évolué au même rythme. Une fois cela admis, nous aurons franchi un grand pas.

Pour la gérontologue, il y a une différence entre vieillissement et vieillesse. Le premier est lié à un phénomène physiologique : vieillissement des tissus, des organes, des fonctions vitales, etc., tandis que le second serait davantage un concept, une construction sociale, une interprétation humaine. « C’est autour de ce concept que se cultive la discrimination liée à l’âge, que l’on appelle l’âgisme. » Et de citer quelques exemples de ces préjugés : « On les croit en l’occurrence fragiles, à risque d’accident, en mauvaise santé, grincheuses, impotentes, vulnérables, malades, asexuées ou trop portées sur la chose, hostiles face à la technologie, lentes, radoteuses, inefficaces, bref, on considère qu’elles coûtent cher à la société et qu’elles sont des nuisances... » La pandémie et le confinement ont d’ailleurs accentué ces manifestations d’âgisme. Dans le même ordre d’idées, l’auteure a dressé une liste assez exhaustive d’une vingtaine de mots et d’expressions qu’on utilise pour qualifier les personnes âgées, de « vieux schnocks » à « vieille chaussette », en passant par « croulant », « âge d’or » et « vieille chipie ».

Dévalorisés 

On apprend que cette dépréciation des personnes du troisième âge est beaucoup plus fréquente en Occident, « l’endroit au monde où les aînés sont le moins valorisés », tandis que « le Japon, l’Inde et la Chine sont les pays où les personnes âgées sont les plus honorées et respectées ». 

L’auteure rappelle que les personnes âgées en bonne santé ont coutume de dire qu’elles ne « ressentent » pas leur âge. Cela est très stimulant, constate-t-elle. « Au bout du compte, nous devenons conscients des effets du vieillissement quand les activités de notre vie quotidienne sont perturbées », précise-t-elle. L’âge chronologique compte, certes, mais il ne correspond pas nécessairement à notre « âge réel » ou « âge subjectif », celui que l’on ressent dans notre cœur et notre tête. Et de rappeler que les standards de beauté changent, selon les époques. « L’idéal serait de vivre en beauté au-delà des stéréotypes culturels et des influences sociales... Mais c’est bien difficile », conclut-elle. Car vieillir implique immanquablement des faux plis, des maladies plus ou moins graves. Et surtout la perte de la jeunesse, quoi qu’en disent les vendeurs de crème et autres recettes miracles. 

RD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire