Les cas d’exploitation financière envers les aînés augmentent. Comment se protéger ?
Les 65 ans et plus représentent actuellement environ 20 % de la
population. Cette proportion passera à près de 30 % en 2036, selon
l’Institut de la statistique du Québec.
Ce vieillissement accéléré de la population fera en sorte que les
cas d’exploitation financière des aînés se multiplieront, croient
plusieurs experts.
Aux États-Unis, par exemple, les banques enregistrent déjà une hausse de 12 % en un an, rapportait récemment le Wall Street Journal !
De 20 à 40 % des cas d’abus envers des aînés comportent une forme de
maltraitance financière, selon le département de la Justice des
États-Unis.
Au Canada, 7,5 % des Canadiens aînés feraient l’objet d’abus
(dont environ 105 000 Québécois), et 2,6 % feraient l’objet
d’exploitation financière (246 000 Canadiens), démontre une étude menée
par la professeure Lynn McDonald de l’Université de Toronto.
Au Québec, toutes les 58 plaintes pour abus envers les aînés
déposées en 2017-2018 à la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse concernaient l’exploitation financière (90 % pour
2018-2019).
Qui maltraite les aînés ?
Principalement leurs proches, surtout leurs enfants. Et c’est un tabou social.
Selon le ministère de la Famille du Québec, 4 % des aînés vivant à
domicile sont aux prises avec une forme ou une autre de maltraitance
infligée par leurs proches, notamment sur le plan matériel et financier.
Une victime sur deux qui contacte la ligne Aide Abus Aînés est
abusée par ses enfants, et il s’agit d’exploitation financière dans 53,6
% des cas. À l’échelle canadienne, 37 % des abuseurs seraient un enfant
ou un petit-enfant adulte, 22 % un conjoint ou un ex-conjoint, 15 % un
frère ou une sœur et 8 % un ami, selon l’étude de Mme McDonald.
Près d’une personne de 65 ans et plus sur 20 subit une situation
suspecte d’abus financier perpétrée par leur représentant, chez les
Québécois qui sont pris en charge par le curateur public, selon un
mémoire de maîtrise d’Annabelle Lamy présenté à l’UQAM en 2017.
Mais une bonne part des aînés n’osent pas porter plainte, ou
pire, ils auraient des limitations liées à la perte de leurs facultés
cognitives (15 % des 65 ans plus auraient des capacités mentales
réduites). Ça se comprend : une victime aura de la difficulté à dénoncer
son enfant ou son petit-enfant abuseur.
Mais n’attendez pas que la situation devienne insoutenable avant de le faire.
Mais n’attendez pas que la situation devienne insoutenable avant de le faire.
Signes de maltraitance
- État dépressif, peur, anxiété, passivité, blessures physiques inexpliquées, déshydratation, malnutrition
- Mauvaise hygiène, abus de sédatifs, isolement inhabituel des amis ou de la famille
- Malaise ou anxiété en présence de certaines personnes, difficulté à parler de la situation
- Disparition inexpliquée de certains biens, non-paiement de factures, retraits bancaires ou décaissement de placements inhabituels
- Mauvaise connaissance de sa situation financière, modification soudaine du testament
Quoi faire si vous êtes victime d’abus financier ?
♦ Contactez la ligne Aide Abus Aînés : 1-888-489-2287 ou aideabusaines.ca
♦ Portez plainte à la Commission des droits de la personne : 1-800-361-6477 ou cdpdj.qc.ca/fr/plainte
♦ Conseils Aîné-Avisé : aineavise.ca/conseils
♦ Conseils pour aîné investisseur : sur le sur site web de
l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs
mobilières (www.ocrcvm.ca)
RD
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