« Vieillir, on le sait, c'est par certains côtés pénible, mais ça entretient merveilleusement la modestie. » À l'approche de ses 91 ans, la légende de la chanson québécoise demeure en pleine forme et s'apprête à remonter sur scène pour présenter des supplémentaires de son spectacle Parole et musiques. Il discute avec Stéphan Bureau de l'importance de considérer la vieillesse comme une époque de la vie, et non comme un préambule à la mort.
« Je crois à l’âme, dit Gilles Vigneault. Ça n’a pas nui à mon corps jusqu’à maintenant. Je crois qu’on a quelque chose qui nous survit, après. C’est pourquoi j’ai dit, dans [la chanson] Vivre debout, "pour me survivre", c’est-à-dire que je chante pour vivre au-delà de la vie. Alors, qu’on me laisse m’éteindre comme une vieille chandelle, de ma belle mort, je trouve ça normal. Très souvent, je parle de ma mort, comme ça, avec beaucoup de légèreté. Ma blonde n’aime pas ça, et je la comprends, mais je trouve que ce n’est pas parler de ma mort qui la fait venir ou qui l’éloigne. »
Apprécier chaque partie du voyage
Selon lui, il est faux de croire, comme le disait de Gaulle, que la vieillesse est un naufrage, ou même que la vanité s’éteint avec l’âge. Il croit au pouvoir formateur des épreuves. « Il faut que l’esquif profite des récifs », affirme-t-il en riant.Accoster au quai, ce n’est pas un naufrage, mais c’est une fin de voyage, aussi. On n’a pas besoin de faire un naufrage de la mort.
RD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire