Vivre la vie d'un Senior

jeudi 8 août 2019

L’âge, l’âme et la foi selon Gilles Vigneault

Entrevue à RADIO-CANADA, 26 juillet 2019

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« Vieillir, on le sait, c'est par certains côtés pénible, mais ça entretient merveilleusement la modestie. » À l'approche de ses 91 ans, la légende de la chanson québécoise demeure en pleine forme et s'apprête à remonter sur scène pour présenter des supplémentaires de son spectacle Parole et musiques. Il discute avec Stéphan Bureau de l'importance de considérer la vieillesse comme une époque de la vie, et non comme un préambule à la mort.

« Je crois à l’âme, dit Gilles Vigneault. Ça n’a pas nui à mon corps jusqu’à maintenant. Je crois qu’on a quelque chose qui nous survit, après. C’est pourquoi j’ai dit, dans [la chanson] Vivre debout, "pour me survivre", c’est-à-dire que je chante pour vivre au-delà de la vie. Alors, qu’on me laisse m’éteindre comme une vieille chandelle, de ma belle mort, je trouve ça normal. Très souvent, je parle de ma mort, comme ça, avec beaucoup de légèreté. Ma blonde n’aime pas ça, et je la comprends, mais je trouve que ce n’est pas parler de ma mort qui la fait venir ou qui l’éloigne. »

Apprécier chaque partie du voyage

Selon lui, il est faux de croire, comme le disait de Gaulle, que la vieillesse est un naufrage, ou même que la vanité s’éteint avec l’âge. Il croit au pouvoir formateur des épreuves. « Il faut que l’esquif profite des récifs », affirme-t-il en riant.
Accoster au quai, ce n’est pas un naufrage, mais c’est une fin de voyage, aussi. On n’a pas besoin de faire un naufrage de la mort.

Croire en soi pour croire aux autres

Il considère la foi importante pour mieux vivre en harmonie avec son entourage, mais ne lui confère pas nécessairement une portée religieuse. « Je suis un homme de foi. Ça en prend, de la foi : j’ai commencé par croire en moi!

Ce n’est pas croyable ce qu’il faut mettre de foi pour croire en soi et, après ça – avant même, des fois –, croire aux autres. »

« L’autre n’est pas un ennemi, déclare le poète. Ce n’est pas non plus un concurrent. On n’est pas dans une course à la vie ou à la mort. C’est la foi qui peut nous faire croire que demain sera meilleur, que celui qui est en face de nous n’est pas là pour nous trahir, et [qui peut lui faire] croire qu’on n’est pas là pour le trahir non plus. C’est la base de toute entente humaine. C’est beaucoup le pari de rogner les angles et de s’arranger pour que les parois de son scaphandre fassent moins mal à l’autre. »
 RD

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