Voici comment YVON DALLAIRE, psychologue, analyse subtilement « LA THÉORIE DU GENRE ».
Avez-vous entendu parler des études de genre? C’est un champ
d’études et de recherches sur les différences entre les hommes et les
femmes à la croisée de plusieurs disciplines. C’est une démarche de
réflexion sur les identités sexuées et sur l’évolution de ce qui définit
le masculin et le féminin.
Pour comprendre la suite de cette chronique, gardez en tête que le sexe fait référence à la biologie mâle ou femelle (fonction) et que le genre fait référence au conditionnement social masculin ou féminin (rôle).
La bisexualité est une des formes sexuées les plus répandues dans la nature.
Historique
Le concept d’identité de genre fut créé par le psychiatre Robert Stoller en 1964, dans une suite logique à une certaine théorie du conditionnement disant: «Donnez à un enfant la stimulation nécessaire et vous en ferez ce que vous voudrez».
Les féministes ont repris à leur compte ce concept dans une perspective critique des différences entre les hommes et les femmes. Leur objectif: la dénaturalisation du sexe. «On ne naît pas femme, ou homme, on le devient» (Simone de Beauvoir, 1949).
Judith Butler en remet, dans les années 1990, en disant que c’est le genre qui construit le sexe. La neurobiologiste Catherine Vidal utilise la plasticité cérébrale pour nier le déterminisme biologique: les différences entre garçons et filles sont expliquées par l’éducation et non par la biologie.
Conséquences
On est donc passé d’une croyance, au XIXe siècle, que la biologie est le destin à une nouvelle croyance que la culture est le destin à la fin du XXe siècle. Les fonctions sexuelles, comme la paternité et la maternité, sont alors transformées en rôles sexuels facilement interchangeables.
L’objectif, tout à fait légitime, est l’atteinte de l’égalité des sexes et la disparition de toute forme de discrimination basée sur le sexe et l’orientation sexuelle (LGBT: lesbienne, homosexuel, bi et transsexuel ou transgenre).
L’erreur est de croire que pour faire disparaître les inégalités et les discriminations envers des minorités, il faille aussi faire disparaître les différences homme-femme. C’est ainsi qu’un groupe d’enseignant du Var (France) propose de remplacer la fête des Mères et celle des Pères par une nouvelle fête, la «fête des parents».
Pour les théoriciens du genre, l’hétérosexualité serait une construction sociale n’ayant aucune base biologique. Les différences homme-femme auraient été créées de toutes pièces pour asservir un sexe à l’autre, pour asservir la femme à l’homme, évidemment.
Critique
Tout opposant(e) à leur credo se fait traiter d’activiste d’extrême droite, de fanatique religieux ou, pire, de macho et de masculiniste antiféministe. Il me semble pourtant que l’on puisse être égaux tout en étant différents.
Il me semble pourtant qu’hommes et femmes sont coresponsables, à moins d’exceptions, de l’état de leur couple, de l’état de leur société et finalement de l’évolution de l’humanité.
Je ne crois pas que les hommes aient dominé les femmes depuis
toujours. Je crois plutôt que des classes sociales, composées d’hommes
et de femmes, ont dominé d’autres classes sociales, composées d’hommes
et de femmes.
Réécrire l’histoire de l’humanité en présentant l’homme comme toujours dominateur (et bourreau) et la femme comme toujours dominée (et victime) est à la fois misandre et misogyne.
À mon avis, il n’y a que pour les hommes qui détestent les femmes et
les femmes qui détestent les hommes que les relations homme-femme sont
des relations de pouvoir. Nous sommes des sexes complémentaires, et non
des sexes opposés.
Tout scientifique digne de ce nom n’osera jamais dire aujourd’hui que la nature ou la culture est le destin. Tout simplement parce que nous sommes le résultat d’une interaction entre les deux. La théorie du genre est donc faussée à la base puisque sa prémisse est non fondée.
RD
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