Vivre la vie d'un Senior

dimanche 31 janvier 2021

Stimuler son cerveau par le jeu

Article de Catherine Crépeau, Journal de Québec, 31 janvier 2021

 Pour améliorer la mémoire, musclez votre cerveau! - Le Groupe Maurice

 La bonne santé intellectuelle passe par la pratique de saines habitudes de vie et d’activités variées

Le cerveau, c’est comme un muscle. Pour éviter qu’il perde ses capacités, il faut le stimuler. Bouger, entretenir des relations sociales et participer à des exercices de mémorisation ou de raisonnement permettent d’améliorer ses capacités cérébrales, même à un âge avancé.

Les fonctions cognitives diminuent avec l’âge. Il devient difficile de rester concentré longtemps, de porter attention aux détails, de faire plus d’une chose à la fois et de mémoriser de nouvelles informations. 

Ainsi, une personne âgée mettra plus de temps à apprendre une autre langue ou cherchera ses mots plus souvent, la fameuse impression d’avoir le « mot sur le bout de la langue », explique Isabelle Rouleau, professeure titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Le phénomène est normal. Il s’explique par la diminution du volume de matière blanche qui contient les fibres assurant la connexion des neurones entre eux. 

La transmission de l’information vers le cerveau voyage donc moins vite.

S’il est impossible d’empêcher le vieillissement du cerveau, on peut le ralentir en stimulant nos fonctions cognitives.

Le premier conseil de celle qui est aussi chercheuse associée en neurosciences au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) est de maintenir de bonnes habitudes de vie : bouger, bien manger et dormir. 

Des études ont démontré que les personnes qui pratiquent une activité aérobique (marche, vélo, danse, natation, etc.) régulière améliorent leurs résultats à la réalisation de certaines épreuves cognitives, alors que des carences de certaines vitamines (B12, d’acide folique, etc.) peuvent perturber la mémoire. 

Quant au sommeil, au stade paradoxal il permet la récapitulation et la consolidation des apprentissages.

Stimuler son cerveau

Vient ensuite le maintien d’activités intellectuelles pour « stimuler » le cerveau. 

Un terme plus juste que celui d’« entraînement », selon Mme Rouleau. « L’entraînement sous-entend la répétition des mêmes gestes ou activités. » 

« Avec le cerveau, il vaut mieux miser sur la diversité et des activités qui auront une résonnance au quotidien. Par exemple, si vous jouez à un jeu de mémoire d’images, au bout de 20 heures d’entraînement vous deviendrez performant dans cette tâche, mais ça ne se traduira pas nécessairement par des améliorations au quotidien. Dans un exercice de mémoire de nom, par exemple, votre performance sera la même que vous ayez ou non fait 20 heures d’entraînement avec des images », explique Mme Rouleau.

Les logiciels d’entraînement

Les nombreux logiciels qui proposent des exercices à faire à la maison pour améliorer sa mémoire sont souvent basés sur le principe de la répétition. 

Ainsi, les utilisateurs améliorent leur performance devant l’ordinateur, mais les études montrent que ces entraînements ne les aident pas à ne pas oublier de produits à l’épicerie ou à se rappeler le nom des personnes rencontrées la semaine précédente.

Est-ce à dire qu’ils sont inutiles ? 

« Pas nécessairement. Ils peuvent aider s’ils offrent plusieurs niveaux de jeu et s’ils peuvent être reliés au réel. Mais le plus efficace, et le plus agréable, est d’avoir des activités diversifiées », selon Mme Isabelle Rouleau, professeure en psychologie et chercheuse en neurosciences.

Diversifier ses activités

La lecture, les jeux de cartes ou de société, les casse-têtes, la pratique d’un art, l’apprentissage d’une langue ou d’un instrument de musique, le jardinage, le tricot, la navigation sur internet, les activités culturelles, comme les musées, les spectacles, les concerts, sont toutes des stimulations qui favorisent la réserve cognitive et entretiennent un bon fonctionnement du cerveau.

« Apprendre une nouvelle langue, tenter de nouvelles activités et s’intéresser à de nouveaux sujets sont des habitudes quotidiennes suspectées d’être associées à un meilleur maintien des capacités cognitives », rapporte Isabelle Rouleau, citant l’initiative du scientifique en chef qui incitait les Québécois à découvrir les oiseaux qui fréquentent leur cour pendant qu’ils sont confinés à domicile.

On peut aussi travailler sa mémoire, sa concentration et sa logique en s’amusant grâce aux jeux de société. 

Par exemple, les échecs et le bridge exigent de développer une stratégie et de la retenir, alors que le scrabble, les mots croisés et le sudoku font appel à des règles précises et présentent plusieurs niveaux de difficulté qui incitent à dépasser ses capacités.

Créer des liens et socialiser

Les jeux de société ont aussi l’avantage de renforcer les liens sociaux, un facteur important de prévention du déclin cognitif. 

Il a été démontré qu’entretenir des relations donne envie de se retrouver et de partager des activités qui stimulent le cerveau et aident à maintenir les facultés cognitives.

« Faire la conversation implique de faire des liens avec des personnes qu’on a rencontrées, de se souvenir d’évènements passés ou encore d’organiser ses idées pour raconter le film qu’on a vu. Ce sont autant d’exercices qui gardent notre cerveau alerte », explique Isabelle Rouleau.

Les activités sociales ont aussi l’avantage de soutenir un mode de vie actif, d’augmenter l’estime de soi, de prévenir l’isolement, de diminuer le stress et le risque de dépression. 

Ce qu’il faut retenir

  • Le vieillissement conduit à une diminution des fonctions cognitives.
  • La lecture, les jeux et les nouveaux apprentissages pourraient retarder le vieillissement cérébral.
  • Les activités sociales contribuent à prévenir le déclin cognitif.
  • Bouger, bien manger et dormir aident à maintenir le cerveau en santé.

RD

 

 

 

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