Article de René Alise, retraité, paru en mai 2007 sur le site de Henri Charcosset :
http://bien.vieillir.perso.neuf.fr/grand_age_et_yoga.htm
Malgré
le poids des ans ou un handicap, parfois les deux c'est mon cas, il est souhaitable
de ne pas abandonner une certaine activité physique compatible avec son
état. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce temps
consacré au corps n'est pas perdu bien au contraire. Il nous est
toujours rendu sous une forme gratifiante de mieux être pour ne pas dire
de bien-être.
Si
l'on pratique déjà un plaisir corporel ou si l'on a
été l'adepte d' un sport que l'on peut adoucir l'âge
venant, bien entendu il est logique de continuer, dans la mesure où la
satisfaction en est l'aboutissement et que les énergies sont encore au
rendez-vous.
Mais
on doit s'interdire tous les efforts importants et prolongés qui
amènent un surmenage de nos fonctions primordiales telles que la
respiration ou les battements du cœur. Sont donc éliminés
d'entrée tous les sports au sens anglo-saxon du terme qui correspondent
à des jeux d'équipes avec un résultat à la
clé , rugby, football, basket…Nous mettrons dans cette même
catégorie bien qu'ils viennent d'une lointaine origine hellénique,
les courses, sauts ou lancement d'engins pratiqués lors des premiers
Jeux Olympiques.
En
recherchant des activités douces, compatibles avec ce que nous sommes aujourd'hui,
voyons ce que nous propose l'Extrême Orient dans sa palette de couleurs
et de diversité? L'Inde bien sûr c'est le Yoga! On devrait dire
les Yogas, car en fait chez nous on pratique surtout le Hatha-yoga
essentiellement physique. Le Do-In ou auto-massage, le Shiatsu massage à
deux et le Zen appelé parfois Assise en silence dans les milieux
spirituels Occidentaux, viennent du lointain Japon. Enfin nous devons à la Chine l'universel T'ai Chi
Chuan, gymnastique lente qui fait travailler en douceur tous les membres du
corps et pour activer les énergies subtiles du corps le Qi Gong.
Soulignons
que toutes ces activités qui s'initient en groupe peuvent très
bien se pratiquer seul, chez soi sans aucune installation ni tenue
particulières. Il suffit d'un tapis, quoi de plus simple ?
Ces
différents Arts de vie ont des points communs importants que l'on ne retrouve
presque jamais dans nos activités occidentales. En Orient on
s'intéresse au corps dans sa globalité c'est-à-dire non
seulement aux muscles et aux articulations mais aussi à la respiration
ainsi qu'à l'attention portée aux mouvements, postures et massages
pratiqués.
C'est
donc une véritable prise en charge holistique de l'être. En effet
notre équilibre de vie ne peut s'exprimer qu' en fonction de plusieurs
composants s'harmonisant entre eux. Parlons d'abord du corps,
élément grossier, notre véhicule comme on l'appelle en
Inde. Ensuite un outil merveilleux le cerveau qui génère nos
pensées, nos émotions, tout ce qui touche au délicat
psychisme. Enfin notre respiration presque toujours naturelle mais qui apporte
d'autres bienfaits lorsqu'elle est consciente C'est elle qui fait l'heureuse
liaison entre le mécanisme grossier et la subtilité du cerveau.
Ne
cachons pas que ces techniques douces venant de l'Extrême-Orient
sous-tendent une démarche spirituelle plus ou moins prégnante. Par exemple
le Yoga en Inde vise à la réalisation de l'homme. Taoïsme et
confucianisme caractérisent la
Chine traditionnelle tandis que le bouddhisme universel a une
forte implantation au Japon.
Dans
la recherche d'un légitime bien-être nous avons à notre
disposition des activités bien de chez nous. Citons la Gymnastique douce ou
bien la Gymnastique
volontaire enseignées dans les Centres sociaux, Maisons de quartier ou
Salles polyvalentes. Culture physique, Relaxation, Détente nous sont
proposées par des Instituts, Clubs et autres Fitness qui englobent de nombreuses
activités remuantes aux sons d'une musique dynamique qui ne
correspondent pas à nos propos.
J'aurais garde de ne pas mentionner la Natation si la pratique est physiquement possible. Pour ma part devenant de plus en plus frileux, je ne supporte plus la température trop basse de nos piscines. Depuis quelques années j'ai donc abandonné à regret cet excellent exercice. Parlons aussi de la Randonnée ou plus simplement la marche à pieds. Mon arthrose des genoux m'interdit de marcher correctement sans une certaine gène. Il y a quelques années des amis m'ont conseillé l'utilisation des cannes. Pas n'importe lesquelles mais des télescopiques, presque élégantes, qui s'ajustent à la bonne hauteur des bras de chacun. Depuis que la marche m'est redevenue possible, les dimanches nous partons en groupe pour des promenades de six à dix kilomètres dans les Monts du Lyonnais. Le poids du corps s'appuie en grande partie sur ces cannes qui soulagent d'autant les jambes tout en apportant une sécurité dans l'équilibre.
Pourquoi
évoquer longuement ce corps que nous habitons ? Il a pourtant subi les
redoutables assauts de la vie, accidents, handicaps et surtout l'atteinte du
temps qui se traduit par une usure inexorable. C'est sans doute le souci plus
ou moins avoué de nous. Saint Exupéry dans son livre "
Pilote de guerre " nous en parle avec passion : On s'est tant occupé de son corps ! On l'a tellement
habillé, lavé, rasé, soigné, abreuvé,
nourri. On s'est identifié à cet animal domestique. On l'a
conduit chez le tailleur, chez le médecin, chez le chirurgien. On a
souffert avec lui. On a crié avec lui. On a aimé avec lui. On a
dit de lui : c'est moi. Et voilà tout à coup que cette illusion
s'écroule...
Mes
amis savent bien quelle est mon activité préférée pour me concilier ce corps. Je m'en suis
expliqué dans un article précédent : " Yoga et
vieillissement avec handicap. " J'y reviens avec plaisir en
résumant.
En
Inde c'est une philosophie parmi d'autres, dont l'un des premiers paliers
concerne le corporel. Dans leur sagesse les Hindous pensent qu'avant de
prétendre aux envolées métaphysiques il convient
d'être bien dans sa peau !
Au ras du tapis cette discipline s'exprime au travers de postures ou " asânas " que notre corps accepte de prendre, toujours en douceur et surtout en harmonie avec la respiration ou " prânâyama" . Enfin le troisième élément "dhyâna " le mental, nous incite à contrôler nos pensées. Remarquons que cette triple association se retrouve facilement dans d'autres démarches philosophiques...
RD
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