Article de Jacqueline Simoneau, Le Bel Âge, 30 mars 2016
Le bilan de santé comprend certains examens de routine requis selon
votre âge. Ils permettent de déceler rapidement des problèmes de santé
qui font parfois de grands ravages. Besoin d’un aide-mémoire? Voici 9
tests qui peuvent vous sauver!
Test de glycémie
Pourquoi?
Pour détecter le
diabète
de type 2. Cette maladie est responsable de 40% des insuffisances
rénales et de 50% des amputations d’origine non traumatique. Elle est
également la première cause de cécité chez les adultes de moins de 65
ans. Et plus de 70% des diabétiques mourront d’une maladie
cardiovasculaire. La
glycémie
à jeun se mesure avec une prise de sang. À moins de 6,0 mmol/L, elle
est normale. À 7 mmol/L, le diagnostic de diabète est posé. Des tests
supplémentaires – comme une hyperglycémie provoquée par voie orale de
plus de 11,1 mmol/L ou une hémoglobine A1C d’une valeur de 6,5% ou plus –
serviront à confirmer le diagnostic. Entre 6,1 et 6,9, il s’agit d’un
stade prédiabétique.
Quand?
L’Association
canadienne du diabète recommande un test de dépistage tous les 3 ans
chez les plus de 40 ans sans facteur de risque (maladie cardiaque,
obésité, antécédents familiaux de diabète, hypertension, etc.) si la
première glycémie se révèle normale.
Bilan lipidique
Pourquoi?
Pour vérifier le taux de
cholestérol.
Au moins 40% des adultes affichent une cholestérolémie trop élevée. Or,
un taux élevé représente un facteur de risque important de maladies
cardiovasculaires, la deuxième cause de mortalité au Canada.
Le test:
une simple prise de sang à jeun. Pour ne pas fausser les résultats, il
est suggéré de ne pas consommer d’alcool dans les 48 heures précédant le
test. Celui-ci mesure les différents gras dans le sang, dont le niveau
de LDL, dit «mauvais» cholestérol. Il ne devrait pas dépasser 3,5
mmol/L. Mais après un infarctus ou chez une personne très à risque, il
devrait se situer plutôt sous la barre des 2 mmol/L.
À retenir:
actuellement, les médecins ne se fient plus uniquement à ces normes
pour prescrire ou non une médication. Ils évaluent également le risque –
faible, modéré ou élevé – de chaque individu de souffrir d’un trouble
cardiovasculaire dans les 10 prochaines années, et ce, selon différents
critères comme l’âge, la pression artérielle, le tabagisme, les
antécédents personnels et familiaux d’hypercholestérolémie ou de
maladies cardiovasculaires précoces et l’obésité. Le taux de
triglycérides est mesuré en même temps que le cholestérol. Il ne s’agit
pas de cholestérol comme tel, mais d’un autre type de lipides provenant
le plus souvent d’une consommation excessive d’alcool ou de sucre. Un
taux supérieur à 2,3 mmol/L augmente le risque de problèmes
pancréatiques et de diabète.
Quand?
Selon
la Société canadienne de cardiologie, un bilan lipidique devrait être
effectué tous les 3 ans chez les hommes de 40 à 75 ans et chez les
femmes de 50 à 75 ans. Toutefois, les gens ayant une maladie
cardiovasculaire connue ou des facteurs de risque élevés devraient
effectuer ce bilan annuellement, et les diabétiques tous les 1 à 3 ans.
Test de dépistage du cancer colorectal
Pourquoi?
Pour
dépister précocement le cancer colorectal, la deuxième cause de
mortalité par cancer. Ce cancer se développe généralement lentement,
mais quand les premiers symptômes apparaissent, la maladie est déjà
avancée. D’où l’importance du dépistage. Pour ce faire, il existe trois
méthodes. La première est la recherche de sang dans les selles. Il
suffit de recueillir un échantillon de selles. La seconde est la
rectosigmoïdoscopie. Le médecin introduit par le rectum un mince tube
muni d’une caméra afin de visualiser le rectum et le sigmoïde (dernière
partie du côlon). La majorité des cancers y sont nichés. La troisième
méthode, c’est la coloscopie. Elle permet l’examen de tout le côlon à
l’aide d’une minicaméra.
Quand?
L’Association
canadienne de gastroentérologie recommande une recherche de sang dans
les selles tous les 2 ans pour les personnes de 50 à 75 ans qui ne
présentent pas de facteurs de risque (âge, antécédents familiaux,
présence de polypes sur la paroi interne du côlon ou du rectum, maladies
inflammatoires de l’intestin, obésité, tabagisme, sédentarité, alcool).
La coloscopie et la rectosigmoïdoscopie ne sont pas indiquées pour le
dépistage de première ligne, sauf si le résultat du sang dans les selles
est positif ou si les facteurs de risque sont importants. En présence
de polypes ou d’histoire familiale de cancer colorectal, la
sigmoïdoscopie est généralement recommandée tous les 5 ans et la
coloscopie tous les 10 ans. Un polype n’est pas une tumeur cancéreuse,
mais il pourrait être une «prétumeur» et prédisposer au cancer.
Mammographie
Pourquoi?
Pour découvrir le
cancer du sein
avant même que l’on puisse palper une masse. C’est le cancer le plus
répandu chez la femme. La mammographie se fait par radiographie. On
omprime brièvement le sein entre deux plaques afin d’obtenir les
meilleurs clichés possible.
Quand?
Le
Programme québécois de dépistage du cancer du sein conseille la
mammographie de dépistage tous les 2 ans aux femmes de 50 à 69 ans, à
moins que l’on présente un risque. En cas de lésions suspectes apparues à
la mammographie, le médecin complétera l’examen avec une échographie
et, au besoin, une biopsie. Pour les plus de 70 ans, la mammographie de
dépistage est offerte seulement si le médecin la juge pertinente.
Test Pap
Pourquoi?
Pour
dépister rapidement un cancer du col de l’utérus ou la présence de
cellules précancéreuses. Les cellules sont prélevées à l’intérieur du
col par frottis à l’aide d’une minibrosse, puis analysées en
laboratoire.
Quand?
Tous les 2 à
3 ans jusqu’à 69 ans si les résultats sont normaux. Après 69 ans, le
test n’est plus requis si les trois derniers examens étaient négatifs.
Test de dépistage du cancer de la prostate
Pourquoi?
Pour découvrir précocement le
cancer de la prostate,
le cancer le plus fréquent chez l’homme. Près d’un Canadien sur sept en
souffrira au cours de sa vie. On dénombre plus de 25 000 nouveaux cas
de cancer de la prostate et 4 000 décès par année, au Canada. La bonne
nouvelle : ce cancer progresse habituellement lentement et, détecté tôt,
il peut souvent être guéri ou traité avec succès. Le dépistage se fait à
l’aide d’une prise de sang pour découvrir l’antigène prostatique
spécifique (APS) – une protéine souvent associée au cancer de la
prostate –, combinée à un toucher rectal afin de détecter toute masse,
irrégularité ou variation de taille. Si les résultats montrent des
anomalies, le médecin proposera d’autres tests avant de confirmer le
diagnostic.
Quand?
Les examens
ne sont pas offerts de façon routinière à tous les hommes. Ils se font
plutôt sur une base individuelle chez ceux de 55 à 70 ans, après
consultation avec le médecin. Seuls les plus à risque, en raison de
leurs antécédents familiaux de cancer de la prostate ou de leur origine
afro-américaine, sont soumis à des tests réguliers. On ne les recommande
pas après 70 ans.
Ostéodensitométrie
Pourquoi?
Pour identifier l’
ostéoporose
et prévenir ainsi les fractures. Chez les plus de 50 ans, l’ostéoporose
est, en effet, responsable de plus de 80% des fractures, dont celle de
la hanche qui entraîne souvent une perte d’autonomie importante. La
perte de masse osseuse est asymptomatique. L’ostéodensitométrie est une
radiographie des hanches et de la colonne lombaire (bas du dos) qui
permet de mesurer la densité minérale osseuse.
Quand?
La Société canadienne d’ostéoporose recommande de faire évaluer ses facteurs de risque d’ostéoporose (
ménopause
précoce, fracture de fragilisation, antécédents familiaux de fractures
ostéoporotiques, prise de corticostéroïdes, tabagisme, hyperthyroïdie,
etc.) par son médecin à partir de 50 ans. Il prescrira une
ostéodensitométrie en cas de risques élevés. Dans le cas contraire, on
conseille une ostéodensitométrie à partir de 65 ans tous les 2 à 3 ans.
Échographie abdominale
Pourquoi?
Pour
dépister l’anévrisme de l’aorte abdominale avant qu’il devienne
volumineux et se rompe. L’aorte est, en fait, la plus grosse artère du
corps. Elle part du coeur et se dirige vers l’abdomen. Or, il arrive
qu’un segment de l’aorte se dilate et forme un anévrisme. Celui-ci est
asymptomatique. Le problème : sa rupture peut entraîner le décès très
rapidement. Le dépistage se fait à l’aide d’une échographie.
Quand?
On
recommande vivement à tous les hommes de 65 à 75 ans, ainsi qu'à ceux
de moins de 65 ans ayant une histoire familiale positive ou des facteurs
de risque élevés, de subir au moins un test de dépistage dans leur vie.
On le conseille également aux femmes de plus de 65 ans ayant des
antécédents personnels ou familiaux de maladies cardiovasculaires.
Examen de la peau
Pourquoi?
Pour identifier rapidement les modifications des
grains de beauté (couleur, forme, taille, texture) et les nouvelles excroissances afin de prévenir le cancer de la peau.
Quand?
On
procède à un autoexamen de la peau 2 à 3 fois par an. En prime, un
examen fait par le médecin une fois par année pour les individus à
risque, comme les blonds et les roux, les adeptes du bronzage, ceux qui
pratiquent fréquemment des activités de plein air ou qui travaillent à
l’extérieur, les immunosupprimés, ceux qui affichent de nombreux grains
de beauté et ceux qui ont des antécédents personnels ou familiaux
positifs de cancer de la peau.
Merci à la Dre Isabelle
Hébert, médecin de famille à l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal,
ainsi qu’à la Direction de santé publique de Montréal et au Collège des
médecins du Québec (L’évaluation médicale périodique 2013) pour leur
collaboration.
Source :
https://www.lebelage.ca/sante-et-mieux-etre/traitement-et-prevention/bilan-de-sante-9-tests-qui-peuvent-vous-sauver?page=all
RD