Vivre la vie d'un Senior

mercredi 25 avril 2012

Comment est-ce de vieillir?

COMMENT EST-CE DE VIEILLIR ?


Bien voilà ce que j'en pense...
 
Je suis rendu probablement et pour la première fois de ma vie,
la personne que j'ai toujours voulue être.

Oh !  Je ne parle pas de mon corps !

Certains jours, je suis désespéré quand je me regarde dans le miroir !
Mes rides, mes poches sous les yeux, mon bedon
qui semble grossir chaque année !

Mais, je me reprends rapidement et pas question que j'agonise en
larmes devant le miroir.

Parce que ce que j'ai aujourd'hui...
des amis fantastiques,
une vie paisible et heureuse,
ma famille,
de merveilleux souvenirs,
je ne l'échangerais jamais pour quelques cheveux gris en moins ou
une bedaine plate plate...

Plus j'avance en âge, plus je deviens mon meilleur ami et ce qui est le fun,
c'est que... cet ami ne me contredit  à peu près jamais.

Je ne m'en fais plus pour un petit biscuit mangé en trop,
pour ne pas avoir fait mon lit ou pour avoir
acheté une «patente inutile» dont je ne me servirai probablement jamais.

Je me permets de manger un petit trop à l'occasion
et de faire ce qui me plaît quand ça me plaît !

J'ai trop connu de mes amis très chers qui sont partis avant d'avoir
compris la grande liberté que nous apporte le grand âge.

Ça regarde qui si je décide de lire ou de jouer sur mon ordinateur
jusqu'à 4h00 du matin et de dormir jusqu'à midi ?

Oui... je vais danser tout seul dans mon appartement
sur une musique des années '60 en me remémorant une belle histoire d'amour.

Oui... je vais me promener sur la plage dans mon maillot qui ne cache
pas mon bedon et je vais nager dans les vagues même si les beaux
bikinis me regardent avec une petite pointe de sarcasme.

Eux autres aussi, vont vieillir un jour...

C'est vrai que des fois, je suis un peu étourdi !
J'ai tendance à oublier les mauvais souvenirs et ne penser qu'aux meilleurs.

Parce qu'il y en a des moins beaux...

Au cours des ans, j'ai eu le coeur brisé plusieurs fois.

Mais comment ne pas avoir le coeur brisé
quand tu perds un être cher ou qu'un de tes enfants souffre ou
encore que ton petit chien se fait frapper par une auto ?

Mais avoir mal... m'a donné la force d'être plus compatissant et
plus humain avec les autres.
Je me sens tellement privilégié d'avoir vécu jusqu'à maintenant,
d'avoir mes cheveux grisonnants même si mes fous rires me creusent
des nouveaux sillons dans la face à chaque fois.


Il y en a tellement qui n'ont jamais ri dans leur vie
et qui sont morts avant que leurs cheveux grisonnent.

Aujourd'hui...
J'ai le privilège de pouvoir dire OUI !
Et de celui de pouvoir dire NON !
En vieillissant, ça devient facile d'être positif.
Il suffit de décider de ton bonheur à l'avance.

Chaque matin, je peux passer la journée au lit en comptant les difficultés
que j'ai avec les parties de mon corps qui ne fonctionnent plus comme avant
ou de me lever et de remercier le ciel pour celles qui fonctionnent encore.


Je ne m'occupe plus de ce que les autres pensent.
Je ne me questionne plus sur moi-même.
J'ai même appris que le mauvais pouvait à l'occasion être bon.


Alors, pour répondre à ta question...
je suis rendu que j'aime ça être vieux.


Je ne vivrai pas éternellement mais comme je suis encore là,
je ne perdrai certainement pas mon temps à me lamenter ou à
m'inquiéter de quelque chose que je peux pas changer anyway !

La vieillesse est un compte de banque.
Tu retires ce que tu as amassé.
Donc, mon conseil pour toi serait de déposer beaucoup de bonheur
dans ton compte de banque de souvenirs.

Et pour être heureux, il suffit de 5 règles :

1. Libère ton coeur de la haine.
2. Libère ta tête des soucis.
3. Vis simplement.
4. Donne plus.
5. Attends-toi à recevoir moins.


Je considère mon grand âge comme un cadeau !

samedi 21 avril 2012

Après le flower power, voici le boomer power québécois


Source : Réseau de veille en tourisme - paru le 11 juillet 2011


Les baby-boomers sont habitués à tout chambouler sur leur passage. Leurs prochaines cibles: la retraite, le vieillissement et… l’expérience touristique. Pourquoi s’y intéresser? Pour la force du nombre et pour mieux comprendre la révolution qu’ils amorcent. Un marché de masse qui annonce l’âge d’or du tourisme et qui, paradoxalement, se situe à des lieux de l’âge d’or et du tourisme de masse.

Un marché trop important pour être ignoré

Les baby-boomers constituent  le groupe dominant  de la population  québécoise. Cette génération  est  plus  que  jamais  active  professionnellement  et  consacre  beaucoup  de temps à sa famille. Néanmoins, elle ne délaisse pas ses loisirs et pratique des activités diversifiées.
 

Internet est utilisé régulièrement par 80% des Québécois âgés de 45 à 54 ans et par 68% du groupe des 55-64 ans. La part des loisirs compte pour plus de 6% des dépenses moyennes annuelles des ménages de baby-boomers.

Au Québec, le baby-boom s’est  déroulé de 1945 à 1960,  mais en raison de l’utilisation des données du sondage de Print Measurement Bureau (PMB), nous délimitons la période de 1947 à 1966, soit les dates officielles au Canada.
 

 Nés entre 1946 et 1966, les plus âgés ont atteint 65 ans en 2011. En 2010, les 45-64 ans constituaient 29% de la population québécoise (2,3 millions) et 28% de la population canadienne (9,7 millions). Aux États-Unis, ils comptaient pour 26% (78 millions) en 2006.

Les baby-boomers sont la tranche dominante de la population, le groupe de consommateurs le plus influent et le plus aisé financièrement. Autant les satisfaire!

Une génération rebelle, instigatrice de changements

Exit l’âge d’or, le boomer power impose son style de vie. Chaque étape de leur existence a eu des répercussions sociales: contraception dans les années 1960, droits et libertés, féminisme… et aujourd’hui, ils revendiquent le droit de mourir dans la dignité. Même si l’heure de la retraite a sonné, ils sont toujours déterminés à bousculer les règles établies. Ils ont bien l’intention de redéfinir la retraite, de changer l’image préconçue de la vieillesse ainsi que tous les préjugés et les comportements qui l’accompagnent. L’industrie touristique n’y échappera pas, car se payer du bon temps, découvrir de nouveaux horizons, vivre des expériences enrichissantes, relever des défis et franchir des barrières s’inscrivent à leur agenda.

Les zoomers

Concepteur de grandes chaînes de télévision spécialisées, Moses Znaimer a été inspiré par le dynamisme de cette génération. Voyant tout le potentiel qu’offrent les baby-boomers, ce visionnaire les a baptisés les zoomers, «… a baby-boomer with zip».

Les zoomers ne suivent pas les modes et les grands mouvements, ils les lancent. Ils sont bien déterminés à donner une cure de jeunesse à leur image!

Si la vie vous intéresse…

D’entrée de jeu, oubliez les stéréotypes suivants: personnes réfractaires aux changements, aux nouvelles expériences, peu habiles avec la technologie, isolées, inactives et toutes pareilles. Pour les baby-boomers, le mot «vieillesse» a une connotation négative. La perception qu’ils ont d’eux-mêmes ne cadre pas avec leur âge chronologique, mais plutôt avec leur état psychologique et leur bagage d’expérience.

tableau

Conscients tout de même qu’ils avancent en âge et que le temps file, ils ressentent une certaine urgence à profiter à plein des belles années qu’ils ont encore devant eux.

Le zoomer est généralement curieux, en forme, dégourdi, indépendant, autonome, expérimenté, exigeant. Il a plus de moyens financiers, physiques et intellectuels que les anciennes générations au même âge. Il a adopté un mode de vie sain, il orchestre une vie sociale active et prend même d’assaut les campus.

À leur retraite ou en voie de l’être, certains travaillent par nécessité, d’autres par plaisir. Leur nouveau vocabulaire: préretraite, temps partiel, temps partagé, télétravail, mentorat, coaching, horaire flexible. 
Plusieurs souhaitent conserver une activité professionnelle et rester mentalement et physiquement actifs. Un sondage d’American Express en 2005 révélait que 88% des boomers envisageaient la retraite comme une nouvelle phase de croissance personnelle et de développement.

La famille prend de l’importance au sein de cette génération. Souvent qualifiée de «génération sandwich», elle s’occupe de ses parents vieillissants, de ses enfants et de ses petits-enfants. En contrepartie, plusieurs personnes vivent seules, qu’elles soient célibataires, veuves ou séparées.

Les baby-boomers ne forment toutefois pas un ensemble homogène. Les plus vieux ont eu 65 ans en 2011, et les plus jeunes, tout juste 45. Une mer de différences les sépare: moyens financiers, situation sociale, structure familiale, état de santé, etc.

Plus près de la génération X que des seniors

Seniors passifs, boomers actifs! Les boomers ne s’identifient pas à leurs aînés. Leurs valeurs, leur éducation et leur style de vie sont différents de ceux des seniors; leur mode de consommation, leurs façons de voyager et leurs activités aussi. Les seniors sont plus enclins à adopter un mode passif en voyage, privilégiant l’aspect contemplatif et les activités traditionnelles. Pour le baby-boomer, les voyages sont une composante importante de ses activités et ce qui était parfois luxueux pour ses parents, il le considère de première nécessité. Il est habitué à un rythme de vie trépidant. Consommateur avisé, il sait que la qualité a un prix et c’est ce rapport qu’il veut optimiser.

Il a visité l’Europe deux fois plutôt qu’une. Même s’il a grandi avec le tourisme de masse, il veut éviter la horde de touristes, sortir des sentiers battus, remodeler l’expérience touristique à son image et voyager individuellement. Il requiert du sur-mesure, n’est pas fidèle à une marque et se débrouille plutôt bien avec la technologie.

Voulant défier son âge, il cultive son côté rebelle. Il préfère emprunter la voie de desserte plutôt que l’autoroute. Il révèle un goût pour l’aventure, l’expérimentation, la nouveauté, la découverte d’horizons inconnus, l’apprentissage, le plaisir et l’excitation. Son profil s’apparente plus à la génération X qu’à celle des seniors. En 2008, 56% des voyageurs d’aventure en Amérique du Nord étaient des zoomers.

RD

mercredi 11 avril 2012

Défis de la soixantaine


Ce guide pratique et spirituel aide les personnes âgées de 55 à 65 ans, à saisir les enjeux de la soixantaine, en particulier l'étape de la retraite et celle de devenir grands-parents, et à vivre dans la sérénité et l'unité de soi. L'auteur, prédicateur de retraites spirituelles propose des textes destinés aux chrétiens ainsi que des poèmes illustrant les divers aspects des défis à relever.


Texte de Jacques Gauthier,

« La soixantaine et la voie de l’intériorité »

Après la crise de la quarantaine et le second souffle qu’apporte la cinquantaine, j’ai montré dans mon livre Les défis de la soixantaine (Presses de la Renaissance) que le grand défi à cette étape de la vie, qui s’échelonne de cinquante-cinq à soixante-cinq ans, est surtout de suivre la voie de l’intériorité afin de détecter les attentes et les besoins des autres pour mieux y répondre.

Tous ne vivent pas cette période de la même façon, mais on peut la vivre comme une croissance psychologique et spirituelle. Pour y arriver, nous avons à développer ces attitudes : assumer son passé, écouter sa blessure, reconnaître sa faiblesse, accueillir sa fragilité, s’émerveiller, désirer aimer, s’abandonner au désir de Dieu, si on est croyant.

Un nouvel élan

Cette période de la soixantaine arrive souvent après l’andropause et la ménopause. C’est normalement l’étape de la retraite et celle de devenir grands-parents, le début des signes du vieillissement, le temps de l’accueil des limites et de l’acceptation de la mort. Mais c’est surtout l’occasion d’une plus grande liberté intérieure. Cet âge invite au désencombrement, à l’intériorité, à l’unité. Le désir d’aimer devient le seul qui importe vraiment. Ses fruits sont l’accueil de soi et de l’autre, l’amitié et la tendresse, la sagesse et la sérénité.

Chaque individu vit ce stade différemment, bien sûr, selon le bilan qu’il fait de son passé et l’orientation qu’il veut donner à son avenir. Tout dépend de sa santé physique et financière, de son évolution psychologique et de son cheminement spirituel. Cette étape peut être d’un ennui mortel, si l’on reste inactif et amer, ou épanouissante, si l’on a des projets et que l’on devient vraiment les acteurs de sa vie. La vie prend alors un nouvel élan.

La croissance de la personne

Normalement, ce ne sont pas les normes qui intéressent l’adulte autour de la soixantaine, mais la croissance de la personne. S’il aide les autres, il le fait en fonction du respect de l’autonomie de chacun, sans rien attendre en retour et sans vouloir dominer. C’est le pouvoir de l’amour qui l’intéresse, non l’amour du pouvoir. Il a moins le goût de contrôler les autres, car il s’aime plus lui-même et il reconnaît qu’il n’est pas parfait. Il désire être aimé pour ce qu’il est.

Si le travail devient contraignant, il assouplit les règles pour l’ajuster à ses objectifs. Comme il n’a plus la même résistance physique, il envisage ce que l’on appelle la « retraite ». Il se donne des cadres pour s’organiser lui-même et il trouve du plaisir à explorer de nouvelles possibilités. Il se retire d’une fonction, non d’une contribution personnelle à la société. Il laisse aux générations suivantes de continuer le travail alors qu’il peut relever de nouveaux défis en conformité avec ses priorités.

Le sexagénaire va vers ce qui lui semble prioritaire : accueil de ses enfants et petits-enfants, contact avec différents individus, interventions auprès des démunis, engagements divers selon son talent, se garder en bonne santé, faire de l’exercice, s’émerveiller du moment présent, contempler. C’est l’idéal, bien sûr, mais il me semble qu’à cet âge la personne cherche à faire exister l’amour qui le dépasse, non à délivrer un message ou exercer un pouvoir. C’est un amour gratuit qui est sans masque et sans carapace, parce qu’humble et vulnérable.

La voie de l’intériorité

L’adulte qui avance en âge accorde une plus grande attention à sa vie conjugale et familiale. Les conjoints qui vivent ensemble depuis tant d’années ont appris à se connaître de l’intérieur, à s’accepter et à se respecter. Le désir d’harmonie et de tendresse grandit avec leur amour. Cela se manifeste auprès de leurs enfants et petits-enfants. Ils exercent leurs rôles de parents et grands-parents non comme une fonction, mais comme un accompagnement. Ils n’entretiennent plus tout à fait le même type de relation avec leurs enfants devenus plus autonomes, mais ils restent disponibles s’ils ont besoin d’eux. Leurs petits-enfants leur procurent une grande joie, d’autant plus qu’ils n’ont pas les mêmes obligations qu’envers leurs propres enfants.

Le sexagénaire fait de sa foi une montée qui l’aide à descendre dans son cœur. Il emprunte un chemin d'introspection qui le conduit à une intériorité toujours plus grande, s’il ne se laisse pas trop distraire par une société de consommation axée sur le paraître, l’efficacité, la performance. Le Dieu qu’il prie n'est pas extérieur à ce qu'il vit, mais fait partie intégrante de sa vie. La foi qu'il désire jaillit de l'intérieur de lui-même ; elle est une option personnelle. Plus il atteint la profondeur de son cœur, plus il s’approche de Dieu. C’est dans sa vie concrète de tous les jours que Dieu le prend pour le transformer en lui.

L'adhésion de cette foi en soi à la foi en Dieu se vit en cohérence avec la perception de sa carence d’être, indépendamment de son passé et de son avenir.

L'intériorité se confond avec l'engagement, au-delà de tout activisme. Sa propre existence devient le lieu de la quête spirituelle et de la maturation de la foi. S’il s’abandonne à Dieu en toute confiance, c’est parce que Dieu lui-même se donne à lui à chaque instant dans la nudité de son être. S’il le cherche, c’est parce qu’il est d’abord cherché et trouvé par lui. L’objet de sa quête le possède déjà pour qu’il le cherche encore plus. Saint Augustin résume cette quête par une prière de désir : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur n’est en paix que lorsqu’il repose en Toi ».

RD

La soixantaine est la nouvelle cinquantaine

Article paru dans le Soleil, Supplément 55 ans et après... 25 mars 2012

La définition de la vieillesse varie énormément en fonction de l'âge d'une personne et de sa propre perception d'elle-même. Lors d'un récent sondage en Grande-Bretagne, on a posé à des gens de différentes générations la question suivante : « À QUEL ÂGE DEVIENT-ON VIEUX ? »

Chez les ados, la réponse était autour de 44 ans, alors que chez les personnes de plus de 40 ans, elle se situait plutôt vers 67 ans. Les gens dans la cinquantaine ont, pour leur part, répondu que c’était près de 71 ans, tandis que les sexagénaires situaient l’âge de la vieillesse à peine deux ans plus tard, soit 73 ans. Il est aussi intéressant de constater que la plupart des personnes de 60 ans et plus, interrogées lors de ce sondage, ont indiqué se sentir en moyenne huit ans plus jeunes que leur âge biologique. 
D’ailleurs, cette perception de l’âge s’applique aux gens de toutes les générations, comme en font foi les publicités de Viagra et de Cialis qui montrent des hommes à peine grisonnants. En publicité, le mot d’ordre est : si vous désirez rejoindre des gens dans la soixantaine, présentez-leur des gens dans la cinquantaine, voire dans la quarantaine avancée. 
Le proverbe qui dit qu’on a l’âge de son coeur — ou de son esprit — ne saurait être plus vrai. Dans une autre étude récente, on a fait passer des tests médicaux à des septuagénaires, puis on les a isolés dans un complexe hôtelier où ils ont passé une semaine entre eux à écouter de la musique qui avait bercé leur jeunesse et à parler de l’époque où ils étaient dans la fleur de l’âge. On leur a ensuite refait passer les mêmes tests pour constater que leur pression sanguine et la plupart de leurs signes vitaux s’étaient améliorés. En fait, ce n’est pas une simple perception : les personnes retraitées d’aujourd’hui sont en bien meilleure santé que ne l’étaient leurs parents et leurs grands-parents. 
De nos jours, les gens quittent leur maison pour entrer en résidence alors qu’ils approchent les 80 ans. Dans les années 1950, ils le faisaient vers l’âge de 65 ans. Par ailleurs, bon nombre de personnes qui partent à la retraite à 60 ans restent maintenant actives sur le marché du travail pour encore quelques années. Bien des retraités ont des projets d’après-carrière qu’ils caressaient et planifiaient depuis longtemps. Certains deviennent leur propre patron, alors que d’autres réalisent enfin un rêve de longue date.

Lutter contre l'âgisme

Depuis belle lurette,tous les analystes économiques appréhendent le départ massif à la retraite de la génération des baby-boomers, prédisant l'effondrement des caisses de retraite et les pénuries de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs. La Régie des rentes a d'ailleurs adopté des mesures incitatives pour encourager les Québécois à demeurer sur le marché du travail au-delà de 60 et même de 65 ans, tandis que le gouvernement fédéral a reculé l'âge officiel de la retraite de 65 ans à 67 ans dans son dernier budget.

Pourtant, dans la conjoncture économique actuelle, de nombreux employeurs invitent plutôt leurs employés à prendre des retraites anticipées. Parallèlement, certains travailleurs dans la cinquantaine et même dans la quarantaine, qui ont été victimes de licenciement, éprouvent de la difficulté à trouver du travail.

Il est ironique de constater que, pour les postes très importants, comme celui de président d'une grande banque, les candidats qui sont près de l'âge de la retraite sont souvent préférés aux plus jeunes. On considère alors leur plus grande expérience comme un facteur déterminant pour mener une entreprise à bon port. Le meilleur exemple est sans doute Barack Obama, que bon nombre d'Américains jugeaient trop jeune, à 47 ans pour occuper une fonction aussi cruciale que celle de président des États-Unis. Des 44 présidents américains , 10 avaient 60 ans ou plus lorsqu'ils ont été élus - le plus vieux étant Ronald Reagan à 69 ans - et 21 avaient plus de 50 ans.

RD

samedi 7 avril 2012

Miroslav Radman : à la recherche de l’immortalité ?

ÉCOUTEZ L'INTERVIEW DE MIROSLAV RADMAN : (59 minutes)

QUI EST MIROSLAV RADMAN ?

Ses proches l'appellent Miro, quand d'autres n'hésitent pas à le surnommer « le pape de la biologie ». Miroslav Radman, l'un des meilleurs biologistes généticiens au monde, est l’homme qui a découvert les secrets de la longévité. Pour lui, tout est possible, « au-delà de nos limites biologiques » pour reprendre le titre de son livre paru chez Plon.

Il est chercheur, avant tout, en quête du prolongement de la vie humaine. Il sait que l'on peut vivre plus longtemps et en bonne santé, et travaille avec ses équipes sur les moyens de réparer les cellules humaines défectueuses. En un mot, rendre l'ADN parfait !

Professeur à la faculté de médecine de l'université René Descartes à Paris, membre de l'Académie des sciences, honoré par de multiples prix, chercheur à l’Inserm, Miroslav Radman n’est pas un sorcier ou un aventureux. Il est scientifique et chercheur, spécialiste en biologie moléculaire, persuadé que l'on peut faire avancer la science, à condition d'y croire et de changer les esprits. Doté d'un humour inébranlable, et du plaisir de l’esprit dans cet univers sensible qui touche à la génétique, il a accepté de nous livrer l'homme et le savant reconnu. En direct du studio 1061, Miroslav Radman est l'invité de La Marche des sciences, une émission émaillée de reportages réalisés par Catherine de Coppet, auprès de certains de ses amis et collègues de recherche : le professeur Philippe Even, Président de l'Institut Necker, Ariel Lindner, chercheur isréalien et collègue de Miroslav Radman et enfin Katarina Livjanic, directrice de l'ensemble vocal Dialogos.


Rencontre avec ce scientifique pour mieux connaître son terrain de recherches, ses espoirs, ses rêves, mais aussi son univers plus personnel, ses goûts, les personnages du passé ou du présent qui constituent son patrimoine historique, culturel, et artistique …

RD






























































































mercredi 4 avril 2012

Les seniors : jeunes depuis plus longtemps


 Le nouvel état d'esprit des Seniors
 (http://blog.bitwiin.com/)

« les seniors entre 50 ans et 65 ans : une grande majorité d’entre vous se sentent en bonne santé et pensent le rester encore longtemps. »

« Un peintre a l'âge de ses tableaux ; un poète a l'âge de ses poèmes ; un scénariste a l'âge de ses films. Seuls les imbéciles ont l'âge de leurs artères. » 

Henri Jeanson, Les peintres témoins de leur temps

 Il arrive fréquemment que les personnes approchant ou dépassant la cinquantaine (voire avant !) soient regardées comme moins « rentables », difficiles à former, résistantes au changement, etc. Ces motifs rendent également très difficile leur embauche. C'est faire bien peu de cas de la valeur de l'expérience, de la maturité et de certaines compétences propres aux seniors. 

Le directeur de Fahrion Enginnering, à Kornwestheim (Allemagne), recrute ses ingénieurs parmi les plus de cinquante ans; il déclare: « Ils sont exactement ce dont nous avons besoin pour nos projets innovants. » Surprenant ?

 Les seniors : jeunes depuis plus longtemps

 Bon nombre de ces personnes ont acquis des compétences absolument inaccessibles aux plus jeunes, seules les années conférant ces atouts. Certaines de leurs qualités sont remarquablement utiles dans le monde du travail : objectivité, patience, sens des responsabilités, discernement, moins sensibles aux distractions, plus flexibles (oui !). Autant d'éléments qu'il ne faut pas confondre avec l'apanage des jeunes gens : vivacité, mobilité, et un ensemble de « compétences » qui ne sont parfois que des formes dissimulées d'ambition...

 Phénomène signalé dans le Globe and Mail : les Canadiens ayant dépassé les 65 ans (âge moyen de la retraite dans le pays) sont de plus en plus nombreux à rester dans la vie active. En cinq ans, la population âgée a augmenté de 11 %, alors que l'effectif des seniors occupant un emploi a augmenté de près de 20 %. Quelles sont les raisons qui poussent ces seniors à continuer de travailler ? « Les Canadiens vivent plus longtemps et restent en meilleure santé », explique Doreen Duchesne, analyste collaborant avec l'institut Statistique Canada. Les besoins d'argent et l'ennui figurent également parmi les raisons de cette évolution. Selon l'étude, 6 % des personnes de plus de 80 ans travaillent toujours, l'agriculture étant le métier de prédilection des seniors, suivie par les travaux de bureau et les métiers liés à la vente.

Vous remarquez que les chiffres mentionnés ici concernent des personnes vraiment âgées et pas seulement ceux que l'on appelle les seniors et encore en activité ! A combien plus forte raison faut-il alors considérer que les personnes ne pouvant pas encore faire valoir leurs droits à la retraite sont bien actives et capables. Par ailleurs, des études menées par l'Institut national américain du vieillissement révèlent qu'un cerveau âgé reste assez souple pour contrebalancer les effets du vieillissement.

Conclusion du docteur Antonio Damasio, professeur en neurologie : « Les personnes âgées peuvent conserver une activité mentale extrêmement riche et efficace. » Et nous insistons : il s'agit de personnes vraiment âgées, bien plus que nos éventuels collègues.

 « Seniorologie »

On peut expliquer ces possibilités par quelques notions simples de neurologie. Le cerveau humain compterait près de (peut-être plus) 100 milliards de cellules nerveuses, appelées neurones. Ce sont les fameuses « petites cellules grises » chères à Hercule Poirot. Ces cellules sont reliées entre elles par d'autres milliards de connexions, dans des proportions incommensurables. Ce sont ces connexions qui assurent la plasticité remarquable de notre cerveau.

On peut illustrer notre propos en imaginant que chaque neurone est un poste téléphonique avec la possibilité de se connecter avec une infinité d'autres téléphones. Il est facile de comprendre qu'avec un seul téléphone nous pouvons échanger avec des centaines, des milliers d'autres personnes. Ces connexions deviennent intelligence, mémoire, raisonnement, calcul, etc. Ce sont les fonctions cognitives.

On estime pourtant que le cerveau perd des neurones. C'est vrai et pas seulement en vieillissant mais pratiquement tout au long de la vie - même les bébés perdent des neurones selon le principe spécifique à cet âge d'apoptose. Or, la perte de neurones ne signifie pas la perte systématique des facultés. Un poste téléphonique qui tombe en panne n'interdit pas de téléphoner depuis un autre poste et ne rompt pas forcément la communication avec les autres postes en fonction. De même, le cerveau compense les pertes en établissant d'autres connexions, parfois nouvelles, entre les neurones.

Voyez les propos d'une spécialiste : « Il était communément admis que nous perdons chaque jour des cellules dans toutes les régions du cerveau, déclare le docteur Marilyn Albert, professeur de psychiatrie et de neurologie. En fait, les choses ne sont pas aussi simples. Nous perdons effectivement des 'cellules grises' , même si nous vieillissons en bonne santé, mais ces pertes ne sont pas si dramatiques qu'on le pensait et elles ne se produisent que dans des régions très précises du cerveau. »

 Mieux, le cerveau fabrique des neurones tout au long de la vie. Selon la revue Scientific American, de récentes découvertes semblent indiquer que le postulat de longue date affirmant que l'homme ne renouvelle pas les cellules du cerveau serait, à tout le moins, « beaucoup trop catégorique ».

 Des neurologues affirment à présent détenir la preuve que même des personnes avancées en âge « produisent effectivement des centaines de nouveaux neurones ». Des découvertes encore plus récentes avancent une production systématiques de plusieurs milliers de neurones par jour. Tous ces neurones ne resteraient cependant pas en vie. Seule condition à leur maintien : les utiliser !

De la sorte, d'un point de vue opérationnel, les seniors restent en mesure d'accomplir des tâches riches et variées, surtout si c'est dans leurs habitudes*. Prenons encore un exemple. Le jeu d'échecs. Un jeune esprit est vif et alerte. Il repère facilement les combinaisons possibles. Mais il est encore dépourvu d'une compétence que seule l'age et la pratique procurent : l'expérience du jeu, en particulier par le biais de la mémoire. La vivacité de l'un est compensée, souvent dépassée, par les ressources expérimentales de l'autre.

Que faire pour devenir et rester un « joueur d'échecs » redoutable malgré l'âge ? Jouer aux échecs et encore jouer aux échecs ! En d'autres termes, en activant ses fonctions cérébrales on s'assure de leur pérennité. Après avoir examiné plus d'un millier de personnes entre 70 et 80 ans - que l'on appellerait des vieux ! -, la gérontologue Marilyn Albert a conclu que la gymnastique cérébrale est un des facteurs qui déterminent quelles personnes conserveront leurs facultés intellectuelles. Et notez ceci : le déclin cérébral commence « quand les gens partent à la retraite, décident de prendre du bon temps et décrètent la rupture totale avec le monde environnant ». Au moins au sens cérébral, le travail, c'est vraiment la santé !

http://vr2.fr/les_newsletters/public/2011/avril/seniors.php

Auteur : F. Huguenin, avril 2011.

RD

La fin d'un monde ou la fin du monde, le 21 décembre 2012 ?

Frédéric Lenoir est philosophe et directeur du Monde des Religions.

Éditorial de Frédéric Lenoir, publié le 01/11/2011


« La fin du monde »

www.lemondedesreligions.fr/chroniques/editorial/la-fin-d-un-monde-01-11-2011-1963_161.php

La fin du monde aura-t-elle lieu le 21 décembre 2012 ? 

Longtemps je n’ai prêté aucune attention à la fameuse prophétie attribuée aux Mayas. Mais, depuis quelques mois, de nombreuses personnes m’interrogent sur la question, m’assurant souvent que leurs adolescents sont angoissés par les informations qu’ils lisent sur Internet ou marqués par 2012, le film catastrophe hollywoodien. La prophétie maya est-elle authentique ? Y a-t-il d’autres prophéties religieuses de la fin imminente du monde, comme on peut le lire sur la Toile ? Que disent les religions de la fin des temps ? Le dossier de ce numéro répond à ces questions. Mais le succès de cette rumeur autour du 21 décembre 2012 en appelle une autre : comment expliquer l’angoisse de nombre de nos contemporains, pour la plupart non religieux, et pour qui une telle rumeur apparaît plausible ? Je vois deux explications.

Nous vivons tout d’abord une époque particulièrement angoissante, où l’homme a le sentiment d’être à bord d’un bolide dont il a perdu le contrôle. De fait, plus aucune institution, plus aucun État ne semble en mesure de freiner la course vers l’inconnu – et peut-être l’abîme – dans laquelle nous précipitent l’idéologie consumériste et la mondialisation économique sous l’égide du capitalisme ultralibéral : accentuations dramatiques des inégalités ; catastrophes écologiques menaçant l’ensemble de la planète ; spéculation financière incontrôlée qui fragilise toute l’économie mondiale devenue globale. Il y a ensuite les bouleversements de nos modes de vie qui ont fait de l’homme occidental un déraciné amnésique, mais tout aussi incapable de se projeter dans le futur. Nos modes de vies ont sans doute plus changé au cours du siècle écoulé qu’ils n’avaient changé au cours des trois ou quatre millénaires précédents.

L’Européen « d’avant » vivait majoritairement à la campagne, il était observateur de la nature, enraciné dans un monde rural lent et solidaire, ainsi que dans des traditions séculaires. Il en allait de même pour l’homme du Moyen-Âge ou de l’homme de l’Antiquité. L’Européen d’aujourd’hui est très majoritairement citadin ; il se sent relié à la planète entière, mais il est sans attaches locales fortes ; il mène une existence individualiste dans un rythme effréné et s’est le plus souvent coupé des traditions séculaires de ses pères. Il faut sans doute remonter au tournant du néolithique (vers 10 000 ans avant notre ère au Proche-Orient et vers 3 000 ans avant notre ère en Europe), lorsque les hommes ont quitté une vie nomade de chasseurs-cueilleurs et se sont sédentarisés dans des villages en développant l’agriculture et l’élevage, pour trouver une révolution aussi radicale que celle que nous sommes en train de vivre. Cela n’est pas sans conséquences profondes sur notre psychisme. La vitesse avec laquelle cette révolution s’est produite engendre incertitude, perte des repères fondamentaux, précarisation des liens sociaux. Elle est source d’inquiétude, d’angoisse, d’un sentiment confus de fragilité de l’individu comme des communautés humaines, d’où une sensibilité accrue aux thématiques de destruction, de dislocation, d’anéantissement.

Une chose me paraît certaine : nous ne vivons pas les symptômes de la fin du monde, mais de la fin d’un monde. Celui du monde traditionnel plusieurs fois millénaire que je viens de décrire avec tous les schémas de pensée qui lui étaient associés, mais aussi celui du monde ultra-individualiste et consumériste qui lui a succédé, dans lequel nous sommes encore plongés, qui donne tant de signes d’essoufflement et montre ses vraies limites pour un progrès véritable de l’homme et des sociétés. Bergson disait que nous aurions besoin d’un « supplément d’âme » pour faire face aux défis nouveaux. Nous pouvons en effet voir dans cette crise profonde non seulement une série de catastrophes écologiques, économiques et sociales annoncées, mais aussi la chance d’un sursaut, d’un renouveau humaniste et spirituel, par un éveil de la conscience et un sens plus aiguisé de la responsabilité individuelle et collective.

RD