Vivre la vie d'un Senior

mercredi 21 décembre 2011

Vivre Noël 2011 et découvrir les secrets de Fatima


Je me rappelle une anecdote touchante. Elle remonte au début des années cinquante, alors que j'étais pensionnaire chez les religieuses à l'École Apostolique à Chicoutimi, J'avais à peine une dizaine d'années, à ce moment-là.

Trois religieuses discutaient entre elles des apparitions de la Vierge à Fatima et des fameuses Révélations ou Secrets que la Sainte Vierge avait confié à trois enfants en leur apparaissant à quelques reprises. Dans leur conversation, elles s'interrogeaient surtout sur le troisième secret qui ne serait révélé qu'en l'an 2000. Ce qui avait l'air d'intriguer les trois bonnes Soeurs parce que nous étions concernés, nous du Canada : « Pauvre Canada », disait-on!. Elles se regardaient pensivement et se demandaient ce qui allait bien nous arriver. L'une d'entre elles dit tout haut, en me regardant : « nous, nous ne verrons pas ça, mais lui, oui! ».

Maintenant que nous sommes fin décembre 2011, je viens d'y penser à l'âge de 66 ans et j'ai décidé de percer l'énigme de ces fameux secrets. À vous, de LES DÉCOUVRIR avec moi! Joyeux Noël à tous!

PHILOMAGE

La petite histoire de Fatima, selon WIKIPEDIA


Fátima est une petite ville portugaise située dans le District de Santarém. La ville devient célèbre en 1917, quand trois jeunes bergers voient à plusieurs reprises la Vierge Marie. 50 000 personnes sont témoins d'un miracle en octobre 1917. Ces apparitions ont donné naissance au sanctuaire de Notre-Dame de Fátima, lieu d'un célèbre pèlerinage catholique. La Vierge Marie leur demande la prière quotidienne du rosaire pour la paix. En outre en 1915-16 un ange leur enseigne une autre prière. Les "événements" sont surtout connus du grand public par ses célèbres Secrets de Fátima.

Les secrets de Fatima


Les secrets de Fátima sont trois révélations qui auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie sous son nom de Notre-Dame de Fátima à Lúcia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto dans la petite ville de Fátima au Portugal. On parle communément des trois secrets de Fátima, mais il s'agit en fait des trois parties d'une unique révélation donnée le 13 juillet 1917 et que la Vierge Marie aurait demandé de ne pas divulguer immédiatement.

En juillet-août 1941, rédigeant son troisième Mémoire sur les apparitions, Lúcia dos Santos (devenue sœur Lucie) précise, pour la première fois, que ce secret comprend trois éléments différents : « Le secret comprend trois choses distinctes, écrit-elle, et j’en dévoilerai deux. » La troisième partie ne fut révélée qu'en l'an 2000.

 La première partie est une vision de l'enfer.


« La première [partie] fut la vision de l'Enfer. Notre-Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes, qui sortaient d'eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs. Cette vision dura un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel (à la première apparition). Autrement, je crois que nous serions morts d'épouvante et de peur. »

La deuxième partie enseigne comment sauver les âmes de l'enfer et comment obtenir la paix. Cette partie concerne la Russie.

« Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et on aura la paix. La guerre va finir. Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc. [Ici s’insère la troisième partie du « Secret »]. Ceci, ne le dites à personne. À François, oui, vous pouvez le dire. »


La troisième partie se présente comme une vision allégorique, susceptible de diverses interprétations. 

Jean-Paul II s'y est référé explicitement après l'attentat dont il a été victime sur la place Saint Pierre, thèse fondamentalement démentie par la Contre-Réforme Catholique, qui considère a priori Jean-Paul Ier comme le seul véritable « Pape Martyr » des désordres de l'humanité impie.

« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : “Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !”. Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu quelque chose de semblable, à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant, à un Évêque vêtu de Blanc, nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père.

(Nous vîmes) divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.

Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. »

RD

vendredi 16 décembre 2011

Réflexion sur la quête de soi


Qui suis-je en réalité? Voilà une grande question qui m’a préoccupé toute ma vie. Parce que je ne suis jamais resté le même. J’ai évolué tout le temps. Dès que le quotidien me laissait des moments de réflexion, c’est quelque chose que j’aimais travailler dessus. Savoir qui l’on est en réalité.

Ce qui me frappe d’abord, c’est la conscience d’être unique. Je suis entouré d’êtres humains qui sont comme moi et qui ont le sentiment d’être uniques. Je regarde les autres qui sont semblables mais différents de moi et je me demande qu’est-ce que je fais là. Ce moi que les autres regardent, je le sens unique dans toute l’éternité de ce qui va vivre sur cette terre et peut-être dans l’univers. Sur ce dernier point, je n’en sais rien pour l’instant.

Je me suis découvert graduellement quand j’étais jeune et aussi parce que mes parents m’ont donné un nom particulier et je suis devenu une personne qui s’est développée parmi les autres humains. C’est sûr que je suis un humain, mais je suis différent des autres humains. Mon existence est mienne et distincte des autres depuis ma naissance et dès ma conception.

Est-ce que cette personne qui suis moi a quelque chose de particulier qui fait en sorte que je ne devrais pas me confondre dans la foule des humains? Voilà une des grandes questions qui me vient souvent à l’esprit. Parce que, une fois mort, j’aurai existé et fait beaucoup de choses, dont la plupart auront un écho personnel qui sera perdu par le fait que je ne serai plus vivant, à moins de perpétuer mon souvenir par divers moyens comme l’écriture, les photos, les vidéos, les films, les écrits, les souvenirs de mes proches, etc.

J’ai longtemps senti ce besoin de me comprendre et de me situer dans cette existence qui m’a été donné. J’ai demandé à mon père quand j’avais 19 ans pourquoi il m’avait fait. Il n’a pu me répondre ou n’a pas voulu me répondre. Je l’ai appris beaucoup plus tard en l’écoutant parler et en recoupant ses paroles avec celles des autres personnes qui le connaissaient bien. C’était tout simplement parce qu’il voulait une famille comme la plupart des gens de son époque. Avoir une famille, cela signifiait prendre sa place dans la société, devenir adulte et donner un sens à sa vie. C’était donner une direction aux actions que l’on allait poser dans le futur. Mais, moi, qui suit né de ce geste et de cette décision, je ne suis que le résultat d’un acte de deux personnes qui se sont mariées et qui m’ont conçu comme moi je l'ai fait aussi en donnant naissance à deux enfants, un garçon et une fille.

Le résultat net, l’enfant qui est né et qui est devenu moi, c’est le fruit de la combinaison des gènes de mes parents et c’est là que mon identité personnelle et originale s’est réellement formée. Pour arriver à un tel résultat, je sais aujourd’hui, qu’il a fallu des générations d’hommes et de femmes qui me précèdent et qui m’ont transmis l’étincelle de la vie.

Finalement, j'ai fait la même chose en transmettant mes gènes, avec l'intention que mes enfants aient une vie longue et heureuse. Ai-je bien fait? Je ne suis qu'un humain parmi les autres et mes gestes ne sont qu’un don, celui de la vie.

Pourquoi ai-je le sentiment d’être unique dans l’univers et de ne pas savoir où je m’en vais dans la vie de demain? Les autres humains qui m’entourent sont en général moins préoccupés que moi par ces questions. Je les regarde vivre comme je me regarde vivre et je reste sur ma faim. J’ai besoin de savoir où mon moi et tout ce qui va avec s’en va. Je suis devenu un sexagénaire et je sens que je n’avance pas sur ce sujet. Pourtant, j’ai connu tellement de monde dans ma vie, que j’ai regardé dans les yeux avec l’espoir qu’un d’entre eux serait préoccupé par ces questions.

Je me rappelle avoir été préoccupé par ce genre d’interrogations dès mon enfance. Je voulais savoir pourquoi on avait des membres articulés, pourquoi sommes-nous là, dans cet environnement terrestre? Pourquoi avions-nous une pensée personnelle, distincte, des sens qui nous permettaient de regarder partout et de chercher des réponses à tout ce qui nous entouraient, à l’extérieur comme à l’intérieur de soi.

Et le temps s’est écoulé, sans que je puisse mieux saisir toute la portée de mon existence. C’est sûr que je me suis bien formé, que j’ai une culture étendue, que j’ai accompli toutes sortes de réalisations dans la société dans laquelle j’ai évolué. Mais, je n’ai jamais senti le besoin d’avoir de l’ambition, d’être un personnage important, plus grand que les autres. Ce qui ne m’empêchait pas de ne pas vouloir être moins que les autres. J’ai travaillé fort, respecté mes échéanciers, j’ai essayé de ne jamais nuire à mes semblables, sans que les autres ne comprennent bien mes façons d’agir.

J’ai compris une chose toute particulière : la liberté, le sentiment de disposer de soi-même à sa guise était accordé aux gens qui vivaient à l’intérieur du cadre des lois et qui maintenaient leurs appétits à l’intérieur de ces frontières. Ainsi, je n’ai jamais rien volé de ma vie, ne sentant pas le besoin de m’approprier le bien des autres. Pour moi, cette morale était facile à observer. Je ne sentais nul besoin de transgresser. Par conséquent, je n’ai jamais rien eu à faire avec la justice. Pas parce que j’étais parfait, mais parce que j’ai su corriger le tir quand je m’étais écarté de la bonne conduite.

Par contre, j’ai trouvé difficile de vivre dans la société des hommes. Surtout, ceux qui prétendaient avoir de la supériorité sur moi, qui voulaient me dominer et me soumettre à leur bon vouloir. Je voyais dans leurs yeux le peu de respect de leurs semblables et surtout, ce besoin de domination et de dominer d’autres hommes. Moi, j’avais des besoins d’accomplissements et de réussites de projets, jamais de prendre les autres en otages et de leur faire exécuter des tâches. J’aime bien occuper ma place dans la société et laisser aux autres leur propre place.

Cette façon de regarder les autres a été payante pour moi. J’ai toujours eu le regard interrogateur et même aujourd’hui, ma plus grande satisfaction est d’écouter les autres et d’apprendre ce que eux savent et que moi, je ne sais pas. Cette quête de soi, constamment présente chez moi, m’a permis de m’enrichir de l’expérience des autres et de toujours vouloir en savoir plus. Je déplore souvent de ne plus rencontrer beaucoup de gens qui peuvent m’en apprendre plus, surtout en profondeur sur les choses de la vie et de la survie.

Comme disait Hegel, le présent, c’est là que se situe l’éternité. Le passé n’est plus que des souvenirs et l’avenir, c’est l’aléatoire, pour ne pas dire le néant. L’instant présent est ce qui doit le plus nous préoccuper dans la quête de soi. Parce que c’est ce moment-là qui fait en sorte que l’on se sent vivre là, maintenant, avant de tourner son esprit vers quelques autres occupations, qui nous privent de la conscience de son existence.

Le sommeil est un répit, une pause, une renaissance quotidienne de son soi, qui réapparaît quand notre corps s’est libéré de ses toxines. Si nous le voulions, nous pourrions faire le compte de ces instants de conscience qui nous rendent conscients de notre existence personnelle, dans un univers d’hommes qui passent, vivent dans notre environnement terrestre et trépassent, sans que l’on ne recroise leur chemin de vie.

Combien de temps, ce moi unique va-t-il rester présent dans ma conscience, intact et toujours à la recherche d’un plus dans la quête de soi? Le plus longtemps possible, je l'espère.

RD

Vivre jeune ou vieux, c'est quoi au juste?


C'est le parcours d'une vie humaine, dont le commencement est bien connu mais dont on ignore souvent les tenants et les aboutissants. La vie, c'est une suite de journées qui nous donnent à la longue un certain âge, des rides et de la sagesse. Mais, vivre, c'est avant tout l'instant présent, qui laisse des traces dans le passé et qui se déplace vers le futur.
 
Portrait de Sigmund Freud, un des grands pionniers de la psychanalyse et/ou de la compréhension de l'humain et de tous ses comportements.  

CITATIONS sur le thème de « VIVRE »

(GRANDS AUTEURS, PENSEURS, PHILOSOPHES,…[1])

« Vivre au Canada, c'est vivre dans quatre pays différents... un pays par saison. » [Michel Conte]

« L'enfant se laisse vivre, l'adolescent attend de vivre, l'homme essaye de vivre et le vieillard de survivre. » [Maurice Chapelan]

« Le passé, c'est ce qui n'existe plus. Vivre dans le passé, ce n'est pas vivre : c'est être mort ou c'est vouloir peut-être mourir... » [Roch Carrier]

« On voit ce qu'on peut voir, on vit ce qu'on peut vivre : c'est déjà beaucoup, c'est de l'infini palpable, concret, inaliénable, vivre aujourd'hui, c'est déjà n'être pas mort. » [Jean-Pierre Guay]

« Vivre tous simplement pour que tous puissent simplement vivre. » [Gandhi]

« Vivre intensément ne signifie pas vivre chaque jour comme si c'était le dernier mais comme si c'était le premier. » [Paul Carvel]

« Vous avez peur de vivre parce que vivre c'est prendre le risque de souffrir.» [Arnaud Desjardins]

« L'homme est né pour vivre et non pour se préparer à vivre. » [Boris Pasternak]

« Vivre pleinement sa vie n'est pas vivre pour le futur. » [André Hallée]

« On ne peut pas tout vivre, alors l'important est de vivre l'essentiel et chacun de nous a "son essentiel". » [Marc Levy]

« Pour vivre centenaire, il faudrait abandonner toutes les choses qui donnent envie de vivre centenaire. » [Woody Allen]

« Vivre n'importe comment, mais vivre ! » [Fiodor Dostoïevski]

« Nous avons autant besoin de raisons de vivre que de quoi vivre. » [Abbé Pierre]

« Il n'est qu'une réalité : vivre. Mais il est mille façons de vivre. » [Gilbert Choquette]

« L'essentiel n'est pas de vivre, mais de bien vivre. » [Platon]

« Je ne me sens vivre qu'à partir de l'instant où je sens mon inexistence. J'ai besoin de croire à mon inexistence pour continuer à vivre. [Jacques Rigaut]

« L'homme ne peut vivre qu'avec ses semblables, et même avec eux il ne peut pas vivre, car, il lui devient intolérable qu'un autre soit son semblable. » [Johann Wolfgang von Goethe]

« On ne peut vivre pour tout le monde, surtout pour ceux avec qui on ne voudrait pas vivre. » [Johann Wolfgang von Goethe]

« On nous a donné le sommeil pour nous reposer de vivre avec nous-mêmes. » [Jacques Deval]

« L'homme est incapable de vivre seul, et il est incapable aussi de vivre en société. » [Georges Duhamel]

« Ne rien aimer, ce n'est pas vivre ; n'aimer que faiblement, c'est languir plutôt que vivre. » [Fénelon]

« Les actes qui nous apportent une satisfaction sont toujours ceux qui sont posés avec vertu. Vivre ainsi, c'est vivre heureusement. » [Léo-Paul Desrosiers]

« Qui sait si vivre est ce qu'on appelle mourir et si mourir c'est vivre ? » [Euripide]

« Après ne pas vivre avec ceux qu'on aime, le plus grand supplice est de vivre avec ceux que l'on n'aime pas. C'est-à-dire avec plus des trois quarts du genre humain. » [Gustave Flaubert]

« Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre. » [Fiodor Dostoïevski]

« Depuis l'aube de la conscience jusqu'au milieu de notre siècle, l'homme a dû vivre avec la perspective de sa mort en tant qu'individu ; depuis Hiroshima, l'humanité doit vivre avec la perspective de son extinction en tant qu'espèce biologique. » [Arthur Koestler]

« Je veux vivre intensément, vivre tout simplement. A quoi bon s'économiser ? » [Thierry Le Luron]

« Ceux qui pratiquent ouvertement la cruauté se vengent souvent des malheureuses conditions de leur existence. » [Marie-Claire Blais]

« Vivre, c'est bien. Savoir vivre c'est mieux. Survivre c'est sans doute le problème des hommes de demain. » [Roger Molinier]

« Il n'est pas nécessaire de vivre mais il l'est de vivre heureux. » [Jules Renard]

« Vivre à même l'éternité, c'est vivre au jour le jour. » [Emil Michel Cioran]

« La créature a deux états possibles : être et vivre. Être est l'état passif, vivre est l'état actif. » [Victor Hugo]

Les aînés vivent leur âge


TEXTE de Jean CARETTE, président d'Espaces 50+ et professeur retraité de l'UQAM

Voir aussi le « BLOGUE », un site d'information pour aînés (Espaces 50+) à l'adresse suivante : http://espaces50plusmontreal.com/site/

 
« La vie ? Qu'est-ce que la vie ? Les vieux, en fait les plus âgés d'entre nous, les aînés peuvent nous en apprendre beaucoup sur elle et nous aider à construire une réponse fructueuse.

La vie est d'abord une énergie qui un jour nous a propulsés dans le cours du temps. Nous n'étions rien ni personne et voilà qu'un geste d'amour, ou parfois de ses violentes caricatures, nous a fait être, humain, humaine, créés au beau et premier matin de notre monde, vivants. Puissant mystère, où quelqu'un peut surgir du néant et commencer sa vie, mais aussi surgir dans une lignée résultant de codes génétiques et d'histoires, de «données» biologiques autant que d'héritages familiaux, sociaux, culturels. Nous ne sommes pas venus au monde, mais nous y avons été mis et plus ou moins bien accueillis. «Voici des fleurs, des feuilles et des branches,» écrit Paul Verlaine, en renversant la séquence naturelle pour mieux évoquer cette ascendance d'où nous sommes issus. Les aînés sont, comme les plus jeunes, mais sous le signe particulier de l'âge, les témoins vivants de cette suite des générations, et leurs anniversaires sont les étapes marquantes de cette généalogie de condition. Ils nous rappellent, même si nous ne les entendons pas souvent, que nous sommes d'abord des héritiers et des successeurs.

La vie est aussi une histoire, de l'enfance à l'âge adulte. Je n'ajoute pas «et à la vieillesse» car l'âge avancé n'est qu'une continuité de l'âge adulte, et parce que la «vieillesse» est une vue de l'esprit, une construction sociale et culturelle qui s'est imposée dans nos sociétés. Il n'existe aucun marqueur biologique satisfaisant de ce que nous appelons la vieillesse. Nous en avons fait un état, une catégorie à part, une étape différente, séparée et finale, soir ou hiver de la vie, entraînant une stigmatisation des plus âgés, un scandaleux déni de droits et de vie pour la plupart.

La vie, c'est donc l'histoire d'un développement, dans des contextes sociaux plus ou moins favorables; les chapitres de ce livre d'histoire se sont déroulés et écrits de l'école de l'enfance aux universités du «troisième» âge, en passant par les recyclages et la formation continue ou permanente, de l'apprentissage à la retraite en traversant une carrière ou plusieurs et souvent en subissant les aléas du chômage ou de l'invalidité, de la famille globale à la famille éclatée, de couple en couple et en veuvage, entre loisirs et vacances, maladies ou accidents. Tout au long de ces routes, les aînés ont appris la vie, ont saisi peu à peu que la vie est faite d'étapes et de cycles, de crises et de retours à la sérénité, de conquêtes et de pertes, de dépendances assumées et d'autonomies conquises. Ils y ont acquis, certains plus ou mieux que d'autres, ce que nous appelons expérience et maturité, c'est-à-dire capacité de peser au juste poids les choses et les êtres, de faire sens ou de le trouver dans les situations et les rencontres, par intuitions ou raisonnements, paris ou déductions, métabolisant les événements à force de réflexions et de dialogues.

Au départ si fragile et légère, la vie a cru pour eux en densité et en envergure, entre échecs et réussites. Aujourd'hui « plus vieux» et souvent plus jeunes au dedans, ils sont prêts à partager cette histoire de vie dont ils ont traversé les épisodes, mais aussi à la poursuivre avec d'autres et par d'autres, en coopérations possibles et en relais disponibles. Ainsi le passé, le leur, n'est pas dépassé et témoigne qu'il peut encore éclairer le présent de tous, pour le meilleur et pour le pire. Loin de vouloir donner des leçons moralisantes, ils s'offrent à la confidence, pour élaborer une vérité de vie qui soit commune, bien commun par mise en commun. Quelles que soient les circonstances et les résultats, les causes et les effets, la couleur ou la grisaille, la vie en eux s'est faite patrimoine à transmettre pour féconder l'avenir, pour le mettre au monde, c'est-à-dire pour lui donner le monde comme horizon. Ainsi, leur présent deviendra cadeau, et non mémoire à garder ou à perdre.

Car la vie est d'abord un présent, non celui du chronomètre et de l'heure officielle de nos observatoires, mais «le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui» de Mallarmé, espace privilégié d'une ouverture au changement. Les aînés sont là, disponibles et présents, non survivants mais vivants, c'est-à-dire aptes et prêts à s'intégrer activement dans leurs divers milieux de... vie, à en optimiser les ressources, à en construire le sens. Moins pressés par le temps, le plus souvent libérés des contraintes du travail et des charges de famille et donc potentiellement plus ouverts à une expression «citoyenne» de leurs points de vue et de leurs choix personnels, ils souhaitent pour la plupart exercer «encore» leur utilité sociale au jour les jours, sur la base de leur expérience accumulée, intellectuelle ou concrète, artistique ou plus ordinaire, militante ou plus passive.

Être vivant suppose d'abord d'accepter et d'assumer le cadeau-présent de la vie, mais aussi de s'en faire l'actif porteur dans le travail du social, en recueillant nos pulsions et nos forces de vie et en rassemblant avec les autres nos solidités et nos solidarités. La vie, c'est aussi les lendemains, ceux qui font peur comme ceux qui «chantent». «Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir», c'est-à-dire ce mélange de rêve et de possible, usage mobilisateur et porteur, levier du temps à venir. Or nous nous représentons le plus souvent les aînés comme des gens du passé, qui ont été (have been) et qui ne sont presque plus, comme des souvenirs désuets et dépassés. Notre société consomme et consume ceux qui l'ont bâtie, telle une ogresse gloutonne et ingrate, indifférente aux saveurs d'humanité; il lui faut toujours du nouveau, de l'inédit, du surprenant, de l'instantané, comme une drogue excitante. À travers ce mitraillage «d'actualités» toxiques, les aînés, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils le sachent ou non, représentent ce que les plus jeunes seront un jour, plus mûrs, plus âgés, plus forts ou plus faibles, mais ayant avancé en âge et en humanité.

Témoins du passé, acteurs au présent, les aînés sont aussi des prophètes : ils sont en avant (pro-) sur la route du temps et, par la position même de leurs cohortes, disent (-phètes du grec phèmi, dire) ce que pourraient être les avenirs qui nous sont offerts, les plus prometteurs comme les plus effrayants. Dans les premières communautés chrétiennes, le prêtre était le presbys, c'est-à-dire l'ancien. Même quand l'élection se portait sur un plus jeune, il devenait l'ancien, dont la dignité nouvelle l'investissait en lui confiant le destin spirituel de sa communauté. Je proposerais plutôt aujourd'hui pour les aînés un vicariat citoyen : dans le vicus, le voisinage, la communauté de vie, le vicaire laïc est celui qui suscite, maintient, nourrit les liens sociaux, celui qui fait relais, intercession et soudure, l'intermédiaire indispensable pour contenir toute menace de violence et de déstructuration du vivre-ensemble. Combien de lourds silences, de solitudes imposées, de passivités subies sont et seraient ainsi évités par la présence attentive et par l'écoute active et fraternelle des plus mûrs d'entre nous ! Ainsi, pour tous, peut prendre sens, orientation et signification, l'avance en âge, non progrès mais développement, non régression mais transformation et métamorphose. Et la proximité relative de la fin de vie ne saurait y faire obstacle.

Comme l'écrit ce cher Montaigne à la toute fin de ses Essais :

« Principalement à cette heure que j'aperçois ma vie si brève en temps, je la veux étendre en poids; je veux arrêter la promptitude de sa fuite par la promptitude de ma saisie, et, par la vigueur de l'usage, compenser la hâtiveté de son écoulement : à mesure que la possession de vivre est plus courte, il me la faut rendre plus profonde et plus pleine.» Une conclusion qui ouvre toute une perspective de ...vie et que je fais mienne depuis des années. »

RD

Éloge de la solitude


Quel que soit notre âge, nous devrons apprendre à vivre avec la solitude. Selon le psychologue Yvon Dallaire[1], « avant d’être heureux à deux, il faut savoir être heureux tout seul. »

Il existe peu de certitudes dans la vie. La mort constitue la première des certitudes et tous voudraient bien l’éviter, mais elle est inexorable. Une autre certitude que tous, ou presque, cherchent aussi à fuir est le fait que nous sommes condamnés à vivre.

Nous sommes assurés de passer le reste de notre vie avec nous-mêmes. Moins nous nous aimons, plus nous recherchons l’amour de l’autre, des autres, comme si le fait de trouver l’« âme-soeur » pouvait nous sortir de la solitude. Or, il n’y a pire solitude que celle que l’on peut vivre à deux.

Nous sommes seuls, et le plus tôt nous l’acceptons, le plus tôt nous pouvons apprendre à vivre heureux avec nous-mêmes, en devenant pour nous notre meilleur ami, notre  meilleur amoureux. Nous aimant, nous aimantons les autres.

Pour trouver l’autre, il faut donc partir à la recherche de soi. Or, cette recherche ne peut se faire que dans le silence. Certes, des moments de fusion passionnelle peuvent parfois exorciser notre solitude et surtout notre peur de la solitude, mais la passion ne dure jamais qu’un temps et nous retrouvons immanquablement notre solitude, notre état étant d’être unique, donc seul.

Nous sommes toujours seuls et le serons toujours à l’intérieur de nousmêmes. Chacun naît seul, vit seul et meurt seul. La réelle maturité débute le jour où l’on se sent l’auteur et l’acteur de son existence, le jour où l’on cesse de faire porter la responsabilité de sa vie sur autrui, le jour où l’on n’attend plus rien d’autrui, mais où l’on profite de tout ce que l’on possède et de ce qu’autrui nous offre.

Le jour où je considère mon partenaire comme un invité dans ma vie et que je me considère comme tel pour l’autre peut être le jour où le véritable bonheur conjugal prend place. Pourtant, la majorité des gens paniquent à l’idée de vivre seul, car, pour eux, solitude égale isolement ou enfermement, alors qu’elle est plutôt une ouverture sur la vie intérieure et la créativité. C’est pour fuir l’isolement que les gens vont dans des églises ou des discothèques, s’impliquent socialement, regardent la télévision, écoutent la radio…

Jacqueline Kelen, rencontrée un jour en Belgique, confirma toutes mes intuitions concernant la solitude. Cette rencontre me donna le goût de lire son livre (1) et d’écrire cette chronique. Elle y présente la solitude comme un véritable trésor et un état d’esprit. Pour elle, « la solitude est un cadeau royal que nous repoussons parce qu’en cet état, nous nous découvrons infiniment libres et que la liberté est ce à quoi nous sommes le moins prêt ».

Pourtant, impossible d’être heureux à deux si nous ne sommes pas heureux seul. Quel paradoxe de demander à quelqu’un d’autre de faire pour nous (nous rendre heureux) ce que nous ne faisons pas pour nous-mêmes. Comment voulez-vous que quelqu’un nous aime si nous-mêmes ne nous aimons pas ?

Je ne parle pas ici de narcissisme, véritable contemplation autosuffisante de soi-même. Je parle d’estime de soi, de cette estime et cette confiance en soi qui nous convainquent que nous avons le droit au meilleur de ce que la vie peut nous apporter, dont entre autres la présence d’une personne qui nous aime et que l’on aime, et que nous pouvons obtenir si l’on s’en donne réellement la peine. 

RD

[1] Yvon Dallaire, Article du Journal de Québec, « L’éloge de la solitude », 31 octobre 2010.